Au pays de Riley [Ft. Riley Obviously]

Le calme de la nuit et le sommeil de la musicienne avait été perturbé par un réveil pourtant en douceur de la part de sa petite-amie il y avait environ dix minutes et déjà elle pouvait clairement sentir une odeur de café venir se répandre dans l’appartement et venir lui chatouiller les récepteurs olfactifs. C’était aujourd’hui que le couple décollait pour quitter le Japon et retourner au Canada. La blonde s’étendit en baillant avant de sortir du lit aux couvertures encore remplie d’une chaleur si agréable par rapport à la fraîcheur du petit matin. Keiko tira les couvertures pour refaire le lit, tapota les oreillers pour qu’ils reprennent leur forme et enfila par-dessus le t-shirt de Riley qu’elle avait volé pour en faire sa robe de nuit, une surchemise à carreau doublée de polaire avant de rejoindre la cuisine et de venir enlacer Riley avec les yeux encore à moitié clos.

Habituellement, la virtuose n’avait aucun mal à se réveiller, mais la condition d’un réveil sans problème venait du fait qu’elle avait assez d’heures de sommeil et Riley l’avait tenue éveillée très tard. Keiko ne s’en plaignait pas au contraire, elle avait grandement apprécié leur nuit d’amour. Elle vint enlacer la grande femme rousse qui buvait son café matinal, enfonçant son visage dans son dos avant de lever la tête.

- Bonjour Sweetheart !

Après un café matinal bien mérité afin de s’éveiller en douceur.  Elles chargèrent ensemble la voiture de Riley pour faire le chemin jusqu’à l’aéroport. Le premier trajet en avion se passa assez bien. Même si Keiko envoya un regard réprobateur à l’hôtesse qui était un peu trop tactile avec son amoureuse et qu’elle ne se gêna pas pour embrasser Riley devant elle histoire que cette femme comprenne qui était sa petite amie.

Le vrombissement à peine perceptible de l’appareil en plein vol ne semblait déranger personne sur ce vol vers le Canada, la mère patrie de Riley. C’était la seconde fois qu’elle s’y rendait, elle avait attendu ce moment avec impatience et hâte. Néanmoins, le temps était gris et maussade presque autant que son humeur. La blonde malgré sa joie de voyager avec Riley et l’idée encore plus heureuse de se retrouver toute une semaine à profiter avec elle et être en compagnie de sa belle-famille qui ne la jugeait pas, ne parvenait pas à oublier les paroles de son père. Le pire c’est qu’il avait prononcé ces mots devant la rousse qui n’y était pour rien.

Durant toutes sa vie jusqu’ici, jamais la violoniste n’avait haussé le ton, jamais elle ne s’était laissée emportée par la colère, jamais elle n’avait laissé des mots aussi affûtés que des lames de rasoirs imbibées de poison foudroyant sortir de sa bouche, il n’avait suffi que d’une énième provocation de son père à l’encontre de la femme qu’elle aimait, Pavel n’avait même pas eu le temps d’appuyer son doigt sur le thorax de la luthière en osant la menacer que Keiko avait immédiatement réagit et créé une scène pour défendre sa petite amie. Hinata qui habituellement était du genre grande gueule à dire ce qu’elle pensait n’avait même pas osé se mettre sur le passage de sa file en voyant son regard devenir haineux. Elle avait dit tout ça pour blesser son père, pour lui montrer ce que ça faisait de toujours être rabaissé, piétiné et depuis elle avait apprit qu’il avait quitté la ville sans donner de nouvelle à sa petite sœur et évidemment encore moins à elle.

D’une certaine manière, elle regrettait lui avoir dit ces paroles, elle avait été loin et tellement hors d’elle. Elle avait fini par lui dire qu’elle n’avait plus de père et que si on lui demandait elle dirait qu’il était mort. Pavel avait été trop loin en menaçant Riley, Keiko n’avait pas supporté cette lâcheté de s’en prendre à son amour pour lui faire du mal et elle avait carrément pété les plombs. A présent, elle n’arrivait même pas à se réjouir d’avoir été très bien classée dans le concours. Il avait gâché sa soirée, il avait gâché sa joie et tous les efforts qu’elle avait fournis, toute la fierté que la virtuose avait ressentie sur scène n’était qu’un vague souvenir qui était devenu l’un des pires de son existence.
D’un côté, Keiko se disait qu’elle avait bien fait car elle n’avait pas du tout apprécié que son père lui dise comment mener sa vie, de quitter Riley en la traitant de trainée séductrice et d’autres horreurs. Et d’un autre, elle avait l’impression d’avoir été trop loin en souhaitant sa mort.

La blonde regardait de l’autre côté du hublot, sans vraiment voir, perdue dans ses pensées et ses tracas interne. Elle essayait de ne pas inquiéter la rousse et elle c‘était rendue compte que son amante se pliait en quatre pour essayer de lui remonter le moral, donc elle lui souriait et faisait des pas vers celle qu’elle aimait. Un soupir passa la barrière de ses lèvres, elle priait pour que ce voyage lui permette de faire son deuil et ne profiter que du fait d’être avec son amoureuse.

Tournant son visage vers la douce caresse sur sa main, elle offrit un doux sourire à celle qui était assise à côté d’elle et vint finalement poser sa tête tout contre son épaule. Elle aurait souhaité parvenir à digérer la dispute et faire comme si de rien n’était. Malheureusement, elle pensait toujours à son père et même s’il avait agi comme un connard et qu’il avait tort, lui faire du mal en parole, ça l’avait blessée également. Une bonne nouvelle tout de même c’était que son o’bachan avait quitté l’hôpital en forme et remontée comme jamais et même sa doctoresse avait admis qu’elle était increvable cette vieille bonne femme. Cela n’enlevait pas cette boule d’angoisse dans la gorge de Keiko qui redoutait d’être à nouveau appelée pour l’aggravement de la santé de sa grand-mère.

Malgré tout cela, elle avait eu de nombreuses choses positives dans sa vie, par exemple sa seconde musique avait été tellement appréciée qu’on lui en avait fait enregistrer une version radio qui passait en boucle ou presque. Keiko avait été approchée par bon nombre d’agent et tout essayait de se démarquer les uns des autres pour réussir à la faire signer et elle avait été inondée de cadeaux en tout genre, de proposition de chèque avec des montants incroyables.  On lui avait même proposer un partenariat avec une grande marque d’étuis et d’accessoire de musique. Elle essayait de composer avec tous les aspects de sa vie et elle avait besoin d’une pause dans la famille Brandt pour pouvoir réfléchir à sa carrière professionnelle.

Heureusement qu’en amont elle s’était concentrée sur le concours de musique au Canada pour représenter Riley, c’est ce qui lui faisait le plus envie pour le moment et elle n’avait pas abandonner l’idée d’offrir à la luthière une première place pour ses violons. Un sentiment d’amour insondable l’envahit, il était tourné entièrement vers la belle rousse à ses côtés et elle entrelaça leurs doigts. Elle se sentait véritablement chanceuse d’être à ses côtés, la rousse l’avait soutenu tant de fois et c’était grâce à elle qu’elle s’était épanouie ainsi. En l’espace d’une année, elle était devenue une magnifique fleur capable de décider ce qui était le mieux pour son avenir et surtout, elle avait bien plus confiance en elle. Keiko était devenue une femme qui assumait ses décisions et savait se montrer très convaincante.

Malheureusement, leur voyage qui avait si bien commencé connu un imprévu météorologique qui les empêchaient de rejoindre le terminus tant attendu. Une grosse tempête de neige arrivée à l'improviste avait commencé à clouer sur le tarmac tout les vols. Dès lors, l'aéroport qui n'était pas immense se retrouvait plein à craquer par de nombreux malchanceux comme elles qui se voyaient coincé entre deux endroit. Évidemment, les meilleures place avaient été prise d'assaut par des gens plus rapide, les restaurants et les cafés également, il ne restait plus qu'à trouver un endroit où s'asseoir tout en gardant en vue les panneaux d'affichages. La violoniste trouva un endroit où elles pouvaient s'adosser et s'y installa en s'asseyant sur son manteau épais au sol qui lui faisait un petit coussin pour les fesses. Elle attendait sagement Riley qui était vite partie leur acheter de quoi boire et manger pour tenir le coup sans savoir pour combien de temps elles seraient coincées.

La jeune femme se sentait désolée pour Riley, elle voyait bien tout ce qu’elle faisait pour lui redonner le sourire et malgré-tout Keiko avait cette culpabilité en elle qui l’empêchait de se pardonner. Cela avait été plus fort qu’elle, lorsqu’elle avait vu son père avec une aura de tueur s’approcher d’une façon menaçante, qu’elle avait vu cet éclair de folie meurtrière passer dans le regard de celui qu’elle avait appelé papa et l’entendre commencer à rabaisser la femme qu’elle aimait et qu’elle chérissait ainsi que sa famille c’était comme si elle était sortie de son corps un instant pour se faire posséder par un démon remplit de noirceur et qu’elle avait assisté à la scène en boucle, spectatrice d’un chose qui l’avait meurtri. Par-dessus tout, elle avait choqué sa petite-amie en plus de devoir subir des répercussions pour ses agissements.

Elle avait peur, peur de s’emporter à nouveau, de déchaîner une colère qu’elle n’était pas capable d’arrêter et si la prochaine fois elle s’en prenait à ses meilleures amies ? A Riley, à Yuna ou à un membre de la famille Brandt. Une inquiétude voila son visage de nature si beau d’une barre sombre alors qu’elle pensait à ce que ses proches avaient pu penser de son geste. Elle savait que même si sa mère, Riley et ses amies n’avaient pas fait de commentaires, elles devaient la trouver horrible, effrayante, dangereuse peut-être ? Et sa belle-famille ? Est-ce que les parents de Riley consentiraient encore à leur relation ?

Il lui fallut un moment avant de remarquer le gobelet de café qu’elle avait machinalement prit dans ses mains et voir que Riley était posée à côté et qu’elle lui parlait. Keiko était restée le visage impassible, éteint et elle tourna la tête vers la voix de la luthière qu’elle avait complètement et royalement ignorée jusqu’ici.

- Tu crois que tes parents voudront encore de moi comme belle-fille ? Ils doivent se sentir extrèmement déçus de moi!


