première leçon de conduite [Leela]

La directrice était une femme délicate, raffinée qui avait toujours de la conversation et une attitude correcte en toute situation. Il lui arrivait plus que régulièrement de devoir rencontrer hommes et femmes importants dans des dîners qui n'en finissaient pas et rentrer aux petites heures pour devoir reprendre le chemin de l'académie et de son bureau à peines quelques heures plus tard. La russe avait l'acharnement au travail dans le sang et il était vrai, celui avait une forte tendance à lui conférer par extension une réputation de requin ou de dragon, une mégère accro au boulot qui ne supportait pas les imperfections. Léna, aimait se dire que tout ce qu’elle abattait comme travail et tout les sacrifices qu'elle faisait c'était pour le bien de son académie et son rêve. Pourtant, même si cela la rendait heureuse d'avancer à petit pas vers la concrétisation totale de ses envies dont elle rêvait depuis bon nombre d'année, une ombre au tableau revenait sans arrêt lui rappeler qu'il y avait bien un regret qui lui pesait sur les épaules de plus en plus.

A cause de toute ses heures passées à travailler comme une ouvrière fourmi, elle en oubliait l'essentiel et ne s'occupait pas assez des gens qu'elle aimait et qui l'entourait. Elle avait encore l'impression que sa douce petite sœur Elora était encore une frêle petite jeune fille d'à peine 15 ans, alors qu'elle approchait à présent de ses 18 ans et qu'elle s'était changé en une jeune femme admirable dont elle était très fière. Leela aussi avait changé, elle avait perçu depuis quelques mois que la brésilienne voulait redécouvrir son métier et ne plus rester enfermée dans sa routine et elle ne voulait pas la perdre. Léna avait essayé de changé et le changement s'était fait tout doucement, elle ne mettait plus trop de couche super-couvrante de vêtements et s'habillait pour se mettre en valeur, elle essayait aussi de dégager du temps avec Leela et de la suivre, mais il fallait l'avouer, ces quelques efforts n'étaient pas assez.

Il lui fallait apprendre à donner plus d'importance à Leela et à réellement la connaître car si la brésilienne connaissait énormément sur elle et sa vie, l'inverse n'était pas vrai. Elle connaissait quelques détails comme sa date d'anniversaire, mais peu en ignorait la date dans toute sa fanbase, elle connaissait aussi quelques détails qu'elle seule pouvait savoir comme ses préférences physique, ses petites obsessions, le fait qu'elle prenait son café noir et corsé dès le saut du lit avec une douche froide et elle avait vaguement comprit qu'elle avait vécu son enfance dans la misère sans avoir droit à plus de détail. Cela faisait trois ans et elle avait encore l'impression d'être avec une inconnue qu'elle découvrait parfois.

Léna savait bien qu'elle ne serait jamais la seule dans le coeur de la chanteuse, c'était quelque-chose dont elle s'était vite rendue-compte et qu'elle n'essayait pas non plus de changer. Les ultimatums n'étaient pas fait pour fonctionner avec Leela et de toute façon la faire choisir entre elle et sa famille de coeur était voué à l'échec. Elle avait au lieu de cela essayé de connaître les filles, plus difficile avec Kira qui la rejetait en bloc malgré tout ses efforts quotidiens, la petite Cindelle l'aimait bien, Esmeralda quant à elle était assez méfiante et distante même si elle s'était quelque-fois occupé des petites avec l'aide d'Elora qui il fallait le dire avait un véritable don pour gérer cette famille de chat sauvage. Ruby, elle ne la connaissait pas réellement, mais elle essayait aussi de s'en faire au moins une alliée. Elle avait à coeur de s'investir pour que sa relation avec Leela s'endurcisse et le premier pas qu'elle avait franchi c'était de se dégager plus de temps. Elle avait revu totalement son organisation journalière pour pouvoir croiser Leela entre les cours et aux pauses et surtout pouvoir passer des soirées avec elle.

A présent, il lui fallait aussi apprendre à devenir plus indépendante afin d'avoir une totale intimité avec la brésilienne et c'est pourquoi elle avait franchi un cap que d'autres franchissait à 18 ans en général. Le permis de conduire, elle avait passé sa théorie en ayant une note parfaite, on en attendait pas moins de la directrice de l'académie. Elle avait donc eu l'idée de confier son apprentissage pratique à Leela, malgré sa conduite sportive. Elle s'était donc mise en condition pour bien apprendre, en choisissant une tenue A-DAP-TÉE, une jupe aurait été du plus bel effet et surtout, ça aurait fait plaisir à Leela, mais soyons honnête ça l'aurait aussi détourné du chemin et en plus ça n'était pas confortable. C'était donc une des rares fois si ce n'était la première que Léna portait quelque-chose dans un style autre que chic, glamour et classique les trois grandes lignes qui se trouvait dans sa garde-robe essentiellement. La directrice avait opté pour un legging qui moulait bien ses formes en plus de lui garder les fesses bien chaudes et un pull un peu lazy par-dessus car le fond de l'air commençait à se rafraîchir en ce début d'automne, des baskets ce qui n'était clairement pas son style de chaussures habituelles et enfin, elle avait peigné ses cheveux en queue de cheval toute simple, là aussi un style de coiffure qu'elle n'adoptait pas en temps normal et qui d'ailleurs lui donnait un air beaucoup moins stricte et plus abordable. On aurait presque dit une autre femme, comme-quoi parfois l'habit fait le moine.

Donnant rendez-vous à Leela sur la place qu'occupait le marché locale une fois par semaine, mais qui le reste du temps était déserte. Elle était certaine de n'écraser personne et de ne faire aucun dégât en apprenant à l’abri de la circulation. Léna n'était pas tout à fait à son aise avec les autres conducteurs et préférait être totalement préparée avant de s'insérer dans une circulation de grande ville. Elle attendait donc seule bien sagement avec un parapluie car une fine pellicule de bruine tombait et s'éparpillait à cause du vent. Comme à son habitude, elle était arrivée bien trop à l'avance par rapport à l'heure qu'elle avait fixé à la chanteuse. Elle devait donc attendre en trouvant un moyen d'évacuer la nervosité qui lui serrait la respiration. Elle avait beau être à la tête d'une académie, gérer des crises bien plus compliquées, avoir monté sur scène et applaudie par de nombreux inconnus important, avoir voyagé, l'idée de se mettre derrière un volant la tracassait et la terrifiait un peu, la nouveauté avait ce genre d'impact sur elle. Elle se mit donc à faire les cents pas pour décharger un peu de son énergie. Elle ignorait même si Leela allait prendre le risque d'utiliser sa propre voiture ou si elle avait emprunté le vieux tacot de l'américaine qu'elle avait adopté ? Léna regardait en attendant l'une ou l'autre voiture.

