Masae s'était accroupie derrière une colonne de la salle pour rassembler un peu de courage, elle manqua de se faire marcher dessus par des adultes plus pris et prises par leur conversation que par ce qui se trouvait tout autour d'eux. La nipponne était après-tout une personne totalement invisible et c'était mieux comme ça. Elle n'avait rien à montrer et elle savait très bien que Ruby avec qui pourtant, elle avait ouvert son cœur ne la trouverait jamais assez bien que cette personne qu'elle collait à tout va et tout le temps. Les choses n'allaient jamais changer si elle ne lui avouait pas ses sentiments, mais comment pouvait-elle même y penser ?

Elle bégayait à la moindre prise de parole et s'enfuyait bravement ensuite pour se planquer avec courage, là où personne ne la trouverait. Elle n'avait pas passer du temps à s'habiller et à se faire belle pour être une simple poterie dans laquelle les fumeurs jettent leurs mégots. Elle gonfla ses poumons d'air plusieurs fois pour se donner du courage et se regonfler un peu. Elle venait d'arriver, Ruby venait de passer les portes, c'était le moment pour tenter de lui dire comment elle pouvait se sentir.

La japonaise en art marchait doucement et au moment où elle allait ouvrir la bouche pour appeler Ruby, un mince filet de voix inaudible s'en échappa.

- Ru

Elle regarda la scène qui se passait devant elle. Cette fille dont l'amie avait demandé ce qu'elle pensait de Ruby était entrain d'embrasser la directrice de l'établissement. Un malaise remplit Masae toute entière, elle avait presque honte de ne pas réussir à bouger le petit-doigt et de rester là à regarder impuissante. Elle ne devait pas s'en mêler, il fallait qu'elle réussisse à parler à Ruby. Elle avança d'une marche vers la blonde sauvage qui était avec Kiralee qui se faisait aussi embrasser et alors qu'elle allait simplement dire son prénom. Elle fut évincée par cette fille aux mèches colorées qui prit sa place sur l'escalier la forçant à reculer et une fois de plus l'impuissance et l'innommable se passa.

Elle l'avait embrassée, elle s'était fait évincée par cette folle furieuse. Elle sentit ses muscle se raidirent, ses bras ballant qui frottaient le long de sa cuisse et ses yeux qui se remplissaient de larmes. Elle n'était pas de ces gens qui se battaient, qui existaient, elle n'avait pas une personnalité brillante et personne ne connaissait même son prénom. Elle ressentait cette impression écrasante de n'être qu'un nuisible pour quiconque. Les larmes ruinant ce mignon visage, sa soirée, elle était finie. Elle passa à côté de Ruby en baissant la tête vers le sol, de toute façon elle n'allait pas la remarquer, comme d'habitude, elle était une invisible qu'on écrasait comme un cafard.

Léna regardait Leela qui descendait les escaliers de sa ville, suivant chaque pas, chacun des mouvements de son corps. Il n'y avait aucun corps en ce moment qu'elle ne désirait plus que celui-là et une fois encore Kiralee s'insurgea de sa remarque pour dire haut et fort ce que la Russe pensait, elle, dans un coin de sa tête. Parfois, elle aurait aimé être comme les personnes que côtoyaient sa compagne, elles étaient toutes extraverties et criaient bruyamment la moindre de leur contrariété. Le genre de personnalité que semblait aimer la brésilienne.

La directrice le voyait bien qu'elle n'était pas comme toutes ces personnes, toujours enfermée dans ses sentiments qu'elle refoulait pour garder une apparence figée. Il y avait pourtant de rare moment où elle devenait plus transparente, plus chaleureuse, plus humaine, mais de là à briser son masque il en fallait bien plus. Si elle avait été seule, dans le privé peut-être aurait-elle cette fois oser ouvrir la bouche et lui dire qu'elle aussi, elle la trouvait désirable, bien plus que toutes les richesses que la planète pouvait posséder.