Keiko malgré qu’elle se sente extrêmement mal continuait de penser au bien-être des gens qui l’entourait. Elle avait rarement de bonne nuit de sommeil depuis cette soirée catastrophique et les nuits passées en tête à tête avec ses remords étaient devenues pour la plupart dénuée de sommeil. La virtuose avait donc naturellement recherché le réconfort des bras de son amoureuse qui lui permettait de chasser ses démons et de pouvoir au moins dans ses rêves refaire la scène d’une autre manière avant d’ouvrir les yeux et de se sentir en plein cauchemars éveillé. Keiko avait presque élu domicile chez Riley ces dernières semaines, boudant sa chambre au dortoir et la solitude pesante de celle-ci. Elle se rendait utile, faire les courses, le ménage, préparer à manger et paraître bien pour ne pas inquiéter son entourage, c’était ce qui la vidait pratiquement de toute son énergie à croire que ses seuls moments de répit de son âme c’était lorsqu’elle jouait et qu’elle donnait vie aux violons.

Elle ne pouvait pas reprocher de trop à sa petite-amie de se noyer dans le travail, elle n’était guère mieux en ce moment. Elle cherchait n’importe quelles activités capable de ne pas se retrouver dans ses pensées. C'était à un tel point que l'appartement de la luthière n'avait jamais été aussi étincelant de propreté et ce dans les moindres recoins, ses placards à épices avaient été nettoyé, trié et rangé de façon si ordonnée que la canadienne avait pu se rendre compte qu'à chaque fois elle avait tendance à acheter les mêmes pots à épices et qu'elle en avait en triple ou en quadruple exemplaire pour certain. Elle sourit aux propositions de la rousse.

- Désolée, je réfléchissais, une course de chariot tu veux qu’on fassent le remake de Harry Potter lorsque Ron et lui foncent dans la colonne ? Je n’ai pas ta dextérité à la conduite sweetheart !


Riley et ses idées farfelues parvenaient à la faire sortir de son mutisme et même à la faire sourire, les rires et les sourires partagés avec son amour étaient toujours sincères et paraissaient ramener un peu de vie dans son visage, un petit rayon de soleil, une éclaircie dans la tempête qui embuait son cœur.

- Un cache-cache ? Et celle qui gagne à droit à une récompense ? Je vois claire dans votre jeu ma très chère, essaieriez vous de m’amadouer pour que je révèle des idées soumises à une censure pour les moins de 18 ans ? L’idée ne me déplaît pas, mais si on bougent de ce spot ne nous en retrouveront pas de plus confortable pour passer la nuit. Et si tu en profitais pour te reposer un peu ? Je vais garder nos affaires en sécurité!

C’était très tentant de se laisser aller aux plaisirs charnels, mais Keiko ne voulait pas s’en servir comme moyen d’oublier ses blessures, elle aimait Riley de tout son cœur et la faire passer pour un pansement, une poupée sexuelle c’était répugnant rien que d’en avoir l’idée. Lorsque leurs corps s’enlaçaient et qu’elles se savouraient l’une l’autre d’un plaisir partagé, c’était pour la virtuose un sentiment bien au-delà et supérieur à sa détresse ou elle la mettait à part pour n’appartenir qu’à son amante corps et âme.
Elles dégustèrent leur sandwich poulet mayonnaise avec crudité pour sa part, cela ne valait pas le bon petit plat qui devait les attendre chez les Brandt et qui la réconforta intérieurement, mais ça nourrissait et c’était déjà ça. Elle n’était pas certaine de pouvoir tenir sur plusieurs jours à rester bloquée dans l’aéroport. Elle ressentit pour la première fois de sa vie le besoin de faire une prière tournée vers des êtres à la conscience supérieure pour leur demander un miracle lui leur permettrait de passer noël en famille plutôt que dans l’aéroport. Inconsciemment, elle avait pensé au fait que la famille de Riley était aussi la sienne. Elle sentit une douce et agréable chaleur venir alléger son cœur, un rare moment de sérénité qui lui permit de relâcher un peu de pression de ses épaules, de se délester d’un poids, de quelques larmes pas de tristesse, des larmes de réconfort, évacuer ce qui l’avait éreinté durant ces dernières semaines ça lui faisait du bien. Elle plongea son visage dans ses mains alors que le haut de son corps était prit par de petites secousses dû aux sanglots qu’elle maîtrisait pour que ça ne ressemble pas à des larmes de crocodiles de pleureuses de défunt.

Depuis la nuit de la confrontation, elle n'avait eu de cesse de se sentir sombrer, d'une chute vertigineuse directement vers l'enfer et là elle se sentait apaisée comme si une force supérieur, avait capté sa dépression et l'avait stoppé dans son saut, comme si on lui murmurrait à l'oreille qu'elle n'était pas seule et qu'elle allait réussir à surmonter ce passage à vide.

Ce qu’elle aimait par-dessus tout avec Riley c’était sa propension à devenir sa forteresse inébranlable lorsqu’elle n’allait pas bien et ses mots étaient rassurant et venaient l’enlacer comme une couche de miel qui passait sur son corps en emportant tout les doutes qui l’avait piqué jusque-là. Keiko pu à nouveau se sentir respirer, quelle idée elle avait eu là ? Bien évidemment que Liam, Emma, Lucie et le reste de la famille n’allaient pas la chasser. Riley devait avoir raison, en ce moment même Emma devait avoir préparé un véritable festin et la blonde espérait que Yuna avait participé à l’élaboration et a confection de celui-ci.

Pour le reste, la blonde s’était sentie épuisée et l’heure où elle avait capitulé pour laisser son cerveau éteint lui avait permit de récupérer un peu de force. Elle se réveilla en entendant l’annonce qui les appelait et se redressa en même temps que son amoureuse pour sourire à sa réflexion et rétorquer.

- C’est plutôt au retour que tu devrais me demander combien de litres de sirop d’érable j’ai emmené avec moi ?

Le Japon n’était pas du tout réputé pour son fromage, au contraire, les étrangers semblaient tous d’accord pour dire que les nippons ne savaient pas en faire d’assez parfumer pour les palais les plus habitués aux saveurs fortes.

La violoniste laissa Riley retrouver son père, regardant la scène avec une petite pointe de regret. Pour la luthière, son père était un rock toujours là pour la protéger et écarter les obstacles alors que pour Keiko, son père avait toujours instauré de la crainte dans l’esprit de ses filles de part ses agissements. Elle saisit la main qu’on lui tendait et profita aussi d’un câlin bienveillant et rassurant. Elle ne pleurait plus, elle ne pouvait plus pleurer maintenant qu’elle était entourée par des personnes aussi adorables avec elle. Il la complimentait sur son crochet du droit et la musicienne se gratta l’arrière de la tête un peu gênée avant d’avouer.

- Une de mes amies m’a dit la même chose ! Elle partage votre point de vue!

L’amie en question s’était pris les remontrances de sa femme juste après coup, mais Keiko ne l’avait pas mal pris. Elle s’amusa de voir le père et la fille gentiment se disputer et découvrit avec étonnement son moyen de locomotion peu atypique. Elle eut le même regard impressionné que Riley, mais lorsque son beau-père lui posa une question, elle eut une petite étincelle malicieuse dans le regard et elle ne pu que répondre.

- Oui souvent ! Je chauffe régulièrement cette grande bête rousse là ! Et j’y mets du cœur à l’ouvrage !

En parlant de Riley qu’elle vint embrasser sur la joue avant de se hisser dans le chasse-neige et de s’installer en bouclant sa ceinture. Les bagages furent chargés et Riley installée aussi, ils purent se mettre en route. C’était étrange d’être si haut par rapport au niveau de la route et de voir aussi loin devant. Le trajet se fit sur une note agréable et légère, loin de la gravité qui avait tiré ses traits jusqu’ici. La demi-japonaise se sentait heureuse et soulagée d’être bientôt arrivée à destination et elle était certaine que la luthière partageait son avis.

Une fois tous arrivé à bon port dans la ferme des Brandt qui avait subit quelques menu travaux depuis l’année passée sous la supervision de Lucie. Keiko eut à peine le temps de poser tout ses orteils dans la neige ferme qu’une tornade blonde lui sauta dessus en manquant de très peu de l’envoyer valser au sol violemment en lui faisant un plaquage digne d’un catcheur professionnel.

- Nee-chan ! T’es mon héroïne ! J’ai toujours pensé que je serais la première à lui mettre un pain dans la figure mais tu m’as devancé ! Alors ça t’as fait du bien ? Raconte !

Keiko était à peine atterrie que déjà sa sœur ne voulait pas la lâcher, enfin au moins elle avait prit ses marques à la ferme.

- Yuna tu ne veux pas attendre que j’aie pu dire bonjour avant qu’on en parle ?
- Rhoo ! Nee-chan !!
Yuna fit une mine boudeuse avant d’aller aider Liam à débarquer les valises. Au début de son arrivée, ces deux-là agissaient comme chien et chat et se cherchait sans cesse des puces, mais finalement Liam était devenu le confident de la petite blonde survoltée qui était bien loin d’avoir le même caractère bienveillant et conciliant que sa sœur. Yuna était une sale gamine, mais il voyait qu’au fond elle était volontaire et que même si elle râlait et qu’elle mettait du temps avant de se mettre au travail, elle faisait ce qu’il demandait et avec soin.

- Papa-ours ! t’es parti sans m’attendre !!!

Yuna s’était vengée d’ailleurs, elle lui avait crié qu’elle arrivait mais le temps de s’emballer pour sortir par ce temps, la déneigeuse avait disparu et Liam aussi. Keiko suivit Riley à l’intérieur dont la chaleur du feu de cheminée l’avait réchauffée instantanément. La virtuose se sentait entourée et choyée par la famille Brandt qui les avaient accueillie Riley et elle chaleureusement avec des embrassades et des câlins.

- Bonjour Emma, Lucie !

La jolie blonde n'avait pas l'habitude d'être beauf, mais de temps en temps et uniquement pour embêter Riley ça lui arrivait de saisir les perches qu'on pouvait lui tendre et de rétorquer une phrase bien salace. Il était certaine que ça surprenait toujours que ce genre de phrases puisse sortir de sa bouche, mais ça faisait aussi partie de son charme. La violoniste eu bien conscience de la remarque de Liam à sa fille et ne pu s'empêcher de la regarder avec de petit yeux pour s'excuser lorsque la luthière rentra à son tour dans l'habitacle du véhicule.

Le trajet de retour se déroula sans encombre et Keiko trouva même que le temps fila très vite, venant mettre un petit coup de coude à Riley qui narguait les gens qui étaient resté coincé à l'aéroport.