Kira était sortie de la salle de bain essuyant ses cheveux humide avec une serviette de douche qu'elle déposa autour de ses épaules et qui lui cacha sa poitrine encore nue. Elle se fit bousculer d'un coup d'épaule par une Ruby visiblement en furie et se tourna pour la voir s'éloigner, haussant les épaules avant de rentrer dans sa chambre et de voir une Aiko toute bleue violette retrouver ses couleurs et une Leela présente qui semblait attendre quelque-chose. Elle regarda Aiko et puis Leela à tour de rôle en croisant les bras pour avoir des explications, elle avait vaguement entendu la brésilienne demander à Ruby de ne pas étrangler Aiko, mais c'était un peu une habitude dans la famille même si habituellement c'était Cindelle qui se faisait étrangler par Esm' ou elle-même. Elle se retrouva dans sa chambre et écouta ses explications, tout ça pour avoir à prêter sa voiture ? Pour apprendre à conduire à Léna ! Elle manqua d'éclater de rire, mais se retint de justesse en étouffant les prémices de son fou rire avec une paume de main plaquée contre ses lèvres. L'américaine lui donna ses clefs, mais qu'est-ce qui pouvait bien prendre à Léna de vouloir apprendre à conduire ? Elle avait un chauffeur qui pouvait la conduire à toute heure du jour et de la nuit et n'importe-où. Bref ! Cela ne changeait en rien sa vie donc, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait du moment que ça lui retombait pas dessus.

Léna était trop ponctuelle et arrivait toujours à ses rendez-vous bien à l'avance que ce soit professionnel ou dans sa vie privée. Elle aurait pu simplement attendre ou même demander à Leela de venir la chercher à l'appartement, ça aurait été beaucoup plus simple et surtout, elle n'aurait pas eu à attendre dans ce qu'elle estimait être le froid. Une voiture qu'elle ne reconnaissait pas du tout s'arrêta à sa hauteur et elle se prépara à devoir se débarrasser de personne collantes en plongeant sa main dans son sac pour l'y laisser, mais saisir sa bombe au poivre, qu'elle lâcha directement lorsqu'elle reconnu Leela qui descendait.

La brésilienne était-elle venue spécialement en avance pour ne pas qu'elle ait à attendre ? Cela en avait tout l'air et la jeune femme prit un air beaucoup plus tendre en venant se blottir dans les bras de la chanteuse. En semelle plates, Léna était beaucoup plus petite en taille qu'à son accoutumée. Elle glissa les deux glaçons qui lui servait de main autour de la taille bien chaude de la brésilienne et fourra le bout de son nez froid dans son coup en laissant s'échapper un petit soupir d'aise à cette chaleur attendue et agréable.

Elle leva son visage pour regarder la brésilienne et lui répondre d'une voix assez douce.

- C'est vrai que j'espérais que tu viennes un peu plus tôt, mais je ne l'avais pas prévu, alors ça me fait plaisir que tu sois-là . C'était pour me préparer psychologiquement ...

Si la brésilienne l'avait vu en début de journée, Léna avait tellement angoissé à l'idée de cette première fois qu'elle en avait tremblé de partout sans pouvoir s’arrête et en renversant la moitié de sa tasse de thé sur la table plutôt que dans sa bouche. Lorsqu'elle ne devait pas gérer un véhicule, elle n'avait aucun soucis, que ce soit sur la moto de Leela dont elle avait apprit à surmonter ses peurs en évitant d'écraser les côtes de la chanteuse en se crispant ou dans la voiture de la brésilienne ou elle pouvait s'installer à la place passager sans fermer les yeux dès qu'elle freinait ou qu'elle accélérait un peu brusquement. Léna prenait pas mal sur elle au quotidien pour rester un pilier sur lequel on pouvait compter ce qui était assez drôle puisque dans la vraie vie, elle était une femme au final très facilement apeurée par les situations qu'elle ne connaissait pas. Elle était simplement très douée pour cacher ses émotions à la plupart des gens, sauf à Leela qui était la seule à toujours remarquer quand ça n'allait pas.

Elle était observatrice aussi et à voir les petits yeux que la brésilienne avait, celle-ci avait l'air d'avoir manqué une nuit de sommeil. Elle en avait toujours été inquiétée même si la plupart du temps, elle faisait celle qui ignorait totalement que la brésilienne ne dormait pas beaucoup voir pas du tout pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Elle glissa une de ses mains sur sa joue pour la caresser en lui souriant.

- Tu as pris ton petit-déjeuner ?

Le petit-déjeuner de Leela consistait la plupart du temps à un café serré, corsé et noir et rien d'autre. Lorsqu'elles passaient la nuit ensemble et que le moment s'y prêtait, Léna avait la chance de voir son amante débarquer avec un petit-déjeuner qu'elle avait été cherché, des croissants et des brioches encore chaudes. Avec son permis en poche, elle pourrait aussi aller lui chercher le petit déjeuner de temps en temps et lui faire la surprise d'un petit-déjeuner au lit. Il y avait tant de nouveauté qu'elle pourrait se permettre, cela lui offrirait une liberté supplémentaire et en même temps cela la terrorisait, jusqu'à qu'elle limite s'arrêterait-elle avant d'être totalement contentée ? Elle remarquait que son corps recherchait la chaleur de celui de la brune, elle était tellement serrée contre-elle que même un cheveux ne pouvait pas passer entre-elles et Leela devait sentir que la poitrine de la danseuse n'était soutenue que par un top de sport en dessous de son pull, la température actuelle avait fait durcir et ressortir certaine partie de son anatomie féminine. Il était peut-être temps de commencer la leçon ou de se décider à bouger.

- On y va ?

Demanda t'elle en guettant la réponse de sa petite-amie avant de faire le tour, c'était étrange de s'installer à cette place là. Elle referma la portière et boucla sa ceinture avant de tourner la tête vers Leela pour attendre ses instructions.

La seule qui avait conduit la voiture toute neuve restait Leela pour la récupérer et l'emmener jusqu'à la villa, elle était donc encore pratiquement neuve et le moteur aussi. Kiralee allait la conduire sous peu car elle avait sa chorégraphie à présenter d'ici fin de la semaine et elle profitait de chacun des moments qu'elle pouvait avoir de libre pour s'entraîner et parfaire sa danse libre.

Mettre un pull n'avait pas été une très bonne idée, mais Léna avait pensé à une pluie à grosse gouttes lorsqu'elle avait vu sur son smartphone en se réveillant risque d'averse automnale. Jamais, elle n'avait imaginé que ce serait une fine bruine balayée par le vent et que son parapluie serait un accessoire sans aucune utilité vu que les mailles de son pull était gorgée d'une pellicule d'eau froide et qu'elle grelottait dessous. Elle sentit à la fois un soulagement à voir Leela arriver en lui souriant et l'accueillir dans ses bras comme une héroïne qu'elle attendait avec impatience et en même temps une certaine angoisse monter qu'elle planqua bien au fond d'elle en restant d'un calme et d'une sérénité olympienne.

