Me réveiller à tes côtés [pv Riley]

Le regard gris de la violoniste se plongea dans les orbes aux douces couleur automnale de sa petite amie et l'espace d'une seconde, elle eut la nette impression que la rousse avait souhaité s'exprimer sur le sujet. Elle avait capté son regard, la manière qu'avait ses lèvres d'esquisser un léger sourire juste avant de parler et finalement, elle s'était ravisée à la dernière seconde au moment ou la voix de sa grand-maman adorée avait commenté le fait qu'elle les trouvaient mignonnes. Dès lors, la blonde se posa mille question sur le sujet qu'allait aborder Riley.

Cela ne la dérangeait pas de montrer qu'elle était amoureuse en public, elle trouvait que c'était un si beau sentiment et elle se sentait si heureuse qu'elle voulait que celle qu'elle aimait sache la nature de ses sentiments à chaque instant qu'elle partageait avec elle. C'était pour cette raison qu'elle tenait toujours sa main tendrement dans la sienne ou qu'elle l'enlaçait afin de lui montrer que même si elle ne l'exprimait pas par des mots, son amour l'entourait et l'accompagnait partout d'une façon ou d'une autre.

Keiko était bien la seule à ne pas saisir ce qu'il se passait ou bien de qui parlait la rousse en disant que la relève était assurée. L'o' bachan en revanche fit un sourire radieux et opina du cheffe en acquiesçant. La vieille dame connaissait le cœur généreux de sa précieuse petite fille et elle espérait qu'elle garde toujours cette étincelle de bonté qui la caractérisait. La virtuose n'était pas simplement bonne pour donner vie à son instrument, mais elle avait le don d'apaiser les cœurs les plus brisés.

Elle resta silencieuse écoutant les deux femmes parler entre elles, cette situation était idyllique et elle savait qu'elle avait beaucoup de chance que sa grand-mère pourtant née à une autre époque soit aussi ouverte et accepte le fait qu'elle aime une femme, pareil pour sa mère qui n'avait pas même eu une once de recul lorsqu'elle lui avait annoncé. La blonde savait que parfois, elle rencontrerait des gens qui allaient la juger seulement sur ce critère, mais tant qu'elle avait son amoureuse, sa famille et la sienne pour la soutenir, elle pouvait passer au-dessus de cela sans problème.

Après avoir gravé son prénom sur le tronc de l'arbre, le trio retourna flâner et se promener dans les environ avant que Riley ne montre du doigt un toboggan assez particulier et propose à la blonde et son o'bachan de l'essayer. La vieille dame regarda la luthier avec un sourire en coin.

- J'y comptais bien l'essayer et toi Keiko ?
- Je suis parée !

Keiko n'allait tout de même pas être la seule à ne pas participer. Elle fut même la première à monter sur l'échelle qui menait tout en haut du toboggan, en se fichant bien que la personne juste derrière elle, qui n'était autre que Riley ait une vue sur son sous vêtements. Elle l'avait choisit spécialement pour elle, donc cela tombait très bien. Elle la regarda par-dessus son épaule avec une petite rougeur innocente sur les joues.

- Tu apprécies la vue ? Elle n'est que pour toi !

Une fois en haut, elle prit le tissus de sa jupe pour le rabattre entre ses jambes afin de créer une espèce de short, ce qui prouvait qu'elle l'avait belle et bien fait exprès de ne pas le faire avant de monter l'échelle. Elle fini par se laisser glisser tout en bas en admirant la vue, les pétales de fleurs de cerisiers qui s'envolaient, virevoltaient et dansaient sous ses prunelles grises, le paysage au décors typiquement japonais et traditionnel. Une fois en bas, elle profita d'avoir été la première pour sortir son appareil photos et photographier Riley et son o'bachan qui avait descendu le toboggan dans un style bien à elle. La vieille dame s'était couché sur le ventre, ce qui fit d'ailleurs beaucoup rire Keiko.

- Et voilà ! Riley tu es immortalisée, tu es tellement adorable sur cette photo, que je vais m'empresser de l'envoyer à ta maman !

La blonde savait que sa petite amie avait horreur des photos, mais elle était sincère quand elle disait qu'elle était mignonne sur cette photo, avec le cerisier en arrière plan et le sourire sur son visage c'était une des photos les plus réussie qu'elle avait fait de la journée. Elle s'éloigna assez de Riley pour ne pas qu'elle interfère avec son envoi.

- Elle a dit qu'elle allait la faire imprimer pour la mettre dans un cadre et l'afficher au mur !

Posant ses lèvres sur la joue de la femme qu'elle aimait pour se faire pardonner de sa toute petite trahison. Le sourire radieux de la virtuose se changea en mine inquiète lorsqu'elle vit son o-bachan assise sur un banc à essayer d'attraper quelque chose dans sa poche avec les mains tremblante et Keiko s'empressa de sa rejoindre.

- tu vas bien o'bachan ?
- Il faut juste que je prenne mon médicament qui est dans ma poche
- Attend, je vais t'aider, Riley tu as de l'eau dans ton sac ?

La blonde n'avait jamais vu sa grand-mère en état de fatigue ou du moins dans l'état ou elle était en ce moment. Elle attrapa une petite boîte dans sa poche pour l'ouvrir et voir plusieurs comprimés de couleur différente. Elle donna la pilule que lui montrait la vieille dame et lui ouvrit la gourde d'eau pour qu'elle l'avale plus facilement. La violoniste connaissait l'état de santé de son o'bachan, Michiko le lui avait annoncé un peu brutalement après qu'elle ait écouté en cachette la conversation et si la sévérité de sa maladie lui avait été révélée, c'était la première fois que la blonde y était confrontée.

