Concours de Fanfiction

Tic ! Tac ! Tic ! Tac !

Pourquoi avait-elle gardé cette horloge de vieille ménagère qui ne faisait que décorer le mur de la chambre qu'elle habitait et dont le bruit de l'aiguille des secondes faisait écho dans son esprit comme des milliers de petits coups de marteau ?

- MIERDA !!

Cria t'elle sans aucune retenue tout en balançant le draps qui la recouvrait d'un coup de pieds dans l'air avant d'étouffer sa bouche avec une main en se rappelant que des élèves dormaient, elle ! Les sales petites chieuses !!! Elle n'arrivait pas à dormir et pour une fois ça n'était pas à cause des relances d'alcool ingurgités comme du lait qui lui donnait le mal de mer. Elle avait beau se torturer l'esprit et se répéter que ça n'était pas possible, que ça ne fonctionnerait jamais de la vie, qu'elle ne donnerait aucune chance à qui que ce soit d'entrer dans sa vie et que de toute façon c'était mort, enterré et que jamais elle ne tomberait amoureuse, que jamais elle ne souffrirait à nouveau ! Son cœur en avait décidé autrement et avait muselé tous les sentiments parasites avec des menottes en acier trempés.

PUTA !!

Boum ! Boum ! Boum ! Voilà que son cœur recommençait à danser la salsa et la lambada à tout va, c'était quoi ce corps qui ne voulait plus filé droit ? C'était quoi ce cerveau qui lui envoyait des images d'un sourire craquant  et imaginaire ?

- PLUTÔT CREVER !!!

Elle était foutue !! Trop tard ! Il n'avait fallut qu'une simple question d'une étudiante trop curieuse et bavarde pour lui donner des idées. Elle avait mal au cœur et pas à cause d'une envie de vomir, non c'était plus sournois que ça!! Elle ne voulait pas encore être abandonnée ou faire une connerie encore une fois car elle en avait tellement fait. Elle avait fait du mal à Jennie et elle avait l'impression de la trahir en tombant amoureuse de la directrice. Voilà! Elle l'avait admit sans le vouloir !

- DIOS MIOS !!!!!!!

Fallait toujours que ça tombe sur sa poire de cubaine ce genre de famoso mierda !! Elle aurait juste pu vivre une vie tranquille à faire son boulot rentrer, coucher à droite à gauche et voilà mais non ! Il avait fallut qu'elle tombe malade d'amour ! Son cerveau lui soumettait une idée, lui confier ses sentiments ? NON mais il était pas bien dans sa tête ce connard de cerveau ??!!? Elle avait jamais été douée pour avouer de bons sentiments par contre pour se mettre en colère et sortir des insultes à la pelle comme une mitraillette lancée à plein régime elle était la championne !! Puis avec cette sorcière de glace ça allait pas le faire !

- BORDEL DE MIERDA !!!!!!!

Elle se retournait d'un côté à l'autre finissant par prendre une clope et se l'allumer en trébuchant sur son bordel pour aller vers sa fenêtre ouverte. Une bonne bouffée de nicotine mélangée à du poison plus tard et toujours aucun signe de calme chez elle ! On allait encore l’engueuler à cause de grosses cernes. Elle laissait son esprit vagabonder pour trouver ce qui l'avait attiré chez la dirlo en faisant une liste dans sa tête : ses yeux bleu et glacé, pas de quoi fouetter un chat ! Il y avait plein de monde avec des yeux bleu, une silhouette parfaite ?! PFFFEUH !! personne n'était parfait elle devait juste bien cacher ses poignées d'amour OUI! Des nibards de qualité et de grosseur plus qu'acceptable ?! les soutien-gorge faisait des merveilles de nos jours et les chirurgies esthétiques aussi!!! En tout cas c'était pas son sourire ça c'était certain ! Il faisait peur à voir !! Pourquoi de toute les bombasses qui se trouvait dans les environs avait-il fallut que ce sentiment naisse pour celle-là ?

- AÏE !! PUTA  DE MIERDA !!

Elle avait tellement pensé qu'elle en avait oublié sa cigarette qui se consumait lentement et qui avait fini par arriver au bout et à laisser ses cendres encore chaudes se détacher pour venir brûler les doigts de pieds de la concierge et cramer un peu la moquette. Une expiration sonore s'échappa de ses lèvres alors qu'elle venait écraser ce qui restait de sa cigarette dans son cendrier de fortune qu'était une vieille conserve de raviolis dont l'étiquette avait fini par s'enlever et qui rouillait sur le bord. Elle frotta les cendres à terre avec son pied étalant la tâche et fini par déplacer sa poubelle à papier dessus et masquer la tâche de brûlé et de cendre étalées sur la moquette. Elle n'avait ni l'envie , ni la patience de nettoyer ce qu'elle avait produit à cause de ses rêvasseries.

Elle tendit l'oreille en entendant du bruit dans la chambre d'à côté, à force de gueuler comme une possédée, les pauvres gamines avaient leur nuit de sommeil gâchée pourvu que ce soit cette sale mioche de Yuna et que le lendemain elle rate son réveil pour finir en retenue !?!! Un petit ricanement démoniaque passa la barrière de ses lèvres ourlées, cette perspective l'enthousiasmait au point d'avoir l'air d'une idiote sans nom à rire comme-ça seule dans sa chambre en pleine nuit sans avoir même allumé la lumière trop agressive pour ses yeux fatigués.

Elle allait pas trouver le sommeil c'était impossible avec cette torture de l'esprit ! L'amour, le plus beau sentiment du monde ? MI CULO !!! Quand il est partagé avec une personne douce et chaleureuse peut-être mais tomber amoureuse de Léna Pétrova c'était un suicide, un putain de cauchemars éveillé ça oui ! Elle s'imaginait déjà débarquer dans le bureau de cette sorcière des enfers et lui avouer d'une voix de panthère en chaleur ses sentiments pour se faire changer en stature de glace et détruite à coup de marteau par le cygne étoilé. Elle regardait toutes les minutes défiler sur son portable en se tournant encore et encore dans son lit.

Peut-être que dans sa vie privée miss balai parfaitement aligné dans le cul était une personne normale et douce??!

- IMPOSIBLE !!!!

Néha se mit à rire sans retenue à cette idée complètement folle c'était impossible !! Elle devait avoir ses tenues classées par couleur et par matière parfaitement alignées et repassées comme son bureau ou rien ne dépassait et où aucun grain de poussière n'était visible. Qu'est-ce qui clochait chez elle pour avoir des sentiments envers cette sorcière ? Néha se savait complètement folle, ça n'était pas une nouveauté mais là elle devenait carrément suicidaire.