-C'est la première fois que je m'assieds ou même que je touche à un volant, j'ai l'habitude qu'on me conduise partout où je veux ... mon père avait l'habitude de me prendre sur ses genoux parfois quand il conduisait son tracteur, mais j'avais 4 ans et le volant était pratiquement aussi grand que moi et je ne me vois pas apprendre assise sur tes cuisses.

Elle se décolla un peu surprise des mains que Leela venait de rentrer dans son legging pour venir empoigner ses fesses. Elle avait l'habitude du fait que la brésilienne, elle, n'avait que peu de tenue face aux convenances sociales et qu'elle se permettait de faire ce genre de chose dans les endroits même bondés. Le rouge monta aux joues de Léna qui n'était pas toujours préparée à ce genre d'attaque et qui se méfiait des mains ravageuses de la chanteuse qui avait la plupart du temps déchirer ses dessous ou les avaient arrachés de telle manière qu'elle les avait vu disparaître de son tiroir petit à petit.

- ... je vois que tu t'empresses de vérifier la température des zones qui ne risquent pas d’attraper froid ?

Ce n'était pas un reproche ou un pique, Léna n'était pas à l'aise de faire ça en public, mais il n'y avait personne aux alentours et la brésilienne restait un chat sauvage qui n'écoutait que ses instincts et ses envies. Elle aurait dù mettre un manteau, mais elle s'imaginait ne pas en avoir besoin à ce point et une fois dans la voiture, elle savait qu'elle allait avoir chaud avec Leela à ses côtés. Une Leela qui n'était pas une adepte des longues nuits reposantes de ce qu'elle en savait, mais qui depuis quelque-temps semblait plus relaxée pendant la nuit et ce n'était plus aussi rare qu'après avoir fait des câlins, elle reste auprès d'elle pour fermer les yeux ce qui n'arrivait pratiquement jamais. La danseuse avait souvent sentit Leela se relever, tourner dans l'appartement ou le lit et finir par s'occuper les mains de diverses façons incluant des caresses très ciblées qui finissaient par réveiller aussi la russe. La directrice avait également remarqué qu'elle pouvait plus facilement approcher Leela, mais surtout s'essayer à des caresses moins limitées pour son plus grand-plaisir et elle ne s'en lassait pas.

- Mettre un manteau m'aurait donné l'impression d'être limité dans mes mouvements et je pense que j'aurais eu trop chaud avec ma petite-amie à côté de moi alors j'ai limité autant que je pouvais pour que ce soit pratique et agréable à porter.

Léna réfléchi, qu'est-ce qu'elle avait oublié ? Elle commença par détacher sa ceinture, retirer son pull qu'elle plia pour révéler un top bien collant et qui suivait et épousait de façon parfaite sa poitrine bien tendue, venir embrasser la joue de Leela pour la remercier de lui apprendre à conduire et tripoter les boutons du siège pour ajuster le dossier, avancer l'assise pour pouvoir appuyer sur les pédales et enfin régler les rétro-viseur avant de remettre sa ceinture et de tendre la paume de sa main pour récupérer les clefs.

- mieux ? Au fait, je n'avais jamais vu cette voiture, tu l'as loué ? Ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de te voir conduire.

Elle enclencha le moteur et attendit que tout les voyants du tableau de bord s'éteigne avant d'attendre les instructions. Une fois les explications donnée, elle respira à fond, bloqua sa respiration avant de relâcher l'air.

- Allez ! C'est parti ! Cela n'a pas l'air si compliqué !

Léna n'avait que très peu de souvenirs de sa vie à la ferme et comme toute les petites-filles, les rares et vagues pensées qui lui revenaient en mémoire le détaillait comme un héros. Il était loin de ressembler au salaud qu'avait pu lui décrire Elora, de même que le comportement de ses grands-frères. Elle avait encore quelques bribes qui lui revenaient de temps en temps et c'était étranges comme quelques détails la marquaient encore même après toute ses années.

- Je me souviens encore de l'odeur du carburant qu'il mettait dedans et de ses grosses mains calleuses avec plein de terre sous ses ongles

Elle ne savait pas trop pourquoi elle partageait ce genre de souvenirs avec Leela, celle-ci devait probablement trouver ça chiant. Elora, elle ne pouvait pas vraiment lui en parler puisqu'elle ne portait pas réellement leur père dans son cœur et elle ne voulait pas non plus raviver la douleur de la perte de sa mère. Il était normal qu'elle ai idéalisé son père puisqu'elle n'avait réellement vécu avec que pendant 5 ans.

Cela n'étonnait pas réellement Léna que Leela vienne lui masser ainsi les fesses, le contraire l'aurait même chamboulé puisqu'elle avait prit l'habitude de sentir les mains chaudes de la brésilienne directement sur son derrière. Ce qui la gênait c'était qu'elle fasse cela à la vue de tous, la directrice aimait avoir ses relations intimes gardées hors des magasines people et de leur rumeurs plus que grotesques. Elle demandait aussi de venir vérifier sa poitrine et la danseuse lui fit un sourire avant de venir recouvrir sa poitrine avec la paume de ses mains en venant rire avant de lui passer la langue.

- Ils sont froids, ça, je peux te le dire !

Chauffage et clim étaient présente dans l'habitacle de la voiture, comme dans toutes les voitures . La russe, n'allait pas mettre la clim c'était plus que certain, vu l'état de sa poitrine dont les tétons ressortaient bien. Elle tourna le regard pour attraper celui de la chanteuse qui était plongé et un peu hypnotisé par ce que laissait imaginer son top. Léna aurait bien laissé la brésilienne venir réchauffer sa poitrine, mais si ça avait été le cas, elle était certaine qu'elle n'aurait pas pu se concentrer sur sa leçon de conduite. Elle ramena ses cheveux sur une de ses épaules pour éviter qu'ils soient tiré ou coincés ce qui était au final très désagréable comme sensation.

Léna n'avait jamais conduit de voiture, mais elle avait souvent été passagère et elle ne faisait que reproduire ce qu'elle avait déjà pu observer chez les autres conducteurs. Il s'agissait donc de la voiture de Kira, elle était plutôt étonnée d'apprendre que ça avait été son anniversaire, de toute façon, elle savait que sa présence aurait probablement cassé l'ambiance d'une fête entre jeunes. Elle voyait bien qu'elle effet, elle faisait lorsqu'elle rentrait dans une pièce et c'est pour ça même qu'elle évitait de trop apparaître lors des réjouissances entre élèves.