Les enfants s'impatientaient étaient à cran d'attendre et c'est pourquoi, elle avait demandé un chauffeur et une limousine. Leela aurait pu les conduire sans problème Léna lui faisait confiance, mais avec des robes et des talons, ce n'était pas pratique et il fallait pouvoir loger dans le véhicule tout le monde puisqu'il y avait 7 personnes.

Elle voyait bien que ces remarques n'étaient pas bien accueillie, mais qu'y avait-il de mal à vouloir que la soirée se passe bien ? Léna voulait juste que les plus jeunes passent un bon moment, elles qui n'avaient jamais eu de véritable noël. La directrice souhaitait donner un peu de bonheur à Cindelle, Esmeralda, Ruby, Elora, Kiralee et Leela. Cela avait toujours été dans son optique de rendre heureux les personnes qu'elle aimait le plus au monde.

- Une dernière chose et je ne le dirais qu'une seule fois alors écoutez bien, vous toutes : amusez-vous, je veux voir vos plus beaux sourires

Leurs arrivées fut rapidement remarquée avec Leela dans cette tenue comment aurait-il pu en être autrement ? Léna ne montra pas son ennuis mais remarqua très bien que Leela qui n'aimait pas ces événements sociaux avait envie de s'évader et elle la tira un peu à part suivant les enfants et les jeunes adultes d'un mètre à peine derrière.

- Je sais bien que tu n'aimes pas cette ambiance et je suis vraiment heureuse de l'effort que tu fais pour les filles et aussi pour moi. Je ne te le dirais que ce soir: si tu veux fumer où même consommer de l'alcool, je ne te retiendrais pas si ça peut t'aider à tenir le coup ! Je ne t'en tiendrais pas rigueur par la suite.

La danseuse disait cela en pleine conscience et sans aucun couteau sur la gorge et pour qu'elle soit disposée à fermer les yeux ainsi pour Leela, c'était si la brésilienne ne le voyait pas une preuve de confiance et d'amour qu'elle lui offrait. Une preuve concrète de l'attachement qu'elle avait pour elle, la russe dites si rigide n'était pas femme à admettre les imperfections et encore moins les mauvaises habitudes liées au tabac, mais si elle embrassait Leela qui parfois avait une haleine de cendrier c'était bien parce qu'elle était capable de passer au dessus de ça. Si à la grande limite, i n'y avait que la cigarette et l'alcool ça ne la dérangeait pas, mais elle avait eu vent depuis quelques-temps des mains baladeuses de celle qu'elle aimait et de sa propension à venir claquer indélicatement ses mains sur des fessiers qui ne lui appartenait pas.

Elle enroula son bras autour de celui de Leela pour venir sagement lui embrasser la joue dans un geste qui se voulait tendre et romantique. Les regards à leurs apparitions lui fit serrer les dent et elle lâcha le bras de Leela pour descendre plus facilement les escaliers se retrouvant bloquée par une jeune-fille à l'allure de punk avec ses mèches et ses piercings. Une élève de Leela qu'elle avait déjà convoqué dans son bureau pour sortie non-autorisée dans des lieux interdits et après le couvre-feu, consommation d'alcool, un CV qui n'était pas fort réjouissant aux yeux de la directrice qu'elle était.

Léna était loin de s'imaginer qu'en se baissant à sa hauteur avec grâce pour écouter les excuses qu'elle attendait sur son comportement, l'élève bien plus jeune qu'elle allait plaquer ses lèvres sur les siennes sans qu'elle ne puisse réagir, ni se reculer, ni s'enfuir, si elle la poussait l'adolescente dégringolerait les escaliers, si elle la retenait , on allait la prendre pour une pédophile. Elle adopta rapidement son armure habituelle, un visage qui restait de marbre subissant cette immonde humiliation en gardant les yeux ouverts attendant que ça se termine. L'envie de la gifler tout le long avait été présente surtout qu'elle sentait l'alcool comment diable avait-elle été dans cet état si rapidement ? Elle avait pourtant demander aux surveillantes de vérifier qu'aucune mineures n'en consomme. Il n'était pas l'heure des reproches, mais rapidement, elle devrait convoquer ses surveillantes et les mettre face au fait.