Le pire restait à venir ! Un long soupire à nouveau, fallait qu'elle la voit pour son augmentation et elle allait pas lâcher l'affaire ! Ni la lécher d'ailleurs !! Elle était drôle ! La succube du démon allait certainement lui refuser son fric avec son air de marbre ! Si elle l'aimait pas elle lui aurait cassé sa figure dans une ruelle sombre ! La seule chose qu'elle avait envie de lui faire dans cette fameuse ruelle ne devait pas être entendu par les mineures.

- Y LUEGO MIERDA !!!!!

Il lui fallait une seconde clope ! Pour affronter ça ! Personne pouvait connaître ce qu'elle avait dans le crâne et fort heureusement ! Elle serait la risée de l'académie et que dire de ce que penserait MADAME JE SUIS TROP BIEN POUR TOUT LE MONDE ??!!

PUTAAAAAAA DE MIERDAAAAA !!!

Gueula la cubaine en se redressant d'un bond voyant son réveil afficher presque l'heure de son rendez-vous avec la directrice ! Pas le temps de prendre une douche et s'habiller chicos ! Elle sauta dans ses vêtements de travail pour filer sans même prendre son café matinal ou tirer sur une cigarette pour arriver au bord de l’évanouissement à cause du manque d'air devant la secrétaire de la directrice prenant une pause avant de s'exprimer.

- Je suis pas en retard ?

La secrétaire sourit d'un air vicieux venant lui montrer qu'elle avait deux minutes d'avance, das un autre temps elle se serait enjouée de cette victoire personnelle, mais le fait de devoir voir cette directrice des enfers qui l'avait empêcher de dormir lui enlevait toute joie de vivre.

Néha s'avança d'un pas lourd comme-ci elle avait lesté ses chaussures de sécurités obligatoire pour son travail de concierge avec du plombs en bonne quantité. La porte en bois du bureau de la directrice se rapprochait petit à petit et lorsqu'elle l'ouvrit, elle grinça, un son désagréable dans ses tympans.

" PUTA d'mierda !! J'lai huilé y'a deux jours ! C'que ça boit ! Presqu'autant que moi ! "

Pensa t'elle en ricanant malgré le danger qui approchait, pourquoi était-elle venue lui demander une augmentation déjà ? En plus avec toutes ses conneries elle avait pas fermé l’œil de la nuit ! Elle avait une tronche de raton-laveur avec ses cernes sous les yeux. La dirlo allait encore croire qu'elle s'était tapé un autobus remplit de lycéennes ! Et puis c'était quoi cette façon de l'accueillir en lui tournant le dos dans son fauteuil de bureau. Il était si gros les fois précédentes ? Bof ! Elle s'en fichait non ?

- Assis !

L'ordre fusa à ses oreilles et les jambes de la cubaine se dérobèrent pour la laisser chuter sur une chaise, toujours la même qu'elle prenait. La concierge avait envie d'une clope pour se rassurer et d'une bière dans l'autre main pour récompenser son courage d'affronter la miss balais dans le cul bien profond !

- m'dame Pétrova je je ?

-TAIS-TOI !

okaiiiii ! Il lui prenait quoi à celle-là ? C'était son balais qui lui démangeait ou ? Cela allait se passer comment ? La cubaine voyait son augmentation lui filer entre les doigts et dire qu'elle lui avait courageusement demandé sérieux quoi ? Cela lui coûtait quoi de lui lâcher une ou deux pièces en plus ? Quelle radine !

- Tu ose me demander une augmentation !

Néha avait le sifflet coupé, jouer la carte de l'humour aurait fonctionné si elle était pas carrément tétanisée sur sa chaise.

- Et ce sans rien faire !

Le fauteuil tourna dévoilant une directrice toute moulée de cuir tenant une cravache qu'elle fit claquer sur ses cuisses dénudées. Néha n'avait pas assez avec ses deux yeux pour la reluquer et n'arrivait pas à formuler quoi que ce soit son cerveau aux abonnés absent jusqu'à ce que Léna ne se penche par dessus son bureau lui offrant un panorama de sa poitrine digne d'une œuvre d'art pour l’attraper par le col de sa combinaison de travail et appuyer ses lèvres sur celles de la cubaine inexplicablement sèches.

- Dios mios ! Qu'est-ce que vous fichez ?

Un petit gloussement angélique suivit d'un traçaige de ses lèvres avec sa langue, Léna était si bandante avant ? Elle lui répondit.
- Je te donne ce que tu veux Néha !

WHAAAAAAAAAATTTT !!!

Elle était là pour une augmentation pas pour faire tanguer le bâteau avec la sorcières des enfers, même si dans ce costume elle lui mettait l'eau à la bouche.

- Tu veux une augmentation non ?! Alors mérite-là !

Néha nageait en plein délire là ! Elle se fendit de rire jusqu'à sentir la morsure douloureuse de la cravache sur sa fesse gauche sursautant en criant sa douleur.

- Non mais ça va pas ?! Espèce de tarée de sado !

Oh ! Merde ! Elle plaqua ses mains sur sa bouche comme-ci se priver d'air allait la sauver. Elle entendait la cravache claquer de plus en plus fort, le cuir de la tenue de la directrice frotter et émettre un bruit caractéristique.

- C'est pas ce que je voulais dire ! Je....ouh ! Puta !

La sorcière des enfers venait tout simplement de retirer son accoutrement devant elle n'étant habillée que par des cuissardes. Néha aurait failli saigner du nez si son sang ne circulait pas déjà ailleurs.

Néha se redressa dans son lit regardant autour et se pinçant même, c'était qu'un rêve ouf ! Cette directrice était plutôt bien gaulée d'ailleurs ! La cubaine se mit à rire avant de faire couler son café pendant qu'elle allait prendre sa douche et s'habiller autrement qu'avec sa combinaison crasseuse.

- Puta la pesadilla !

Dit-elle en prenant son café le buvant d'une traite en laissant la dernière gorgée tourner dans sa bouche pour s’imprégner du goût et quitter sa chambre avec une cigarette aux lèvres qu'elle s'empressa d'allumer dès qu'elle fut sortie. Elle se dirigea vers les bâtiments administratifs du campus sans se presser. Elle croisa arc-en-ciel et maître Grip-sous ! La blonde qui lui avait toujours pas rendu son fric parié près du bureau, la première était en état de transe et la seconde baaah ! Elle était là quoi ! Si cette vision lui mit le stress ? Complètement oui ! Elle arriva près de la secrétaire.

- Je suis pas en retard ?

Un signe de tête négatif et Néha se dirigeait vers la porte qui se mit à grincer lorsqu'elle l'ouvrit.