- ça aurait pu être nous ! Ils n'ont pas notre chance et certaine ne verrons peut-être pas leur famille avant noël !  

La virtuose ne trouvait pas ça très gentil de la part de sa petite amie que de se moquer de personne moins chanceuse. Tout le monde n'avait pas la chance d'avoir un beau-père qui savait manier les grosses machine anti neige.

- Merci Liam d'être venu nous chercher, je nous voyais déjà dormir dans l'aéroport à même le sol ! Une chance que mon beau-père soit capable de faire chauffer les grosses machines !

Yuna regarda Riley en grimaçant venant faire semblant de remettre des lunettes invisibles pour lui faire un doigt d'honneur avant de fuir pour retrouver celui qu'elle appelait papa ours.

- c'est pas grave! Ce soir t'as une assiette végétarienne papa ours !

La petite teigne s'était arrangée pour monter les assiettes de l'entrée avec Emma et faire subtilement disparaître la charcuterie de celle de Liam pour le remplacer par de la salade, des cornichons et ce genre de petits grignotages. C'était de bonne guerre.

Les yeux tendre de Keiko se posèrent sur un couple de personne âgée et elle suivit Riley après avoir manquer de se faire étouffer par l'étreinte de sa belle-sœur Lucie et celle d'Emma. Un sourire chaleureux apparut sur son visage alors qu'elle découvrait les grands-parents de Riley venant les étreindre avec douceur.

- Bonsoir, je suis heureuse de faire votre rencontre, Riley m'a souvent parlé de vous également !

En revanche lorsqu'elle entendit la voix de sa mère et de sa grand-mère, la musicienne se figea sur place. Elle ne voulait pas y croire, comment ? Elle ne su comment réagir à cette surprise de taille et fini par venir se blottir contre sa grand-mère.

- 'bachan ! Mais et ton coeur ?
- T'en fais pas pour lui va! Il est encore solide! Il suffit qu'on dépasse la soixantaine et tout le monde insiste pour qu'on devienne grabataire pas vrai marie-Line ?
- Mais comment vous avez fait ?
- On a fait comme toi ! Mais avec un jour ou deux d'avance! Je ne sais plus comment je vis moi ! Avec le décalage de l'air !

Visiblement, la grand-mère n'avait pas perdu son sourire et son sens de la fête. Quant à Keiko, elle affichait un sourire sincère sur le visage et elle se tourna vers Riley pour venir la serrer dans ses bras.

- Merci Riley !
- Ho! Moi aussi hein! J'ai aidé ! Je mérite aussi un câlin! Où elle est la femme de ma vie ? Ah! Lucie t'es là !  

Keiko regarda sa belle-sœur de façon compatissante de devoir supporter Yuna et ses idées loufoques. Il n'y avait rien que Yuna aimait plus que d'ennuyer Lucie et depuis qu'elle était arrivée ici c'était son jeu favoris que de jouer les séductrices et d'essuyer les refus. La blonde ne se démontait pas le moins du monde.

-Nee-chan ! Je te montre ta chambre ? Toi , tu dors dans le chenil !C'est pas ça qu'on avait dit Emma ?
-Yuna !

-Rhoo! C'est pour rire Nee-chan! Que t'es bête !

Keiko se sentait heureuse entourée par les gens qu’elle aimait, Yuna cependant prenait un trop malin plaisir à se chamailler avec Riley. Là encore, lorsque la rousse lui tint tête en lui rétorquant une réplique, le visage de la blonde aux yeux vert prit un air sournois et elle répondit à son tour à ce jeu de pique lancée et rattrapée pour être relancée, un sport national dans la famille Brandt où sa sœur semblait s’être creusé sa place à coup d'explosif.

- Tu m’étonnes ! Vu ton odeur actuellement, même les chiens ne voudraient pas dormir avec toi ! Tu sens la mort !

Yuna embêtait Riley et ‘inverse était vrai et sous leurs airs de ne plus se supporter alors qu’elles se connaissaient à peine, au fond l’adolescente aimait bien Riley et puis si c’était le truc de sa sœur de sortir avec des vieilles, elle n’avait rien à dire. C’était toujours mieux que l’ex-prof d’art disparue, elle ne savait où ? Le grand chien vint accueillir les nouvelles venues en venant chercher la main de la violoniste pour des caresses et Yuna ne manqua pas l’occasion de remettre une couche.

- Tu as vu ? Même lui il n’ose pas t’approcher preuve que tu pue !  
- Yuna, ça suffit ! Riley ne pue pas ! Pas plus que la normale après un voyage..

La virtuose regarda sa petite amie, un peu honteuse de son commentaire qui se voulait gentil mais qui au final se relevait pas du tout constructif et d’ailleurs cela fit éclater de rire Yuna. La petite peste partit chercher ses affaires pour déménager dans la chambre de Lucie, ce qui semblait la motiver à rester un peu tranquille.

- Nee-chan ! T’es la plus drôle ! Bon j’vous laisse ! J’ai promis à papa ours de l’aider à lui passer ses outils et puis, que ferait il sans moi ?


La tornade blonde les laissa s’installer et Keiko remercia silencieusement les dieux de lui laisser un peu de paix et de silence, loin de tout le tapage intentionnel que sa jeune sœur faisait. La musicienne fut surprise de revoir la chambre de Gabriel qui avait été entièrement refaite et isolée durant cette année. Cela n'avait plus rien à voir avec l'ancienne chambre d'ados du frère de sa petite amie.

- Waouh ! Lucie, elle est méconnaissable cette chambre ! Vous avez fait des miracles durant cette année !

Bien qu’en partie les travaux aient durés plusieurs années, le chèque de Keiko en gagnant le concours de l‘année passée avait pu couvrir les frais qu’il manquait pour terminer les travaux et commencer un autre chantier que la blonde était ravie de pouvoir visiter avec sa belle-sœur. Ces deux-là étaient devenues assez proche et même si elles se parlaient quotidiennement via les réseaux sociaux et grâce à la technologie, la conversation ne semblait jamais se tarir entre elles, malgré le fait que Yuna essaie d’avoir l’attention de sa grande-sœur pour elle seule.

Elle avait beaucoup aimé la chanson des femmes de la famille et avait rejoint avec son o’bachan et sa mère en entonnant les paroles du refrain avec enthousiasme. Cette semaine lui permettait de mettre totalement de côté ses soucis au Japon. Elle n’avait plus réellement le loisirs d’y penser avec les journées bien remplies et pourtant appréciable et reposantes qu’elle passait en compagnie des gens qu’elle aimait tant. Hinata et même o'bachan semblaient parfaitement s'entendre avec tous le monde.

Keiko appréciait énormément les vacances et bien que ses journées soient remplies, elle semblait avoir développé un don pour se couper en quatre et faire de son mieux avec tous les aspects de sa vie. Entre les répétition, car elle ne s'endormait pas sur ses lauriers et les moments de partage passés avec chacun. La blonde adorait les promenade matinale main dans la main avec juste Riley, c’était le moment pour voir la nature se réveiller, les animaux sortir de leur cachette en recherche de nourriture et évidemment prendre des clichés photos des paysages ou bien des situation drôlissime que son amour pouvait prendre. Elle n'échangerait pas sa place avec quiconque et chérissait tout les petits moment heureux avec Riley, combien de temps cette simple joie durerait, elle avait peur de revenir au Japon.

La suite de la journée, elle alternait entre les différents membres de la famille et essayait de se rendre serviable. Le jour du réveillon arriva et avec celui-ci l’arrivée d’un membre de la famille Brandt en plus. La blonde n’avait aucun apriori envers la seconde grand-mère de son amoureuse et cela même si elle avait entendu parler de la tendance de la vieille femme à tout remettre en question et à critiquer. La violoniste restait elle-même, ouverte et gentille. Alors que Riley s’était enfuie à l’extérieure en entendant la tournure que prenait la préparation du repas de noël, Keiko assistait à une véritable guerre des tranchées où tout le monde n'en faisait qu'à sa tête. Il était absolument hors de question que ça se termine comme ça ! La virtuose attacha ses cheveux avant d'entrer dans la cuisine bien décidée à coordonner les opérations.

La blonde avait remarqué l’appel à l’aide silencieux d’Emma et vu que tout le monde semblait se marcher sur les pieds sans faire avancer les préparations. Elle avait donc prit en main tous ce petit monde comme un vrai chef d’orchestre pour remettre de l’ordre dans tout le capharnaüm provoqué par le stress et la montée en tension. La musicienne n’était pas femme autoritaire à se servir de menace pour arriver à ses fins, elle était bien plus maligne que cela. Elle avait eut l’idée de motiver les trois grands-mères à l’épluchage des légumes en leur faisant miroiter l’idée d’une bouteille de vin épicé pour faire du vin chaud en cadeau à celle qui épluchait le plus de pomme de terre et d'oignon. Il n’avait pas fallut plus pour voir Marie-Line, o’bacchan et Abigaïl se lancer dans la compétition et se prêter au jeu et laisser ainsi Emma plus sereine, loin de la mauvaise langue de sa belle-mère. Keiko chargea ensuite Marie et sa mère de laver la vaisselle de préparation pour garder la cuisine propre et fonctionnelle, les deux femmes n’étant pas très à l’aise en cuisine, elle leur confia également la mission de mettre la table. Keiko quant à elle aida Emma avec la confection des différentes parties du repas après avoir trouver de l’occupation pour tout le monde.

Yuna qui avait la fibre la plus artistique de la famille avait été chargée de faire un centre de table avec des branches de sapin, de houx et de gui qu’elle était partie chercher dans les alentours et elle s'appliquait à la confection de celui-ci avec minutie. Quant aux enfants comme ils ne pouvaient pas rester dans le froid trop longtemps, Keiko avait prit en main de leur trouver des occupations. Lucas était entrain de découper une étoile avec un poinçon et sa sœur coloriait un bonhomme de neige, de quoi les occuper un bon moment et ne pas les voir en cuisine à tourner autour du plan de travail.

Ainsi, lorsque Amelia et Riley entrèrent dans la maison, bien que Keiko eut des tâches de farine un peu partout, la maison semblait avoir reprit le calme changeant des éclats de voix en rire amusés. Contre toute attente, Abigaïl semblait s’amuser avec ce bout d’entrain de Yumiko. La vieille dame habituellement acariâtre se permit même de faire un commentaire à Riley.