La directrice était choquée et ne su réagir lorsque cette demoiselle sous influence passa à Leela en l'embrassant deux fois de suite. La scène lui avait paru durer une éternité alors que seulement quelques fractions de secondes s'étaient déroulées. La situation qui était sous contrôle venait de lui échapper et les lèvres de cette enfant passaient sur celles de tout le monde, Elora, Ruby, Kiralee comprise. Après cette médiocre et détestable performance, elle entendit la voix d'une demoiselle innocente qui avait également subit cet assaut et ne pu réagir les suivant d'un regard plus froid que l'hiver lui-même alors qu'elles disparaissaient dehors.

Elle avait haï chaque milli-secondes de ce baiser imposé, mais elle était une femme et avant tout une personnalité et dans ce monde tout était question d'apparence. Elle réglerait ce fâcheux incident plus tard dès que l'occasion lui en serait donnée, la fête devait continuer et elle ne devait rien laisser paraître. Léna se redressa de toute sa hauteur pour toiser l'ensemble des convives redressant le menton et descendant de toute sa légèreté en venant saisir une des mains d'hommes particulièrement galants qui le lui proposait. Elle était hautement capable de faire face à tout ce qui lui barrait la route et de garder le port de tête haut et digne dans toute les circonstances. Elle régnait dans ce monde de requin et aucun incident dérangeant ne la priverait de cette soirée qui allait se dérouler comme-elle l'entendait peut importe les moyens mis en œuvres pour ça.

Léna était intelligente et savait mener la barque dans le sens exact et précis qu'elle le voulait. Elle était plus qu'habile pour mener une discussion sur cet incident à se terminer et faire passer les gens à d'autres centres d’intérêts qu'elle considérait plus intéressants. La directrice avait beau être dépeinte comme une femme dont la beauté était égale à sa froideur, elle n'en demeurait pas très brillante pour évoluer auprès de tout le monde, à l'aise et charismatique dans ses déplacements et ses discussions.

Mee se sent bien elle, pourquoi Havinoue s'excuse et la remorque derrière-elle pour quitter la salle aussi précipitamment ? La rockeuse fait un signe aurevoir à tout le monde et se laisse emmener par Havinoue. Elle a pas la force de la contrer vu son pas rapide et c'est limite si elle ne se met pas à trottiner derrière-elle pour suivre la cadence. A t'elle envie d'être seule avec elle à ce point là ? Le gymnase ? Pourquoi elle l'a emmené là-bas ? Elle veut d'elle dns les vestiaire ou dans une douche bien chaude pour se réchauffer du froid qui les recouvre ? Havinoue s'arrête devant-elle et sa main quitte celle de la rockeuse aux cheveux colorés. Elle penche les yeux vers la paume de sa main ensanglantée, est-ce que c'est son sang ? Elle n'a pas mal pourtant ! Celui de Havinoue ? Comment s'est elle blessée ? Qui a osé ? La voix de sa petite amie résonne dans ses oreilles comme un coup de tonnerre et Mee ferme les yeux et rentre sa tête dans ses épaules. Elle a bien merdé et elle n'a pas besoin de regarder le visage d'Havinoue pour savoir qu'elle est en colère contre elle.

- désolée

Mee a bien comprit qu'elle a fait de la peine à son Havinoue chérie, la soirée n'était pas censée de passer comme-ça.

-Mila ?

La jeune-fille vient-elle bien d'entendre son prénom, avec le brouhaha environnant qui résulte de la trop grande concentration de personne, elle a bien peur d'avoir eu une hallucination auditive. La lycéenne avait plongé son regard dans la foule profitant d'être à l'étage au-dessus pour vérifier que personne qu'elle ne connaissait ou sa famille ne lui avait pas fait la surprise de dernière minute de venir la voir. La déception pouvait se lire dans son visage, elle avait espéré malgré le refus excusé par la météo capricieuse que ses parents et ses sœurs auraient trouvés le moyen de faire le déplacement pour la retrouver et ce n'était pas le cas.