« Puta je l'ai huilé il y a deux j... »

Néha s'arrêta net, tout se passait exactement comme dans son rêve, elle regarda à l'intérieur, le fauteuil en cuir de la directrice lui faisait dos.

- Madame la directrice je vois que vous êtes occupée, je repasserais plus tard n'est-ce pas ?

Le fauteuil se tourna d'un coup sur la géante qu'elle avait éborgné alors qu'elle était ivre, mais qu'est-ce qu'elle fichait dans le bureau de la big-boss celle-là ?

- La directrice n'est pas disponible, je vais m'occuper de toi aujourd'hui !

Dit-elle en frappant son poing serré dans sa main ce qui fit reculer Néha et la fit hurler en repartant. Son hurlement fut si fort qu'il se mêla avec le bruit de son réveil. Elle sorti sa main de sous les draps pour essayer de l'éteindre et tomba dans son expédition sur...quelque-chose de doux et chaud, un peu comme un nich...

Elle ouvrit les yeux d'un coup se les frottant pour découvrir deux monticules dressés comme des montagnes, c'était pas ceux de Jennie c'était certain. Elle remonta son regard sur le haut du corps pour trouver la directrice à poil dans son lit !

- PUTAAA ! D'MIERDA ! C'est quoi ce bordel ?!

Les bras de Léna l'entourèrent alors qu'elle l'attirait dans un câlin forcé venant lui demander d'une voix ensommeillée.

- Tu as fini de crier de bon matin comme-ça ?! Si tu continues je vais te donner une bonne raison de crier moi.

Cassy n'avait jamais vu une femme aussi grande, imposante et athlétique. Les yeux sévères de la géante sont fixés sur la tête de l'Américaine, alors que les yeux de celle-ci sont grands ouverts à quel point on se demande si les yeux finissent par sortir de ses globes. Jamais elle n'avait vu une femme aussi grande, et imposante, au point qu'elle devrait se tenir absolument à carreau.

"Mademoiselle Cassy Lee Illina... c'est ça ?

O... ou... oui... c... c'est bien moi.

Les termes homophobes, racistes visant à blesser une élève ou une professeure seront punis sans sommation. Allez, viens ici."

D'un coup, Cassy se fait prendre un bras par cette géante, et sa main sur le bras lui fait mal, très mal. Après, qu'est-ce qu'elle peut faire ? Elle a beau être grande, elle ne l'est pas autant que celle-ci. Elle fait tout une règle de plus que la danseuse, et est infiniment plus forte qu'elle, alors c'est impossible de s'en sortir. Elle ne peut que se laisser emporter. Cassy s'attend donc à ce qu'elle se fasse emmener au bureau de la directrice. Honnêtement, Cassy aime bien la directrice après les attentions qu'elle a fait quand elle était avec Yeeun à la patinoire, mais elle connait la réputation de la directrice au sein de l'académie. Alors elle n'a surtout pas envie d'y être.

Mais alors qu'elle s'attendait à ce qu'elle soit au bureau de Madame Pétrova, Cassy finit par être dans une chambre. Son esprit est désormais confus. Pourquoi est-ce que Cassy irait dans une chambre pour avoir dit des mots homophobes ? Ça n'a pas de sens ! Surtout que c'est pas la sienne, elle ne reconnait absolument rien de sa chambre. Alors elle ne peut que supposer qu'elle se trouve dans la chambre de celle-ci.

D'un coup, elle entend la porte se fermer à clé. Cassy regarde donc cette géante avec une grosse incompréhension. D'un coup, avec un sourire séduisant, la géante sa tête pour que son visage soit proche de celle de l'Américaine, ce qui surprend fortement l'homophobe. Cassy sent son corps battre à tout rompre, mais on dirait que son corps refuse de partir d'ici. Surtout que la géante n'a rien d'une violeuse.

"Je sais qu'une punition ne va pas t'encourager à mesurer tes propos, alors je préfère qu'on passe du bon moment.

Mais... qu'est-ce que vous voulez dire ?!

Je m'appelle Rafaela, et je suis la surveillante en chef de ces lieux. Comme je pense être juste de ce que je fais, je pense que les sanctions vont être inutiles ici. Je vais juste réfuter ce que tu penses.

Par rapport aux gouines ?! Mais..!"

Cassy n'a pas eu le temps de continuer sa phrase que la géante l'embrasse, ce qui fait que Cassy n'est pas du tout au bout de ses surprises. Maintenant qu'elle y pense, la géante ne lui laisse pas indifférente en retirant la peur et la surprise qu'elle a provoqué chez elle. Cassy retourne le baiser qu'elle a avec Rafaela, le rendant même plus torride. Rafaela est un peu surprise de ce genre de choses, mais elle se laisse faire avant de l'emmener sur le lit.

Alors que Cassy semble bien profiter de ce moment, elle entend d'un coup son réveil sonner. Elle prend donc son téléphone et appuie sur l'écran pour dire d'arrêter la sonnerie. Elle est réveillée en plein rêve, alors forcément elle se souvient de son rêve : elle était en train de coucher... avec une autre femme, ce qui la tourmente. On dirait que c'est son côté monstre qui a réagi.

Tout en étant tourmentée par son rêve, elle se lève, prend son petit-déjeuner, en compagnie d'Arica, sa colocataire, et alors qu'elle tourne sa tête, elle voit une femme très grande. Elle la reconnait : c'est la même géante que celle dans son rêve, Rafaela ! Non, elle doit déjà tenter de mettre ses idées en place. Son rêve se l'est "permis" (paie ta permission), mais une relation entre une élève et une membre du personnel est interdite. De plus, c'est une femme, elle n'a pas le droit de se le permettre... sauf dans ses rêves.

La tête calée dans l'appuie-tête de son siège en classe premium, une jeune femme aux longs cheveux blonds profitait d'un peu de calme pour fermer les yeux et ainsi se reposer. Elle revenait enfin chez elle, au Japon, après une tournée de plusieurs mois et plusieurs heures d'avion. Elle qui n'avait jamais été une grande voyageuse, en avait visité plus en 6 mois de voyage que dans toute sa vie. Rome, Londres, Madrid, Bruxelles,Paris,Berlin,Dublin, des villes magnifiques où elle s'était produite avec son fidèle violon. Si elle avait vécut pleinement sa tournée, elle était heureuse de pouvoir rentrer enfin au pays.
La personne qu'elle avait épousé avait insisté pour la faire rentrer un jour en avance en lui envoyant un avion privé plutôt que d'attendre son vol en classe économique du lendemain. L'anniversaire de leur mariage était ce soir.
Le pilote annonça enfin la descente de l'appareil et demanda à ce qu'elle boucle sa ceinture pour éviter les accidents à cause des secousses. L'avion posé, ses bagages récupérés, la jeune femme avança dans le hall de l'aéroport , presque vide à cette heure avancée de la nuit. Enlevant lentement ses lunettes de soleil pour dévoiler de beaux yeux gris et passant sa main dans ses longs cheveux blond. En 7 ans, elle s'était métamorphosée, passant d'une jolie jeune-fille à une très belle femme de 25 ans. Tirant derrière-elle sa valise à roulette décorée d'autocollant venant des pays d'Europe par lesquelles, elle était passée. Son regard se posa sur une pancarte portant son prénom "Keiko". La déception se lisait dans son visage. Elle s'était attendu à ce que son amour vienne à sa rencontre et elle s'avança doucement vers le chauffeur qui l'attendait calmement et la salua.