- Il faudra que tu nous l’amène plus souvent cette petite ! Elle sait y faire !

Apparemment, la bouteille de vin chaud à gagner avait été préparée et partagée entre les plus âgée de la maison, une rougeur caractéristique ornant leurs joues. George s’était posé dans le salon avec les enfants étonnement calme et faisait une petite sieste, un plaid que Keiko avait posé le recouvrant pour qu’il ne prenne pas froid. La musicienne semblait avoir parfaitement relevé le défi de mettre ses compétences d’organisation aux services de la famille et chacun avait retrouvé une certaine harmonie. Même Liam en rentrant quelques minutes plus tard avec Lucie sembla hébété de voir que tout était calme et que sa maison n’était pas sans dessus dessous, Emma paraissait plus sereine ce qui restait rare en période de fête où elle était sur tout les fronts en même temps. Keiko avait su montrer ses talents d'adaptation et de gestion, un véritable leadership.

- Je n'abandonne pas aussi facilement, ma Riley d'amour !  

A savoir si elle avait un petit coup dans le nez, il semblait que toutes les courageuses présente pour aider en cuisine, étaient d'humeur guillerettes. Peut-être que si elle inspectait la cuisine, Riley trouverait les restants de quelques verres de vin chaud.
Tout le monde s’amusait avec tout le monde, personne ne restait dans son coin et même les différentes générations présentes sous ce toit semblaient s’être réconciliées. Keiko avait même le sentiment d’avoir entendu sa mère flirter avec Amélia à plusieurs reprises, mais sans y porter plus d’attention, enfin jusqu’à confier son impression à la belle rousse au regard de feu qui tartinait les petits toasts avec elle à l’écart des oreilles indiscrètes de tout le monde.

- Sweetheart, c’est moi ou bien ma mère a des vues du Amelia et inversement ?


Non pas que l’idée la dérangeait, elle savait que sa mère n’avait plus ouvert son cœur à personne après la trahison de son père. C’était très étrange d’imaginer sa mère avec une femme au lieu d’un homme, mais ce n’était peut-être que son imagination qui lui jouait des tours et lui montrait des potentiels couples là où il n’y en avait pas. Hinata avait été celle qui avait aidé Amelia avec sa tournée au Japon et qui lui avait proposé de la loger à l'œil.

Pour une fois avec la famille Brandt, tout était prêt en temps et en heure, la table avait été décorée avec soin, le repas était près de A à Z, tous les convives étaient mis sur leur 31. Marie avait été absolument ravie que Keiko la soulage et prenne la relève avec les deux petits aux anges de se faire choyer par « Pancake ». D'ailleurs, la blonde avait fait des petits sablés salés avec les enfants, chacun ayant découpé des formes avec des emportes pièces avant qu'elle ne les enfourne et les petits semblaient particulièrement fiers de voir leurs petits biscuits apéritifs sur la table et se vantaient de les avoir fait.

La blonde s’était habillée d’une petite robe rouge dos nu, qui n’avait rien d’extravagant mais qui semblait avoir été faite pour elle et lui allait comme un gant, nettoyée des tâches de farine et maquillée légèrement, ses cheveux fait dans un élégant chignon. Le repas de noël pouvait commencer dans la joie et la bonne humeur.


(HRP: bonne année 2023]

Yuna pour Keiko:

Yuna en réalité:

HRP : Merci pour les voeux et désolée pour mon inactivitée des derniers mois (>.<)" Mon job m'épuise plus que prévu mais je devrais avoir plus de temps maintenant ! Je ne t'oublis pas Pancake !

Keiko se sentit légèrement coupable face au minois décomposé de sa petite amie, ce n’était pas ça qu’elle avait voulu dire, mais la fatigue avait eu raison d’elle et lui faisait dire n’importe quoi. Lucie la remercia une fois de plus de son don de l’année précédente et la blonde ne se sentit pas légitime d’avoir plein d’éloge alors qu’elle n’avait rien fait de plus concret à part lui donner un chèque qu’elle méritait amplement.

- Tu n’as pas à me remercier Lucie, celle qui a travaillé dur pour réaliser son objectif c’est toi, je n’ai fait que te donner un petit coup de pouce financier, mais les éloges devraient te revenir en premier.

Contrairement aux membres de la famille Brandt, elle était bien incapable d’être aussi manuel et de construire des pièces aussi merveilleuses sans avoir quelqu’un pour le faire à sa place et c’était une des raisons qui l’avait mise hors d’elle quand elle avait entendu son père oser qualifier le travail de Riley de bac à sable et de sculpture sur bout de bois. Elle secoua sa tête qui commençait à lui faire mal comme pour chasser loin ces idées sombres qui revenaient sans cesse ces derniers temps.

Les jours qui suivirent, elle n’eut pas le temps de ressasser le passé tant Riley faisait tout pour aérer son esprit et la sortait à tout bout de champs pour lui présenter des villageois qui avaient pour la plupart entendu parler d’elle. Elle était heureuse, mais également un peu gênée que tout le monde a connaisse grâce aux éloges de la famille Brandt, si seulement ces gens savaient ce qu’elle avait fait à son père seraient ils aussi admiratifs ? Elle n’en était pas certaine, elle avait peur d’elle-même ces derniers temps.

Les journées étaient bien remplies et elle ne s’en plaignait pas, elle aimait passer du temps aussi avec sa famille, entre sa grand-mère qui était un véritable bout d’entrain avec toujours le mot pour rire, sa mère qui la surprotégeait et sa sœur qui la collait pour recevoir toute son attention. Les rares moments de calmes ne l’étaient pas tant que cela puisqu’elle les passait avec Riley qui l’embarquait toujours en aventure.

Tout le monde était gentil avec elle, avenant, souriant, aimable et Keiko ne se sentait parfois pas légitime d’avoir le droit à tout ce bonheur. Elle craignait que ça puisse s’arrêter un jour, il n’était pas exclu que son père finisse par porter plainte contre coup et blessure et menace. Heureusement, sa mère la rassurait en lui disant que connaissant le caractère misogyne de son père, jamais il n’oserait avouer avoir reculé devant une jeune femme. Quant à Yuna, elle ajoutait qu’elle viendrait voir Keiko en prison pour la faire s’évader.  Des traits d’humour qui étaient loin de la rassurer et de l’aider à se sentir mieux, la musicienne avait surtout l’impression de plonger tout droit dans un monde qu’elle ne connaissait pas où l’attendait des rochers pointus à la réception.


Quant à l'idée que sa mère puisse avoir des vues sur Amelia, Riley la dissuada d'y penser donc elle n'y prêta plus attention. De toute façon, si c'était le cas, sa mère le lui dirait.

Le jour tant attendu arriva très rapidement, Keiko était heureuse de se sentir entourée par les gens qu’elle aimait et adorait prendre soin des enfants. Ils étaient tellement adorables. Le repas se passa dans la joie et la bonne humeur, Liam faisait tourner des chants de noël et donnait des devinettes auxquelles son o-bachan donnait des réponses aléatoires et à côté de la plaque ce qui faisait rire toute le monde lorsqu’elle ne chantait pas en reprenant les paroles à sa façon.

Keiko se tourna vers son beau-père qui lui posait une devinette et elle réfléchit un moment, l’idée d’un flocon de neige comme réponse sonnait bien, mais c’était bien trop simple. Liam n’aurait pas précisé blanc comme la neige si c’était de la neige et puis ce n’était pas de l’eau, c’était né dans l’eau. Une substance en particulier, la mi-japonaise réfléchit encore un moment avant de prendre la salière et de la déposer devant Liam.

- C’est du sel, la réponse à la devinette, c’est Ça ? J’en ai une pour toi Liam écoute bien, qu’est-ce qui a 96 yeux, 15 dents et qui va à la vitesse de 70 km heures ?

Elle lui donna le temps de réfléchir tranquillement, peu de personne avait réussi à lui donner la bonne réponse jusqu’ici. Elle avait eu droit à des réponses farfelues. Elle regarda Riley avec un petit sourire complice, elle avait le visage espiègle qui trahissait la bêtise qu’elle s’apprêtait à dire si jamais son beau-père ne trouvait pas la bonne réponse à sa devinette.

Elle aida Emma à apporter les plats et à débarrasser au fur et à mesure pour ne pas que l’évier soit surchargé. La soirée était amusante et avec l’aide de quelques verres de vin, Keiko était devenue encore plus solaire qu’elle ne l‘était déjà partageant son état guilleret avec tout le monde et particulièrement avec sa belle-sœur Lucie qui vint l’entraîner dans la danse et le chant du wellerman. Bientôt rejointe par des applaudissements en rythme alors qu'elles dansaient en rond bras dessus bras dessous en chantant en cœur joyeusement. Lorsque cet exercice fut terminé et qu'elle vint s'installer à côté de Riley, elle tourna son attention vers Liam.

- Alors Liam tu as trouvé la réponse ou bien tu donnes ta langue au chat ?

La jeune blonde profitait de très bons moments avec Riley, elle essayait de rester joyeuse et souriante, de ne pas laisser ses tracas venir assombrir ses pensées et ses traits parce qu’elle était pertinemment consciente des efforts que faisait Riley pour la rendre heureuse, pour la faire sourire, pour lui changer les idées. La violoniste avait de la chance d’être entourée par ces merveilleuses personnes, que ce soient les Brandt ou bien sa sœur, sa mère et son o’bachan, elle n’était jamais laissée seule à ses propres pensées.

Elle aimait ces soirées au coin du feu avec un bon chocolat chaud réconfortant, surmonté d’une montagne de crème chantilly. On y parlait de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, Keiko écoutait les anecdotes de jeunesses des anciens, les souvenirs d’enfance des parents et ceux de leur progéniture. Hinata avait même partagé une qui concernait Keiko. Durant l’année précédente, elle avait aimé entendre l’enfance de Riley, mais cette année avec sa mère et son o’acchan qui en remettait une couche sur ses humiliations passées, la jeune femme ne savait plus où se mettre. Yuna ne ratait pas une occasion pour commenter cela de son point de vue.
La soirée de noël était animée et joyeuse, la tablée en entier avait un sourire sur le visage que ce soit Abigaïl qui n’était pourtant pas réputée pour être un bout d’entrain et qui était contre toute attente entrain de féliciter la cuisine d’Emma et de Keiko ce qui était une grande première. Les enfants étaient occupés à imaginer les cadeaux qu’ils auraient de la part de père noël et Hinata se faisait une joie de jouer avec les enfants.

