Halloween : Le festival de l'effroi [PV Ayano]

Cette année, Aiko avait décidé de rester dans les classiques pour son costume d’Halloween. Elle avait donc opté pour un le zombie, simple, mais efficace. Elle avait trouvé de vieux vêtements dans sa garde-robe, les avait déchirés, tachés de faux sangs. Elle avait surtout misé sur le maquillage, s’inspirant de tuto sur internet, elle avait réussi à faire en sorte que sa joue droite paraisse déchiquetée et nécrosée. Ses yeux étaient modifiés grâce à des lentilles blanches et son visage était couvert de sang et de noir pour donner un effet « sale ». Elle avait mis du gel dans ses cheveux pour les maintenir ébouriffés et leur donner une allure de cheveux gras. Encore une fois, elle s’était même mis du faux sang dans ses mèches.

En se regardant dans le miroir, elle fut prise d’un doute. Son costume était-il trop intense ? Aiko aimait Halloween et se costumer. Elle n’hésitait pas à se donner à fond. L’année passée elle s’était déguisée en samouraï, mais avait regretté de ne pas avoir mis quelque chose de plus épeurant. Elle voulait se rattraper cette année, mais peut-être en avait-elle trop fait ? Après tout, la majorité des personnes se contentait de mettre un beau costume, ou de se mettre en valeur. Aiko n’avait jamais compris pourquoi, Halloween était censée être une fête où l’on joue sur l’horreur et la peur.

Le festival auquel allait assister s’appelait « le festival de l’effroi », elle se disait que probablement les festivaliers allaient y mettre l’effort pour être effrayant. Elle demanderait l’avis à Ayano. Cette dernière l’accompagnait pour l’évènement en ville. Aiko avait jugé bon d’inviter son amie d’enfance. Enfants, elles aimaient se déguiser et se raconter des histoires d’horreur éclairée d’une lampe de poche. Souvent, elles finissaient par dormir les trois dans le même lit tellement elles craignaient les fantômes qui pourraient venir les hanter. Aiko faisait toujours la courageuse et jurais de les défendre, mais en réalité, elle avait tout aussi peur que sa sœur et son amie.

Aiko avait également proposé à Natsuki de les accompagner, mais cette dernière était déjà occupée. La Japonaise s’était dit qu’il ne servait à rien d’inviter d’autres personnes, elle allait ainsi pouvoir profiter pleinement de cette soirée avec Ayano. L’idée d’inviter Sara lui avait traversé l’esprit, mais elle s’était finalement abstenue de le faire. Elle passait de plus en plus de temps avec la cavalière et appréciait grandement leur moment complice. Mais elle s’était dit que c’était bon aussi de profiter de ses amies. Cela allait lui permettre de prendre du recul et de se vider la tête. Puis, elle voulait donner cent pour cent de son attention à Ayano, chose qui serait impossible en présence de l’Allemande.

Un sourire idiot naquit sur son visage en pensant à cette dernière. Elle secoua ensuite la tête pour revenir sur terre. Ce n’était pas le moment de rêvasser en pensant à la jolie cavalière. Elle regarda l’heure et termina de se préparer avant d’aller rejoindre son amie chez elle. Elle avait décidé d’y aller en transport en commun, n’étant pas certaine de consommer ou non de l’alcool ce soir. Elle préférait ne pas prendre de risque.
Inutile de préciser qu’elle fut dévisagée durant tout le trajet et même dans la rue jusqu’à ce qu’elle arrive enfin à destination. Elle cogna à la porte et attendit que son amie lui ouvre. Elle lui accorda un grand sourire quand ce fut le cas, sourire qui devait contraster avec son allure lugubre.

Quand son amie ouvrit la porte, son doute la regagna. Ayano avait opté pour un costume de sorcière qui lui allait à ravit et la mettait en valeur. Elle était bien loin du look glauque d’Aiko qui pouvait faire pleurer les enfants qu’elle croiserait.

« Est- ce que c’est trop ? »

En voyant l’air hilare et surpris de l’étudiante en littérature, Aiko passa une main nerveuse sur sa nuque. Elle avait passé de longues heures à se préparer, mais elle n’était plus sûre d'elle à présent.

« C’est trop. Je devrais me changer. »

Elle était prête à repasser dans sa chambre pour changer de costume. Cependant, Ayano semblait prête à aller au festival. Peut-être devrait-elle simplement enlever son maquillage ? Elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions qu’elle se retrouvait à marcher en direction des festivités.

« J’aurais dû t’écrire avant de choisir mon costume. Tu es hyper classe et moi, on dirait un sac de vidanges. Je me suis un peu emporté, je crois… Ça fait longtemps que je n’ai pas mis autant de cœur à l’ouvrage. »

Ayano ne vivait pas très loin du festival. Ainsi, elles s’y rendirent en quelques minutes. Il y avait du monde et toute sorte de costumes, allant du kawaii à l’horreur en passant par les traditionnels esprits tels que les Yôkai. Finalement, Aiko passait pratiquement inaperçu, ce qui la rassurait.

« Ouf, je suis rassurée, parce que j’ai passé beaucoup de temps sur le maquillage. »

Elle ne put retenir son rire en faisant ce commentaire. Il était rare qu’elle puisse faire ce genre de remarque. Son inquiétude s’évapora aussi vite qu’elle était venue. Ayano avait le don de la rassurer.

