Enfilez vos patins et rejoignez-moi ! [Calendrier de l'avent]

L'hiver allait arrivé dans quelques jours, la date n'y était pas encore, mais le temps quant à lui s'était déjà installé dans une vague de froid. La neige tombait, les élèves devenaient plus enclines à aller jouer dehors plutôt qu'à sagement rester au chaud à l'intérieur. Qu'à cela ne tienne ! Cette année, Léna avait décidé d'organiser plusieurs petites activités et ce jour c'était la demi-journée à la patinoire.

En effet, pour celles que ça intéressaient, petites ou grandes, élèves ou membre du personnel, elle avait fait privatiser la patinoire pour leur permettre de s'adonner à cette activité hivernale. Les élèves de l'académie de sports étaient conviées elles-aussi. La matinée, les élèves suivraient leur cours généraux, mais cette fois-ci l'après-midi ne serait pas destiné à l'enseignement de leur spécialité, mais à la patinoire.

La russe avait toujours aimé et pratiqué le patinage, il était donc troublant pour la plupart des personnes de la voir enfiler ses propres patins et flotter sur la glace avec grâce. Pour celles qui n'avaient jamais pratiqué le patin, il y avait possibilité pour elles d'être encadrée par un moniteur qui leur montrait les bases de la discipline et expliquait quelques consignes de sécurité.

Un sourire béat jusqu'à ses oreilles et une petite rougeur sur les joues, quelle belle journée ! Natsuki venait de ranger son portable qu'elle avait prit en cachette de la professeure de mathématique pour lire les SMS de Nina. Quelle fille...elle avait un second rendez-vous avec elle ! Pour peu, elle aurait pu laisser éclater sa joie en dansant sur le pupitre. Le restant de sa matinée de cours passa sans qu'elle ne puisse se concentrer sur aucun cours. Natsuki avait des pensées qui tournaient autour de Nina, quelle tenue allait-elle porter pour mettre en valeur ses longues et fines jambes ? Allait-elle laisser ses cheveux tomber magnifiquement en cascade ? Le premier son de la sonnerie qui mettait fin au cours de la matinée avait à peine retentit que la chanteuse japonaise avait déjà quitté la classe en laissant un courant d'air à sa place. Elle arriva en se pressant, en courant dans les couloirs jusqu'à la porte du cours de Nina en venant s'arrêter dérapant un peu et manquant de faire une glissade sur les fesses et l'attendit en triturant ses doigts un peu nerveusement.

Le visage de Natsu s'illumina d'un encore plus grand sourire lorsqu'elle la vit sortir et elle lui fit de grands signes pour qu'elle la voit. Ensuite, elle s'en approcha en venant lui prendre ses mains. Zut ! Elle avait encore oublié de penser à une phrase de salutation sympa et cool à lui dire.

- Tu t'en es sortie en japonais ? ... je veux dire ça s'est bien passé ta journée ? Ah! Et euh! Bonjour Nina ! Tu es ravissante aujourd'hui...comme...tout les jours en fait ! Parce que tu n'est jamais moche !

Elle laissa un petit rire nerveux s'échapper, elle avait encore dit une énormité digne d'elle-même.

- On va se changer pour aller à la patinoire ? Je vais me faire toute belle pour toi !

Nina les avaient invités, Yuki, Natsuki et elle à l'accompagner à la patinoire. La blonde se doutait que son amie danseuse allait roucouler avec leur ainée Natsuki et passer du temps avec elle en priorité et c'est pourquoi, Yuki et elle allaient probablement les laisser faire plus ample connaissance si ce n'était déjà fait. Keiko savait patiner, Azami le lui avait apprit et chaque année, elle se faisait un plaisir de retourner à la patinoire pour s'exercer. Les cours du matin étaient terminés et après avoir avalé un repas ni trop copieux, ni pas assez, elle se changea pour troquer son uniforme pour un pantalon noir et un pull polaire coloré, reliant ses cheveux en queue de cheval assez haute. Elle attendait ses amies qui la rejoindrait à la patinoire et décida de prendre de l'avance en allant s'échauffer un peu sur la glace. Elle ne s'attendait pas à ce que la directrice de l'académie s'adonne à ce sport, à la voir passer ça avait l'air facile de patiner. Keiko fit quelques tour de piste histoire de s'échauffer et de se remettre dans le bain.