La musicienne attendit que Liam jette l’éponge et que toute la tablée soit pendue à ses lèvres pour révéler la réponse à sa devinette avec un air espiègle.

- Un bus de retraité en excursion !

Elle fut ravie d’entendre les rires s’échapper, on ne devait certainement pas s’attendre à ce que Keiko soit dotée d’un sens de l’humour, puisqu’elle avait tendance à être vue comme une jeune femme sérieuse, professionnelle. La soirée s’éternisa avant que les enfants n’aillent dormir suivit par leurs parents et ensuite par les vieilles personnes et ainsi de suite jusqu’à ce que les cadeaux ne soient déposés au pied du sapin et que Keiko se retrouve enfin seule avec Riley.

La session père noël en tête à tête avec Hinata avait été assez silencieuse, alors que Riley et Emma était rentrée de l’extérieur avec un sourire encore sur les lèvres, un petit rictus et de la neige plein les vêtements.

Elle se sentait bien et en sécurité dans ses bras et tout son être la suppliait de pouvoir rester ainsi encore indéfiniment. La violoniste posa sa main sur le dessus de la tête de Riley pour la caresser tendrement.

- Riley, c’était une question vraiment bête tu sais ça ?

Keiko se tourna pour venir englober le visage de sa petite amie avec ses mains et l’embrasser avec amour. Elle savait que la luthière s’était beaucoup inquiétée à son sujet depuis le soir de la dispute avec son père. La virtuose se sentait bien dans cette maison, depuis qu’elle y était entrée pour la première fois l’année passée et qu’elle avait rencontré la famille chaleureuse et généreuse de Riley, Keiko s’était immédiatement sentie à l’aise et en confiance comme si elle rencontrait sa propre famille.

- ♫♪ Joyeux noël sweetheart

Elle ne su combien de temps elles restèrent ainsi simplement blotties l’une contre l’autre en silence alors que seuls les bruits de la maison et du feu de cheminée qui crépitait les berçaient.

- On rejoint la chambre ?

Elles devaient dormir en partageant la pièce avec Amelia, Lucie et Yuna qui étaient déjà partie dormir et lorsqu’elles rejoignirent la pièce, tout était calme. Heureusement, il y avait assez de clarté malgré la nuit pour distinguer qui était qui et où elles se trouvaient. Ce fut sans surprise que Yuna dormait comme à son habitude avec les couvertures qui avaient valsés hors de son corps pour se retrouver sur le sol. Keiko s’approcha pour ramasser celle-ci et venir recouvrir Yuna en la bordant et en lui déposant un baiser sur le front. La virtuose avait toujours été protectrice avec sa jeune sœur et réagissait comme si elle était sa fille. Yuna ouvrit un œil pour sourire à sa sœur et lui dire d’une voix ensommeillée.

- N’nuit nee !

Keiko suivit ensuite Riley jusque dans la salle de bain toute neuve que possédait la chambre afin de se démaquiller et de se changer. Elle regarda sa petite amie se déshabiller avant de faire de même pour quitter sa tenue habillée et enfiler un pyjama bien chaud aux couleurs de noël, elle se démaquilla également et défit son chignon pour laisser ses cheveux détachés pour la nuit et rejoignit Riley en se blottissant contre elle pour dormir en faisant attention de n’écraser personne.

- J’ai passé une très bonne semaine de noël et je ne remercierais jamais assez ta famille d’avoir fait venir la mienne, je pense que j’avais besoin d’être entourée par cette chaleur familiale ! Merci Sweetheart d’avoir organisé tout ça pour moi !


Keiko était sincère lorsqu’elle parlait de son ressenti, même si au fond de son cœur, elle savait pertinemment qu’une fois de retour au Japon, ça ne serait plus tout à fait pareil. Elle devrait se plier à l’opinion publique et faire des excuses à son père devant tout le monde, alors qu’elle n’en avait aucune envie. Elle avait mal agit en cédant à la violence plutôt qu’au dialogue, sa meilleure amie Yuki, le lui avait dit et Keiko était d’accord avec cela. Pourtant, lorsqu’elle analysait la situation sous un autre angle, elle savait que son intervention aussi brutale soit-elle avait permet de mettre Riley en dehors de toute l’histoire et puis, si elle devait être honnête, cet accès de colère l’avait grandement défoulé.

La blonde n’était pas une personne colérique ou avec une double personnalité, elle n’était pas non plus malfaisante au contraire, durant toute sa vie, elle s’était restreinte pour faire plaisir aux personnes autour d’elle, mais depuis qu’elle était avec Riley, elle n’avait pas à faire semblant d’être la présidente parfaite en tout point parce que la rousse l’aimait et sans rien demander en échange. Elle l’avait libérée de ses chaînes et lui avait montré qu’elle pouvait être en harmonie avec sa conscience si elle acceptait pleinement ses choix.

La virtuose s’endormit dans un sommeil de plomb, que d’autres puissent faire du bruit en dormant ou non, cela ne réussit pas à la tirer des bras de morphée. Tant qu’elle était blottie dans la chaleur des bras de Riley, sa joue fermement pressée contre la poitrine de celle-ci avec un sourire béat dans son sommeil, signe qu’elle faisait un au rêve. Elle ne fut pas la première à se réveiller, ni la dernière d’ailleurs, toutefois, elle fut assez surprise de trouver Yuna blottie dans son dos lorsqu’elle ouvrit ses yeux gris pour regarder tout autour. Quand est-ce que sa sœur était venue la rejoindre ? La musicienne n’avait rien sentit. Elle remarqua qu’il n’y avait plus qu’elles deux dans la chambre et s’étira avant de s’asseoir dans le lit. Elle entreprit ensuite de tirer du sommeil sa petite sœur de façon douce jusqu’à ce que celle-ci n’ouvre ses yeux.

Ce n’est qu’une fois présentable, habillée d’un robe-pull bleu et d’un legging noir opaque qu’elle descendit avec Yuna. Elle vint dire bonjour à tout le monde et rejoignit toute la famille dans le salon. Les enfants étant plus qu’impatient d’ouvrir leurs cadeaux, ce fut par les leurs que la distribution commença. Keiko avait prit des ensembles de vêtements pour les deux enfants et quelques jouets en plus pour les contenter, elle avait fait de son mieux et avait choisis ses cadeaux avec soin pour faire plaisir à tout le monde.

La blonde fut plus qu’heureuse de ses cadeaux, un panier avec des épices et des champignons c’était parfait pour qu’elle puisse cuisiner de bon petits plats à Riley et il y avait en plus de quoi faire ses plats préférés. Elle remercia tout le monde chaleureusement en leur souriant de façon tout aussi solaire qu’à son habitude. Elle déchira avec précaution le présent de a part d’Amélia et découvrit deux place VIP pour assister à son concert, mais ce qui étonna Keiko ce fut l’invitation de monter sur scène avec Amelia pour une ou plusieurs musique.

- Tu voudrais de moi sur scène avec toi, après ce qu’il s’est passé ? Je, merci beaucoup Amelia pour ta confiance, ça me fait énormément plaisir. Cependant, pour être franche, je ne pense pas pouvoir t’accompagner pour plus que deux partitions, non pas que l’envie m’en manque. En fait, je voulais attendre un peu avant de le dire, mais comme vous le savez tous, j’ai toujours rêvé de visiter et de jouer en Italie et j’ai une opportunité qui s’ouvre à moi. J'ignore encore ce que je dois en faire.

Keiko était un peu nerveuse, elle avait gardé le secret durant presque une année, surtout parce qu’elle n’avait pas vraiment eu l’envie de faire un choix. Elle avait prit le temps d’y repenser et de se dire que peut-être ça valait la peine qu’elle tente le coup et que pour une fois elle saisisse sa chance et s’ouvre une nouvelle voie vers son rêve.

- Arrête de nous faire mijoter et dis-nous ! Nee-chan !!
- Peu de temps après la première place du concours de l’année passée, j’ai reçu une drôle de lettre qui venait du grand conservatoire de Rome et elle disait que j’avais retenu l’attention d’un maestro Antonio Laffini et qu’il m’offrait la possibilité de venir faire un échange et d’étudier sous son aile. Au début, j’ai cru que j’avais à faire à un arnaqueur qui essayait de me soutirer quelque-chose donc j’ai mené mon enquête et j’en ai parlé à ma professeure de musique et à ma directrice. Quand je suis arrivée en seconde place au concours dernièrement et avec ce qu’il s’est passé, j’ai pensé que tout était fichu et que plus personne ne voudrait de moi, mais à nouveau j’ai reçu une lettre de sa part. Il propose dans sa lettre que je passe un entretien avec lui et que je participe à des sélections pour intégrer le programme d’étude à Rome. Cette sélection se fait dans un an et si je la réussi, les frais d’étude seront prit en charge par l’académie comme bourse d’étude, je serais logée dans une famille d’accueil, mais par contre ça durera 9 mois pendant lesquels je serais en Italie alors, j’hésitais. J’ai vraiment très envie de tenter ma chance, mais j’ai peur aussi d’être loin de tout ce que je connais.

Tout le monde semblait pendu à ses lèvres au fur et à mesure de ses révélations et ce fut Luca qui prit la parole en premier avec son innocence d’enfant.

- Tata Keiko ! Tu devrais y aller ! Je prendrais soin de marraine c’est promis !

Quant à Hinata, elle regarda sa fille choquée et ne sachant pas quoi penser. Elle se sentait un peu trahie que sa propre fille ne lui ait rien dit. Elles avaient prévu tellement de concours durant cette année qu'elle ne pouvait pas croire que sa fille décide de tout laisser tomber de cette façon.

- Et tu veux partir comme ça sur un coup de tête ? Tu as pensé à Riley ? Et à tes cours à l’académie ? Et puis en plus on ne sais même pas où tu vas loger et quelle famille va te recevoir ! Et si tu tombais sur des psychopathes ? De plus, je te signale qu’on avait déjà convenu d’un planning cette année et qu’on s’était mise d’accord pour que tu participes aux concours du Japon ! Tu y a pensé à ça ?
- Mais enfin Hinata ! Laisse là donc respirer cet enfant ! Keiko n’est plus un bébé, c’est une jeune femme à présent . Elle a 20 ans ! A son âge j'étais déjà mariée, je venais de t'avoir et je vivais ma vie comme je l'entendais! Toi à 20 ans, tu m'en a aussi fait voir de toutes les couleurs avec tes lubies de jeunesse ! Keiko nous a prouvé plusieurs fois qu'elle était capable de se gérer, surtout quand son père n'est pas dans les parages ! Lache lui la main ! Elle a besoin de gens qui la pousse par derrière pas de chaîne pour la retenir ! Je veux voir ma petite-fille heureuse et épanouie !

