Maid day [PV Kiralee]

Kiralee travaillait aujourd’hui, juste avant de retourner pour répéter sa danse. Cela faisait deux ans qu’elle travaillait dans ce maid coffee et qu’elle servait les clients et les clientes avec la plus grande distinction qui soit fringuée avec des robes de servante à froufrous et un serre-tête à oreille de chat. Si à l’époque, elle avait pris ce travail pour être certaine de subvenir aux besoins de Cindelle, elle avait continué de travailler ici après le retour de Leela parce qu’il offrait des avantages financiers qu’elle aimait bien. Elle avait gardé le secret, ce serait la honte si quelqu’un qu’elle connaissait venait à apprendre qu’elle se baladait en robe à froufrous avec des couettes à ruban.

Etrangement ce qui avait fait sensation auprès de ses clients réguliers c’était son caractère de chiotte ! Elle s’était fait une petite réputation auprès de ceux qui aimaient bien en prendre pour leur grade et dans un sens au moins ça la défoulait quant elle passait une mauvaise journée. Au final, travailler ici et avoir son petit secret c’était plaisant et elle avait même fait rentrer Ruby en cuisine et ses pâtisseries s’arrachaient comme des petits pains.

La porte s’ouvrit sur un nouveau client, ce n’était pas comme si cela l’alarmait alors que Kira se tournait pour raccompagner un client qui était venu chercher sa dose journalière de mauvais traitement.

- Espèce de taré ! Tu me dégoûtes ! Où sont mes biftons ? T’as tout intérêt à me rapporter un plus gros pourboire demain sinon on ne te retrouvera pas vivant ! Mouhahahahahaha !

Kiralee jouait la comédie, au début ça l’amusait et c’était dans son caractère d’avoir une humeur de cochon, mais maintenant c’était plus par habitude et puis vu que les clients en redemandaient. Elle fit un rire diabolique avec une pose dramatique. Le client était content et c’est là qu’elle remarqua un visage et des yeux qu’elle connaissait par-dessus tout qui la fixait. Elle sentit une sueur froide couler le long de son front et ses traits reprirent la douceur qu’ils avaient habituellement suivit d’un long silence gênant. Le visage de Kiralee devint extrêmement rouge alors qu'elle gardait un silence religieux.

- Chériiie…tu…ça va ?

Kira s’était radoucie instant alors que sa responsable arrivait et capta tout de suite le malaise. Elle regarda les deux filles.

- Oh ! Je vois que vous vous connaissez ! C’est ton amie ?
- Non ! … c’est ma future femme !
- Ah! Malheureusement l'équipe est au complet, mais si tu veux tu peux t'installer et commander quelque-chose c'est moi qui offre!

Le regard de tueur de Kira renseigna immédiatement sa responsable sur le fait que c'était pas une bonne idée, mais néanmoins elle s’exécuta. Elle commença par lui faire une révérence gracieuse en venant saisir les deux pan de sa jupette et s'adressa à Yuki comme à une cliente.

- Irashaimasen mistress! Vos désirs sont des ordres...suivez-moi je vais vous installer à la meilleure table !

Impossible que Yuki ne la reconnaisse pas même accoutrée d’une robe à fanfreluche et avec ses cheveux attachés en couettes avec des rubans. Kira aurait reconnu Yuki peu importe son costume et l’inverse était vrai également. Elle avait donc joué la carte de la franchise en lui montrant qu’elle l’avait reconnu, mais que sa bosse l’invite comme ça c’était à la fois gênant et mignon.

- Si ça te plaît je pourrais toujours me cosplayer en maid une fois qu’on sera mariée… et exaucer tes désirs les plus fous … et les plus inavouables !