- Reste assise o'bachan ! Si ça ne passe pas, on appellera une ambulance d'accord ?

La vieille dame avait été tout d'un coup prise de vertige et de fatigue, elle qui se pensait encore au sommet de sa forme, devait admettre qu'elle n'était plus de toute première fraîcheur. Michiko l'avait sermonné plusieurs fois et lui avait dit de se reposer, mais la vieille dame était très active et même si elle prenait plus de temps à s'occuper de son jardin ou de sa ferme que lorsqu'elle avait vingt ans de moins, elle ne pouvait pas s'empêcher de le faire. A quoi rimerait sa vie si elle était obligée de tout arrêter pour espérer vivre plus longtemps ? Voir le visage de sa douce petite-fille barré par cette inquiétude lui faisait énormément de peine et elle lui caressa la joue pour la rassurer.

- Il n'y a pas besoin ma petite, ce n'est qu'une petite fatigue passagère et bientôt elle ne sera plus ! Ce n'est pas ça qui m'empêchera d'aller à mon concert !
- C'est vraiment une bonne idée que tu ailles ainsi dans une foule délirante ? Dans ton état ?
- Si je n'y vais pas maintenant alors quand pourrais je y aller ?

La musicienne baissa la tête, la vieille dame avait raison et même si du point de vue de Keiko c'était de la folie pure d'aller à un concert dans son état, elle n'avait pas le cœur de lui refuser ce plaisir. Elle regarda la rousse comme pour avoir son avis et surtout son soutien, quand elle allait mal, c'était toujours vers Riley qu'elle se tournait. Elle était son pilier et celle qui lui permettait de se sentir mieux et finalement, c' est dans ses bras qu'elle se tourna.

- Dis-le lui toi que c'est de la folie !

HRP : ce sont des choses qui arrive, ne te prends pas la tête avec ça. Love u riri chicken cry

La violoniste était satisfaite de son petit coup de charme, elle avait vu les yeux de sa petite amie devenir chatoyant alors qu'elle la traitait ni plus, ni moins de perverse. La rousse aimait ce qu'elle avait sous les yeux et la musicienne en était très contente. Il y avait quelque chose de grisant à être auprès de la fabricante de violons, Keiko se sentait toujours elle-même et n'avait pas besoin de jouer le rôle qu'on attendait d'elle. Les supplications de Riley pour ne pas envoyr la photo était un eu exagérées, Keiko la trouvait tellement belle qu'elle ne voyait pas en quoi c'était gênant pour la rousse de se retrouver en photos dans la maison familiale des Brandt.

Riley ne lui en voulait pas très longtemps en lui disant qu'elle avait de la chance d'être mignonne et pour l'occasion la blonde lui embrassa à nouveau la joue amoureusement. Elle roucoulait comme une tourterelle, elle avait déjà été amoureuse, mais ce n'était pas comparable car on lui avait tiré dans l'aile avant même qu'elle n'essaie de voler. Tandis qu'avec la rousse, elle virevoltait dans les airs et elles en étaient encore à la phase de séduction, de passion, de compréhension de l'une et de l'autre.

- Et toi, je t'aime !

Keiko n'aurait malheureusement pu prévoir ce qu'il allait se produire ensuite, elle trouvait que son o'bachan était insouciante d'être venue participer à un concert et à son âge et surtout dans son état, mais la vieille dame ne l'entendait pas de cette oreille et Riley pourrait peut-être lui faire entendre raison. La violoniste entendit sa petite amie s'excuser d'avoir sans doute fatigué la grand-mère avec ses idées et elle leva le visage pour regarder Riley et lui dire que ce n'était pas de sa faute, mais son o'bachan la coiffa au poteau.

- Retires toi cette sottise de la tête mon enfant ! Je suis une femme active, je l'ai toujours été et je fais ce que je veux et quand je le veux ! Si l'idée de venir avec vous ne m'avait pas fait plaisir, j'aurais pu tout aussi bien rester au bar en compagnie de ma bière préférée ! Je suis vieille physiquement peut-être, mais mentalement je ne suis pas encore gâteuse au point de me laisser dire quoi faire ! J'aime ma famille et passer du temps avec mon unique petite fille me rend heureuse plus que n'importe quoi.

La violoniste était touchée par les mots de sa grand-mère et écouta ce que Riley avait à lui dire. Elle comprenait leur point de vue à toutes les deux et si elle avait été à la place de son o'bachan, elle aurait sans aucun doute fait pareil. Elle était déchirée entre ses sentiments et son égoïsme, bien sûr qu'elle ne voulait pas voir son ancêtre malheureuse, mais elle ne voulait pas non plus la perdre.

- Je ne veux pas qu'elle soit malheureuse

La vieille dame lui sourit, elle se sentait déjà mieux après que sa pilule lui ai fait de l'effet et elle était prête déjà à reprendre la route. Elle se leva donc pour marcher en direction des deux femmes qu'elle attrapa par le poignet pour les emmener avec elle.

- Merci Keiko ! Je ne sais pas vous, mais moi je commence à avoir faim ! On va le manger ce bol de ramen ?

La blonde n'était pas tout à fait rassurée, mais que pouvait elle faire de plus ? Elle avait fait part de son opinion et c'était à sa précieuse o'bachan de choisir de quelle façon elle voulait vivre. Ce qu'elle voudrait faire à sa place ? Si elle perdait Riley, elle serait inconsolable ça c'était certain et elle espérait à ce moment avoir encore sa sœur et ses amies pour lui rendre le sourire, car dans le cas contraire, elle n'aurait de cesse de vouloir rapidement toutes les rejoindre dans l'au-delà.