- Madame Tamura s'excuse de n'avoir pu venir vous rechercher, elle a été retenue pour une réunion des anciens de la famille.
- Évidemment !

Le visage fatigué et terriblement déçu de cette mauvaise nouvelle. La violoniste s'y attendait, depuis qu'Azami avait reprit la tête de la famille Tamura et chamboulé toutes les traditions en l'épousant il y avait aujourd'hui deux ans, elle avait dû faire face à plusieurs tentatives de soulèvement au sein de sa famille. Et dire qu'elle avait espéré un moment intime qui n'appartiendrait rien qu'à elles. Elle allait passer le restant de sa nuit avec son oreiller pour seule compagnie. Azami n'était généralement pas de bonne humeur lorsqu'elle rentrait de ce genre de « réunion » qui ressemblait plus à des procès de la part des vieux ancêtres qu'à une réunion amicale. Keiko, savait que sa chère et tendre lui cachait le fait qu'elle n'était aux yeux des membres de cette famille qu'une étrangère qui n'y avait pas sa place et que si ils l'avaient acceptés, c'était uniquement parce que l'ancienne professeur d'art avait menacé tout le monde avec des regards et des phrases assassines.
Suivant le chauffeur jusqu'à la belle voiture de couleur noire et brillante, elle attendit qu'il lui ouvre la portière pour s'installer et tomber sur un regard d'un bleu limpide qu'elle ne connaissait que trop bien. Azami était présente avec un bouquet de rose rouge à la main. Elle qui n'aimait pas ce genre de symbole trop niai, faisait l'effort de lui en acheter uniquement pour lui faire plaisir et cela fonctionnait. Un sourire radieux qui illuminait son visage pourtant fatigué à cause du long voyage, elle la prit dans ses bras. Une fois la portière refermée, Azami s'autorisa à l'embrasser tendrement, mais brièvement.

- Tu n'as pas été à la réunion ?
- Bonjour Keiko, moi aussi je vais bien ! Et tu m'as manquée !!
- Pardon Azami, bonjour à toi aussi, alors ?
- Je m'y suis rendue et je l'ai abrégé !! Je n'avais aucune envie de gâcher ma soirée avec tout ces vieux rats !!
- C'était à quel sujet cette fois-ci ?

Le regard que l'artiste lui envoya la dissuada de poser plus de questions. un long soupire énervé passa ses lèvres alors que ses mains se refermaient sur les hanches de la blonde qui n'était plus une élève depuis longtemps à présent.

- Ne puis-je pas passer un moment de détente avec ma femme au lieu de ressasser les imbécillités qui sortes de la bouches de ces cadavres ambulants ?

- Mais !

L'index posé sur les lèvre de la musicienne l'empêcha d'en placer une de plus et le visage d'Azami se rapprocha lentement, son regard plongé dans celui de la violoniste.

- Chuut ! Sois gentille et tais-toi !!

Un simple murmure précédent un autre baiser, sans doute pour faire taire la curiosité de la demi-nippone aux cheveux blonds. Le moteur de la voiture ronronnait tranquillement pendant qu'elles roulaient, profitant du voyage pour se retrouver un peu après 6 mois de séparation physique. Au rendez-vous, des câlins et leurs mains entrelacées.

- Où m'emmènes-tu ? Ce n'est pas le chemin de la maison ?
- Toujours fine observatrice à ce que je vois !

Keiko n'étais pas venue depuis longtemps, mais elle se souvenait encore très bien du chemin que devait emprunter leur chauffeur pour se rendre à leur demeure. Un sourire en coin sur le visage d'Azami et la violoniste repartait en scénarios, c'était exactement ce que la peintre voulait, qu'elle se torture l'esprit à essayer de deviner.

- C'est une surprise mais tu peux essayer de deviner !

Difficile de savoir ce qui pouvait se cacher dans l'intérieur de la tête de son épouse, elle qui pouvait se montrer si tordue des fois. Keiko réfléchis aux possibilités allant de la plus probable à la plus irréelle.

- Tu as réservé dans un restaurant ?
- Non ! Ce soir c'est moi qui cuisine !

Azami ? Au fourneau ? C'était carrément improbable ça ! La jeune femme avait peine à y croire. Avait-elle prit des cours de cuisine pour lui faire plaisir ? A moins que cela ne soit une référence imagée et qu'en se posant comme-celle qui cuisine, cela su posait que Keiko allait passer à la casserole pour rester dans ce thème. Les joues de la blonde commencèrent à rougir sous la vision amusée d'Azami. Elle qui retenait un rire et fini par s'approcher de son oreille, dégageant une mèche de cheveux en frôlant sa joue avec ses doigts pour lui murmurer d'une voix sensuelle.

- Quel genre de film pervers ma petite femme chérie a imaginé pour rougir à ce point ?

Le corps entier de la musicienne bougea dans un frisson, Azami savait exactement comment s'y prendre pour la lancer dans des montagnes russes émotionnelles et lui faire perdre tous ses moyens.

- R ri rien !
- Oui ? Vraiment ? Rien ? Petite menteuse ! Et tu connais le sort que je réserve aux menteuses dans ton genre n'est ce pas ?