La danseuse lui proposait cela avec un petit air espiègle de lutin et qui prouvait que si elle avait grandi, elle n’en restait pas moins la Kiralee que Yuki avait connu. Elle n’était pas contre un peu de fan service, surtout avec sa fiancée. En vrai, elle était toujours un peu gênée et honteuse de se balader affublée de cette affreuse robe, mais elle ne pouvait pas se résigner à jouer les tsundere avec Yuki. Autant avec les autres clients, elle s’en foutait et au moins ainsi ils ne la faisaient pas chier, mais Yuki elle n’avait aucune envie d’être désagréable avec elle quand bien même celle-ci connaissait son secret.
Ce qu’elle avait à lui proposer ? Un sourire apparu sur son visage, un sourire doux et elle répondit d’une voix mignonne en finissant ses phrases par Nyan et en exagérant ses mimiques pour les rendre mignonne le tout en y mettant des cœurs par-ci et des gestes kawaï par là et saupoudré de mignoncité pour lui répondre.

- La douceur du jour, nyan, c’est le fraiser à la pistache c’est yummy yummy les bidons sont contents et avec ça ! Un lait fraise banane, plein de fraise et plein de rose nyan !

Elle vint ensuite s’approcher de l’oreille de sa Yuki et y glissa en murmurant sa dernière phrase.

- Et pour rendre le tout meilleur maîtresse je pourrais aussi poser mes lèvres sur les vôtres ! J’ai un gloss fruité justement.

Toutefois, elle remarqua un client d’une autre table qui s’était approché un peu trop de son jupon et retourna en lui lançant des poignards avec les yeux. Elle aurait pu lui casser les deux mains elle-même et lui mettre sa fourchette dans l’œil, mais il y avait exprès une espèce de videur à l’entrée pour les clients et les clientes trop entreprenants qui s’occupait de gérer ce genre de cas. Disons que ça avait été obligatoires au début qu’elle bossait ici car elle avait tendance à faire justice elle-même et à recadrer à sa façon ceux et celles qui lui manquait de respect. La maid qui s’occupait de ce type était tout de suite venue pour l’éloigner avant que la retenue de Kira n’explose et ne dévaste tout.
Elle vint poser ses lèvres sur le front de Yuki pour lui laisser une trace rose avant de prendre son petit carnet et un stylo bille pour prendre note de sa commande.

Les yeux vairons de la maid se posèrent sur le visage de Yuki, en temps normal, elle ne résistait jamais longtemps à sa fiancée, mais quand celle-ci faisait une moue alors ce n'était même pas la peine qu'elle pense à résister, elle en était incapable. Les idées s de passer une nuit d'amour et de plaisir avec la femme qu'elle aimait était bien plus plaisant que ce qu'elle avait prévu initialement et un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Tu sais bien que je ne te dirais jamais non pour un pourboire payé en nature mon amour ...

La nuit se profilait agréable et jamais elle refusait de passer un moment avec Yuki même si ces derniers temps, elles avaient été aussi occupées que fatiguées pour n'oser même que penser à s'abandonner à l'amour charnelle, jamais Kira ne manquait un moment pour l'embrasser ou la prendre dans ses bras par contre. Elle avait toujours bien un geste tendre ou un mot doux à lui glisser à l'oreille. Elle reconnaissait bien à la jolie couleur rouge que les joues de son être aimé avait que celle-ci était un peu gênée et que des pensées obscènes pouvaient lui parasiter la tête et ça réjouissait énormément la danseuse.



Elle prit note de sa commande avant d'aller la porter en cuisine, dieu merci cette après-midi Ruby était en récupération et ainsi elle était certaine de ne pas retrouver de la mort aux rats dans le fraisier ou la boisson. Kira lui apporta la part de tarte et sa boisson avec un stylo pour faire des dessin au chocolat ou à la fraise sur la tarte. .

- Tu veux que je te fasse un dessin ? Ou tu me laisse champs libre ?