Les paupières maquillées recouvre ses yeux d'un bleu ciel qui avaient commencés à se voiler de larmes en chassant ses mauvaises pensées aussi simplement que cela et elle tourne un visage aux lèvres souriante vers la personne à qui appartient cette voix. Mila s'approche d'un pas calme de Jennie accompagnée par une amie qu'elle gratifie aussi d'un sourire.

Elle s'arrête à proximité des deux jeunes-filles qui la regarde et elle en a même oublié son vieux réflexe de porter sa main à sa gorge puisqu'elle-même les contemples. Elles savent y faire en matière de mise en beauté et Mila se sent un peu ridicule à côtés d'elles deux.

Elle a choisi une robe de couleur émeraude qui fait buste et s'arrête au-dessus de ses genoux, ses cheveux sont bouclés et ramasser dans un chignon coiffé -décoiffé tendance et agrémenté par quelques pinces à strass ci et là.

Et c'est là le mieux qu'elle pouvait faire, car ses parents n'ayant pas les moyens de lui acheter une nouvelle tenue, c'est la robe que sa sœur de deux ans plus âgée qu'elle avait porté pour son bal de fin d'étude au lycée. Mila avait donc réajusté les mesures de la robe pour qu'elle lui aille bien, c'était souvent le cas dans les fratries de devoir réutiliser les vêtements des plus grands. C'était un peu comme si, sa  grande sœur était à ses côtés ce soir.

- Bonsoir Jennie, ton amie et toi vous êtes très belles

Mila est sincère et dit la vérité même si ce n'est pas courant qu'une femme fasse un compliment à une autre, c'est à penser que dans cette académie les valeurs sont changées pour laisser aux élèves plus de liberté. Une liberté que certaine bafoue sans mal à voir une certaine élève qui vient d'embrasser des membres du corps professorale, Mila a bien reconnu sa professeure principale et la directrice de l'académie.

L'amie qui accompagne Jennie à l'air d'y tenir puisqu'elle est littéralement accrochée à elle, Mila a toujours eu du mal à se faire des amies dans cette académie malgré qu'elle soit souriante et ouverte à toute approche, elle est surtout timide et réservée et ne comprend pas toujours le sens des conversations en japonais ce qui fait qu'elle engage rarement la conversation de peur de se tromper et de commettre une erreur car elle sait que les mœurs des japonais sont très codifiées et un peu strictes.

L'infirmière scolaire était assise sur une chaise une jambe par-dessus l'autre pas trop loin du buffet au cas-où quelqu'un avalerait de travers un grain de raisin et sirotait ses bulles originaire de France. Elle remarqua une ados à l'allure colorée s'enfiler de suite 3 flûtes alcoolisées cul-sec, déjà à cet âge elle s'enivrait ? Un beau mal de crâne l'attendait pour noël cette petite. C'était dommage à cet âge d'avoir besoin de ce genre de courage liquide pour affronter des problèmes existentiels qu'on peut avoir quand on st en pleine puberté.

La voyant tirer un amie, elle suivit la scène du regard la regardant dévorer la face de la directrice, celle de Leela et puis d'autres en grimaçant. Pourvu qu'elle ne soit pas malade sinon ce serait défilé dans son infirmerie et si le lendemain on la dérangeait alors que c'était un jour férié, les températures seront prise avec un vieux thermomètre au mercure planté dans le derrière comme la cheminée du Titanic. L'ex future petite-copine qui avait suivit la scène en première personne avait effectué une courbette à angle droit devant les deux femmes avant de s'enfuir en trainant une éponge alcoolisée derrière-elle.

Ce qui attira immédiatement son attention ce fut l'ascension sur ses talons d'une jeune-femme qu'elle reconnaissant bien même débarrassée de ses lunettes de vues qui rendait son visage un peu austère. L'arrivée de sa malade préférée avec une amie/ Pote/ Plus si affinité, veuillez choisir votre mention préférée. L'infirmière Taïwanaise la regardait descendre l'escalier, ce qui n'était pas chose aisée avec sa jambe. Elle lui fit de grands signes de loin pour essayer de capter son attention, crier dans cette foule et tout ces bruit serait comme vouloir tenir une conversation en plein concert de Leela, c'était inutile d'espérer comprendre quoi que ce soit sans avoir à crier dans les oreilles de son interlocuteur.