Faire une activité un peu plus sportive lui changerait les idées et lui ferait du bien et peut-être que si Yuki était pas trop en bande, elle pourrait essayer de lui parler. Cette histoire était encore toute fraîche dans son esprit, mais elle avait finit par vider sa conscience et mettre de l'ordre dans ses sentiments. La danseuse se sentait désolée pour Ruby, elle espérait que le temps apaiserait la douleur et qu'elle aussi trouverait une personne qui l'aimerait sincèrement de tout son cœur. Kira s'était habillée chaudement, elle était une très bonne patineuse, ça n'était pas plus compliqué que de faire du roller et une fois que l'équilibre était trouvé, faire des figures étaient assez facilement réalisable.

Elle attacha ses patins prête à aller sur la glace et remarqua tout de suite Yuki qui avait faillit faire un grand-écart. Elle hésita un court moment en voyant qu'elle avait l'air entourée et finalement alors qu'elle était de l'autre côté de la patinoire en total opposé fit le chemin en patinant rapidement en s'arrêtant aussi sec devant le trio de patineuses en herbe. Le regard vairons de Kiralee se posa directement sur Yuki avec un sourire sûr d'elle en lui tendant la main.

Intérieurement, elle craignait que durant le temps qui s'était écoulé sans qu'elle lui donne de réponse, la guitariste ait changé d'avis et la rejette.

Besoin d'un coup de main ? C'était ce qu'elle aurait dù lui demander, mais ses mots étaient sortis et n'avait rien à voir avec la proposition ça sonnait plutôt comme un.

- Je peux te kidnapper ?

L'américaine avait conscience qu'elle était venue avec des amies alors elle les regarda avant de dire.

- ça vous dérange pas ?

C'était plus pour la forme qu'autre-chose parce que ça les dérange ou pas, avec leur accord ou pas... Kira aurait quand-même kidnappé Yuki. Elle lui prit les mains reculant doucement.

- Fait comme si tu marchais et ne regarde pas tes pieds, regarde-moi !

Natsu pencha la tête sur le côté, elle avait fait peur à Nina ? Elle ? Pourtant sil il y avait bien une personne qui n'avait jamais fait peur à qui que ce soit c'était bien sa personne. La japonaise inspirait autant la crainte chez ses paires qu'un morceau de chocolat fondu dans la bouche, c'était dire à quel point elle insufflait de la peur. Elle offrit un sourire à Nina et vint lui caresser l'épaule d'un geste pour se faire pardonner la frayeur qu'elle lui avait apparemment faite.

- Gomenasai Nina-chan, j'ai trouvé le temps long j'étais pressée de te retrouver ! Tu m'as manquée !

Elles allèrent manger un petit en-cas et se changer dans une tenue plus confortable et plus chaude, un pull, un legging, une écharpe, des gants, un bonnet et des grosses chaussettes épaisses pour Natsuki qui était de nature frileuse. Elle accompagna Nina jusqu'à la patinoire en lui tenant la main. Elle tapota sa poche de manteau qui contenait un petit cadeau pour noël qu'elle avait acheté avec ses économies.

- Attend Nina...avant qu'on rejoigne tes amies...je...tiens ! C'est pour toi! Pour Noël, quand je les ai vue...enfin...ouvre...je voulais que tu ne m'oublie pas ...comme je ne sais pas si tu restes pour les fêtes ou pas...et comme je t'a...t'apprécie...beaucoup...fort...enfin voilà !

La chanteuse avait l'impression qu'on avait mélangé toutes les phrases qu'elle avait répété à l'avance pour ne pas avoir l'air d'une imbécile et que sa bouche sortait des mots au hasard sans aucun lien. Elle avait son cœur qui allait transpercer sa peau à force de battre aussi fort. Elle sortit une petite boîte avec un ruban. I y avait des boucles d'oreilles en or qui représentaient des ballerines.