Clairement, Kira n'était pas une artiste et ses œuvres d'art valaient le dessin enfin le gribouillis sans substance d'un enfant de 4 ou 5 ans. Généralement, elle écrivait sur les plats qu'elle servait un "va crever" mais elle ne pouvait pas faire ça à sa Yuki. Elle en avait de ces question stupides...elle l'avait bien regardé ? Kira était pas du genre à proposer un baiser à n'importe qui! Yuki aurait dû le savoir.

- Non! Eux je leur dit de crever, d'aller se faire voir..mais toi tu as droit à un traitement de faveur mon amour

En premier lieu, Kira n’aurait ABSOLUMENT JAMAIS DE SA VIE choisit de faire la gugusse en maid et de devoir presque torcher le cul de ses clients comme travail, c’était certain. Hélas, quant elle avait été livrée à elle-même pendant presque un an avec les deux petites à s’occuper, elle avait quitté son job à mi-temps au snack parce que les horaires ne lui correspondaient pas et que c’était moins bien payé pour un travail qui lui permettait d’avoir plus de souplesse au niveau de ses horaires et des pourboires et honoraires bien plus acceptables. Elle aurait pu simplement se laisser vivre sur le compte en banque de Leela, mais l’américaine avait sa fierté et ne voulait pas être un boulet à assumer pour qui que ce soit. Certes, Leela payait le loyer de la maison, mais Kira faisait en sorte de payer tout ses propres frais elle-même pour Cindelle et elle.

La danseuse d’ordinaire plutôt impatience s’appliqua à dessiner sur le gâteaux ce qui était censé ressemblé à un chat, mais qui avait surtout l’allure d’un castor croisé avec un cochon. Quant elle retourna l’assiette pour lu montrer son dessin, elle portait réellement de la fierté sur son visage. Elle n’était après- tout pas une artiste mais une danseuse et on pouvait aisément comprendre pourquoi.

- Tadaaa ! J’espère que mon Nyancat te plaît ! J’y ai mit tout mon petit kokoro !

Ce n’était pas comme si Yuki ignorait son caractère, ça faisait cinq ans, qu’elle l’expérimentait tous les jours et encore…depuis, Kira s’était tout de même bien calmée ! Sauf sur certain aspect sur lesquels elle état encore à fleurs de peau.


- Tu m’aimes ainsi mon cœur ! Et puis…j’ai grandi depuis notre rencontre et je veux devenir meilleure pour toi !

Pourquoi ne lui avait elle pas dit ? Kira devait avouer que la raison première c’était la honte. Elle se sentait tellement ridicule dans cette affreuse robe à froufrou qu’elle ne voulait pas que les gens qui avaient l’habitude de la côtoyer sache qu’elle jouait les maids auprès de pervers en manque de baise et surtout la voit comme un faiblarde à cause de cela. Il n’y avait qu’Aiko qui était au courant parce que cette imbécile était venue la chercher un soir et depuis, elle ne manquait pas une occasion de profiter de la situation et de se foutre de son honneur et de son égo. Les autres n’en avaient aucune idée, Kira n’en parlait tout simplement pas ou éludait la question.

- Personne ne le sait ! Globalement, je n’avais pas envie qu’on me juge comme une faiblarde ! J’ai toujours promis de te protéger quoi qu’il arrive…sincèrement ce n’est pas avec un costume de maid à froufrous t avec deux couettes à ruban qu’on me prendrais au sérieux ! Alors j’ai choisi de ne pas le dire et puis…t’imagine à l’académie si ça venait à s’apprendre ? Je vois déjà les gros titres ridicules du torchon de Yuri-mag ! C’est pourquoi je n’ai rien dit…tu es fâchée Yuki ?