- Si quelqu'un vous importune, je le châtierais tel un vil manant !

Séréna s'y croyait peut-être trop, mais au moins elle faisait sourire Athie et c'était déjà un bon point. Un sourire échangé lorsque sa cavalière lui confia ne connaître que la partie féminine de la danse et ce n'était pas étonnant. La plupart des femmes ne guidaient pas et ne prenaient pas la peine d'apprendre comment mener, c'était logique. L'italienne ne s'en offusquait pas, elle pourrait lui montrer ce que son entraînement avait donné et sans se lancer des fleurs, c'était pas mal. Après, elle s'était toujours entraînée avec une partenaire fantôme donc elle espérait ne pas trop écraser les orteils de la grecque.

Le silence se fit lorsque la directrice et la chanteuse Leela apparurent dans la salle, rapidement, une courageuse ou une folle se fit remarquer en embrassant tout ce beau monde.

- On va bientôt assisté à un enterrement ! Si La directrice avait eu des armes à feu à la place des yeux, la pauvre petite serait déjà décédée !

Qu'est-ce que Léna avait comprit en la déguisant comme une princesse meringue du royaume magique de "samkacelébool" ? La seule présence qui l'empêchait de péter un plombs et de balancer ses talons à la figure de madame maman la directrice c'était Ruby et un peu Leela qui devait avoir remarqué la flamme de colère qui était occupée à briller le regard de l'américaine qui essayait autant qu'elle le pouvait de se contenir et de maintenir son calme. Elle répétait en boucle dans sa tête un mantra pour éviter d'étrangler la ruskok avec sa ceinture de sécurité. Ah! Oui ! Elle voulait voir son plus beau sourire ! Kiralee lui en servit un bien en coin tout sauf amicale. Elle se doutait qu'elle allait avoir un sermon sur la bagarre et un pour sa protégée Esm'.

- ouai ! Bien dit Esm' !!

Un regard glacial de miss glaçon vers sa direction qu'elle ignora royalement détournant toute son attention vers la belle Ruby accrochée à son bras qui lui demandait des précisions pour leur chorégraphie et Kira sourit et murmurra très bas à son oreille.

- On la garde !

Hors de question de changer à la dernière minute que ça plaise ou pas à Léna, elle s'en foutait. Elles avaient bossé bien trop dur sur cette chorégraphie pour laisser tomber au dernier moment. Elle souffla en regardant par-dessus son épaule Léna qui les laissaient avancer pour être seule avec Leela. Elle lui tapait sur le système, elle attrapa Ruby par la hanche et réserva le même sort à Elora.

- Je suppose que tu vas te planquer dans un coin toute la soirée, mais tu me réserverais même pas une danse ?

Elles étaient à peine entrée et Leela avait comme d'habitude capturer l’audience avec sa désinvolture naturelle que arc-en-ciel s'était changée en serial-kisseuse et gobait la bouche de Léna. Alors ça ! Même elle n'aurait pas osé ! Quelle horreur et puis quel intérèt y avait-il à embrasser un iceberg ambulant ? Elle n'avait même pas réagit ! Kiralee fut encore plus choquée et surprise de voir cette folle s'en prendre à Leela et deux fois de suite en plus, elle y allait bon train. Elle fut la suivante, un baiser d'une fille inexpérimentée et dont l'haleine est alcoolisée au point de désinfecter tout au passage. La victime suivante fit serrer les poings à l'américaine, elle savait Elora fragile et naturellement se posait comme sa protectrice, alors la voir devenir livide la fit réagir.

- Hey! T'as fini oui ?

Elle recula Elora derrière elle dans un geste protecteur qui la posait en barrière et allait en découdre lorsque cette dégénérée colorée fit une nouvelle victime. Ruby et Kiralee grogna en lui lançant un regard semblable à celui d'un démon plein de fureur. Elle avait déjà admis en plus que Ruby était sexy, là elle venait tout simplement de défier sa fierté et elle n'aimait pas ça du tout. Les excuses de sa naine de compagnie, elle s'en carrait le coquillard surtout que c'était à la reine du Pôle Nord qu'ils étaient dédié et elle la laissa prendre de l'avance.