Keiko commençait à se demander ce qui prenait à Azami, tout ces sous-entendus, ça n'était pas son genre. Avait-elle bu lors de la réunion ? Ces vieux oncles avaient-ils essayé de la saouler pour obtenir quelque-chose de sa part ? La jeune blonde avala difficilement sa salive avec le regard de prédatrice d'Azami qui la dévorait avec les yeux, elle commençait à avoir peur. La virtuose se recula dans son siège, depuis quand avait-elle chaud à ce point ? L'été n'était pas encore arrivé avec ses températures étouffantes . Elle détourna le regard pour suivre le paysage qui défilait, elle ne reconnaissait pas les environs. Elle avait peut-être réservé une nuit dans un hôtel avec source chaude ? Dans ce cas alors pourquoi lui faire à manger ? La voiture fini par entrer dans un parc qui s'avançait sur quelques kilomètres. La blonde se tourna vers la brune espérant avoir un indice mais à part un sourire moqueur aucune autre expression n'était lisible sur son visage. Une fois la voiture arrêtée, le moteur coupé et la portière ouverte, elle suivit Azami à l'intérieur. Une maison de taille assez modeste comparé à l'immense demeure des Tamura dans laquelle elle ne s'était jamais sentie très à l'aise. Une maison d'hôte peut-être ? Avec plein de domestiques à l'intérieur ? Entrée sur le pas de la porte, ce qui lui sauta au nez ce fut l'odeur de peinture caractéristique d'Azami et quelques décorations personnelles, des photos qu'elle avait prise et qui étaient encadrées et exposées sur le mur. Aucune autre présence dans la maison.

- Bienvenue chez nous !

Azami n'avait pas tenu plus longtemps avant de balancer cette phrase et Keiko la regardait avec la tête penchée sur le côté dans l'incompréhension la plus totale.

- Comment ça chez nous ? J'ai peur de ne pas avoir bien compris.
- Keiko tu as très bien compris, on va vivre ici à partir de maintenant ! Surprise ! Tu es contente ? Je l'ai acheté pour une cuillère de riz, fait faire les travaux et décoré avec soin !
- Et la demeure ancestrale Tamura dans laquelle tu es obligée de vivre parce que tu es la chef de famille ?
- J'ai décidé de la changer en musée !! Les vieux étaient pas contents que je les envoient tous dans une maison de retraite, mais tant pis ! La maison est pittoresque mais ici nous pourrons vivre en paix toutes les deux !

Cela faisait beaucoup d'informations à gérer d'un seul coup. Si la musicienne s'attendait à ce que Azami renonce à son confort durement gagné pour elle ? Elle avait fait tout les efforts pour être à la tête de la famille et se comporter telle qu'elle devait l'être en présence des sommités et là elle envoyait tout balayer avec une facilité déconcertante. La jeune femme vint entourer la taille de la japonaise aux cheveux d'un noir corbeau en lui souriant.

- Je suis heureuse chérie, merci mais tu es certaine que ça ne va pas te manquer ?
- Les 200 membres du personnels qui tournent dans la maison pour me demander toutes les 3 minutes si j'ai besoin d'une tasse de thé ? Qui me suivent partout ? Les réunions de familles officielles auxquelles tu n'es pas conviées ? Je suis enfin libérée de toute cette pression et la seule personne dont j'ai besoin c'est toi Keiko ! Je t'aime !

Keiko sentit son cœur fondre dans sa poitrine et répandre une vague de bonheur partout dans son corps, venant se presser davantage à la femme qu'elle aimait avant de la gratifier d'un baiser.

- Je vais te faire couler un bain et pendant que tu te détendras dans l'eau chaude, je te préparerais à manger.

Elle devait être entrain de nager en plein rêve. Se pinçant la joue sous les yeux médusés de l'artiste pour vérifier qu'elle était bien réveiller et que c'était bien réel. Elle suivit son guide dans la maison apercevant en tournant la tête le coin cuisine et salle à manger dans la même pièce, de l'autre côté un coin salon avec une bibliothèque remplie d'ouvrage, un chevalet de peinture avec le matériel d'Azami dispersé un peu autour et qui faisait bordélique.

- Cela me rend nostalgique de l'académie cette pièce pleine de tes affaires


Un regard tendre que sa femme n'avait que pour elle et un bisous tout aussi tendre sur le front et elles reprirent le chemin vers des escaliers en bois massifs à l'étage quatre portes. Azami la guida vers celle qui était la plus au fond et possédait un lit double et tout le confort nécessaire pour y passer la nuit . Le tableau peint par Azami lors de leur première rencontre installé face au lit interpella assez Keiko pour que son visage ne devienne expressif et qu'Azami tente de se justifier en rougissant d'admettre la vérité.

- J'ai été seule pendant 6 mois, ce tableau c'était mon seul réconfort après une journée difficile et lorsque je désirais voir ton visage !

Keiko trouva cet aveux absolument adorable et pressa sa main sur son cœur en lui souriant amoureusement. Azami balaya l'air devant elle pour chasser cette attitude beaucoup trop mielleuse pour elle et lui prit la main pour l'amener à une autre porte dans la chambre dans laquelle se cachait une salle de bain. Se baissant pour ouvrir le robinet et plonger dans l'eau un mélange de bain moussant, Keiko pu laisser son regard glisser sur les hanches et e derrière d'Azami. Après 7 ans passé en couple avec Azami, elle la désirait toujours. Il fallait dire qu'être intime totalement avec l'ancienne professeur d'art n'avait rien de reposant et il lui avait fallut beaucoup de patiente à toutes les deux pour s'appréhender, se faire confiance mutuellement et oser se dévoiler. La peintre était quelqu'un de très discrète sur ses sentiments sans oublier le fait que leurs premiers moments ensemble avaient été rythmé par les études de l'une, le boulot de la seconde, un amour qu'elles n'avaient pas pu dévoiler avant que Keiko ne reçoive son diplôme universitaire et n'oublions pas la sœur très envahissantes, qui s'était souvent invités dans leur sortie de couple pour les surveiller. Ainsi, leur relation avait pu évoluer dans un plan moins platonique dès qu'elles s'étaient mariées et avait eu droit à une véritable intimité.
Keiko n'attendit pas que son épouse ne sorte de la pièce pour commencer à se dévêtir, il n'y avait rien que la nippone ne connaissait pas d'elle. Elle avait découvert, caresser et l'avait peinte et dessinée sous presque tous les angles. Les yeux bleu de glace de l'artiste la détaillèrent et la violoniste remarqua une légère roseur sur ses joues, ainsi qu'un souffle bien particulier prendre son envol de ses lèvres. Azami se força tout simplement à quitter la pièce sourire aux lèvres et visage irradiant d'une rougeur caractéristique.

- Sournoise ! Prends ton bain Keiko ! Avant que je ne bouscule tout les plans de cette soirée pour passer directement au dessert !