- Joyeux noël Nina !

les boucles d'oreilles:

Avant de partir, le duo alla avaler une petit bol de nouilles instantanées bien réconfortant. Nina en profita pour envoyer un rapide sms à Keiko et Yuki pour leur dire qu'elle était sortie de son cours et qu'elle mangeait avec Natsu. Elle passeraient dans leurs chambres respectives pour troquer leur uniforme contre leurs vêtements "de la ville".
Après manger, Nina l'accompagne jusqu'à sa chambre puis la laissa quelques minutes le temps d'aller mettre un gros pull noir avec un motif flocon bleu clair dessus. Elle mit un legging sous son jean noir et des bottes fourrées, en plus de sa doudoune.

Elles marchèrent ensembles jusqu'à la patinoire. Nina savait que ses amies les rejoindraient dans pas longtemps.
C'est alors que Natsuki s'arrêta et se mit à fouiller dans sa poche tout en bafouillant que c'était son cadeau de Noël, qu'elle voulait lui offrir maintenant vu qu'elle ne sait pas si elle va rester ici pour les fêtes ou pas, comme ci lui offrir ce cadeau serait la garantie qu'elle ne l'oublie pas etc...
Le malaise de la chanteuse était palpable et Nina le voyait bien. Mais elle en était touchée. Elle se voyait presque à travers elle. Elle avait l'impression de voir l'adolescence timide et introvertie qu'elle était avant d'arriver au Japon et d'arriver à un peu s'ouvrir avec des personnes autant animées par l'art.

_ Oh merci Natsu... Voyons voir... Dit elle en lui souriant.

Elle l'ouvrit avec précautions et...elle ne peut retenir une exclamation en découvrant de fines boucles d'oreilles dorées qui avaient le forme d'une silhouette de ballerine exécutant une superbe pointe.
elle eut un immence sourire, presque les larmes aux yeux et serra fort Natsuki contre elle en lui disant:

_ Oh merci merci merci! Elles sont superbes! Je vais les mettres tout de suite.

Elle s'aida du rétroviseur d'une voiture garée pour les mettre à ses oreilles. Elles rendaient parfaitement bien par rapport à la forme de son visage.

_ Mille merci Natsu. Elles sont vraiment trop belles. Je les mettrai tous les jours à New York. Je t'ai pas dis, ni aux filles au passage, mais je passe Noël chez ma mère aux USA. Mais je reviendrai pour le nouvel an. Je préfère mille fois faire la fête ici.

La jeune blonde avait le sentiment d'être mise à part entre Nina qui roucoulait avec Natsuki, entendez bien qu'elle était très heureuse que son amie voit quelqu'un et surtout que ce soit une personne digne de confiance. Et Yuki qui semblait avoir la tête ailleurs et qui dernièrement arborait des cernes si visibles qu'elle ressemblait de plus à plus à un panda. La jeune femme ne savait plus sur quel pied danser entre les cours et ses répétitions pour le concours qu'elle prenait très au sérieux. Elle avait décidé de se laisser une journée de détente car à avoir l'esprit trop focalisé sur le concours ça finirait par la rendre stressée et elle ne pourrait plus prendre aucun plaisir à jouer. Elle avait encore du mal à bien prendre en main le second violon, mais aujourd'hui elle n'y penserait pas et peut-être que ça lui donnerait une solution.

Elle approcha de son amie avec un grand sourire et allait proposer son aide quand un vrai ouragan arriva en s'arrêtant juste devant elles. Kiralee, la jeune femme aux yeux vairons allait lui soutirer son amie. La violoniste était vraiment heureuse pour ses amies et elle s'en voulait un peu d'avoir ce pincement au cœur quand elle voyait Yuki s'éloigner avec la rebelle. La personne qu'elle aimait et qui était partie à des milliers de kilomètres lui manquait un peu plus chaque jour. Elle tripota avec ses doigts le pendentif qu'elle lui avait offert comme adieu et qu'elle portait toujours contre elle sous ses vêtements.