Écoutant la réponse de Claire à sa question, la pianiste afficha une mine et un sourire des plus rayonnant jamais vu et ce n'était pas à cause de son dentifrice. Claire avait bien dit qu'elle était tranquille jusqu'à l'année prochaine ce qui dans l'esprit de la britannique voulait dire de façon non-équivoque qu'elle était en vacance et qu'elle allait pouvoir passer tout son temps libre en sa compagnie. Crédule de par sa jeunesse, elle tombait régulièrement dans les pièges que lui tendait l'américaine et cette fois-ci encore en entendant le mot "masseuse asiatique" ça avait tourné dans son esprit au point qu'elle fasse sa grimaça fétiche qu'adorait voir Claire l'espace d'un très court instant avant de se reprendre, c'était noël après-tout ! Et elle n'avait rien à envier à qui que ce soit, c'était même tout le contraire puisqu'elle se trouvait dans les bras de l'actrice et pas les autres.

- Annule-là pour aujourd'hui et nous irons ensemble au spa, histoire de raviver certain souvenirs

L'allusion était à peine cachée puisque la musicienne avait voulu remettre en mémoire les images de ce qu'ils s'étaient produit lors de leur unique et première visite dans un tel endroit. L'anglaise sentit un long frisson remonter sa colonne vertébrale en y repensant à cette fois-là et à la suivante aussi. Elle avait encore en tête les sons qu'elle lui avait offert en même temps que son corps, la sensation du souffle saccadé et chaud de Claire venant caresser et frôler ses parties intimes et le rouge lui monta au joue alors qu'elle se dirigeait vers un buffet largement garnis.

De la nourritures capable de donner l'eau à la bouche des élèves les plus difficiles en matière de nourriture. Il y en avait véritablement pour tout les goûts. Elle, elle aurait pu se rabattre sur quelques toast au pâté crème, si elle n'avait pas vu au ralentit Claire prendre une flûte de champagne. La lycéenne s'était retenue depuis des mois de toutes gouttes d'alcool, mais jamais elle n'avait été confrontée au fait de voir quelqu'un d'autre en consommer. Elle avait peur autant qu'elle en avait envie de cette boisson pétillante, luxueuse qui chiffrait beaucoup pour certaines bouteille et elle se doutait que la directrice si parfaite y avait mit les moyens pour s'offrir un crû de qualité probablement venu d'un vignoble réputé de France. L'idée même d'essayer d'évaluer son prix lu donnait la nausée, elle regarda Claire qui lui proposait de prendre un verre, non pas que l'envie ne lui était pas venue dès qu'elle était arrivée dans la salle.

La vérité était pire que ça, elle s'était retenue d'être tentée en buvant des jus de fruits beaucoup trop sucrés et écœurants. Est-ce que Claire lui proposait réellement cela ou était-ce un test ? Sa main comparé à sa tête n'avait pas mit autant de temps à prendre la décision et s'était avancée vers les coupes en tremblant avant de se raviser.

- Je préfère en boire qu'une seule gorgée dans ta coupe, même si l'idée de la fessée n'est pas pour me déplaire

Elle avança ses lèvres vers la coupe que Claire avait en main et laissa une gorgée de champagne venir réveiller sa bouche, les saveurs étaient beaucoup plus intéressantes que celles du jus de fruits, les petites bulles qui venaient éclater sur sa langue et son palais en venant les chatouiller et puis ce petit arrière goût qu'elle n'arrivait pas à décrire. Le champagne, elle en avait entendu beaucoup sur cette boisson réputée, dite luxueuse, mais est-ce que ça en valait réellement la peine de gaspiller autant d'argent pour que seulement la première gorgée marque l'esprit ?