-Pardon maman, je sais bien qu’on avait prévu autre chose et que tu vas être déçue, mais je n’ai plus envie de faire de concours, ça me rend malheureuse de devoir voir les gens comme des rivaux que je dois affronter sans pitié comme un lion dans une arène. Je suis vraiment désolée, je sais que c’est soudain de vous parler de ça maintenant et j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop d’avoir prit cette décision de façon égoïste. Si j’hésitais à accepter c’était parce que je ne voulais pas avoir l’impression de vous abandonner et de me la jouer solo et puis Riley, je ne veux pas que tu penses que je te quitte parce que ce n’est pas ça du tout ! Je t’aime vraiment, mais j’ai aussi vraiment envie de saisir cette opportunité qu’on m’offre ! Je sais que tu m’encouragera parce que tu m’aimes et que tu sais que si je n’y vais pas, je vais le regretter toute ma vie d’être passée à côté !
Yuna qui était restée calme jusque-là se leva pour taper du sol avec son pied avec les sourcils froncé.

- Franchement ! Keiko ! T’es la violoniste la plus douée que je connaisse et je dis pas ça parce que je suis ta petite sœur préférée dans l’univers, mais parce que je suis objective à 80% !! Tu t’es toujours occupée de tout le monde sans rien demander en retour alors pour une fois dans ta vie ! Prends une décision qui te rend heureuse et compte pas sur nous pour t’y aider ! Si tu crois que c’est le mieux pour toi ! Fonce bordel de chiotte à coulisse !! J’ai pas raison ? Hein ?

- J'ai un 8 mois pour prouver ma valeur, pour répéter et pour gagner ma place dans le programme d'étude.

Pourquoi l’avait-elle caché à Riley ou même à ceux qu’elle considérait comme sa famille ? Elle ne savait pas ce qui l’avait poussé à taire cette nouvelle. Keiko n’avait à ce moment-là pas assez de confiance en elle, ou bien simplement comme sa relation était naissante avec la rousse, elle voulait se concentrer sur son amour pour elle sans se préoccuper de quelque chose qui lui paraissait lointain. Plus son regard acier se plongeait dans les rubis rougeoyant de la canadienne, plus son regard reflétait la trahison et l’inquiétude et plus elle se sentait mal. Oh ! S’il te plaît, Riley, ne me regarde pas comme ça.

Ce regard avait tellement de pouvoir sur elle, il l’enflammait, la faisait fondre, la faisait sourire, se sentir inquiète. Lorsque sa voix résonna pour l’encourager et que ses yeux furent aussi encourageant malgré qu’elle puisse lire une teinte d’inquiétude et de compréhension, son corps réagit tout seul, la paume de sa main trouva doucement la joue de Riley, plus personne d’autre ne comptait à cet instant à part celle dont le visage se reflétait dans ses prunelles et elle se pencha vers elle pour venir tout en douceur recouvrir ses lèvres avec les siennes.

La violoniste et la luthière n’étaient pas du genre à s’afficher ou à se bécoter devant tout le monde, mais là ce n’était pas tout le monde, ces gens c’étaient leur famille. Lorsqu’elle se recula, son expression et son regard reflétaient tout l’amour et toute la gratitude qu’elle avait pour la rousse.
La blonde redescendit sur Terre avec un sourire rayonnant, elles n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre, leur amour transpirait par les gestes affectueux qu’elles avaient l’une pour l’autre. La force de répondre à sa mère et de lui dire ce qu’elle pensait, elle le puisa grâce à la main de Riley posée sur le haut de son dos comme un encouragement silencieux à livrer ce qu’elle ressentait.

-Maman, on aime la musique toutes les deux, mais pour moi la musique c'est un don qui se partage. A quoi bon être douée si je dois jouer seule dans mon coin ? Ton rêve c’était de devenir la meilleure violoniste de tout le Japon, mais ce n’est pas le miens ! Moi, mon rêve c’est d’écrire mes propres partitions et qu’elles inspirent des gens.
- Je vois que je n’ai pas mon mot à dire, tu as déjà prit ta décision n’est-ce pas ? Je pourrais dire ce que je voudrais, bornée comme tu es, tu ne m’écouteras pas ! Ne le regrette pas surtout ! Et ne te laisse pas marcher sur les pieds !
- Merci maman ! Je travaillerai dur !Mais je n'oublierais pas de m'amuser et de profiter du voyage ! C'est l'Italie tout de même ! C'est le berceau de la musique ! Je veux en apprendre et en voir un maximum

Hinata n’approuvait pas le départ de sa fille, mais puisque tout le monde l’y encourageait, elle ne pouvait pas faire autrement. Keiko et elle échangèrent un sourire. Hinata aimait sa fille de toutes les fibres de son être et c’est peut-être pour cela qu’elle avait encore du mal à couper le cordon, bien que Keiko soit prête à voler de ses propres ailes depuis longtemps.
- Nee-chan ! Tu as intérêt à apprendre des recettes de là-bas ! Je veux manger une bonne pizza ! D’accord ?
- Promis !

Elle enlaça à son tour son amie Lucie avec qui elle avait noué une véritable amitié.
- Merci Lucie, tu es la meilleure ! De toutes façon, tu sais bien que je t'appellerais, j'aimes trop nos conversations interminables et je compte sur toi pour me mettre un cup de pied au fesse verbalement si j'ai envie de baisser les bras !

Amelia aussi lui donna ses encouragements et lui dit même des mots qui la touchèrent profondément. Pourtant, l’année dernière, leur relation avait si mal commencé, Amelia avait été froide avec elle et puis, elle avait changé d’attitude. Une véritable relation était née entre les deux, de rivales, elles avaient beaucoup échangés par lettre au cours de l’année et maintenant, elles se sentaient parfaitement à l’aise l’une avec l’autre et s’appréciaient même.

- Merci Amelia, je ne te décevrais pas ! on m’a dit qu’habituellement ce n’est pas lui personnellement qui fait le recrutement c’est pour ça que j’ai hésité à croire que c’était lui. On pourrait répéter ensemble avant ton concert ?

Keiko avait des milliers d’étoiles dans les yeux qui scintillaient, ces derniers temps, l’acier de ses yeux avaient été particulièrement sombre, mais à la suite de cette semaine, la musicienne avait reprit confiance en l’avenir et la détermination qu’on pouvait lire dans son regard en était la preuve. A nouveau, elle affichait une aura solaire et d’ailleurs, elle vint se nicher plus confortablement dans les bras de celle qui avait permit tout cela. Riley représentait beaucoup pour elle, son amour, son bonheur, toutes les belles rencontres de cette année, les bons moments, c’était à elle qu’elle le devait.

Lorsque le repas du jour de noël fut terminé, Keiko profita que Riley était occupée à fouiller dans la chambre pour se glisser après elle alors qu’elles étaient seules et venir l’enlacer, posant ses mains sur son ventre et sous son nombril.

- Je suis désolée de ne pas t’en avoir parlé auparavant, je ne voulais pas me faire de faux espoirs et j’avais l’impression qu’après ce qu’il s’était passé avec mon père, je ne méritais pas une telle opportunité. Je t’aime tellement Riley, si tu savais combien je t’aime ! J’hésitais à partir, 9 mois c’est court et c’est long en même temps, mais j’ai confiance, je sais que notre couple va survivre, que notre amour continuera de briller ! Je veux nous donner un avenir heureux ensemble ! Je veux que tu sois la dernière personne à me dire au revoir quand je prendrais l'avion, et la première à l'accueillir quand je reviendrais. Tu le feras n'est ce pas ? Tu as confiance en nous n'est-ce pas ?

Keiko se sentit chanceuse d’être tombée dans une si bonne famille, tout le monde la choyait et était gentil avec elle. Certes, sa mère n’était pas toujours d’accord avec ses choix, mais la blonde savait que lorsqu’elle serait rassurée, sa maman serait la première à lui offrir un soutien indéfectible, tous comme les membres de la famille Brandt, sa petite sœur, son o’bachan, sa petite amie et même Amelia. Elle se sentait portée par autant d’amour à son encontre et ne pouvait s’empêcher d’afficher un grand sourire rayonnant, ses yeux d’acier semblaient avoir reprit vie et pétillait de joie et d’impatience.

- Si tu ne veux pas répéter avec moi, je pourrais toujours en profiter pour te faire un peu visiter l’académie ou j’étudie. Je suis certaine que les élèves dans ma section seraient ravis d’avoir l’opportunité d’un cours avec toi ! Et tu pourras rencontrer ma directrice, madame Pétrova, elle est formidable !

La virtuose proposait cette idée à son amie, ce serait l’occasion de rencontrer et d’encourager des jeunes gens dans leur art. De plus, Keiko n’aurais jamais osé faire un concert sans aucune préparation, elle qui mettait tout son être dans sa musique c’était impensable de ne pas faire au moins une répétition ne fut que pour tous les réglages techniques. L’éclairage, l’ambiance, le minutage, les micros, tout cela devait être parfaitement optimisé pour offrir le plus merveilleux des spectacles aux gens qui avaient payés leur place et ne s’attendait pas à moins qu’une représentation d’excellente qualité.

- Puis tu me connais Amelia, si je dois monter sur scène j’aime que tout sois parfait. En plus, c’est chouette les répétitions tout le monde est détendu, abordables, tu peux proposer de nouvelles idées ! Mais si tu me lances le défi de te suivre à l’aveugle, alors je n’ai d’autre choix que de me plier à ton exercice !

Bien entendu, elle avait du talent, mais le talent ne faisait pas tout ! Il n’y avait pas de don sans travail et pour c’était un des points qui la différenciait d’Amelia qui aimait le défi et la surprise. La virtuose allait s’essayer sur scène avec une pointure, alors elle devait se surpasser, quitte à s’amuser, autant le faire avec brio et scotcher le public.