- Je ne sais pas ce que je voudrais faire, mais je sais bien que si je devais finir ma vie sans t'avoir à mes côtés parce que tu serais partie avant moi et bien je serais inconsolable !

La musicienne et la luthier furent amenées dans un petit restaurant dont la façade ne payait pas de mine et le regard gris de Keiko rencontra celui de sa grand-mère qui la rassura par un grand sourire.

- C'est ici ! Allez entrer ! Vous n'allez pas en croire vos papilles !

La vieille dame poussa gentiment la jeunesse à l'intérieur qui contre toute attente était très propre et bien décoré. Il y avait environ 5 tables, des banquettes rembourrées pour plus de confort et séparées dans des box pour plus d'intimité. Les murs étaient décorés de photos et de prix en tout genre.

- Mais ! Ça ne serait pas ma vieille amie !
- Et si ! C'est moi ! J'ai à peine vieilli! Tu me mets une table pour trois !
- évidemment ! Tu as amené de nouvelles clientes ?
- Oui ! Ma petite fille et sa petite amie !

La vieille dame était fière de ces deux femmes et elle le prouvait en n'essayant pas de masquer leur relation à tout prix aux yeux des gens par honte. Le vieux monsieur leur indiqua une table au fond.

- Venez ! On s'installe ! Je prendrais la même chose que d'habitude tu connais mes goûts Kennosuke !
- Tu ne changeras jamais !

Elles s'installèrent à une table dans le coin ou on pouvait voir une photos d'une jeune femme avec une pile de bol vides à côté d'elle.

- Il a gardé mon titre ! Regardez ! C'est moi la première fois que je suis venue ! J'ai achevé 5 bols de ramen ! Que de souvenirs ! L'homme à côté avec un air gêné c'était ton grand-père ! Il avait eu peine à finir son bol ! A ce temps là nous étions fiancé et j'avais bien cru qu'après m'avoir vu avaler autant de nourriture, il serait parti en courant, mais il m'a épousé 4 mois plus tard et nous sommes venus ici pour notre voyage de noces!
- C'était la première fois que je voyais une femme manger autant ! Tenez ! C'est la carte, prenez le temps de choisir !
- C'était les meilleurs que j'ai pu manger de ma vie et ça l'est encore ! Tout est fait maison !

Keiko regarda la carte avant de regarder Riley, tout était écrit en japonais donc peut-être que la rousse avait besoin d'aide.

- Tu veux que je te fasse la traduction ? Le restaurant est spécialisé dans le Tonkotsu ramen , le bouillon est à base de porc, tu as du porc frit au dessus, un œuf mi-cuit dur et tu peux y ajouter des suppléments à ta convenance, choisir la consistante des nouilles, ferme ou bien pâteuse. Il y a aussi me miso ramen, le shoyu ramen, le premier est un bouillon à base de miso et le second à base de soja. Je vais prendre la spécialité de la maison pour ma part et toi ?

- Excellent choix Keiko !

On pouvait voir en arrière plan le vieil homme qui coupait les légumes, les nouilles et assemblait les ingrédients avec facilité et des gestes très rapide. Un petit garçon déboula dans le restaurant avec son ballon sous le bras.

- Oji-chan! J'ai faim !
- Oui Akira, mais oji-chan à des clientes à servir d'abord ! Rends-toi utile! Va apporter cette bouteille et ces verres à table!

Le petit garçon d'environ 7 ans gonfla les joues avant de poser son ballon dans un coin et d'apporter la bouteille et les verres sur un plateau, une mission périlleuse, mais il hissa le tout sur la table en 1 seul morceau et en regardant les clientes. Une blonde, une rousse et une vieille dame.

- Whoua! J'ai jamais vu une personne avec des cheveux rouge en vrai ! Oji-chan à donné ça pour vous!

Le vieil homme continua de cuisiner tout en disant.

-Akira! On ne dit pas des choses pareilles aux gens! Je te l'ai déjà dit 100 fois! Excusez le, il est un peu brusque, mais c'est un brave garçon !

- mais oji-chan! Moi j'aime bien cette couleur! C'est ma couleur préférée regarde! Comme mon t-shirt!

Le petit garçon s'adressait directement à Riley avant de regarder Keiko en souriant et en devenant tout rouge en fuyant jusqu'à son grand-père grimpant sur les chaises hautes du bar pour recevoir un petit bol pour enfant de ramen avec quelques tranches de viandes et un demi-oeuf qu'il commença à manger bruyamment en aspirant les ramens.

- Oji-chan! Ce sont les meilleurs!

Le vieil homme en profita pour rapporter les trois bols très bien garni et de la sauce piquante que son amie prit pour en verser quelques gouttes dans son bol.

- Bon appétit à vous trois! J'espère que ça va vous plaire.

- Quand je pense que ça va fermer! C'est triste ! On ne trouve plus de ramen artisanale!

- J'ai fait mon temps! Je vais chez ma fille ainée pour profiter de ma retraite !

Keiko et son o'bachan commencèrent à manger, le visage de la blonde était aux anges car c'était vraiment délicieux. La bouteille posée par le petit garçon n'était autre que du saké aux prunes et la dame âgée servit 3 verres.

- Goûter après avoir bu un peu de bouillon, c'est un mariage parfait !

La jeune japonaise appréciait les mots de Riley pour la consoler, elle savait que le cycle de la vie faisait qu’on perdait des gens auxquels on tenait et que c’était inévitable sur une vie à moins de ne s’attacher à personne, mais au fond n’était-ce pas plus triste ? La violoniste ne fit qu’un signe de tête discret pour montrer à sa compagne qu’elle était d’accord avec sa philosophie et qu’elle y adhérait.