- C'est quand-même pas si terrible que ça ? Je m'étais toujours imaginée que ça avait meilleur goût et que c'était comme l'ambroisie de la grèce antique réservée aux habitants de l'Olympe, mais sans plus en fait !

Cindelle était restée silencieuse tout le trajet, ce qui laissait supposer qu'elle ne mettrait pas trop de temps avant d'exploser comme une bombe , que ce soit en cris ou en pleurs. Personne ne faisait attention à elle, les autres étaient bien trop exceptionnelles dans leurs tenues. Cela valait la peine qu'elle ait pris une heure voir plus pour s'apprêter, même sa famille ne lui avait fait aucun compliment. La fillette commençait à comprendre que si elle voulait être entendue dans cette famille, il fallait qu'elle devienne chiante à la hauteur des autres.

Lorsque une adolescente commença à embrasser tout les membres de sa famille, c'est naturellement que la petite blonde s'avança et tendit son visage vers la demoiselle en pensant recevoir elle aussi un bisous. Ignorée, snobée même, s'en fut de trop pour la petite-fille qui commença à tempêter sur place.

- Pourquoi ? Pourquoi moi il y a jamais personne qui m'embrasse ? C'est injuste ! Je me suis lavée, je sens bon, j'ai mit plus d'une heure pour m'habiller et personne ne me remarque ! Moi aussi je veux qu'on m'embrasse ! Je veux aussi un bisous comme Léna, Leela, Kira, Ruby et Elora ont eu droit ! Moi aussi j'en veux un !!

Le vent est glaçant, la voix d'Havinoue qui résonne dans les oreilles percées de clous de la colorée l'est encore plus et refroidisse jusqu'à son âme. Elles se tiennent l'une en face de l'autre, l'une avec la main ensanglantée, le regard méprisant et les doigts de pieds glacés qui font des vagues sur le sol et l'autre qui se fait encore plus petite qu'elle ne l'est en regardant le sol et de se fait les pieds d'Havinoue, en se faisant la réflexion que même ses tout petits pieds sont trop chou. Elle a bien chié dans la colle la Mee et là elle se sent complètement démunie face à la colère de sa petite-amie. Elle ne pensait pas avoir eu une mauvaise idée sur le coup, mais plus elle y repensait et plus elle ne voyait que des ennuis qui allait venir. Pourquoi n'avait-elle pas réfléchi avant d'agir ? Elle y pensait toujours après avoir fait sa connerie.
Elle se voyait pas lui offrir son cadeau maintenant parce qu'elle sentait que ça l'aurait encore plus gonflé. Elle ne pleurait pas par fierté, mais ce n'était pas loin et si elle ne sanglotait pas, elle sentit une ou deux larmes rouler le long de ses joues pour venir se fracasser sur le sol.

Elle avait absolument tout gâché, même les retrouvailles avec sa famille et elle s'en voulait de faire de la peine à tout le monde.

- Oui...et non je n'ai personne d'autre

Le compliment et le sourire de l'amie de Jennie lui fit plaisir et en retour un sourire resplendissant et elle tourna une fois sur elle-même faisant s'élever le tissus de sa robe comme des pétales de fleurs s'arrêtant en reprenant sa position. Il était toujours agréable de s'entendre dire que l'on était belle surtout lorsqu'on avait mit autant d'énergie et fait autant d'effort pour se préparer. Les boucles de ses cheveux mêlant des mèches blondes et brunes retombaient souplement par dessus ses épaules découvertes.

- Merci beaucoup, on ne reste pas ensemble ?

Remarquant un détail inhabituel qu'elle identifia comme un bandage ou du moins une aide médicale pour tenir sa jambe. Mila préférait se faire des amies que des ennemies, elle avait l'impression de ne pouvoir compter réellement sur personne à part peut-être Jennie, qu'elle évitait de déranger pour tout et n'importe quoi. Elle savait que les étudiantes avaient beaucoup de travail scolaire et de révision et de moins en moins de temps libre, elles se professionnalisaient et devaient se faire des réseaux solides et faire parler d'elles.

- Tu es blessée ? As-tu besoin d'un coup de main pour descendre les escaliers ?