Elle ne restait pas seule bien longtemps et une japonaise se présenta.

- J'avais donc bien compris ses intentions

Elle la salua à son tour en se courbant légèrement tout en lui souriant. Tsukino, ce nom lui rappelait vaguement quelqu'un.

- Ravie de faire votre connaissance Tsukino-san, je m'appelle Harushi Keiko.

Poliment, la musicienne proposa d'une voix douce à la personne qu'elle venait de rencontrer.

- Puisque nos amies respectives semblent être très occupée, cela vous embêterais de venir faire un ou deux tours de pistes en attendant mon autre amie et votre sœur ?

Comment savait elle que Aiko était la sœur de Natsuki ? Parce que la chanteuse ne tarissait pas d'éloge envers sa cadette à qui voulait l'entendre et qu'il ne fallait pas être très perspicace pour faire le rapprochement avec leur nom de famille identique. De plus, Keiko était en première année quand Aiko faisait encore partie des élèves de l'académie.

Kira la laissa s'excuser auprès de son amie, oui ! Bon! Elle la kidnappait, mais elle était pas sans cœur non plus et puis elle laissait pas la blonde toute seule ! Aiko allait rester avec elle !

- Prends soin d'elle Aiko !

Est-ce que l'américaine avait invité son amie exprès pour refourguer Keiko dans ses pattes et avoir la paix deux minutes avec Yuki ? Hum...oui c'est vrai! Les Tsukino étaient parfaites pour être une distraction suffisante avec l’aînée qui s'occupait déjà sans qu'elle lui demande de l'amie ballerine et la cadette qui allait être charmante et parfaite comme d'habitude avec la merveilleuse ancienne présidente adulée de l'académie. Elle était certaine qu'on allait lui foutre une paix royale et que tout les yeux seraient tournés vers "le couple Barbie parfaites".

Elle était concentré pour ne pas faire tomber Yuki, si la guitariste s'était vautrée sur la glace par sa faute, ça n'aurait pas été très romantique de lui avouer ses sentiments avec un sac de glace sur la cheville. Elle rougit du compliment de Yuki, elle lui avait manquée et elle avait pensé à elle et cauchemardé, angoissé beaucoup aussi. Elle aurait pu s'excuser pendant de longues minutes du temps qu'elle avait pris avant de revenir vers elle, de son indécision, des discutions avec Aiko et Ruby, de ses cauchemars, mais non ! Elle se contenta de venir l'embrasser.

Les discours, ça n'avait jamais été son fort. Que ce soit avant ou maintenant, parler trop ça la gavait. Elle avait préféré lui montrer son amour par un baiser c'était bien mieux que tout les mots.

- Je t'aime Yuki ! Je te choisis , je te veux ! Je te désire...je t'aime !

Natsuki regarda Nina qui acrochait à ses oreilles les boucles qu'elle lui avait offert, elle était vraiment contente que ça fasse plaisir à la danseuse. Cela lui permit d'apprendre que celle-ci retournait chez sa mère à noël, même si l'idée de faire la fête avec sa mère ne semblait pas lui plaire. La chanteuse se demandait bien pourquoi elle se sentait obligée de retourner.

- Alors, reste ! On fêtera noël ensemble, tu n'as pas l'air très heureuse de retourner à New-York et je ne parle plus à mes parents donc je vais fêter noël à l'académie ou avec ma sœur, tu pourrais rester ?

Il y avait déjà beaucoup de monde sur la piste, elle reconnaissait Keiko, Yuki, Kira tien...Aiko aussi était présente ! Elle enfila et noua ses patins avec Nina avant d'aller sur la glace voyant celle-ci se rétamer, elle plongea pour essayer de la rattraper, mais trop tard. La danseuse avait déjà les fesses sur la patinoire et Natsuki n'avait guère mieux tenu le coup en glissant à plat ventre pour essayer de l'aider alors qu'elle était plus maladroite qu'elle.

Se remettre debout fut assez difficile, Natsuki n'arrêtait pas de tomber, en avant, en arrière, sur le côté. Elle tendit une main accompagnée d'une moue vers Nina.