- J’en suis consciente Riley, je l’ai toujours été, mais même si je suis d’accord avec toi, tu sais parfois le changement ça fait peur.


Malgré la petite frayeur que sa grand-mère lui avait faite, la blonde pu constater qu’elle avait reprit du poil de la bête et qu’elle avait faim ce qui était bon signe. Après s’être installée, elle remarqua bien que Riley ne comprenait pas trop bien la conversation de son o’bachan avec le gérant.

- Ils se connaissent depuis environ 40 ans et o’bachan est triste parce qu’il ferme bientôt son restaurant pour partir à la retraite habiter avec sa fille.

La virtuose ne voulait en aucun cas que la rousse se sente mise à l’écart ou mal à l’aise et elle posa sa main dans la sienne pour lui faire un peu la conversation. Elle la regarda avec de grands yeux ronds et débridé quand la luthière lui demanda si elle allait essayer d’avaler autant de bol.

- O’bachan tu as avalé combien de bol de ramen pour ton record ?

- 15 si mes souvenirs sont bons et j’ai encore mangé des mochis après !
Keiko regarda donc sa petite amie afin de lui confirmer que non, elle ne relèverait pas le défis. Elle était loin d’avoir un appétit d’oiseau mouche, mais tout de même 15 bols de ramen c’était un coup à être malade toute la nuit et ce n’était pas exactement ce qu’elle prévoyait pour leur week-end de saint-Valentin.

- Non, je ne pense pas y arriver et je ne voudrais pas que les seuls souvenirs de notre première saint Valentin ensemble soit compromettant. Tu veux essayer toi ?

Il y avait plus agréable et glamour que de finir par vomir toute ses tripes lors d’un premier voyage en amoureuse. De plus, Keiko était gourmande mais elle connaissait ses limites et les dépassait rarement. La musicienne avait bien compris que les kanjis n’étaient pas encore bien maitrisés par Riley, en même temps il était difficile d’apprendre en à peine une année à déchiffrer ce que des enfants mettaient plusieurs années à faire. Plusieurs fois la musicienne avait eu envie de l’aider et de lui apprendre, mais ces derniers temps ça n’avait jamais été le bon moment et quant elles se retrouvaient, leur tête et leur corps étaient fort occupés d’une façon ou d’une autre que ce soit pour des raisons professionnelles ou de couple.

- Si tu le souhaites je peux t’aider à apprendre à lire les kanjis ? Va pour les deux sortes tu as raisons

Au moins elles pourraient goûter, c’était dommage que l’établissement ferme ses portes, Keiko sentait que sa grand-mère était triste que ce soit le cas. L’intervention du petit garçon détendit l’atmosphère et fit rire et sourire la tablée.
- Moi aussi j’aime la couleur de tes cheveux ! Des tâches de rousseurs et tes yeux également.

Avoua Keino tout en lui souriant et en prenant son air de charmeuse sans réellement s’en apercevoir, venant entortiller les cheveux flamboyant de son amoureuse autour de ses doigts, avant que sa grand-mère ne pose un regard bienveillant sur les deux jeunes femmes.
- Vous êtes si mignonne ! ça me rappelle les premières sorties avec ton grand-père

Le petit bonhomme s’était enfui pour aller manger son bol de ramen et commenter à quel point c’était délicieux à chaque bouchée. Les enfants ne mentaient pas et il était vrai qu’une délicieuse odeur s’élevait et donnait faim à Keiko et à la dame âgée.

- Tu t’inquiètes qu’il me détourne de toi ? Il est tellement mignon qu’il pourrait y arriver, mais je te rassure, je te préfère et de loin. Tu peux être mignonne également quand tu le veux !

Alors qu’elle mangeait et que Riley faisait de même, elle sentit son portable vibrer à plusieurs reprises en continu signe d’un appel dans son sac. Qui pouvait lui téléphoner ainsi le jour après la saint-Valentin ? Intriguée et même si c’était malpoli, elle regarda le prénom qui s’affichait sur l’écran, il s’agissait de Yuki. Pensant que sa meilleure amie avait des ennuis, elle se leva avec un air inquiet.
- Veuillez m’excuser deux minutes ! Cela a l’air important, je dois répondre !

Elle s’éloigna de la pièce pour décrocher et écouter ce que Yuki avait à lui dire et resta sans voix en venant plaquer sa main sur ses lèvres.

- Kyaaaaaaa !! Ce n’est pas vrai ? Tu l’as fait Yuki ! Elle a répondu quoi ?

La violoniste était tellement surprise qu’elle se laissa tomber assise sur une chaise à une table plus loin avant de finalement se relever et crier de joie. La blonde se sentait heureuse pour sa meilleure amie qui méritait amplement de vivre un tel bonheur. Nina et elle allaient se démener pour lui faire un enterrement de vie de jeune fille et l’aider à préparer son mariage.

- Kyaaaaaa ! Félicitation ! Yukiiiii ! Nina est déjà au courant ? Il faut que tu nous raconte les détails ! Je suis tellement contente pour vous ! Yukiiiiii Kyaaaaa !

Habituellement, la musicienne savait se contenir, mais une annonce pareille ça l’avait rendue folle de joie et elle n’avait pas réussi à garder son sang-froid. Elle venait d’exploser de joie et remarqua les regards, après avoir laissé son amie qui se plaignait de ne plus avoir de tympan, la blonde vint à nouveau s’asseoir à table.

- Navrée pour le dérangement, c’était un cas de force majeure. Ma meilleure amie va se marier !