- C'est la première fois, mais j'ai beaucoup observé durant ces années, je connais les gestes théoriques mais mon corps n'est pas habitué à les pratiquer.

Léna était observatrice pour la plupart des mouvements, un défaut professionnel. En tant que danseuse, elle avait été entraînée depuis toute petite à devoir observer et reproduire les mouvements les plus complexes avec le plus de précisions possible. En Russie, on ne rigolait pas avec la formation des jeunes danseuses étoiles et si elle avait voulu être la meilleure et se hisser jusque-là, il avait fallut qu'elle développe et son sens de l'observation et celui du mouvement.

Elle écouta Leela en observant le levier de vitesse, le frein à main, en sentant les trois pédales sous ses pieds sans appuyer dessus. Elle savait qu'elle devait être prudente et n'avait aucune envie de ratiboiser le cadeau de Kiralee, déjà que l'américaine ne l'appréciait pas à outre mesure, si elle venait à briser son présent d'anniversaire, ça ne risquait pas de changer.

- Oh ! C'était son anniversaire ? Elle a dû adoré ton cadeau ?

La chanteuse brésilienne donnait des explications plutôt complètes et facile à comprendre et lorsqu'elle lui demanda de s'essayer. Léna appuya sur l'embrayage, retira le frein à main avant de passer sa première vitesse attendant comme lui lui avait demandé Leela la sensation caractéristique du patinage avant d'appuyer doucement sur le levier de gaz, démarrant donc la voiture assez doucement pour prendre un peu de vitesse. Ce n'était pas si sorcier que cela, elle avançait à présent, il fallait qu'elle tourne. Si elle ne ralentissait pas en tournant, elle allait monter sur les bordures qui entourait la place et risqué d'abîmer le soubassement de la voiture remise à neuve. Elle relâcha donc la pédale d'accélération pour que ça décélère et tourna le volant pour effectuer son demi-tour assez fluidement avant d'appuyer sur l'embrayage et de caler avant d'avoir pu commencer à freiner.

- J'y étais presque tu as vu ? Pourtant j'ai fait tout ce que tu m'as dit de l'étape 1 à l'étape 8 mais je pense que je n'ai pas freiné à temps ! Je vais recommencer ! Attends !

Léna n'allait pas abandonner si prêt du but, c'était mal la connaître. Elle aimait la perfection et ce n'était pas pour rien. Il lui fallut quelques minutes supplémentaires et un ou deux essais en plus pour prendre en main correctement la voiture. Elle fit donc l'exercice demandé sans faute une ou deux fois avant de déclarer.

- Voilà ! Je sais tourner en rond sur une place de marcher ! Et maintenant ? Tu as besoin de quelque-chose ? Tu veux que je te conduire quelque-part ?

La directrice n'allait pas rester sur une place de marcher bien que l'idée la terrifiait un peu, il fallait qu'elle fasse ses preuves dans la circulation, mais est-ce que Leela lui faisait assez confiance pour ça ?

Léna ignorait beaucoup de choses concernant l'enfance qu'avait pu passer Leela, celle-ci restait souvent bien vague. Tant et si bien, que la Russe avait comprit plus ou moins qu'elle avait sans doute vécut une enfance miséreuse, mais effectivement elle ignorait à quel point. La directrice écouta ce que lui racontait Leela, intéressée d'en savoir plus même si ça ne devait pas être simple d'aborder un sujet comme celui-là. Elle ne connaissait pas son père, cela voulait-il dire que pour Esméralda c'était la même chose ? Une dose quotidienne ? Et sa mère était morte ? La brésilienne ne lui avait jamais fait de telle révélation auparavant. La main et les doigts de Léna vinrent lui caresser la joue alors qu'elle lui souriait tendrement. Elle n'avait apprit à conduire qu'à vingt et un an alors ? C'était déjà mieux qu'elle-même qui se décidait seulement maintenant.

- Pour Esmeralda ?

Léna ne voulait pas en demander de trop et que ça en devienne insupportable pour sa petite-amie, mais elle voulait tout de même en savoir un peu plus. Durant ces années, elle n'avait jamais réellement posé de questions par peur de trop piétiné l'espace privé de Leela, mais elle voulait la connaître et lui faire comprendre, qu'elle pouvait aussi se confier à elle et qu'elle n'était pas là que pour le sexe.

- Peu m'importe les circonstances de ta naissance, je suis contente que tu sois là !

Si le contact des mains de Leela bien chaude avec son fessier l'avait dérangé comme elle semblait le dire, Léna ne serait pas restée entre ses bras. Elle n'était pas femme à se laisser tranquillement faire lorsque quelque-chose n'était pas à son goût. Cela devait être la raison pour laquelle Leela continuait, car elle savait que si la Russe avait été opposée à ce qu'elle la touche, jamais elle ne l'aurait laissée faire. Hors, elle restait tout de même collée à son corps en ne montrant aucun mouvement de recul.

-Winter is coming !

Lui dit-elle en venant lui faire un regard de petite biche aguicheuse avec un petit sourire qui allait avec son expression.

- Je n'aime pas avoir froid ! Une chance pour moi que ma petite-amie soit "callente" pour me réchauffer

Léna avait bien remarqué un ou deux détails sur la façon de conduire qu'elle pourrait mettre en pratique, mais de là à tout savoir sur la façon de conduire, si c'était le cas, elle aurait déjà eu son permis depuis longtemps. Leela lui confia qu'elle savait que l'anniversaire de Kiralee était à la fin du mois, mais qu'elle en ignorait exactement la date parce que l'américaine rebelle ne fêtait jamais son anniversaire. La directrice avait du mal à croire que cette voiture qui était confortable ait pu un jour être ce tas de ferrailles bon pour la casse que décrivait la chanteuse à côté d'elle.

- J'ai du mal à imaginer que cette voiture ai été dans un tel état de délabrement...les réparations ont dû coûter plus cher qu'en acheté une neuve non ? Si on compte les pièces de rechange et la main d’œuvre...

Léna fini par s'arrêter et ajouter.

- C'est un beau cadeaux ! Avec Elora quand c'est son anniversaire, j'ai plutôt tendance à lui verser une somme d'argent un peu plus conséquente sur son compte pour qu'elle s'achète ce dont elle a envie... Elle ne me communique pas toujours ce qu'elle veut et au moins ça évite que je lui offre un cadeaux complètement à côté de la plaque... ou de la faire fondre en larmes comme la dernière fois.