- Au secours...c'est froid !

Elle fit de grands signes à Aiko manquant de reperdre l'équilibre et la pointa du doigt pour la montrer à Nina.

- C'est ma soeur !

La violoniste ne lisait pas dans l'esprit des gens et fort heureusement. Cela lui déplaisait énormément toute ces personnes qui la pensaient parfaite et croyaient à tort qu'elle ne faisaient aucun effort et que c'était normal ses notes. En réalité, Keiko travaillait énormément pour ses cours, elle ne jouissait d'aucune facilité contrairement à ce que beaucoup de ses camarades semblaient penser et le fait qu'elle ai été présidente des élèves ne lui donnait aucun passe droit, c'était même tout le contraire car on attendait d'elle naturellement qu'elle donne le meilleure d'elle-même et la pression qui pesait sur ses épaules étaient de fait, plus importante. C'était une des nombreuses raisons pour lesquelles, elle était heureuse de travailler hors de l'académie. Au moins, avec Riley qui n'était pas toujours sur son dos, elle pouvait respirer un peu et loin des cancans qui l'accouplait avec chaque personne avec qui elle parlait.

- Très bien alors tu dois faire de même ! Pas de manières entre nous d'accord ?

Elle répondit cela en lui souriant chaleureusement, la blonde était connue pour ses beaux sourires. La jeune femme et l'amie de Kiralee lui demandait vraiment quelles études elle entreprenait.

- Je viens de passer à l'université, en section musique et je pratique le violon et toi ?

Elle n'aurait peut-être pas dù poser cette question assez indiscrète et elle se reprit.

- Si ce n'est pas trop indiscret comme question, oh ! Je pense que Nina et Natsuki son arriv'attention !

Nina venait de se planter en beauté suivie de prêt par Natsuki à qui il venait d'arriver la même chose, toute les deux étaient sur la glace. Elle se rappelait parfaitement de la première fois où elle avait enfilé des patins, elle avait manqué de tomber et c'était Azami qui l'avait rattraper. Le temps s'écoulait à la fois vite et trop lentement, le regard de Keiko partait un peu dans le vide et un sourire était sur le visage. Elle avait de bons souvenirs dans cette patinoire et elle chérissait les moments qu'elle avait pu passer avec l'ancienne professeures d'art.

- Est-ce que ça va ? Vous ne vous êtes pas blessées ?

Yuki semblait aux anges , tout comme Kiralee d'ailleurs, la retrouver, la voir sourire pouvoir l'embrasser. Tout cela lui avait manqué.

- oui, de vrai, de vrai ! J'ai réglé mes affaires !

Kiralee se laissa glisser jusqu'à Yuki et l'enlaça à son tour venant lui déposer un baiser sur le dessus de sa tête en venant sentir l'odeur de son shampoing qu'elle adorait tant. A chaque fois, l'américaine reniflait les cheveux de la japonaise, ce parfum ça l'avait toujours apaisé depuis qu'elle la connaissait et elle disait toujours la même phrase juste après.

- Mmmh! Tu sens bon Yuki !

Elle pressait son corps contre celui de la guitariste doucement alors que celle-ci l'attaquait avec des baiser et des bisous un peu partout sur son visage.

- Par contre... j'ai deux choses à te demander ! Alors ... je veux que tu retiennes par cœur mon numéro de téléphone ! S'il-te-plaît !

Un sourire espiègle et elle n'eut pas le temps de faire son autre demande que sa petite-amie manquait de tomber et venait de s’agripper à la première chose qu'elle avait trouvé pour se retenir : sa poitrine qu'elle venait d'enserrer à pleine main, les doigts plantés dans chaque seins. Le rouge monta aux joues de la danseuse.

- Aïe...Je vais t'aider, si tu pouvais juste...te retenir sur une autre partie de mon corps...ça serait moins douloureux !