Kira n’aimait pas mentir à Yuki, mais pour le coup ! Elle avait eu encore moins envie de paraître faible et qu’on invente encore toutes sortes de rumeurs à leurs propos et que Yuki en souffre encore. Elle avait l’habitude qu’on la prenne comme cible et au fond, ça ne lui faisait plus rien, mais qu’on ose s’en prendre à sa future épouse, c’était ce qui pouvait la faire perdre le contrôle et voir rouge ! L’américaine aurait été capable de renier sa famille entière s’il s’agissait de protéger l’amour de sa vie, elle aurait été capable de tuer pour que Yuki ne soit menacée par personne. Lorsqu’on s’en prenait à Yuki, Kira le prenait comme une affaire personnelle.

Kira n’était pas une artiste, mais elle avait tout de même réussi à faire un magnifique nyancat en tout cas Yuki avait l’air contente et rien que pour son exploit, elle se disait que ça valait la peine d’avoir essayé. L’américaine ne savait pas trop ce qui se passait dans la tête de la femme qu’elle aimait, mais à voir toutes les expressions négatives qui se reflétait sur les traits de son visage et dans ses yeux, ça n’annonçait rien de bon. Lorsqu’enfin Yuki s’exprima, le cœur de la maid se serra avec la culpabilité qu’elle ressentait.

- Je suis désolée Yuki, j’ai confiance en toi à 100% je te l’assure, mais je ne pouvais pas me résigner à avouer ça… à qui que ce soit !

Kira se désigna elle-même, elle se sentait tellement honteuse et ridicule avec cet accoutrement. Cela faisait bientôt deux ans qu’elle travaillait dans ce maid coffee, mais elle n’y avait pris aucun plaisir et s’était toujours sentie honteuse en priant pour ne pas tomber sur quelqu’un qu’elle connaissait et lui devoir des explications. Pourtant, savoir qu’elle avait déçu son amour et l’avait rendue triste c’était pire que tout ! Elle se détestait d’avoir fait ça.

- Je t’aime aussi Yuki ! Je t’aime comme je n’ai aimé personne et comme je ne pourrais aimer personne ! Je suis désolée de t’avoir blessé, la vérité c’est que je ne suis pas aussi forte que tu peux le croire… tu es bien plus courageuse que moi ! J’ai été élevée pour être impitoyable et inhumaine, mais quand je suis avec toi…je ne peux pas m’y résigner et je ne peux pas poser mon masque ou mon armure pour me protéger. Quand je suis avec toi…c’est comme si j’étais toute nue, comme si mon âme était toute nue. Tu fais ressortir de moi... ce que j'ai passé des années à essayer d'enfouir au fond de moi !

Kira fit signe à sa gérante pour lui signifier qu’elle prenait une pause et fini par s’asseoir en face de sa fiancée.

- En vrai, quand j’étais toute petite j’étais très pleurnicharde et très sensible… pire que Cindelle ! Dès que quelqu’un me faisait une remarque je fondais en larmes et je pleurais pendant des heures. Dès que des potentiels parents arrivaient et repartaient avec un autre enfant je passais la nuit à pleurer jusqu’à en avoir les yeux gonflés et irrités. Les autres enfants plus grands que moi profitaient de ma faiblesse pour faire de moi leur souffre-douleur et puis un jour, j’en ai eu marre et j’ai décidé que je ne le supporterais plus ! Je ne voulais plus rien ressentir pour ne plus être malheureuse. Je n'étais plus capable de m'aimer et de me supporter telle que j'étais, j'avais en horreur d'être si faible. Alors j'ai commencé à me mentir à moi-même et à rejeter tout ce que j'étais entièrement.

L’américaine ne lui avait jamais tout raconté à son sujet, pour une fois de plus la protéger, mais elle savait que maintenant Yuki était capable d’endurer ce qu’elle allait lui dire.