En y pensant, elle-même trouvait ça un peu triste d'agir de cette façon. Elle avait bien essayé de lui proposer d'organiser une fête à la limite même elle se serait arrangé pour être absente et la laisser avec ses amies, mais Elora lui avait répondu qu'elle n'en avait pas assez pour organiser une fête et qu'elle n'avait besoin de rien. La russe avait fait l'effort de lui commander un bon dessert français pour lui faire plaisir et au final, Elora avait fondu en larmes car cela lui rappelait sa mère décédée. Cela était parti d'une bonne attention, mais ça n'avait pas vraiment eu l'effet qu'elle aurait imaginé plutôt que de voir sa sœur avec un sourire, elle l'avait entendu pleurer et sangloter tout le reste de l'après-midi et elle s'en était voulu.

Après quelques essais de démarrage et d'arrêt, Léna eut l'idée d'aller faire les courses, mais elle vit bien au visage de Leela que celle-ci se retenait de rire comme une demeurée. Elle lui expliqua qu'elle était loin d'être prête en roulant en première, elle n'arriverait effectivement à rien et ça serait dangereux pour elles. Avant de se lancer sur la route, il fallait qu'elle apprenne à passer les vitesses.

- On s'arrête à la vitesse trois et tu reprends la voiture pour ... tu es libre fin de matinée, début d'après-midi, fin d'après-midi, soirée et nuit et peut-être petit-matin ?

-Pour Esm' ? Non...ce n'est pas pour elle que j'ai appris à conduire...mais pour elle que j'ai quitté la maison à 16 ans pour trouver un ...travaille...qui m'a permis de sortir ma mère et elle de la rue...et de faire évoluer ma carrière pour lui permettre d'aller à l'école et d'étudier comme il se faut, ce que je n'ai pas eu à son âge...

Leela avait beaucoup fait, peut être même trop pour sa petite sœur et lui permettre d'avoir une vie bien plus normal que ce qu'elle avait vécu durant son enfance...et pourtant, elle était loin d'elle à ce moment là, enfin, maintenant elles vivaient toutes les deux ensembles, elle était responsable de sa cadette et d'une ribambelle d'autres têtes de pioches, elle s'était donner corps et âmes pour sortir sa famille de la rue et éviter qu'elle y retourne...aujourd'hui encore...elle faisait tout son possible pour que tout le monde vive au mieux...cette voiture en était encore une preuve.

Les circonstance de sa naissance ? Elle haussa les épaules elle même ne savait pas ses origines, un client de sa mère, une orgie, un coup derrière une camionnette pour payer sa drogue, un viol dans un coin du bidonville ? A dire vrai, elle ne connaissait pas les causes et les origines de sa naissance et était même étonnée de ne pas avoir vécu dans une famille d'accueil ou dans un orphelinat, elle était étonnée que sa mère l'ai gardé malgré tout. Un peu comme elle était étonnée pour Esm', même si c'était elle qui s'était démené pour la garder.

Gardant la directrice entre ses bras, elle savait bien qu'au fond d'elle, même si cela la gênait qu'elle le fasse comme ça dehors, en pleine rue ou autre, Léna adorait quand elle se retrouvait serrer entre les bras de la Brésilienne et que ses mains se perdes sur ses formes et ses courbes et...Leela appréciait particulièrement les fesses, elle aimait sentir ses doigts s'enfoncer allégrement dans une chair douce et chaudes, plus ou moins fermes selon les personnes, mais toujours parfait et agréable à prendre en mains.

-Humm not yet petite Russe, qu'est ce que cela va être aux première neiges. Il va falloir se louer un petit chalet, avec des fourrures et une cheminée.

Leela faisait curieusement assez souvent référence à cette première soirée, où elle avait massé la danseuse et que cela s'était arrêté bien trop vite, à l'époque elles n'étaient ps encore ensemble et pourtant cette soirée là...elle aurait aimer la terminer comme il se doit, c'est à dire avec un massage complet, sans qu'il soit arrêté, suivie de la nuit..elle s'était réveillée en sursaut entre les bras d'une danseuse complétement nue, qui était aller rapidement s'habiller après ça...curieusement, elle était persuadé que maintenant...Léna n'irait pas s'habiller ou lui proposer d'aller se changer, mais plutôt une douche ou un bain ensemble.

Léna avait du mal à imaginer que la voiture de Kira ai pu être une épave roulante ? Pourtant elle l'avait déjà vue à plusieurs reprise sur le parking de l'académie, ou encore vue les traces d'huiles sur le bitumes. Leela elle, était surtout étonnée d'avoir attendue aussi longtemps pour faire réparer ce cercueil roulant.

-Probablement oui, je ne sais pas combien elle a coûté, mais c'est Kiralee qui se l'ai acheté elle même avec ses premiers salaire, je pense qu'elle préfère ça que d'en avoir une neuve. Pour le coup, c'est plus sentimental, cela reste sa première voiture. Un peu comme toi et ta tenue de danseuse de quand tu étais en Russie... j'ai bien vue la boîte dans ta garde robe. Pourquoi tu ne la met pas avec tes premier chausson dans ton bureau sous verre ? tu peux le faire encadrer.

Un cadeau à Elora pour son anniversaire ? Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait autant de mal avec cette gamine, pourtant, Elle, Kira, voir même les gamines arrivaient à lui parler assez facilement, il fallait surtout l'approcher pour ça.

-Elora a tendance à aimer la surprise je crois, je pense que Kira serait le mieux placer pour te dire ce qu'elle aime, ou à la limite Esm' et Cindelle. Si tu lui met directement l'argent à disposition, c'est normal qu'elle ne te demande pas quoi que ce soit quand elle en a besoin...je crois qu'elle a parlait a un moment de travailler avec Kiralee...mais je ne sais pas où...Kira a quitté son boulot au fast-food... la faire fondre en larme ? Cette petite est timide et émotive de ce que j'en ai vue...mais...elle semble bien s'acclimater à l'académie...quoi que...qu'est ce que t'en dis June ?

Elora devait probablement faire ce qu'elle devait faire, mais il n'était pas rare qu'elle arrive en retard pour une raison ou une autre, mais ses raisons principales étaient évidemment le dessin, après tout, son sac était plus remplie de matériel de dessin diverse, que ce qu'il lui fallait pour suivre ses cours. Même si elle était une élève calme et studieuse et qu'elle étudiait correctement.

Laissant faire des tours à Léna, elle lui appris à monter en vitesse, freiner, changer les vitesses, lui laissant voir le temps qu'il fallait pour passer de la troisième en première, entendre le changement de bruit de moteur caractéristique lui laissant savoir quand il fallait changer de vitesse ou rétrograder et ensuite de suite, et c'est après une bonne heure de conduite qu'elle pencha la tête sur le côté venant sourire en coin.

-Je devrais être disponible oui, à moins que la directrice me donne des heures supplémentaires, mais j'ai l'impression qu'elle a d'autre projets pour moi...du coup...qu'est ce que tu veux faire après ça ?