Elle rejoignit Riley dans la chambre de façon tout à fait normal et sans essayer de ne pas faire de bruit. Keiko l’avait vu sursauter de surprise lorsqu’elle l’avait touchée, Riley devait encore être profondément perdue dans ses pensées, ou alors inquiète, mais de quoi ? Sa tête sur le côté, son regard n’avait pas manqué de suivre la trajectoire du petit paquet dont la luthière s’était débarrassée en le jetant dans son sac. Automatiquement, elle posa un visage à l’expression interrogative sur celle qu’elle aimait, sans pour autant avoir le temps de le verbaliser puisque les lèvres de Riley avaient tout fait pour faire taire les siennes avec un baiser.

Les craintes que la musicienne avait pu ressentir disparurent et s’envolèrent loin de ses préoccupations à l’instant où la voix de la canadienne lui fit entendre des paroles rassurantes et chaleureuses.

- Moi aussi je t’aime Riley, je sais aussi que 9 mois sans toi, ça va être long et puis je vais avoir besoin de ma dose d’amour en grosse quantité pour pouvoir tenir durant autant de temps sans pouvoir te toucher ! On devrait s’y mettre dès aujourd’hui !

L’étudiante était bien entrain de suggérer à sa petite-amie un rapprochement charnel, surtout, qu’elle avait spécialement mit un des ensembles en dentelle très sexy qu’avait acheté Riley pour elle au sex-shop et qu’elle n’avait jamais porté jusqu’ici.

- J’ai mis de la lingerie qui va te plaire sweetheart !

La blonde ne demandait pas l’accord de la rousse pour s’engager un peu plus sur la pente glissante et elle se colla au corps de sa petite amie tout en venant chercher ses lèvres et approfondir leur baiser pour venir y caresser de sa langue celle qu’elle désirait ardemment. Un doute la prit toutefois et elle poussa Riley contre le bois de la porte de la chambre pour y chercher avec sa main le verrou. La violoniste ne voulait pas être dérangée.

Cette réponse favorable à sa proposition d’aller visiter l’académie où elle étudiait faisait plaisir à Keiko qui n’avait aucune peine à imaginer la réaction des élèves en section musicale qui seraient heureuses de pouvoir côtoyer une de leur idole. Amelia était en poster dans beaucoup de chambres et jusqu’à l’année passée, la japonaise gardait quelques coupures d’articles qui en parlait, ce serait trop gênant de le lui avouer maintenant qu’elle la connaissait et du fait qu’elle sortait avec son ex-femme. Elle ressentait toujours de l’admiration pour l’autre violoniste couplée avec un profond respect et elle savait qu’elle pourrait apprendre de son expérience de scène.

- Je t’accompagnerais avec plaisir ! Cela me servira de leçon parce que je n’ai encore jamais eu à le faire alors je n’ai aucune expérience dans ce domaine ! Mais j’apprends vite !

Keiko lui répondit avec le sourire franc et sincère qu’on lui connaissait tout en agrémentant sa réponse d’un petit clin d’œil confiant. En voyant Riley monter à l’étage avec un visage troublé, elle sentit son cœur se fendre ! Elle se leva pour la précéder dans l’escalier sans même remarquer qu’Amelia avait eu la même idée. Enfin, elles se retrouvèrent dans la chambre, juste toute les deux pour un moment qui pouvait s’arrêter en un instant. Elles n’étaient pas à l’abri qu’on les dérange et c’était ce qui rendait cet instant dans l’empressement si exaltant.

L’excitation d’être découverte et l’envie de vouloir entendre vibrer les cordes vocales de sa petite amie l’avait emporté dans une passion dévorante à laquelle elle s’abandonnait sans regret. La violoniste n’avait aucune envie de prendre son temps et alors que Riley avait déjà retiré ce qui cachait son ensemble sexy pour venir la regarder et apprécier avec ses yeux de feu devenant de plus en plus flamboyant ses formes alléchantes parfaitement mise en valeur par cette dentelles érotique, la musicienne glissa ses mains sur la poitrine encore recouverte d’un soutien-gorge et d’une chemise de la rousse venant en pincer le bout tout en l’embrassant avec vivacité. Les lèvres de la violoniste n’avaient pas de répit pour ce qui était de rechercher le contacte de leurs comparses.

Leurs baisers étaient affamés, fiévreux et lorsqu’elle se sentit soulevée par la canadienne avec facilité, elle enroula ses jambes autour de sa taille, son corps compressé entre celui de Riley et la porte. Une chance que cette porte soit nouvelle et solide pour encaisser les petites saccades qui arrivaient à un rythme irrégulier en battant un tempo fougeux. Une de ses mains vint tenir la nuque de la rousse pressant son visage au sien pour encore plus de proximité et de profondeur dans leurs baisers, quant à sa seconde main, elle venait se perdre et s’emmêler dans cette crinière sauvage qui recouvrait le crâne de celle qu’elle désirait ardemment. Juste quelques minutes loin de tout, loin des problèmes, de la famille, juste elles deux et leur amour réciproque pour laisser la liberté à leur désir de se libérer au contact du corps de l’autre.

Cette fois, la virtuose n’avait pas envie de recevoir, elle souhaitait que ce soit Riley ui en profite et elle se débattu pour reprendre le dessus. La luthière aurait pu la renverser sans faire aucun effort de lutte, mais Keiko parvint à de nouveau la plaquer contre la porte en retenant une de ses jambes autour de sa taille. Les fils dorés de ses cheveux s’étant échappé de sa coiffure en lui donnant un air indiscipliné, sa poitrine serrée dans la dentelle qui à chacune de ses respirations profondes semblaient vouloir s’y échapper par tout les moyens, ses lèvres rougies et légèrement gonflées sur lesquelles elle venait de passer lentement sa langue et enfin son regard d’acier scintillant de convoitise aux pupilles dilatées. Elle traça avec sa bouche le contour de la mâchoire de sa petite amie en venant murmurer à son oreille d’une voix tentatrice.

- Laisse moi te faire vibrer mon amour !

Keiko raffermit ses doigts sur les hanches de la canadienne venant terminer sa phrase en mordillant le lobe de l’oreille de Riley avant de dévoiler avec envie ses formes féminines qu’elle saisit à pleine main et avec gourmandise. Les lèvres de la musicienne se régalèrent de pouvoir goûter cette peau délicatement parfumée et douce pendant que ses doigts devenaient de parfaits éclaireurs venant déboutonner ce qui le devait pour qu’elle puisse accéder à l’endroit qu’elle souhaitait viser depuis le début, s’accroupissant pour finir à genoux et lever son visage vers cette femme qui n’attendait d’elle qu’une seule chose à laquelle elle consentait pleinement. La violoniste n’était pas seulement dotée de doigts agiles et offrit à Riley une démonstration plus que réussite des prouesses qu’elle pouvait faire. La luthière devenant son instrument préféré dont elle écoutait chaque son avec ravissement.

Elles descendirent après s’être réarrangées et avoir aéré la chambre environ une quinzaine de minutes plus tard, le regard gris de Keiko fuyant les yeux verts de Lucie ainsi que son petit sourire alors que ses joues rougissaient sans qu’elle ne puisse le contrôler. On voyait à peine le chemisier de Riley qui était un peu froissé ou bien cette légère trace de rouge à lèvre qui avaient pourtant été frottée dans son cou. Quant à la coiffure de Keiko, on y voyait des petits cheveux qui avaient reprit leurs droits à cause de la rudesse de leur ébat aussi rapide que profondément ravageur. Après ce moment loin de toute réalité dans un monde qui n’appartenait qu’à elles, les amoureuses devaient se mêler à nouveau avec la réalité.

La virtuose lava la vaisselle avec sa belle-sœur tandis que sa petite amie sortait pour aller chercher du bois avec Amelia, là où les buches étaient entreposées pour sécher loin de l’humidité hivernale. Lucie n’eut pas besoin de poser de questions, l’attitude des deux amantes parlaient pour elle, ce baiser sur les lèvres tendre, ce regard échangé ainsi que leurs joues rougies et leur sourire complice et amoureux avant de devoir se séparer pour leurs tâches respectives.

- Lucie, je t’ai déjà dit à quel point j’aimais ta grande sœur ?

Keiko n’avait pas besoin de dire de telle chose, les sentiments d’amour qu’elle nourrissait pour Riley pouvait se voir sans effort dans l’expression de son visage et personne n’oserait penser le contraire, mais elle avait envie de le verbaliser et que tout le monde en prenne connaissance. La musicienne aurait adoré que Riley l’accompagne en Italie et découvre ce pays et ses merveilles à ses côtés, mais ce serait égoïste de sa part de lui demander de tout plaquer durant 9 mois pour la suivre et que son commerce en prenne un coup. Elle savait que leur couple durerait, elle le sentait dans tout son cœur, son corps et son âme, cette certitude résonnait. La séparation physique serait difficile, mais elle l’appellerait régulièrement et elle lui enverrait des nouvelles tous les jours, ce qui lui faisait peur c’était de ne pas être présente si elle tombait malade ou qu’il lui arrivait un malheur. Il y avait environ 18 heures de vol et quelques 13 530 km qui ls séparaient, Keiko savait qu’elle ne pourrait pas revenir facilement s’il lui en prenait l’envie un bon matin.

Keiko observa Riley avec un mélange de désir et d’amour après ce moment passionné qu'elles venaient de partager. Elle se sentait pleinement comblée par l'intensité de leurs ébats et sourit avec tendresse à son amante aux cheveux flamboyant, laissant son regard gris d’acier se perdre dans celui de sa petite amie. Elle la trouvait tellement magnifique qu’elle priait intérieurement pour que le cours du temps s’arrête et pouvoir profiter de ce moment à l’infini avec la canadienne avec qui elle partageait une relation amoureuse depuis une année.

En 1 an, beaucoup d’histoires s’étaient produites, certaines plus douloureuses que d’autres, mais malgré le malheur qui avait pu les frapper par le passé, la blonde avait toujours pu compter sur la force et la stabilité de son amour pour se relever de ses échecs et se tenir debout à ses côtés afin de pouvoir avancer ensemble vers leur avenir commun.

- Je suis heureuse que tu aies aimé ce moment autant que moi , répondit elle d'une voix chaude, portant sa main à la joue de Riley, caressant doucement sa peau du bout des doigts.

- Je te veux plus que tout, sweetheart ! Le désir dans tes yeux me fait frissonner, et chaque moment que nous partageons me captive !

Elle embrassa tendrement les lèvres de Riley en retour, profitant du goût sucré de leur passion partagée. La jeune violoniste ressentait une véritable alchimie entre leurs âmes et cela depuis le début et plus le temps passait , plus leur relation devenait sérieuse et plus ce sentiment revenait et grandissait.