Mila était bien plus costaude qu'elle ne le laissait paraître, elle avait été habituée au travail de ferme même si Shimizu était loin d'être comparable à une botte de foin ou de paille qu'il fallait éparpiller dans l'étable pour les animaux. Une scène improbable se déroula presque à côté d'elle et elle recula d'un pas en venant cacher sa bouche en croisant les deux paumes de ses mains dessus afin d'éviter une des attaques voraces de la jeune femme dont la petite-amie avait l'air furax.

- Oh ! Elles ne vont pas passer une très bonne soirée

Masae avait voulu filer en douce, personne ne l'aurait remarqué, c'était ce qu'elle croyait fermement, mais Ruby, elle, l'avait remarqué et c'était bien la seule. L'existence entière de la japonaise semblait être transparente et pourtant, cette main de poigne serrée autour de son poignet était tangible et la raccrochait à la réalité. Pourquoi ? Pourquoi elle ne comprenait pas ? Elle sentait le poids du regard particulièrement incisif de l'américaine blonde sur elle. Elle venait réellement de lui poser une telle question ? Alors qu'elle pleurait et que Masae ne parvenait même plus à contenir ses larmes qui coulaient et irritait ses joues. Elle avait l'air tellement innocente et ne se rendait même pas compte du mal-être dans lequel elle était fautive chez Masae.

- Non, ça ne va pas ! Tu ne comprends vraiment pas pourquoi je pleure ?

Ce qu'elle venait de dire devait ressembler vaguement à ça, mais entrecoupé de sanglots et de respiration tremblotante.

Mee a l'impression qu'Haven se force à être gentille, elle la regarde avancer de dos en silence. Il fallait toujours qu'elle fasse de la merde à croire que c'était sa destinée de toujours faire quelque-chose de déplacer qui allait fâcher sa petite-amie, sauf que cette fois-ci c'était loin des petites jalousies enfantine ! Elle avait monté le niveau et elle sentait bien qu'intérieurement, sa chérie bouillait comme une cocotte minute qui n'attendait qu'une variation supplémentaire de pression pour exploser et envoyer tout son poison dans sa figure. La colorée serra les dents presque autant que les fesses, alors qu'Havinou brisait le silence pour lui poser une question. Elle avait déjà bu de l'alcool, au moins deux fois dans sa vie en comptant celle-ci.

- Non c'tait la s'cond'fois !

Bien qu'elle soit un personnage haute en couleur, Mee est soudainement devenue terne. Voir sa petite-amie mal à cause de ce qu'elle a fait, lui fait encore plus mal que tout. Elle se sent écrasée par le sentiment de culpabilité qui la submerge, si seulement elle n'avait pas été aussi bête, si seulement elle n'avait pas réagit sans réfléchir en laissant son instinct trop nul prendre le dessus. Elle n'avait même pas pu profiter de la soirée, elle avait tout gâché que ce soit les retrouvailles avec ses parents, mais aussi ce qu'elle avait prévu de faire avec Havinou. Yee allait la démolir quand elle rentrerait très tard dans la nuit ou au petit matin, sans parler de la sorcière des enfers qui allait la refroidir après ça et de Leela, elle était fichue, foutue, morte !

Un verre d'eau ? L'idée d'avaler encore du liquide lui donnait envie de rendre les trois ou quatre verres, elle n'avait plus le compte exact qu'elle avait bu ! Et une douche allait lui donner encore plus froid. Elle baissa les yeux et fit un signe négatif de tête dans un silence religieux qui ne lui ressemblait pas. Elle aurait souhaité un câlin, mais elle se sentait bien trop coupable pour lui demander une telle faveur, surtout qu'elle voyait bien que le regard d'Haven supportait à peine de la voir.

- Rien, ç'v'ller !

Cette soirée qui était si bien partie était un véritable désastre à la hauteur d'une catastrophe naturelle ! Dire qu'elle avait même mis des dessous sexy pour Haven et qu'elle allait devoir les enlever elle-même ! La déception de cette soirée lui donnait envie de fondre en larmes alors qu'elle était la seule à blâmer.