Leela répondait que ce n'était pas pour sa sœur qu'elle avait apprit à conduire, mais ce n'était pas la réponse que la Russe attendait et la brésilienne n'avait pas compris sa question. Elle la laissa parler en écoutant, ça n'était pas souvent que la chanteuse parlait d'elle et se confiait sur ses ressentis et son enfance et la danseuse comprenait pourquoi.

- Tu n'as pas d'inquiétudes à avoir pour Esmeralda, tu t'en sors très bien, bon je ne pense pas que tu en ferais une avocate ou une doctoresse parce que je doute que les longues études soient sa tasse de thé, mais elle est débrouillarde, elle a de la ressource et elle est rusée cette petite ! Tu ne peux pas la renier ! Cette enfant est à ton image, libre, bornée, fonceuse ... et ça ne m'étonnerais pas qu'en grandissant elle développe des attraits qui ne passeront pas inaperçu de ses camarades ... j'espère seulement qu'elle ne me fera pas le même coup que sa grande-soeur qui subit tout les regards déplacés de n'importe qui !

Léna était jalouse que d'autres femmes regardent Leela, même si habituellement, elle arrivait toujours à bien le cacher et qu'elle s'était résolu à ce qu'une chanteuse comme-elle appartienne à ses fans. Elle savait que Leela ne serait jamais totalement à elle, elle était bien trop libre et elle aimait trop sa liberté et de toute façon, elle ne voulait pas l'emprisonner. Que certaines personnes en particulier celles qu'elle voyait comme des rivales ne la dévore du regard, ça donnait envie à la russe de bondir.

Elle restait dans les bras de la brésilienne avant tout parce qu'elle en avait envie contrairement à ce qu'elle semblait vouloir faire croire. L'idée de louer un chalet dans la montagne aux premières neige et de passer du temps avec Leela rien que pour elle n'était pas pour lui déplaire. Malheureusement, elle ne pouvait pas abandonner l'académie même pour une semaine, dès qu'elle prévoyait de s'absenter, on la rappelait en urgence preuve que personne ne savait gérer le navire mieux qu'elle. La dernière fois, elle devait aller en Corée du sud pour un voyage d'affaire et elle avait tout juste eu le temps d'enregistrer ses bagages avant de devoir retourner au bercail car une des élèves avait fugué et qu'une autre avait été admise à l'hôpital alors penser à s'absenter plus d'une journée c'était impossible.

- Oh ! Cela aurait l'air bien, mais je sais que si un jour on prévoit de le faire, nous serions à peine arrivée que mon téléphone sonnerait pour me demander de rentrer en urgence à cause d'un bâtiment qui a prit feu ou d'une bagarre générale... tant que je n'aurais pas trouvé quelqu'un capable de me seconder avec une main aussi ferme que la mienne, je crois que je peux oublier ! Mais je veux que tu saches que ça me plairait beaucoup de passer du temps entièrement avec toi plusieurs jours, sans rendez-vous, sans cours, sans personne à part nous deux , perdue quelque-part ou je n'aurais aucun réseau et aucune connectivité ! Pas de bruit ! Pas d'obligation d'aucune sorte...aucun vêtement en ligne de mire ! De vraie vacance, je n'en ai plus pris depuis … oui ça commence à remonter à quelques années, c'était avant la création de l'académie.

La voiture de Kiralee était sa voiture personnelle, celle qu'elle s'était acheté avec ses premiers salaires et elle avait donc une valeur sentimentale. Léna pouvait le comprendre, l'américaine n'avait jamais réellement possédé quelque-chose à elle alors pouvoir acheter sa première voiture avec ce qu'elle avait pu mettre de côté devait la rendre fière d'elle-même. La brésilienne lui indiqua avoir vu la boite contenant son premier costume et lui demanda pourquoi elle ne l'encadrait pas.

- Quand je le regarde...ça me fait mal au cœur ! Je suis fière de ce que j'ai accomplis et des rencontre que j'ai pu faire, mais quand je vois ce costume ça me rappelle aussi tout ce que j'ai pu sacrifié pour ouvrir l'académie, mon pays, ma famille , mes amis, la danse, bien-sûr je danse encore tout les jours avant de commencer à travailler, mais ce n'est pas la même chose ! Je ne peux pas comparer les mouvements que je peux faire à celle que j'étais quand je montais sur scène … quand je vois ce costume, je me souviens que je ne suis plus Léna la danseuse, mais la directrice et... d'une certaine façon, c'est douloureux.

Léna se mettait énormément de barrière avec Elora parce qu'elle voulait vraiment la rendre heureuse, mais en même temps, elle savait que c'était dur pour Elora d'être sa sœur. Alors, elle ne savait jamais comment réagir et quand elle essayait quelque-chose, elle avait l'impression de commettre des impairs.

- Quand je le lui demande, elle ne me donne pas de piste et c'est elle qui fini par me dire que comme on fait habituellement ça l'arrange mieux. Un travaille ? Elle travaille dans quoi Kiralee ? Ce qu'en dit June...bien...je ne lui ai jamais demandé ! Elora n'aime pas quand j'agis comme sa sœur à l'académie ! Je sais qu'à cause de ça, il y a des personnes qui y voient un intérêt à la côtoyer ou d'autre qui sont jalouses... donc...voilà ! Je garde mes distances pour ne pas lui porter préjudice, mais je sais, qu'elle a tendance à arriver en retard aux cours ! Tu penses qu'elle voit quelqu'un ?

Après s'être exercé un long moment pour prendre en main la voiture et connaître les signes qui montraient qu'elle devait passer de vitesse, freiner etc. La russe avait décidé qu'il était temps de faire autre-chose, son idée d'aller faire des courses avait faillit faire rire Leela, mais elle semblait plutôt ouverte à passer sa journée avec en lui disant qu'elle n'avait rien de prévu.

- On pourrait commencer par aller prendre un petit-déjeuner, puis on pourrait faire des boutiques ou aller au cinéma, j'aimerais bien aussi manger ce que les gens appelle de la nourriture de junk et on pourrait finir la soirée en sortant quelque-part, j'ai envie...de danser et de m'amuser ! De boire un peu aussi ! On irait se changer et puis on sortirait Et ensuite...tu pourrais venir passer la nuit chez moi...je suis certaine qu'on trouverait à faire !

Proposa t'elle en venant caresser la cuisse de Leela avec sa main avant de se tourner vers elle et de lui embrasser le cou.

