Je ne reviendrais jamais ! Peut être pour le diner ! (suite) [ PV Cindelle & Kira]

« Ne blâme pas trop ta sœur Cindelle. Si elle était partie, elle aurait dû t’emmener et tu aurais été encore une fois enlevée à ta famille. Je t’assure qu’elle pense beaucoup à toi et à votre famille. Plus que ce qu’elle ne laisse paraitre. »

La proposition de Cindelle vint la faire rire de bon cœur et chasser sa tristesse. Faisant disparaitre ses dernières larmes, elle serra la main de la plus jeune et lui adressa un grand sourire.

« Tu as sans doute raison. C’est toi que je devrais épouser. »

Laissant Cindelle prendre ses aises, Yuki sentait son cœur battre la chamade et ses yeux ne cessait de faire des allez retour entre ceux de la blonde et son téléphone.

« Ça ne me dérange pas d’être seule. J’ai vécu dans un appartement bruyant pendant six mois. Ça me fait du bien d’être au calme. Et puis, aucun monstre n’oserait me déranger, je suis beaucoup plus effrayante qu’eux lorsqu’on m’empêche de dormir. »

Yuki était d’une grande douceur et gentillesse, mais si quelqu’un osait perturber son précieux sommeil, elle ne donnait pas cher de sa peau. Valait mieux se tenir loin d’elle quand elle revenait du pays des rêves. La Japonaise réfléchit à la suite de la demande de son invité. Elle avait bien deux ou trois jeux qui trainaient dans un de ses placards. Elle sortit la boite les contenants et les présenta à la plus jeune.

« J’ai : un jeu de cartes classique, un jeu de go, le shôgi, le uno et le monopoly. Est-ce que l’in d’entre eux t’intéresse ? »

Au moment où elle posa sa question, la Japonaise entendit son téléphone vibrer et son cœur s’emballa à nouveau subitement. Laissant Cindelle faire le choix du jeu, Yuki récupéra son portable les mains tremblantes.

" Je sais, j'étais pas très loin juste au cas où elle ait besoin de moi... je t'ai vu, mais comme elle avait l'air contente je l'ai laissé partie avec toi ! Je viendrais la chercher, j'ai déménagé. Bye !"

Venant sourire en coin, Yuki tritura nerveusement son collier en forme de cœur, que lui avait offert l’Américaine le jour de ses 18 ans. Il n’avait plus quitté le cou de la Japonaise depuis et elle avait maintenant la manie de le triturer inconsciemment. Relisant le message, Yuki se dit que la danseuse restait fidèle à elle-même. Évidemment, elle avait vu Cindelle partir, et au lieu de l’en empêcher l’avait laissé filer pour lui donner une leçon. L’éducation façon Elwist. Il était plus simple pour elle d’agir ainsi et d’intervenir en cas de pépin, que de retenir sa petite sœur et d’avoir une discussion avec elle pour lui faire comprendre qu’elle était importante à ses yeux. Certaines choses ne changeraient jamais. Toutefois, ce qui interpella davantage la Japonaise, c’était le fait que Kiralee l’avait vu. Voulait-elle vraiment faire plaisir à sa sœur en la laissant partir avec elle ?
Yuki n’en était pas sûr. Si quelqu’un d’autre de la connaissance de Kiralee était intervenu, surement qu’elle serait intervenue pour récupérer sa sœur en disant qu’elle était là pour elle et qu’elle avait besoin de personne pour s’en occuper. Ou un truc dans le genre. De plus, Kiralee ne devait pas être au courant que Yuki était revenue, il était donc étrange qu’elle laisse sa sœur la suivre sans problèmes. Non. Yuki le savait, parce qu’elle avait pensé la même chose à son égard en voyant Cindelle. Elle avait peur de la voir.