Il fallait qu'elle se fasse violence pour garder son calme apparent et penser à la recette qu'elle allait lui mitonner. Azami connaissait les goûts simples de son épouse et savait avec exactitude qu'un plat élaboré avec trois entrées, deux plats et cinq desserts, ça n'était pas ce qu'elle affectionnait. Elle aimait les plats populaires japonais, soupe miso, poisson grillé, riz, curry japonais, sukiyaki, les plats que l'on trouvaient dans les familles ordinaires. Heureusement, qu'elle s'était faites des fiches de recettes pour ne pas se tromper. Le repas était presque terminé lorsque Azami remarqua que Keiko n'était toujours pas descendue de la salle de bain. Inquiète, elle se rendit à l'étage, avec un poids sur le cœur avant de découvrir une Keiko en simple peignoir couchée en travers du lit et profondément endormie. Le peignoir ne cachait plus grand chose, ouvert à l'avant sur une poitrine douce révélant bien plus qu'elle ne le devait, découvrant l’arrière complètement. Keiko avait beau être innocemment endormir, sa position était tout sauf innocente et Azami ne pu s'empêcher d'approcher sa mains des rondeurs de ses fesses venant les frôler avant de soupirer et d'aller chercher une couverture pour que sa petite dévergondée d'épouse n’attrape pas froid. Dégageant une mèche de ses longs cheveux blonds éparpillés à la fois sur le matelas et sur son corps, elle vint déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Venant murmurer près de son oreille pour ne pas l'éveiller.

- Joyeux anniversaire de mariage, ma petite écervelée ... mon ange

Tant pis pour ses plans qui tombaient à l'eau. Elle se sentait réconfortée de savoir que Keiko était au-prêt d'elle. L'artiste peintre ne se lassait pas de la regarder aussi paisiblement endormie. Les retrouvailles attendraient le lendemain matin.

"Ruby,

Quand je suis triste, je pense à toi, comme l’hiver on pense au soleil, et quand je suis gaie, je pense à toi, comme en plein soleil on pense à l’ombre. En tout temps et à tout instant, mes pensées sont vers toi tournées.

Combien de fois ai-je tenté de te le dire ? De nombreuses fois, des échecs et voilà pourquoi je te l'écris aujourd'hui.

Je ne sais que si peu de toi et pourtant, j’attends chaque jour avec impatience ce moment furtif où nous nous croisons dans les couloirs de l'académie où pour te voir je prie. Je ne vis que pour cet instant pendant lequel nos regards s’illuminent et que je ne peux qu'afficher ce sourire que d'autres trouverons idiots mais qui est rempli d’un trouble certain.

Ta prestance, le charme qui se dégage de ta silhouette me bouleversent totalement et profondément. Je ressens ta force, et je me sens en sécurité et je ne cache pas que j’adorerais me blottir dans tes bras.

Je me surprends à rêver de moments interdits, d’instants magiques et précieux passés en ta compagnie. Pourquoi interdits ? Parce que je sais que si toutes mes pensées ne sont que pour toi, les tiennent sont tournées vers quelqu'un d'autres qui attire toute ton attention. Je lui en veux de te faire souffrir, je la déteste de ne pas voir cette petite flamme qui brûle en toi et comme je l'envie de pouvoir vivre à tes côtés. Si seulement le temps pouvait s'arrêter et que seule ta présence pouvait compter, l’espace d’un instant, d’un mois, voire de toute une vie.

Sans un mot, tu es devenue l’objet de tous mes désirs, et mes sentiments pour toi me consument toute entière, faisant naître en moi des espoirs de moments partagés, de sourires complices, de mots tendres murmurés au creux d’une oreille. Tant de si beaux rêves qui ne pourront pas se réaliser et pour lesquels je nourris au fond de moi un tendre espoir qu'ils puissent être partagés, grandir, s'épanouir.

Je ne sais pas pourquoi tu m'as troublée ainsi, mais ce que je sais, c’est que j’aimerais sentir ta main se glisser dans la mienne pour me conduire vers des horizons lointains, vers un chemin de vie parcouru ensemble.

Si seulement tu m'offrais cette chance d’être ton âme sœur, celle qui occupera toutes tes pensées et qui te réchauffera quand il fera froid, gris et triste dans ta vie, celle qui saura t'aimer envers et contre-tout à tout jamais.

Masae"

Le soleil de l'après-midi déclinait doucement laissant de plus en plus place à un magnifique coucher de soleil dans les tons d'orangés et d'or semblable aux cheveux de la jeune-femme qui profitait des quelques derniers rayons de soleil assise tranquillement et sans un bruit sur une chaise longue située sur la terrasse. Elle tournait les pages d'un livre, le visage changeant d'expression au fur et à mesure que l'histoire avançait. La petite maison perdue en plein milieu de la campagne était entourée de jolies fleurs et était protégée du bruit envahissant des nombreuses voitures de la ville, le lieu parfait pour être au calme.

Le bruit de la porte s'ouvrant et se fermant aiguilla la jeune-femme en pleine lecture qu'une certaine chef de famille était enfin rentrée et à l'heure pour le repas du soir. Un sourire heureux se dessina sur son visage alors qu'elle refermait son ouvrage en ayant au préalable posé un marque-page. Elle entendait les pas dans la maison qui la rejoignit bientôt et sentit les bras de la propriétaire des lieux autour de ses épaules ainsi que ses lèvres posée sur sa joue, tournant la tête pour rencontrer son regard bleu et la voir sourire. Une de ses mains vint se promener sur son ventre bien arrondi qui portait la vie en elle et se déforma à cette caresse tendre.

- Alors comment te sens-tu aujourd'hui ? Pas de changement ?

La musicienne soupira légèrement, un sourire au coin de ses lèvres en se redressant avec l'aide bienvenue de son épouse. Une main dans son dos pour la décoller de la chaise l'autre, la seconde pour la tirer par la main afin de la mettre debout. Elles avaient été contente de pouvoir fonder leur famille et d'accueillir tout prochainement leur fille, mais plus cette grossesse avançait dans le temps et plus le corps de la future mère fatiguait alors qu'elles languissaient toutes les deux de voir leur petite-fille.

- Encore plus grosse qu'hier !

- C'est parce que tu l'es, ma petite baleine adorée

Les yeux gris de la musicienne en congé maternité roulèrent au ciel alors qu'elle venait réclamer son baiser.

- Tu n'auras que du riz blanc et des prunes vinaigrées dans ton prochain bento !

- Tu n'oserais pas, je te connais trop bien ma chérie, d'ailleurs celui d'aujourd'hui était délicieux, merci de me chouchouter ainsi !

Elle était fière d'aller à l'entreprise familiale avec un tel repas tout les jours et encore plus lorsqu'elle entendait qu'on complimentait visuellement son bento, il fallait dire que son épouse se donnait du mal pour accorder les couleurs et faire un joli visuel en plus d'un goût exquis. Elle se vantait à qui voulait l'entendre que sa chère et tendre était parfaite.

Des doutes sur leurs futures rôles de parents s'installaient en elles, et Azami ne put s'empêcher de venir effleurer ce ventre qui tendait tout le tissus de la robe que portait Keiko.