Elle décida de la soulever comme une princesse avec classe et s'approcha de la bande à Yuki, même si elle avait plus envie de réellement kidnapper la japonaise que de faire connaissance avec ses amies. Elle était contente qu'elle s'en soit fait, elle espérait juste que celles-ci n'allaient pas lui conseiller de la quitter ou lui monter la tête sur elle ne savait quoi. Elle reposa Yuki sur ses jambes une fois arrivée dans le groupe.

- Salut !

C'était un peu froid comme salutation, mais quand elle ne connaissait pas bien des gens, Kiralee avait tendance à être bougonne et à se sentir mal à l'aise alors elle adoptait une tactique défensive. Au moins, Aiko et Natsu étaient là.

En Russie, le patinage sur glace était le sport national avec les hivers rudes qu'ils avaient là-bas, les enfants passaient des heures à patiner sur les étangs gelés pour un peu de distraction et la petite Léna n'y avait pas échappé à l'appel de la glace. Elle était dans son élément puisqu'on la surnommait régulièrement la reine de glace. Elle faisait décidément tout avec grâce et perfection comme si cela lui était tout à fait naturel. Elle n'eut pas l'air surprise de voir une inconnue l'aborder pour lui demander de lui accorder du temps.

Encore une journaliste, intérieurement ce genre de comportement l'excédait. La directrice avait fait privatiser cet endroit pour que ses élèves et elle puissent jouir d'un peu de paix et d'insouciance loin des regards curieux et des paparazzi qui ne manquaient pas une occasion d'essayer de leur soutirer des informations. Décidément, ces charognards avides de scoop ne manque aucune occasion pour s'infiltrer partout. Le regard bleu clair de la danseuse se posa sur cette personne rousse, ce n'était pas la première qu'elle refoulait aujourd'hui, car d'autre reporter avait tenté leur chance pour l'approcher. Elle lui parla d'une voix neutre avec une expression qui l'était tout autant.

- Navrée, mais je n'accorde pas d'interview pour le moment et c'est inutile d'insister. Si vous souhaitez me rencontrer dans un endroit plus propice, veuillez prendre rendez-vous avec ma secrétaire, Je ne vous raccompagne pas, puisque vous avez trouvé l'entrée, vous trouverez bien la sortie !

Les élèves avaient travaillé dur tout au long de l'année, elles méritaient une après-midi où elles pouvaient s'amuser et lâcher un peu de lest. Léna ferait tout pour les protéger des journaliste du dimanche sans aucun savoir-vivre. Elle était une femme avec de la prestance et une fois encore, elle venait de souligner ce trait de caractère tout en restant polie.

La jeune russe était emmitouflée dans une écharpe qui lui cachait le visage à demi. Il faisait froid et là où elle allait, cela serait sans doute encore plus le cas. Ca faisait bien longtemps que la jeune rosée n’avait plus patiné et ses derniers souvenirs remontent à l’époque où elle s’exerçait sur les lacs gelés de Sibérie. L’exercice avait toujours été très satisfaisant mais pas sans déboires. Contrairement aux patinoires artificielles, les lacs gelés pouvaient présenter un réel danger si ces derniers n’étaient pas suffisamment solidifiés et la jeune femme avait failli en faire les frais en s’aventurant au-delà des zones sûres. Fort heureusement, elle ne s’en était sorti qu’avec une jambe trempée qu’elle avait du extraire d’une crevasse qu’elle avait elle-même créée.

Depuis ce jour, la jeune femme n’avait plus pratiqué mais c’était comme le vélo, cela revenait vite. Point besoin de moniteur, la jeune professeure enfila ses patins sans trop tarder et alla directement sur la piste. En fait, on craignait plutôt de l’aborder et Jenna faisait très attention à ne percuter personne. Après tout, son gabarit n’avait pas du tout changé depuis qu’elle avait raccroché l’armée et Jenna plaignait quiconque entrerait en contact avec elle. Ses pauvres victimes avaient de grandes chances de juste finir dans le décor.