Puis sans vraiment savoir pourquoi, surement parce qu’elle la connaissait par cœur, Yuki imaginait à présent la danseuse entrain d’attendre sa sœur au lieu de vaquer à ses occupations. Elle lui avait écrit qu’elles avaient déménagé et qu’elle passerait la prendre. Surement qu’elle avait compris que Yuki avait amené la jeune Elwist dans sa chambre à l’académie. La Japonaise en était sûre maintenant, Kiralee attendait dehors que sa sœur sorte. Sentant son cœur s’emballer et ses mains devenir moite, Yuki se dit que la situation était idéale pour qu’elle aille une discussion avec l’Américaine, car oui, elles devaient parler et percer l’abcès. Sinon, elles seraient toujours angoissées à l’idée de se croiser. Cependant, la Japonaise ne pouvait pas décider pour la danseuse et sortir sans prévenir pour la confronter. Non. Il fallait que ça vienne de Kiralee. Elle devait être en colère, ce que comprenait tout à fait Yuki. Lâchant un soupir et son collier, Yuki pianota une réponse le cœur battant à mille à l’heure.

« Est-ce que tu es retournée chez toi ? Si la réponse est non, ma chambre est le numéro 1 du dortoir de l’azalée. On s’apprête à jouer à un jeu de société, si jamais ça te tente de te joindre à nous, tu peux venir. »

Yuki espérait que son message serait suffisamment clair pour que Kiralee comprenne que si elle voulait lui parler, elle pouvait venir. N’étant toutefois pas sûre qu’elle ne le prenne pour une folle en se disant qu’elle avait le culot de lui proposer de jouer à des jeux après six mois d’absence et de silence radio, elle ne put s’empêcher de lui envoyer un autre message dans la foulée.

« Si tu veux venir parler, tu es la bienvenue. »

Reportant son attention sur Cindelle, qui venait lui faire part de sa décision quand au jeu, Yuki verrouilla son téléphone et sourie à la petite blonde.

« Ta sœur nous a vus à l’aéroport. Elle t’a suivi discrètement pour s’assurer qu’il ne t’arrive rien. Il se peut qu’elle vienne ici, mais ce n’est pas sûr. Mais je compte tout de même jouer à ce jeu avec toi ! Alors, si elle vient, on pourra lui proposer de jouer aussi. Si elle ne veut pas jouer, il se peut qu’on se parle de ce dont je t’ai parlé dans le taxi. On verra comment ça se déroulera. Je n’avais pas vraiment prévu ça, mais dans le pire des cas, on aura juste à reporter notre journée ! »

Affichant une mine désolée, Yuki ouvrit une boite de chocolat et en offrit à la plus jeune en guise de cadeau de paix. Reprenant son téléphone, son estomac se noua en voyant une nouvelle notification lui indiquant qu’elle avait reçu un message.

Le cœur de Yuki se serra en voyant le dernier message de l'américaine. Kiralee choisissait la fuite. Yuki ne savait plus comment agir vis à vis d'elle. Elle ne voulait pas la voir, mais en même temps, Yuki était sûr que Kiralee aurait été tout aussi chamboulée si elle l'avait croisé au hasard. Devaient elles faire comme ci elles ne se connaissaient pas si jamais elle se voyaient à l'académie ?

Yuki avait du mal à imaginer que le fait de s'ignorer leur conviendrait. Non, selon elle, elles auraient besoin de crever l'abcès. Yuki se sentait prête, mais il n'en semblait pas de même pour la danseuse. Tant pis, elle attendrait que cette dernière soit prête. Elle venait de lui ouvrir une porte, c'était à Kiralee de décider de la franchir ou non. Yuki n'allait pas venir la chercher, elle l'aurait fait avant, elle se serait battue pour elle, mais ce temps était révolu.

Les paroles de Cindelles la ramenèrent définitivement dur terre. Quelle idiote, Cindelle avait besoin d'attention et elle, elle voulait ramener son ex pour régler ses problèmes. Une chose à la fois Yuki, aujourd'hui, c'est Cindelle la priorité.

"Oh désolée ma belle, tu as raison, je t'ai promis que je serais toute à toi aujourd'hui."

Yuki envoya valser son téléphone sur son lit. Elle aurait aimé l'envoyer plus fort et plus loin tant elle se sentait frustrée mais ce genre de comportement ne lui ressemblait pas. De plus, elle ne voulait pas effrayer la petite blonde.

" On oubli ta sœur et on s'amuse ! Alors quel jeu te ferait plaisir ?"