La vieille dame était heureuse de voir sa petite-fille aussi joyeuse, voir son sourire sur son visage il n’y avait rien de plus beau à ses yeux et cela valait tout l’or du monde. Elle partageait sa joie en venant applaudir.
- Une merveilleuse nouvelle ! Le mariage est un voyage semé d’embûche, mais dont la destination est vraiment magnifique lorsqu’on les surmonte ensemble !
[b] - Merci o’bachan ! Je pense que je vais le mettre si je dois faire un discours ! Je suis tellement contente pour elles ! Elles sont jeunes, mais elles forment un très beau couple ! Il faut que je me calme je pense que je suis plus excitée qu’elles pour leur mariage !

La musicienne n’aurait jamais cru que Yuki sauterait le pas, non pas qu’elle ne la pensait pas courageuse loin de là, mais elle imaginait plus l’américaine faire ce genre de demande. Cette bonne nouvelle lui avait rendu le sourire. Elle fini par prendre un peu de ramen de son bol pour les proposer à Riley tendrement en lui souriant et en venant mettre son autre main en coupe sous son menton pour éviter à toute fuite de bouillon de terminer sur la blouse de la rousse.

| - Pardon de t’avoir ignorée, mais j’étais trop perturbée pour y répondre, tu aimes ?

La virtuose allait assommer de questions sa meilleure amie pour connaître tous les détails et savoir où elles allaient se marier, quand ? En blanc ? En robe ? Elle avait envie d’être une amie disponible et aider Yuki pour choisir sa robe de mariée ou lui remonter le moral en cas de doutes. Elle avait compris rien qu’à entendre la voix au téléphone de son amie qu’elle nageait dans un océan de bonheur et le savoir emplissait son cœur de bon sentiment. Elle pouvait peut-être lui proposer d’écrire une composition pour leur première danse qu’elle interpréterait avec son violon. Il fallait qu’elle retrouve son calme et sa lucidité, ce n’était pas son mariage mais celui de Yuki et c’était donc à elle de choisir ce qu’elle voulait ou pas pour ce jour si spécial.

- Tu es encore avec nous Keiko ou tu es déjà au mariage de ton amie ?
Elle ouvrit les yeux en remarquant qu’elle avait complètement freeze avec ses baguettes levées qui ne tenaient plus rien car les ramen avaient glissés à nouveau dans le bol.

- Désolée, j’étais dans la lune ! mais Yuki est vraiment une personne formidable et elle est tellement comblée de bonheur que je ne peux pas m’empêcher de l’être également ! J’aimerais vraiment la soutenir et l’aider si elle veut bien de moi pour cette tâche !

Elle ne voulait pas s’imposer puisque c’était la décision de Yuki, mais elle serait vraiment heureuse d’aider de quelque manière que ce soit le couple. Elle devait attendre que sa meilleure amie le lui demande.

Les échanges avec Riley étaient toujours doux, toujours agrémentés d’un regard, d’une caresse ou d’un baiser et la blonde était loin de trouver cela dérangeant au contraire, elle accueillait toujours les marques d’affections et d’amour de sa petite amie avec joie et lui retournait aussi souvent qu’elle le pouvait. Elle ignorait si cela n’était dû qu’au fait qu’elles venaient à peine de commencer leur relation amoureuse ou si ça perdurerait dans le temps, mais elle en gardait l’espoir. Le regard gris de la violoniste se posa sur le visage de la luthière qui soutenait ne pas être gourmande et que sa sœur qui avait un appétit d’ogre. Un petit sourire en coin plein de malice naquit sur son visage.

- Moi je connais au moins une chose sur laquelle tu es gourmande, la tarte au citron !

Elle annonça la réponse rapidement pour ne pas que l’imagination débordante et érotique de la femme qu’elle aimait se mette à carburer pour imaginer d’autres raisons de gourmandises. Après tout son o’bacchan n’avait pas besoin de savoir ce genre de chose.

- On pourrait l’emmener en manger, elle m’a dit que c’était dans la liste des nombreuses activités qu’elle voulait faire.

Keiko était tout à fait heureuse de lui proposer son aide pour déchiffrer l’écriture japonaise, même si cela passa un moment au second plan avec l’annonce du mariage qui l’avait mise dans tout ses états. Toutefois, elle remarqua le visage de Riley qui se forçait à sourire. Il était vrai qu’elle avait eu une expérience peu agréable, mais elle était là pour elle et elle voulait lui montrer comme l’amour c’était beau.

- Je sais qu’ils te plaisent, tu les entortilles toujours autour de tes doigts quand je suis à proximité de toi !

La violoniste avait l’habitude d’être une des rares japonaise à ne pas être frigide en matière de contact physique, elle n’abhorrait pas qu’on vienne l’enlacer ou lui faire des câlins en générale et était assez tactile en particulier lorsque ça venait de personnes qu’elle aimait. Elle était tellement heureuse sans réellement tenter de rationaliser ses pensées concernant ce mariage. Elle connaissait assez Yuki pour dire qu’elle avait très certainement passé des jours à prendre la décision de demander en mariage son amoureuse. De plus, la virtuose lui avait toujours promis d’être présente pour elle si elle en avait besoin et elle comptait bien entendu honorer sa parole.

En entendant la remarque de Riley, elle la regarda avec le rouge aux joues un peu gênée d’avoir été si peu discrète. Pour quand c’était prévu ? La question ne lui avait même pas traversé l’esprit et elle regarda de manière embarrassée sa petite amie.  Elle parla d’une petite voix honteuse qui contrastait avec son cri de plus tôt.

- J’ai oublié de demander, elle ne lui a demandé qu’hier donc quand elles auront choisi la date ensemble, Yuki me tiendra au au fait.