- J’ai été adoptée trois fois et à chaque fois les familles m’ont ramené à l’orphelinat comme si je n’étais qu’une marchandise périmée. J’y suis restée jusqu’à l’âge de 11 ans et je peux te dire que j’en ai fait voir à tout le monde adulte comme enfant. Puis un homme est arrivé et m’a adopté, les bonnes sœurs de l’orphelinat étaient tellement contentes de se débarrasser de moi qu’elles n’ont même pas prit la peine de vérifier tous les antécédents de cet homme et il m’a emmené en me promettant une meilleure vie. Toute la gentillesse qu'il avait envers moi... ce n'était qu'un mensonge, qu'une façade ! Et moi comme une idiote, je l'ai suivit, j'ai cru en lui et j'ai pensé que c'était mon sauveur et mon héros !

C’était loin toute cette histoire, mais peu importe c’était encore tellement frais dans sa tête et en même temps depuis elle était tellement heureuse qu’elle oubliait parfois et qu’elle avait l’impression d’avoir tout inventé ou que ce n’était qu’un cauchemar. Elle en frissonnait tant ce qui allait suivre l'avait marqué à vie et traumatisé.

- Cet homme était censé me protéger, je n’étais qu’un enfant, j'étais plus jeune que Cindelle maintenant et à la place il a fait de moi un animal… il organisait des combats clandestins d’enfants et avant même que je n’ai pu me rendre compte de quoi que ce soit… je me suis retrouvée désabusée, sans aucun espoir de m’en sortir et j’ai compris que si je voulais vivre je devais me conformer à ce qu’il attendait de moi ! Les premiers combats ont été dur, douloureux, le premier coup de pied que j’ai pris dans le ventre venant d’une gamine du même âge que moi m’a coupé le souffle. Je n'avais jamais été frappée de cette façon, ni regardée avec autant de haine, j'ai cru que j'allais mourir ce soir là et j'étais terrifiée. J’ai perdu mon premier combat, j'ai abandonné et j’ai vite compris que perdre face à un autre enfant ce n’était rien comparé à la colère de mon propriétaire avait eu à mon égard. Il m’a fait jeûner comme punition pendant deux jours et il m’a endurci… les cicatrices sur mon corps, la plupart sont des souvenirs qu’il m’a laissés.C'est ce soir là que j'ai compris que je ne pourrais plus jamais être un enfant insouciant et revenir en arrière et que personne ne vendrait jamais me sauver de cet enfer sur Terre.

Kira toucha son épaule comme si la blessure s’y était rouverte, le souvenir de souffrance physique qu’elle lui avait laissé résonnait encore dans son esprit.

- Je n’ai plus jamais perdu un seul combat après celui-là ! Je frappais directement et je m’acharnais jusqu’à ce que la chose en face de moi déclare forfait ou soit inconsciente et ça a duré pendant deux ans. Seulement deux ans et pourtant j'ai l'impression d'avoir vécu dans ces conditions pendant toute une vie. Deux années durant lesquelles je n’ai plus ouvert la bouche et je n’ai plus levé les yeux pour voir un visage, c’était plus facile de penser que ce n’était que des sacs de viandes en face de moi. C’était devenu mon quotidien et je ne suis pas fière de l’avouer, mais j’étais reconnue pour ça… je suis devenue la lionne rouge, j’étais crainte, j’étais respectée. On me donnait de l'importance, mon propriétaire me regardait avec fierté et comme je lui rapportait assez d'argent, j'avais droit à de la nourriture de meilleure qualité et à des privilèges.

Elle avait raconté à Aiko, mais elle n’y avait pas mis autant de détails. Pourquoi le faire maintenant ? Elle ne le savait pas, mais elle n'arrivait plus à s'arrêter.

- Cet homme m’a fait perdre toute humanité, je n’étais plus rien, j’étais incapable de ressentir quoi que ce soit. Je n’étais pas la seule à subir ce traitement ! Ruby y était aussi ! Ainsi que d’autres enfants ! Ruby combattait toujours avant moi, mais je n’en ai aucun souvenir pour être honnête. Je gagnais trop, j’étais trop connue, je devenais trop vieille alors mon propriétaire a décidé de se débarrasser de moi ! Il savait que je n’abandonnerais pas, que je ne perdrais pas, alors il a forcé le destin et il a enfoncé la lame d’un couteau directement dans mon ventre.