- J'ai signé les papiers d'adoptions, elle portera mon nom de famille et sera probablement la future héritière. Est-ce que ça te va ? Je ne veux pas qu'un tel poids vienne sur ses épaules alors qu'elle n'est même pas encore née, tu penses qu'elle va m'en vouloir ?

- T'en vouloir ? Bien-sûr que non ! Tu es déjà gaga de ce bébé il n'y a qu'à voir à quel point tu es déjà à mes pieds dès que je bouge dans le lit ou que je soupire pour s'en rendre compte.

Un rapide bisous tendre sur la joue et un sourire en coin, moqueur et espiègle. Elle avait toujours les mots juste pour la rassurer malgré ses peurs. Elle ne s'attendait pas à être parfaite, elle espérait simplement ne pas reproduire les mêmes erreurs que ses parents et priver leur petite Nayuko de son enfance.

- Il faut bien que quelqu'un soit à tes pieds , tu ne les vois plus depuis longtemps avec cette grosse brioche dans ton ventre !

Keiko caressa l'arrondit de son ventre en prenant un visage faussement outré avant de se tourner. Elle n'était pas choquée, elle savait très bien qu’au-delà des mots, l'amour d'Aza était là envers-elle et voir le visage amusé de son épouse n'avait aucun prix surtout après une dur journée.

- Sache très chère que Tamura Nayuko et sa mère sont profondément touchées par ces mots et qu'elles ne feront pas à manger ce soir !

- j'ai bien fait dans ce cas, de faire un détour par le restaurant pour prendre tes okonomiyaki préférées ? Tu te souviens ? Ceux de notre première sortie

Le regard plein d'amour que lui lança la futur maman suivit de très prêt par un câlin et un baiser lui signifia que l'attention était accueillie avec grand plaisir.

- Nous avons décidé Tamura Nayuko et moi-même de te pardonner tes mauvaises paroles.

L'accompagnant à l'intérieur de la maison car l'air devenait frais et qu'elle n'avait aucune envie que sa compagne attrape froid, elle s'attela à s'occuper de tout. Elle pouvait bien faire ce petit quelque-chose, Keiko ne le montrait pas, mais Azami voyait très clairement qu'elle était épuisée par cette future naissance qui se rapprochait de plus en plus. Quand ? Qui pouvait le savoir ? Le terme était déjà dépassé depuis deux jours, malgré leur attente, leur fille semblait profiter pleinement de la piscine intérieur et chauffée dans le ventre et n'était pas décidée à naître. Elles avaient bien essayé les fameuses tisanes recommandées par la mère de la peintre, Rina, qui étaient soit disant miraculeuses, mais à part faire lever Keiko une vingtaine de fois durant la nuit, la boisson n'avait rien changé à leur hâte.

La blonde avait monté et descendu les escaliers plusieurs fois avec le soutien de son épouse, mais là encore à part passer toute sa soirée à dormir et à ronfler de façon très élégante d'ailleurs, ça n'avait pas réglé leur impatience. Ajouter à cela les appels de Yuna pour demander où ça en était, ceux de Yuki et de Nina qui avaient hâte de rencontrer leur filleule et les grand-mères qui passaient leur temps à envoyer des colis gigantesques remplis de petits vêtements, de jouets et même de nourritures au point qu'Azami pensait pouvoir survivre une année en cas d'invasion zombie juste avec la nourriture stockée.

La japonaise était entrain de regarder celle qu'elle avait épousé qui mangeait avec appétit tout en se posant mille et une question . Il était tellement plus simple de répondre au mille questions que pouvaient avoir Keiko que de penser aux réponses pour ses propres questions.

- Yuna t'a déjà appelé aujourd'hui ?

- Oui, évidemment ! elle l'a fait en début d'après-midi comme d'habitude, elle a dit qu'elle attendait de voir sa nièce favorite pour débarquer ! Sinon Yuki a appelé aussi une heure ou deux avant que tu ne rentre !

- Et comment ça va pour elle ? La petite va bien ?

- Tout va bien, il paraît que Kiralee chante et passe des heures à bercer leur fille, elle a déjà trois mois et elle a des joues bien rondes, elle est mignonne ! Je me demande à quoi notre fille va ressembler.

- Elle sera sublime comme sa mère bien-sûr ! Une petite blonde comme toi qui va me rendre folle … comme toi !

La main d'Azami vint chercher celle de Keiko pour y déposer ses lèvres. Leur mariage durait depuis cinq années à présent et cette histoire de bébé était venue à cause d'une idée de sa tante. Au fond, elle avait raison, Azami n'avait aucune envie d'adopter l'enfant d'un autre membre de sa famille, encore moins de le porter et c'était Keiko qui s'était faite volontaire pour enfanter ce bébé. Trouver le candidat idéal n'avait pas été une mince affaire, mais elle avait les moyens et elle avait fait en sorte de trouver les meilleurs généticiens et gynécologue du pays pour être certaine que ce soit une fille. Elle avait déjà reconnu cet enfant comme le sien et même si il n'aurait pas son ADN, il viendrait de Keiko donc elle était certaine de l'aimer tout autant. Les fins doigts délicats de la musicienne venant serrer sa main la fit sortir de ses pensées les plus profondes.

- Tout va bien ? Tu semble inquiète

- Aucun soucis de mon côté ! Je fais la vaisselle et ensuite nous irons prendre notre douche, ça n'est pas encore aujourd'hui que notre fille nous bénira de sa présence n'est ce pas ?

- Je ne pense pas, mais tu sais que je peux me laver seule et je n'ai pas envie de t'infliger la vue de mon gros ventre, je risque de te bousculer dans la douche sans le vouloir !

Azami s'approcha lentement pour venir s'accroupir devant la blonde encore assise et enlacer son ventre en venant déposer un bisous dessus et en y collant sa joue par la suite.

- Je te trouve magnifique, avec ou sans ton gros ventre et puis tu es sexy avec tes petites poignées d'amour.

Ce fut dans cette sereine et douce scène d'amour que la sonnerie tonitruante du portable de la CEO de l'entreprise des Tamura se mit à résonner dans toute la maison. Le visage jusqu'alors doux et tendre se changea en visage public, la grimace dure avec les sourcils froncés qu'elle réservait aux stagiaires ou aux employés qui avaient le malheur de la déranger une fois chez elle pour ce qu'elle qualifiait de bêtise.