« Tu as raison, allons nous amuser Ayano-chan ! »

Et effectivement, une fois au cœur du festival, Aiko passa presque inaperçue tant les costumes étaient diversifiés et la foule dense. Il y avait de la musique, des stands, des attractions de maisons hantées, tout pour célébrer comme il se doit la fête des morts.

« Pourquoi pas ! Est-ce qu’il faut faire une mise en scène d’après toi ? »

L’Athlète attrapa le bras de son amie et l’entraîna à travers la foule, jusqu’à rejoindre la scène principale et s’ajouter à la file des participants. Elle en profita pour observer ce qu’il se passait sur scène. Toutes sortes de costumes défilaient, allant du plus adorable au plus effrayant.

Aiko eut une idée de mise en scène qu’elle partageât avec son amie avant de monter sur scène. Le but étant de s’amuser avant tout. Elles se décidèrent alors avant de monter sur scène.

Ayano jouait le rôle d’une sorcière voulant ramener une amie à la vie, mais celle-ci réapparaît sous la forme d’un zombie sans conscience propre. Ainsi, la sorcière pouvait seulement la faire bouger à la manière d’une marionnettiste, donnant lieu à une sorte de danse macabre, mais également amusante puisqu’Aiko ne pouvait pas prévoir les mouvements que lui ferait faire son amie.

Elles quittèrent la scène sous les rires autant dus à l’euphorie qu’à l’adrénaline de la scène. Cela faisait longtemps qu’Aiko n’avait pas performé sur une scène. Cela lui rappela d’agréable au souvenir, mais elle n’avait aucun regret à présent.

« Merci ! Je te retourne le compliment ! Tu as assuré Ayano-chan, tu es une naturelle ! »

Aiko n’était pas spécialement froussarde, mais elle devait avouer que la maison hantée était particulièrement effrayante. Elle n’avait pas pu retenir ses cris de surprise lorsque des acteurs déguisés sortaient de nulle part pour les surprendre. Elle avait manqué d’en frapper un qui lui avait fait frôler la crise cardiaque.

« Je pense que j’ai assez eu de frissons, on pourrait aller prendre une pause pour manger. »

Et ainsi elles purent manger toute sorte de snack thématiques et tester des friandises. L’ambiance était festive et agréable, Aiko se laissa même tenter pas quelques verres de boissons colorées alcoolisées, juste assez d’ivresse pour ne plus se sentir gêner et se moquer du regard des autres. De la musique résonnait au loin et Aiko attrapa la main de son amie pour l’attirer vers la piste de danse d’où provenait de la musique techno.


« Allons danser Ayano-chan ! »

Aiko passait un agréable moment avec Ayano. Elle aimait être en présence de la Japonaise parce qu’elle pouvait se lâcher sans se préoccuper des préjugés. Elle s’était toujours sentie bien aux côtés de son amie, comme protégés dans un cocon. C’était agréable de relâcher la pression. Leurs moments ensemble laissaient souvent place aux rires.

Elle se laissa emporter par l’instant et la musique, s’amusant à expérimenter des pas de danse qu’elle ne maîtrisait pas. Elle passa du robot à l’anguille, en passant par la fougère bercée par le vent. Et elle riait. Riait d’elle, mais aussi d’Ayano dont les danses étaient tout aussi approximatives que son style.

« Que veux-tu, c’est un don. Je pensais lancer mon propre style. »

Sur ses paroles, elle passa à l’algue, technique qui constituait à tendre les bras de part et d’autre du corps et de les agiter en faisant des vagues. Une technique réalisée avec soin par notre athlète qui basculait en même temps son buste de gauche à droite.

Elle ne sut combien de temps elles restèrent sur la piste à se défouler, mais une chose était sûre, Aiko était à bout de souffle. Le DJ termina sa performance et un autre prit le relais, passant des musiques dansantes, mêlant les styles et les années, passant des succès de radio au grand classique. Le rythme endiablé de la techno laissa place à une musique plus douce et lente, permettant aux danseurs de souffler un peu.

Aiko ralentit le rythme et reprit son souffle, avant de venir étreindre son amie et de l’entraîner dans un slow improvisé, veillant à ne pas lui écraser les orteils. Ayano était l’une des rares personnes avec qui Aiko était tactile sans en être gênée. Ou du moins, trop gênée. L’alcool l’aidait aussi à ne pas trop y penser, elle avait eu envie de serrer son amie dans ses bras et avait simplement suivi son impulsion.

« Merci pour cette soirée Aya-chan. Je passe un agréable moment, comme à chaque fois. »

Elle se laissa bercer par la musique, profitant du calme et de la douceur de l’instant. Ça lui faisait un grand bien de pouvoir lâcher prise ainsi, de se déconnecter de tout. Elle était vraiment heureuse d’avoir retrouvé son amie.

Le slow fut interrompu par un feu d’artifice, indiquant qu’il était minuit. Aiko lâcha son amie, gardant juste un bras sur ses épaules pour admirer les couleurs dansantes dans le ciel. Les détonations résonnaient dans sa poitrine alors que ses yeux brillaient d’émerveillement durant le spectacle.