Léna regarda la brésilienne avec une certaine tendresse dans les yeux, elle l'écoutait parler stoppant la voiture en la mettant au point mort et en mettant le frein à main pour éviter qu'elle bouge seule. Il ne fallait pas sortir d'un doctorat en psychologie pour remarquer dans les gestes de la chanteuse et dans ses paroles que ça n'était pas un sujet qui était simple à aborder. La directrice avait toujours eu des doutes quant aux façons de subsister dans un pays tel que le Brésil ou les inégalités sociales étaient fort creusées. Leela ne lui avait jamais parlé aussi clairement de son enfance, vivre avec une mère accro à la drogue et qui vendait son corps pour subvenir à ses besoins en substances psychotropes qui donnaient pour la plupart l'illusion de se sentir bien. Elle avait donc comprit toute seule que les journée de Leela lorsqu'elle était fillette devait se résumer à s'occuper de sa maman défoncée et se débrouiller seule, la chanteuse avait donc toujours assumé un rôle d'adulte. Ce n'était pas une histoire facile à entendre, mais le pire restait encore à venir quand Léna vit sa petite-amie crisper ses doigts en les enfonçant dans la chaire de ses avant-bras et qu'elle commença à lui raconter la suite...ce fut une sensation indescriptible qui s'empara de la Russe.

Elle n'avait jamais ressentir de haine auparavant, mais ces personnes qui avaient forcés une enfant à  s'abaisser à faire de telles choses contre de l'argent, elle les détestaient. Elle n'en voulait pas à Leela, à 16 ans, elle ne devait pas avoir beaucoup d'options de disponibles pour pouvoir payer de quoi s'occuper d'un nourrisson et tirer un trait sur ce qui lui appartenait encore était un véritable acte de bravoure. Léna aimait Elora, mais elle n'aurait pas été capable de se sacrifier ainsi, elle aurait pu tuer pour sa petite-soeur, c'était certain. La directrice prenait pleinement conscience de ce que Leela lui disait sur sa vie privée, là au beau milieu d'un parking, dans une voiture, elle semblait en avoir besoin pour peut-être soulager sa conscience. Elle l'écoutait silencieusement et la regardait, mais pas avec pitié, mais compassion.

La plupart des gens croyait que Léna était sans-cœur, alors qu'elle était au contraire une femme très empathique capable de se mettre à la place des personnes avec qui elle parlait , mais c'était plus simple pour elle de ne laisser voir aux autres que son aspect froid et lisse plutôt que quelque-chose de tout cabossé. Lui dire qu'elle était désolé qu'elle soit passé par-là reviendrait à lui dire une phrase bateau qu'elle avait du entendre peut-être des milliers de fois et croire qu'elle avait pitié d'elle. Évidemment, elle était triste d'apprendre que Leela avait autant souffert dans sa jeunesse et qu'elle était passée par de telles expériences traumatisantes, c'était tout aussi évident qu'elle aurait souhaité que la chanteuse vive une vie plus chanceuse, mais si ça avait été le cas est-ce que la brésilienne aurait été la même ?

Elle se tourna vers elle, retirant sa ceinture pour venir l'entourer avec ses bras. Lui donner chaleur et réconfort, lui faire passer son amour qu'elle n'arrivait pas à faire passer avec des mots. La russe n'arrivait pas à parler et peut-être était-ce mieux ainsi. La force violente des mots qu'avaient employé la chanteuse pour lui avouer cette partie de son histoire l'avait chamboulé au point que son visage ne restait plus figé. Elle avortait chaque prise de parole, ses lèvres s'ouvrant et se fermant, fermant ses paupières et pressant sa mâchoire. Elle aurait aimé lui dire qu'elle n'était pas seule, elle la serrait davantage dans ses bras au point si il le fallait de l'étouffer. Lui faire comprendre qu'elle n'était plus toute seule pour encaisser ça, mais comment ? Est-ce qu'être à ses côtés suffisaient à la brésilienne.

Les sentiments étaient fort, cette haine qu'elle ressentait monter en elle vis à vis de ces monstres qui avaient abusé de Leela et ce qu'elle aurait aimé faire pour se venger. A quoi bon ?

- Tu n'as pas à t'en vouloir, tu n'y es pour rien !

Elle prit sa voix la plus douce, la plus compatissante en venant poser une de ses mains à l'arrière de son crâne pressant ses doigts contre ses cheveux pour que le visage de Leela puisse s'enfouir dans ses épaules et son cou. Léna lui frotta le milieu du dos doucement.

- Tu as fait ce que tu fais toujours, tu t'es sacrifiée pour les autres sans penser au mal que ça peut te faire, tu l'as fait pour Esmeralda, pour feu ta maman, pour Kiralee, pour Cindelle, pour Ruby...pour Elora, pour moi...tu es une héroïne malgré toi et tu ne le vois même pas au quotidien ! Tu as peur qu'on t'en veuille comme toi tu peux t'en vouloir alors que c'est l'inverse. Tu es quelqu'un de très aimée et je ne parle pas de tes fans qui t'adulent, mais des personnes qui te connaissent dans la sphère intime ! Moi...moi je t'aime ! Et je l'ai toujours fait ! Je sais bien que je suis souvent distante et très occupée au travail, mais je t'aime !  

Dans cette conversation, celle sur le petit-chalet en montagne qui leur ferait des vacances s'était totalement perdu dans les nimbes. Il serait toujours temps de revenir à ce sujet plus enjoué et plus guilleret, emprunt d'intimité et cocooning dans leur bulle. Elora n'était pas très expressive, mais Léna avait toujours pensé que ça avait beaucoup à voir avec son tempérament du russe, comme elle. Elle croyait que sa sœur était réservée sur ses sentiments et n'aimait pas les exposer, mais en y réfléchissant, enfin en ayant Leela qui mettait son doigt pour pointer un fait, Léna réalisa. La danseuse vivait et respirait pour danser, toute sa journée ne tournait et ne s'accentuait qu'autour de cela à l'âge d'Elora, elle mangeait danse, dormait danse, rêvait danse, mais jamais sa petite sœur n'avait sorti son violon à l'appartement ou même mentionné un exercice qui lui aurait plu. Elle restait murée dans son silence lorsque Léna lui parlait musique. La directrice gardait Leela contre-elle en venant déposer ses lèvres sur son front, dans son cou, sur son épaule, partout où elle pouvait avoir accès comme-ci elle avait un besoin constant de la toucher et de se rappeler que ce n'était pas un rêve.

- Elora est très secrète sur son intimité, elle ne se confie jamais, elle doit penser que je vais la disputer si elle le fait alors...que je n'attends que ça ! J'ai l'impression que tout ce que j'ai apprit d'elle est faux, lorsqu'elle rentre de l'académie, j'y suis encore, mais la plupart du temps elle est dans sa chambre ou dans votre ancienne cuisine. J'ignorais totalement que mon père s'était remarié et que j'avais une petite-soeur, lorsque je vivais à Moscou, je n'ai jamais eu une quelconque lettre qui m'annonçait l'arrivée d'une belle-mère ou d'une sœur dans la famille. J'ai vécu pratiquement 20 ans comme-ci j'avais été adoptée par celle qui m'avait séparé de ma famille en remerciement. J'ai vécu une enfance heureuse, même si la discipline n'est pas la même qu'ailleurs et qu'en Russie on n'attache pas la même importance aux droits des enfants, malgré ça, j'ai été chanceuse et heureuse, mais j'ai été un peu exclue de ma famille et tout ça parce qu'on ne voulait pas me déranger. J'aurais aimé partager autre-chose avec Elora qu'un père toujours ivre.