La canadienne s’était servie dans son bol en amont, ce n’était pas grave et c’était bien plus romantique qu’elle la nourrisse et qu’ensuite elle essuie la goûte de bouillon qui coulait le long de ses lèvres avec son pouce pouce pour venir le lécher avec le bout de sa langue très machinalement et sans faire attention de si la vieille dame les regardait ou pas. Elle était de toute manière en grande conversation avec le gérant. Elle bougea ses lèvres pour former le mot " i love you ".

En effet, son cerveau était en ébullition et si elle se sentait déjà dans un état tel que celui là pour un mariage qui n’était pas le sien, elle n’imaginait pas comment elle agirait si un jour elle devait se marier à son tour. Elle secoua la tête pour essayer de chasser les pensées idylliques de son esprit et venir accepter les ramens qu’à son tour Riley tenait à lui faire goûter.

-Merci, je les laisse sereinement se remettre de leurs émotions et je me remettrais des miennes dans tes bras pour ma part !

Alors qu’elle terminait à son tour son bol, elle capta le regard couleur des feuilles d’automne de sa petite amie perdue dans le vague avec un sourire en coin. A quoi donc la faiseuse de violon pouvait elle bien penser ? Keiko aurait aimé lire dans ses pensées pour y trouver la réponse, mais elle n’était pas dotée de ce pouvoir et elle se contenta de venir prendre sa grande main dans la sienne pour la faire revenir sur Terre.

-C’était délicieux, o’bachan merci de nous avoir fait découvrir ce restaurant de ramen c’était magique !
-Pour toi il n’y a aucun problème ma douce Keiko ! Bon ce n’est pas tout ça, mais il faut que j’aille bientôt faire la file pour le concert sinon je vais avoir une place minable ! J’ai été heureuse de te rencontrer Riley et de te revoir Keiko. Vous êtes les bienvenues à la ferme vous le savez ! Et si vous voulez un endroit à visiter je vous recommande le parc du temple car il y a un feu d’artifice tous les samedis à minuit dès que le printemps est bien installé.

Même le petit fils du gérant leur dit au-revoir et le souhaita une belle après-midi alors qu'elles se levaient pour quitter les lieux. La virtuose vint serrer sa grand-mère dans ses bras, elle aurait voulu la garder plus longtemps avec elle, mais elle savait que sa grand-mère allait être triste de rater son concert et elle la regarda s’éloigner jusqu’à ce qu’elle ne la distingue plus. Elle vint alors serrer le bras de Riley pour y poser la tête tout contre et demander.

- Tu as envie de faire quelque chose en particulier avant minuit Sweetheart !  

L’œil vif de Keiko se tourna vers le visage de Riley qui sous-entendait également d’autres gourmandises auxquelles elle aimait s’abandonner. Bien sûr à quoi la blonde s’attendait elle de la part de sa petite amie si ce n’est qu’évidemment, elle allait se faire un plaisir de relever la conversation pour la taquiner. La rousse disait sérieusement cela devant sa grand-mère, elle avait beau avoir de l’âge, ses oreilles fonctionnaient très bien même si elle n’avait pas l’air de relever la conversation des deux jeunes femmes, la blonde était certaine que son o’bachan avait tout compris. Elle n’était pas complètement innocente puisqu’elle avait tendu la perche, mais la luthier l’avait saisie sans problème.

La conversation cependant tourna vers Lucie et ce qu’elles prévoyaient de faire avec elle. Il y aurait tout un tas d’activités et parmi celles-là, Riley parla de faire goûter du fugu réputé dangereux si on ne le préparait pas correctement et du bœuf de kobe. Keiko ne fit aucune de réflexion sur le fugu, étrangement beaucoup se serait insurgé, à cause du fait que ce poisson pouvait être mortel, mais elle faisait confiance à la canadienne et connaissant celle-ci jamais elle ne laisserait sa sœur risquer sa vie en prenant n’importe quel cuisinier préparer ce poisson. Riley avait certainement déjà commencé à rechercher le maître sushi qui allait se surpasser pour leurs faire passer un agréable moment gastronomique.

- Elle en sera contente, si tu veux tu peux demander à ma mère de te fournir une liste des restos qui ont l’habitude de préparer le fugu et qui sont devenu maître dans cet art de découper ce poisson en particulier ! Moi je lui ai promit de la présenter à mes amies, d'aller faire les boutiques, d'aller au karaoké, d'aller visiter les musées un peu originaux qu'il y a dans les environs ! Lucie va en prendre plein les yeux ! Elle a été si gentille quand je suis allée chez vous cet hiver que je veux qu'elle découvre aussi mon monde !

Keiko ne pouvait pas nier qu’elle avait déjà eu l’occasion de manger des sushis, des makis, des sashimis et tout ce qui tournait autour, mais la nourriture qu’elle affectionnait le plus restait à la portée de tous. La blonde n’avait pas de goût de luxe et elle préférait des plats familiaux confectionnés avec amour à de la nourriture qu’on sortait d’une boîte ou qu’on mangeait sans savoir qui l’avait préparé et d’où provenait les produits qu’il avait utilisés. D’ailleurs, quant elle faisait à manger, elle faisait toujours l’effort d’acheter des produits frais au marché ou directement au producteur lorsqu’elle pouvait se le permettre.

Une fois encore, les doigts de Riley emprisonnèrent une de ses mèches de cheveux en l’entortillant pour former des boucles puis de les libérer en venant la complimenter au sujet de leur douceur. Keiko pour toute réponse se contenta de lu adresser un regard tendre et un sourire heureux, elle se sentait toujours fière quand sa petite amie faisait des commentaires positifs sur ses cheveux desquels elle prenait extrêmement soin. La blonde ne manqua pas non plus de la charmer en retour et répondit à son « temptress » par le fait de passer sa langue.