Le regard de Keiko était rempli de sincérité et de passion. Elle était éprise de Riley, fascinée par sa personnalité, sa beauté et sa présence envoûtante. La jeune violoniste russo-japonaise était habituée à maîtriser ses émotions sur scène, mais face à Riley, elle se laissait aller à ses instincts les plus profonds, se laissant porter par leur amour partagé.

- Tu es mon inspiration, Riley. Chaque note que je joue, chaque mouvement de mon archet, est teinté d’une part de toi !

La violoniste se rapprocha de Riley à nouveau, scellant un nouveau baiser en déposant un baiser doux sur ses lèvres, prolongeant leur étreinte passionnée avant de reculer légèrement, le sourire taquin.

- Je suis d'accord, il serait peut-être temps de quitter cette chambre, avant qu’ils nous envoie les enfants ! Mais je dois avouer que je meurs d'envie de découvrir encore plus de notes dans cette partition que nous écrivons ensemble !

Un clin d’œil espiègle vint clore cet échange entre les deux amantes. Oui, il était temps de descendre avant qu’on ne vienne remarquer leur absence qu’on les cherchent et qu’on vienne se poser des questions gênantes sur les raisons de leurs disparition soudaine et prolongée.

Lucie, sa belle-sœur était devenue une amie presque une sœur pour elle également et leur complicité était telle qu’elles se taquinaient l’une l’autre et se permettait des familiarités. Keiko fit un claquement avec sa bouche en venant donner une petite claque inoffensive sur le bras de la cadette Brandt alors qu’elle avait les yeux rieurs et le sourire qui allait avec accompagnant celui de la rousse.

- Baka ! J’ai lavé mes dents !

Elle lui prit l’assiette des mains en l’essuyant avec précaution alors que la rondeur de ses oreilles étaient devenue écarlate en repensant à cette scène des plus osée entre Riley et elle. Si elle rendait Riley heureuse, l’inverse était vrai également.

- Elle me rend heureuse aussi !

La grand-mère de Keiko tituba dans une démarche qui montrait clairement qu’elle avait ingéré un peu trop d’alcool et elle vint prendre sa précieuse petite-fille chérie dans ses bras en la serrant de toute ses forces avant de lui écraser les joues avec ses deux mains et de lui embrasser bruyamment le front.

- O’bacchan, tu ne serais pas un peu pompette ?
- Maiiiis naaaaan ! L’alcool chez les vieilles personnes de mon âge ça ne fonctionne plus ! Cela sert juste à réchauffer les vieux os !

Keiko échangea un regard avec Lucie et fit une moue.

- Si tu t’amuses bien, je suppose que ça ne peut pas te faire de mal !
- Aaaah ! La voilà ma petite-fille chérie ! Je savait que tu me comprendrais et que t’étais pas aussi ringarde que ta mère !! Celle-là est trop sérieuse ! Un petit pétard ça lui ferait pas de mal ! D’ailleurs, une informatrice secrète m’a dit que vous en aviez ici ! Alors si jamais vous voulez faire tourner ! Je suis partante !

Les yeux gris de la musicienne s’écarquillèrent avec la réalisation de ce que son o’Bacchan venait de dire ! Il semblait qu’elle était motivée à fumer un joint avec les jeunes. La blonde se souvenait très bien que l’année dernière, avec Lucie et Gabriel ils avaient été jusque dans leur cabane et qu’il y en avait un qui était passé entre toutes les mains, mais qui avaient bien pu ?

- Qui t’en a parlé ?
- Non ! Non !Non ! Je ne te dirais rien !! Tu peux bien faire ça pour ton o’bacchan préférée non ?

Elle regarda Lucie comme pour avoir son avis sur le sujet avant de réaliser qu’elle ne parlait pas japonais couramment et de venir lui expliquer discrètement.

- Je ne sais pas de qui l’infos vient, mais ma grand-mère a eu vent de vos escapades dans la cabane à marijuana et elle me demande si elle peut fumer aussi !

Cet échange prit fin lorsque Riley revint de la porte accompagnée par Amelia et la soirée reprit son cours dans une atmosphère drôle, chaleureuse et familiale avec le jeu inventé de toute pièce par les enfants et que tous les jeunes adultes avaient ralliés. Les rires et la bonne humeur emplissait la maison.
Un nouveau repas fait de reste et tout aussi délicieux et il fut temps d’aller mettre au lit les enfants ce que la blonde fit parce que Luca réclamait une histoire racontée par la princesse de marraine pour faire de jolis rêves. La violoniste s’exécuta donc avec joie venant raconter en parlant et en signant son histoire de conte de fée imaginée de toute pièce en l’agrémentant avec les noms des deux protagonistes, Lucas le pompier cow-boy de l’espace et Sarah la princesse des fées et des licornes. Une fois leurs petits yeux fermés, la violoniste les borda maternellement pour ne pas qu’ils attrappent froid, rentant dans les couvertures le pied que Luca avait balancé en dehors du lit avant de les embrasser sur le front et de se mêler aux adultes en faisant un signe de tête à Marie et Gabriel qui étaient étonnés que les enfants se soient endormis aussi vite et sans aucune difficulté.

- Si tu vivais plus proche de chez nous, Keiko, tu serais devenue la baby-sitter des petits !

Après de nouvelles discussions et des rires, de moins en moins de personne restait éveillées et bientôt, ce fut Riley qui vint lui tenir le poignet pour lui demander de la suivre pour lui remettre son cadeau de noël, mais ne l’avait-elle pas déjà reçu ? Les distractions de la journée l’avait fait oublier cette petite boîte que son amour avait balancé plus tôt dans la chambre. Keiko la suivit, en interprétant la nervosité de la luthière, son cœur commença à s’emballer de stress. Pourtant, elle la suivit docilement jusqu’à la chambre , croisant les bras nerveusement alors qu’elle voyait de dos Riley occupée à chercher dans son sac et finissant par le retourner en déversant son contenu pour soulever chaque vêtements ou objet à l’intérieur en pestant. Le regard de la violoniste fut attiré par le gros pitou poilu qui semblait être occupé à mâché quelques-chose dans sa gueule.

- Je crois qu’Unuaq est occupé à finir son repas avec Riley !

Annonça t’elle en pointant du doigt le coupable canin qui au moment où il entendit la voix de sa maîtresse fila par la porte, dégringolant les escaliers en faisant un vacarme infernal pour fuir tenant toujours son butin entre ses dents.

(HRP: on va tourmenter un peu Riley! X-D)

Malgré son âge avancé et ses soucis cardiaques, Yumiko conservait une vitalité étonnante. Toujours prompte à s'amuser, à rire et à sourire, elle dégageait une énergie aussi rayonnante que sa petite-fille Keiko. Cependant, les deux femmes différaient grandement en termes de tempérament. Elle était d'une spontanéité et d'une insouciance débordantes, presque hyperactive. Surnommée affectueusement la "grand-mère rock'n'roll", elle réfutait l'idée de passer ses jours à observer la vie par la fenêtre, attendant passivement la venue de la mort. Lorsque Lucie lui sourit, Yumiko lui rendit son sourire chaleureusement.

- Je savais que je pouvais compter sur toi !

Exprima-t-elle en suivant Lucie jusqu'à la grange. Son attention se tourna ensuite vers le jeune homme qui s'approchait, tandis qu'elle savourait tranquillement sa première bouffée. D'un air malicieux, elle commenta.

- Mon cher petit ! Il y a des choses que j'ai faites et que tu ne soupçonnerais même pas ! J'en ai cultivé dans ma jeunesse, j'en ai aussi consommé ! C'est une médecine comme une autre ! Et c'est bien plus efficace pour soigner les maux de vieillesse que les anti-douleur pharmaceutique bourré de chimie dénaturée !

Cependant, son époux bien-aimé avait découvert son jardin secret par le passé, et dans un élan de désaccord, avait tout réduit en cendres, l'accusant de folie et mettant en avant les ennuis que cela aurait pu engendrer. A u fond, il avait eu raison et elle s'était bien gardé de lui dire que de temps en temps lorsqu'il avait le dos tourné et qu'elle en avait vraiment besoin pour décompresser, elle se laisser aller à fumer un petit joint durant la soirée.

Pendant ce temps, dans la maison, le chien massif avait visiblement décidé de s'amuser aux dépens de la pauvre Riley. Le toutou taquinait la jeune femme en courant à travers les pièces. Au moment où le chien se dirigeait vers la porte laissée entrouverte par Amelia, Keiko n'eut que le temps de pousser un "non" sonore, mais c'était déjà trop tard. Sans perdre de temps, Riley s'était équipée de ses bottes et avait filé dehors, sans rien d'autre.

Témoin de la scène, Keiko se hâta de s'habiller chaudement et emporta avec elle le manteau et le bonnet de sa petite-amie. Elle quitta la maison en répondant à la question silencieuse qu'elle pouvait lire sur le visage d'Amelia.

- Le chien est parti avec ce que Riley avait caché dans son sac, je présume que c'était de cela dont elle voulait me parler ?

Rapidement, Keiko réalisa que son intuition était correcte en reliant les points. Elle sortit alors, suivant les traces de pas des bottes et des pattes du chien. Les plaintes irritées de Riley se firent entendre au loin, alors qu'elle grondait le chien, désormais penaud. Keiko s'approcha doucement et posa le bonnet sur la tête de Riley avant de lui tendre le manteau.

- Tiens, mets ça pour ne pas attraper froid.

Cependant, son attention fut détournée par des rires joyeux et euphoriques venant de plus loin. Sa grand-mère Yumiko, accompagnée de Gabriel, riait aux éclats, manifestement dans un état d'euphorie partagée. Malgré la scène inhabituelle devant elle, la virtuose ne fut pas choquée, mais au contraire touchée par le bonheur évident de sa grand-mère. Elle ressentit une affection profonde pour cette femme qui pouvait trouver la joie même dans des circonstances insolites.

- Tu veux essayer une fois ?

Suggéra Yumiko à Riley d'un ton taquin en lui tendant le bedo.

- Tu as l'air tendue comme une corde de guitare dans le derrière d'un éléphant !

Cette remarque fut le point de départ d'une hilarité entre Gabriel, Lucie et Yumiko. Keiko embrassa Riley sur la joue, sachant que la blague de sa grand-mère n'avait pas vraiment fait mouche et que la rousse semblait préoccupée en triturant une petite boîte abîmée. La musicienne ne savait pas que faire pour la rassurer.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas ?"