Léna soupira, elle qui gardait toute ses expressions pour elle d'habitude.

- J'aime Elora...si seulement elle...elle pouvait m'ouvrir son cœur et me parler, me dire ce qu'elle veut. Je suis capable de l'écouter. Au lieu de ça...tu verrais son regard quand nous sommes dans la même pièce, parfois j'ai l'impression qu'elle a peur que je lève la main sur elle. Alors que j'en serais bien incapable...je n'ai jamais levé la main sur qui que ce...bon si, une fois j'ai frappé quelqu'un ! J'ai giflé Rafaela quand nous étions adolescentes et j'ai eu mal à la main pendant plusieurs jours.

Elle glissa sa main sur les avant-bras blessé de la chanteuse, le sang de celle-ci coulant le long de son bras et venant se recueillir dans les paumes de Léna.

- Avant d'aller où que ce soit...il faudrait que je te désinfecte ça ! Puisque c'est la voiture de Kiralee,  tu as du mettre à disposition une armoire à pharmacie planquée sous un siège non ?

Une petite boutade pas bien méchante pour souligner le fait que Leela avait tendance à être surprotectrice envers certaines rebelle au grand-coeur.

De la pitié dans les yeux de Léna ? Non, de l'admiration pour la force de caractère de Leela. Subir de telles choses et s'en sortir sans avoir besoin d'anti-dépresseur,de drogue ou d'alcool, très peu de gens y arriverait sans se laisser totalement submerger par leur cauchemars et baisser les bras. Esmeralda, Kiralee, Ruby et Cindelle devaient être d'une certaine façon celles pour qui Leela se levait chaque matin. Elle lui embrassa la joue et elle se concentra sur la discussion que la brésilienne préférait aborder.

Elora, sa complexité de se lier à elle et leur caractère à l'une comme à l'autre réservé avait fait que leur bavardage tournaient souvent autour des mêmes sujets, ou bien tournaient en disputes assez haute en couleur car l'une comme l’autre avait au moins cette chose en commun qu'était l'art de tout théâtralisé en particulier lorsqu'elles étaient en colère et ça y allait à base de cris, de claquage de porte, de rage, c'était un vrai concours de celle qui arriverait à faire plus de bruit que l'autre et au final même avec cette méthode la russe n'était jamais arrivée à rien avec sa petite sœur.

Cindelle était très boudeuse, mais à l'inverse de la russe dès qu'elle avait un soucis, il ne lui fallait pas énormément pour être débloquée et râler pendant des heures là-dessus.

- Je sais bien tout cela, mais je ne l'ai jamais obligée à continuer à faire cela et je lui ai même proposé de prendre ses repas du soir avec les internes pour ne pas qu'elle cuisine seule et que je viendrais la rechercher après. Toute mes tentatives, elle les refusent, je ne suis pas mes frères et jamais je ne lèverais la main sur elle. Quand je l'ai reprit avec moi je pensais vraiment qu'on allait devenir proche, en vérité même j'espérais que nous ayons la même relation fusionnelle que tu peux avoir avec Kira. Je sais bien que je l'ai arraché à tout ce qu'elle connaissait, mais je ne voyais pas d'autres solutions pour l'empêcher de continuer à être martyrisée par mes frères et leurs épouses. Je suppose qu'elle se confie à la petite tu sais la gamine qui est toujours cachée dans son gilet à capuche là, une fois je les ai vu de loin qui , enfin je sais pas si on peut appeler ça "parler" mais elles semblaient échanger un truc ensemble.

Quoi ? Alors ça avait complètement échappé à Léna qui avait préféré fuir à l'autre bout opposé pour évité d'être repérée et d'attirer l'attention, mais c'était bien a première fois qu'Elora semblait parler avec quelqu'un. La directrice évitait de se mêler des histoires de sa sœur, pas devant celle-ci en tout cas. Ainsi, Léna avait raison, la brésilienne avait bien fait installé une boîte de secours, mais elle ignorait si les bandages n'avaient pas été remplacés avec des choses qui étaient moins utiles. Elle chercha à tâtons sous le siège conducteur et passager avant de finalement sortir, une boîte à pharmacie, un petit sourire victorieux se dessina au coin de ses lèvres.

- Je savais qu'elle était devenue plus raisonnable !

Dit-elle avant de l'ouvrir et de rougir jusqu'à la pointe de ses cheveux avant de refermer la boite aussi sec . Il y avait bien quelques bandages perdus au milieu de trucs bien trop personnel pour que Léna retourna la boîte pour chercher après ce dont elle avait besoin.

- Ou pas...tu l'as connais trop bien...

Dans ce cas précis, ça n'était pas réellement un compliment. Leela lui proposait de prendre le volant, pour aller jusqu'à une pharmacie, Léna ne s'était pas encore totalement remise de la découverte de la boîte alors l'entendre parler de lubrifiant à la pomme accentua encore plus la couleur sur son visage pendant qu'elle tentait de regarder ailleurs pour reprendre contenance.

-La pharmacie semble être une bonne idée, mais tu...tu es sûre ... que je suis prête à conduire...sur la route ? Tu viens de dire il y a pas 20 minutes que ça n'était pas le bon moment...après, il a l'air de pas y avoir trop de monde à cet heure alors je crois que pour faire 800 mètres ça devrait aller ! De toute façon je connais le principale...démarrer, tourner, m'arrêter...passer la seconde... allez...c'est parti alors!

Elle attacha sa ceinture, fit le nécessaire pour démarrer la voiture et se diriger doucement vers la sortie du parking et se stoppa pour bien regarder à droite et à gauche. Aucune voiture à la ronde, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir les deux mains crispées sur le volant comme-ci elle jouait sa vie.

- Je vais y arriver ! Non! Je peux y arriver ! Je dirige une école alors 800 mètres en voiture c'est pas infaisable !

Lorsqu'elle se sentit rassurée, elle démarra à nouveau pour sortir de la voiture et se retrouver dans la circulation tout allait très bien jusqu'à ce qu'elle soit entourée d'autres voitures. Là encore, elle garda son calme et son sang froid en n'oubliant pas les règles de priorités de droite, les panneau, de mettre son clignotant et autre. Elle arriva enfin à destination, la route lui avait semblé longue et interminable alors que ça n'avait duré que 4 minutes. Elle stationna le véhicule et soupira.

- J'ai réussi ! et je veux un baiser de félicitation !