Ses premiers essais furent fastidieux et Jenna avait du mal à tenir en équilibre. Non pas qu’elle avait oublier comment patiner mais c’était surtout son bras manquant qui lui posait problème. Contrairement à un être humain normalement constitué, son centre de masse était légèrement décalé, ce qui lui demandait un effort supplémentaire pour tenir en équilibre. Cependant, après quelques minutes, Jenna finit par s’adapter et elle retrouva son aisance d’antan, parcourant la piste sans trop de difficulté.

La jeune russe était venue seule, n’osant pas trop demander à Alyssa de l’accompagner. Les deux femmes passaient déjà beaucoup de temps ensemble et Jenna ne doutait pas que sa compagne aurait accepté mais elle ne voulait pas trop s’imposer. Finalement, après quelques tours de pistes, la jeune rosée s’installa dans un coin, adossée à un mur et observait simplement les gens qui étaient présents. Des groupes d’amies se formaient, des couples aussi dont elle surprit certains de leurs baisers dont elle détourna le regard, un peu honteuse. Elle ne connaissait pas grand monde dans ce petit groupe privé mais elle en appréciait l’ambiance. C’était vraiment gentil de la part de la directrice de privatiser la patinoire.

En parlant d’elle, Jenna la trouva seule à patiner, sans doute parce que personne n’osait réellement l’approchait. Pourtant, une courageuse rousse débarqua de nulle part pour venir l’accoster sans trop lui demander son avis. Une de ses connaissances ? Non, sans doute pas. De là où elle était, la jeune rosée se contenta d’observer simplement. Pour l’instant, il n’y avait pas de raison qu’elle intervienne. Léna et elle n’étaient pas vraiment proches et s’étaient croisées qu’une seule fois et Jenna se voyait mal s’immiscer dans des affaires qui ne la regardait pas. Dans tous les cas, si ça tournait mal, elle pourrait toujours intervenir même si elle voulait éviter de le faire devant toute l’école…

Léna s'était éloignée de quelques mètres avant que cette personne ne vienne lui barrer la route et la forcer à s'arrêter pour lui dire qu'il y avait méprise. Soit, la russe lui accorda le temps de se présenter et regarda la main que lui avait tendue la rousse. La directrice n'aimait pas entrer en contact physique avec des gens qu'elle ne connaissait pour ainsi-dire pas du tout. Au lieu de lui saisir la main, elle fit un signe de tête, c'était amplement suffisant pour le moment. Les salutations à la japonaise, c'était poli et ça ne nécessitait aucun rapprochement saugrenu, le pire étant les français et leur manie de vous embrasser sur la joue plusieurs fois. Quelle horreur !

Une luthière installée en ville, elle savait très bien ce que c'était, mais pour le moment, elle ne voyait pas en quoi l'artisane voulait la voir. La russe n'aimait guère cette façon de faire totalement à l'improviste et encore plus de se faire déranger de la sorte alors que c'était sa seule après-midi de libre depuis très longtemps. Quoi qu'il en soit, rien de tut cela ne transparaissait sur son visage qu'elle gardait parfaitement neutre.

Léna la laissa s'exprimer en écoutant chaque information qu'elle lui livrait. En soit, la luthière lui proposait de venir faire des ateliers pour apprendre aux élèves qui maniaient les instruments à cordes comment faire son boulot et prendre soin de leurs outils de travail. Évidemment que c'était une bonne idée, elle ne pensait pas le contraire, mais c'était un peu idiot pour l'artisane que de proposer ainsi des cours gratuit à terme risquait de lui faire fermer boutique. Après-tout un commerçant n'est-il pas doué pour créer un manque qui lui fait gagner de l'argent ? Léna savait en tant que gestionnaire que c'était le béa-ba d'une personne qui voulait que son commerce fonctionne. Il devait donc forcément y avoir un échange de bon procédés.

- Et qu'est-ce que je peux vous apporter en échange ? Vous n'allez quand-même pas me faire croire que vous êtes venue ici uniquement pour me proposer vos services sans rien en retour ? Être une bonne samaritaine, c'est bon uniquement lorsqu'on a assez de beurre pour mettre dans les épinard dans le cas contraire ça serait un manque de clientèle qui pourrait nuire à votre nouveau commerce.