L’o’bachan de Keiko leur fit des aurevoirs en venant serrer sa précieuse petite-fille dans ses bras et en venant faire de même avec Riley sans aucune gêne. Elle voyait cette demoiselle comme un membre de la famille à part entière.

- J’espère bien vivre encore assez vieille pour vous voir avancer dans la vie ensemble ! Je te laisse prendre soin de ma chère petite-fille ! Amusez vous bien toutes les deux.

Ce fut avec cette dernière phrase et un sourire plein de vie qu’elle les quitta toutes les deux pour aller à son concert qu’elle attendait avec tant d’impatience. Le petit surnom que lui avait donné la virtuose ne passa pas inaperçu par la jeune femme qui sembla d’ailleurs un peu surprise.

- Oui ! C’est nouveau, je trouve qu’il te va bien, tu n’aimes pas ? C’est mieux que Riri chicken cry et puis ça fait passé tout l’amour que j’éprouve envers toi.

Elle l’aimait, c’était indéniable et la musicienne se laissa complètement guider à travers la ville par cette personne si unique, si chère à son cœur pour aller voir la ville d’en haut. Heureusement qu’elle n’était pas apeurée par la hauteur et le vide. Le panorama était saisissant, cette ville était vraiment merveilleuse et être ici avec Riley rendait les choses encore plus magiques. Elle se pressa à elle vérifiant par la même occasion qu’elles n’étaient pas trop entourées de gens et profita de l’occasion pour venir se grandir sur le bout de ses pieds et poser ses lèvres sur celles de la rousse avant de lui chuchoter avec véridicité.

- J’en mourrais d’envie, tes lèvres me manquaient sweetheart.

Keiko se tourna à nouveau vers le paysage qui s’offrait à elle, avec toutes les pétales de cerisiers emportés par la brise qui semblaient faire un ballet aérien devant elles toujours emportée plus haut et que son regard suivait avec attention quitte à avoir un peu le tournis et à tanguer légèrement avant de venir enfoncer son visage dans la poitrine de Riley pour retrouver un peu de stabilité.

- J'ai la tête qui tourne

La musicienne souriait à la rousse, elle se sentait bien avec elle et surtout elle pouvait être elle-même sans être obligée de faire des efforts considérables pour savoir si elle lui plaisait ou pas. Que Riley apprécie son nouveau surnom était une bonne chose, mais est-ce que Keiko aurait arrêté de l’appeler sweetheart si elle l’avait détesté, ce n’était pas certain. D’un côté, l’idée de la taquiner un peu et d’inverser les rôles pour une fois semblait assez plaisant, mais d’un autre côté, la violoniste était beaucoup trop gentille pour vouloir lui taper sur les nerfs et venir anéantir la journée qui jusqu’ici était parfaite à ses yeux en mettant la luthière de mauvaise humeur.

Keiko suivait sans peine les grandes enjambées de sa petite amie à travers la ville pour atteindre la destination qu’elle prisait. Elle raffermit cependant sa prise entrelaçant un peu plus leurs doigts, elle ne voulait pas être semée même si le bâtiment était haut et facilement repérable de loin dans la ville vu le point culminant de celui-ci. La blonde savait sa petite amie discrète concernant ses gestes d’affections et habituellement, elle l’était tout autant préférant éviter de se donner en spectacle, mais elle n’avait pu se résigner à rester sage alors que l’expression de Riley était tellement adorable et l’appelait à l’embrasser.

A chaque fois qu’elle se retrouvait tout contre son amoureuse, elle sentait son cœur battre à tout rompre c’était une sensation si agréable, si vraie et jusqu’ici elle n’avait jamais éprouvé autant de bonheur qu’à présent. Elles restèrent un long moment à profiter de cette si belle vue tout en se câlinant que Keiko eu la même sensation d’engourdissement qu’elle pouvait ressentir lorsqu’elle ouvrait les yeux au réveil.

Étourdie d’avoir suivit du regard des pétales emportées par le vent, la blonde vint se blottir contre Riley qui lui proposa de rentrer. La violoniste la suivit en ne prenant réellement conscience de l’inquiétude qu’elle avait fait naître dans le cœur de la femme qu’elle aimait que lorsque celle-ci s’arrêta une fois revenue sur la terre ferme et vint lui soulever le visage avec douceur pour plonger son regard dans le sien. La lueur d’inquiétude était bien présente dans ses yeux qui semblait rechercher chez l’étudiante la moindre expression d’inconfort sur son visage et la voix de la rousse légèrement rauque confirmait cette théorie.

Automatiquement, Keiko eut envie de la rassurer, lui confirmer que tout allait bien et qu’elle avait juste eu un vertige passager qui avait immédiatement cessé dès lors qu’elle se tourna vers Riley pour appuyer son visage dans cette poitrine bien ferme. Elle ramena la paume de sa main vers la joue de l’artiste fabricante de violon dans une caresse très tendre avant de venir dégager quelques mèches rousses qui l’empêchait d’avoir pleinement accès à la douceur de sa peau et replacer les cheveux dissidents derrière l’oreille de la canadienne en souriant.

- Je vais très bien et je te le promets. J’ai simplement ressenti une sensation de tournis parce que je fixais des pétales qui dansaient emportées par la brise alors que j’avais un air de musique dans la tête!

Elle ne refusa cependant pas l’offre de rentrer à l’hôtel, la journée avait été bien remplie aux côtés de Riley et de sa précieuse o’bacchan et puis, elle n’avait qu’une hâte c’était d’entendre sa petite amie chanter pour elle et de pouvoir agir intimement sans personne pour les surveiller. Passant un bras autour de la taille de la rousse pour l’accompagner durant le trajet. L’endroit où elles logeaient possédait un bain où elles pouvaient se détendre et se laver après cette journée.