Keiko la regarda décrocher et s’énerver avec la personne qui était à l'autre bout du combiné, profitant que sa femme soit occupée pour rassembler la vaisselle et la conduire dans l'évier. Une fois debout, ce fut une douleur lancinante et assez forte qui vint la cogner dans les reins et la força à se plier en étouffant une plainte de souffrance. Elle respira tranquillement , elle avait déjà été victime de ce qu'on appelait dans le jargon, un faux travail, des contractions qui n'étaient pas régulières. Inutile d'alarmer Azami.

- Comment-ça un pirate informatique a mit la main sur le compte ! Je croyait qu'il était protégé et que nous avions prit le meilleur pack de sécurité justement pour éviter ce genre de problème ! Appelez le service informatique ! Je veux tout le monde sur le coup ! Oui ! Oui ! Je vais arriver ! Keiko ! Je dois aller au bureau, ces imbéciles ont complètem..

La femme se stoppa tout net en entrant dans la cuisine et en voyant un voile de souffrance qui passait sur le visage de son épouse pliée en deux en se soutenant avec le lavabo, alors qu'elle semblait tendue. S'approchant pour venir la soutenir en la tenant par les hanches.

- ça va Keiko ? Tu vas bien ?

- Oui ! Ne t'inquiète pas ! Ça doit certainement être un faux travail ! Mais et toi ? Il faut que tu ailles au bureau ! Vas-y !

- Tu es certaine de toi là ?

- mais oui ! Tout va bien ! Pas d'inquiétude !

- J'y vais mais si il y a quoi que ce soit, surtout tu m'appelles ! Tu me le promets ?

- juré ! Mais, ça va déjà mieux ! Je ne sens déjà plus rien !

Après un long baiser et une étreinte toute tendre, Azami s'en alla et Keiko décida d'aller jusqu'à la chambre pour dormir. Elle n'avait jamais laissé traîner une vaisselle jusqu'au lendemain, mais elle était épuisée pour le coup et son épouse ne lui en voudrait pas.

La nuit était déjà bien avancée, les grillons et les cigales avaient cessés depuis longtemps leurs chanson d'amour et tout était redevenu calme dans les environs. Il était aux alentours de deux heures du matin lorsque la blonde se réveilla en sentant son ventre devenir tout dur, une bouffée de chaleur l'avait envahie et sa respiration se faisait difficile. Elle inspecta la chambre à la recherche du visage familier de sa compagne avant de se souvenir qu'elle n'était pas présente et qu'elle devait être au bureau. Elle ne paniquait pas, les contractions qu'elles ressentaient n'étaient rien d'insurmontables même seule et elle était convaincue que ça passerait.

Elle se tourna sur le côté, puis changea de position plusieurs fois sans en trouver une qui la soulageait suffisamment. Elle se leva se sentant peser plus lourde que d'habitude, les douleurs étaient forte et elle sentait parfaitement la tête de leur fille pousser. Finalement, peut-être que le bon moment était arrivé. Elle s'en voulait de déranger Azami surtout si comme toutes les autres fois c'étaient pour rien, mais elle savait que son amour, elle, se flagellerait toute seule si jamais elle devait manquer quoi que ce soit et ne pas pouvoir être présente pour cet événement.

- J'arrive ! Ne bouge surtout pas ! J’attrape un chauffeur et je viens te chercher !

Le sang de la cheffe de la famille Tamura n'avait fait qu'un tour en entendant la voix affaiblie de Keiko et elle choppa le premier chauffeur qu'elle trouva qui bossait pour sa boîte par la veste de son costume pour qu'il la conduise jusqu'à leur maison et ensuite à l'hôpital. Elle s'était jurée après avoir manqué la remise des diplômes de sa femme qu'elle serait à ses côtés pour tous les moments importants de sa vie et c'était absolument hors de question qu'elle ne soit pas présente pour soutenir Keiko et accueillir leur fille dans sa vie ! Azami promit une belle augmentation à son chauffeur lorsqu'il arriva à la maison sans encombre en battant un record de vitesse.

L'hôpital privé était déjà au courant, tout était déjà prêt pour que Keiko soit prise en charge par les meilleurs des meilleurs. Le marathon commença pour le couple, ce fut éprouvant pour l'une comme pour l'autre. Le petit matin s'enchaîna sur des sentiments de souffrance pour l'une et d'impuissance pour la seconde, de colère, de ressentiments, des pleurs, des encouragements et finalement de la joie, de l'amour et un soulagement immense qui venait apaiser les tensions et l'inquiétude qui avait dominé jusqu'alors.

Les yeux gris encerclés par des cernes dans un visage souriant regardait la scène qui s'offrait à elle. Le soleil se levait et Azami tenait leur fille dans ses bras avec un regard attendrit, des larmes au coinde ses yeux. De souvenir, elle ne l'avait jamais vu aussi expressive et émotive. Keiko n'aurait pu imaginer être aussi heureuse et vivre un tel moment il y a de cela quelques années. Elle pouvait se reposer et fermer les yeux pour dormir, elle était en sécurité et ne doutait pas d'Azami pour prendre soin du bébé.

Azami regardait cet enfant, son enfant qui dormait comme une bien-heureuse calée dans le creu de ses bras. Elle admirait son joli petit visage rond, ses traits fins, ses cheveux clairs essayant déjà de déceler une ressemblance de ses traits avec ceux de son épouse. Elle fondit littéralement en sentant cette minuscule main venir s'accrocher autour de ses doigts, malgré sa naissance récente, elle avait déjà une sacrée poigne cette petite. Elle qui avait toujours été solitaire malgré qu'elle soit entourée, qui s'était refusée à penser à son propre bonheur et avait même enterré l'idée de connaître une vie heureuse, elle ne pouvait pas l'être plus qu'en ce moment. Elle était profondément reconnaissance envers les dieux d'avoir pu poser les yeux sur cette jeunes filles jouant du violon sous un arbre. Elle était reconnaissante également envers Keiko qui lui avait offert son cœur, tout son amour et une famille. Elle essuya la larme de joie qui roulait sur sa joue avant de venir déposer un doux baiser sur le front de cette enfant.

- Bienvenue au monde Nayuko !

Un tel événement attirait déjà les médias curieux, une aubaine pour tout ces requins friands d'un tel reportage. La naissance d'une petite Tamura, ça valait presque celle d'un futur empereur. Elle ne pouvait rien faire pour la protéger, tôt ou tard en portant son nom de famille, elle serait sous le feu des projecteurs et la famille aurait des attentent qui allaient peser sur ses épaules, mais Azami s'était promise de la préparer autant qu'elle le pouvait, de l'épauler et de lui donner tout le soutien nécessaire. Un jour cette douce enfant deviendrait peut-être une femme d'affaire qui règnerait sur le monde avec fermeté, mais pour l'heure c'était son petit papillon qui restait encore insouciante et innocente, encore inconnue aux yeux du monde.