-Voudrais tu prendre un bain avec moi ? Je te frotterais le dos pour te remercier pour la journée

Elle qui voulait toujours que la musicienne la rejoigne sous la douche ou inversement, cela devrait lui faire plaisir de se délasser avec elle dans un bon bain bien chaud.

La blonde souriait d’anticipation à l’idée de partager un moment de détente dans le bain avec la canadienne, de ce qu’elle savait, celle-ci adorait se retrouver d’une façon ou d’une autre dans de l’eau pour se relaxer. Keiko était plus douche que bain, tout simplement parce qu’à l’académie, il n’y avait pas de baignoire et que les bains publics, ce n’était pas ce qu’elle appréciait. La violoniste était assez pudique et se dévoiler devant de parfaits inconnus, ça l’avait toujours gêné. Elle aimait l’intimité partagée seulement avec les personnes de qui elle était proche et jusqu’ici la seule à l’avoir vue dans son entièreté nue c’était Riley, elle seule avait ce privilège.

Surprise par l’action soudaine du luthier qui venait de l’embrasser sauvagement pour la coller ensuite à la porte, elle laissa s’échapper un petit cri qui laissa rapidement place à un gémissement alors que sa langue s’emmêlait à celle de son amour. La dualité dans leur couple mêlait souvent moment fort, passionné et moment calme et tendre. La virtuose regardait le corps de sa petite amie se dévoiler lentement, son bassin se mouvoir et rouler pour attirer son regard gris, un sourire sur le visage. Riley souhaitait aller tout de suite dans le bain et elle disparu dans la salle d’eau qui rapidement laissa un bruit de liquide couler.

Keiko commença par ramasser les vêtements que Riley avait laissé sur le sol, les plier et les poser dans un endroit sûr. Ensuite, elle commença elle-même à se dénuder, enlevant d’abord le haut, puis le bas jusqu’à se retrouver dans sa tenue d’Eve et venir détacher ses cheveux d’or qui coulèrent dans son dos comme un torrent de rivière. Elle apparu dans la salle de bain en regardant Riley immergée dans la baignoire, une légère rougeur faisant son chemin sur ses joues alors qu’elle sentait le regard ardent de la canadienne venir se poser sur les courbes de son corps. Alors qu’elle s’approchait de la baignoire, les effluves délicates et florales du bain moussant parvinrent à son odorat et elle entra dans le contenant avec grâce, venant se placer derrière Riley en la laissant s’installer entre ses jambes, l’eau chaude d’une température idéale lui fit pousser un soupire de contentement alors qu’elle se laissait glisser un peu plus dans la baignoire.

Les doigts de la musicienne s’aventurèrent sur le dos de la luthière, caressant de part et d’autre ses épaule, le haut de son dos, le milieu et le bas, traçant des dessins imaginaires, venant y faire mousser du savon tout en lui offrant un massage pour détendre ses muscles. Une fois son dos rempli de mousse de savon, ses mains partirent à la conquête de ce qui se trouvait devant, venant serpenter jusqu’à son ventre, remonter jusqu’à sa poitrine et y croiser les bras juste dessous pour ramener le corps de la rousse à se coller au sien complètement venant tracer de baiser doux à peine posé le contour de son cou jusqu’à la rondeur de son épaule qu’elle mordilla. Elle n’osait pas briser le silence qui n’était ni désagréable, ni lourd, mais au contraire les enveloppaient dans leur bulle d’amour et de tendresse.

Keiko était toujours étonnée d’à quel point la peau de Riley pouvait être douce en comparaison avec ses mains, le reste de son corps était un véritable velours sur lequel la blonde appréciait passer ses doigts. Elles profitaient de ce moment de calme, mais surtout de tendresse. Elle aimait lorsque la canadienne se reposait sur elle et acceptait de lui montrer des facettes de sa personnalité qu’elle ne partageait avec personne d’autre. La musicienne se sentait chanceuse d’être une des rares personnes à voir la luthière se montrer romantique, douce, fatiguée et elle souhaitait que cette confiance qu’elle lui accordait ne s’en aille jamais.

La violoniste la garda auprès d’elle durant un très long moment, jusqu’à ce que l’eau du bain ne commence à refroidir et leur donner le signal que peut-être il était temps de sortir de l’eau si elles ne voulaient pas attraper froid et finir malade. La blonde se souvenait parfaitement d’avoir vu Riley malade et elle s’en serait voulu qu’à nouveau la fièvre autre que celle du samedi ou celle qu’elle lui donnait ne vienne la frapper.

La nuit précédente ne fut pas reposante, la journée fut assez mouvementée et là le bain acheva une bonne fois pour toute la motivation de la blonde à faire quoi que ce soit d’autre qu’aller paisiblement dormir. Elle sorti du bain en premier pour enrouler une serviette autour de son corps et se diriger vers le lit où elle se laissa chuter entendant Riley lui parler sans réellement comprendre de quoi il s’agissait, mais par-dessus sa voix, le bruit du sèche-cheveux qui la berça et eu raison d’elle.

Lorsque Riley rejoindrait la chambre, elle aurait sans nulle doute la surprise de voir la jeune femme allongée dans une pose lascive, ses cheveux d’or recouvrant son visage, la respiration lente qu’on peut observer lors d’une phase de sommeil profond et la serviette qui se serait desserré ombrant les parties de son corps moins chaste à observer, sa poitrine gonflant à chaque inspiration venant menacer de s’échapper du peu de tissus qui la retenait d'une volonté presque divine.