Là encore, Kira toucha l’endroit où la lame était entrée et ressortie d’un coup sec, elle se souvenait encore de la chaleur de son sang qui imbibait le peu de vêtement qu’elle portait ce jour-là. De la froideur de la lame qui était entrée dans son corps, de cette sensation de découpe qu'elle avait ressentie et surtout de son sentiment de trahison et d'impuissance face à cette situation.

- Il y a eu une descente de policier cette nuit-là, c’était la panique il y avait des cris de partout. J'ai vu un échappatoire, un trou dans lequel j'ai rampé, je me suis arraché des bouts de peaux dans le dos, mais je me suis sauvée et j’ai couru malgré la souffrance, malgré ma faiblesse, j’ai couru aussi loin que mes jambes pouvaient me porter et finalement j’ai fini par tomber dans le caniveau d’une ruelle à bout de force et à bout de souffle. Je sentais la vie me quitter, le froid me brûler les extrémités des membres et j’ai abandonné parce que je ne voulais plus me battre. J'en avais plus ni la force, ni l'envie... a quoi bon résister alors que je souffrais ?

Les souvenirs qu’elle en avait étaient flou, mais elle se souvenait encore très bien qu’elle entendait son cœur dans ses oreilles et que les battements de celui-ci devenaient faibles avant de ne plus rien voir du tout.

- Je me suis réveillée 3 jours plus tard et j’ai appris qu’on m’avait fait une transfusion sanguine, j’étais exécrable à l’hôpital j’ai envoyé des plateaux repas à la tête des infirmières, j’ai frappé des médecins, j’ai arraché mes perfusions tellement souvent qu’ils ont fini par m’attacher et j’étais toujours en colère, je hurlais contre tout ceux qui m'approchait. Ils ne savaient pas trop quoi faire d’une enfant sauvage et dangereuse comme je pouvais l’être et j’ai échappé de peu au pire. Une infirmière a cru en moi et malgré mon instabilité, elle m’a ramené chez elle et elle a eu une patience et un amour incommensurable pour moi. Elle m’a redonné l’identité qu’on m’avait enlevé, elle m’a scolarisé, elle a été derrière moi pour me réapprendre les choses les plus basiques que j'avais oublié. J’étais tellement toujours en colère que j’étais violente même avec elle, j’ai été horrible avec elle alors qu’elle n’a jamais perdu foi en moi, je l’ai insulté, je lui ai craché dessus, je l’ai blessé physiquement et mentalement, mais elle n’a jamais abandonné.

En y rependant, elle s’en voulait terriblement d’avoir été aussi détestable qu’elle avait pu l’être avec sa première tutrice. A sa place, elle aurait simplement laissé tomber et au fond, elle s’était demandé si sa maladie et sa mort ça n’était pas de sa faute. Elle se sentait tellement coupable de ne pas avoir remarqué que sa tutrice était mourante.

- J’ai découvert la danse grâce à elle, c’était une passionnée et tous les soirs après son boulot elle m’emmenait avec elle. C’était la seule chose dans ma vie qui était positive et à laquelle je pouvais me raccrocher… c’est grâce à elle si j’ai été inscrite à la Yuri-Academia, j'avais été refusée, mais elle a tellement insisté pour qu'on me donne une chance que même Léna s'est inclinée face à elle et ça... je ne l'ai apprit qu'il y a peu de temps. Je pense qu’elle savait qu’elle était très malade et n’en avait plus pour longtemps à vivre et je n’ai rien vu ! J’étais tellement centrée sur moi que je n’ai pas été là quant elle avait besoin de moi ! Je l’ai laissé tomber, je suis partie sans me retourner, sans lui dire merci… elle est décédée 9 mois après que je sois entrée à l’académie… et je n’ai même pas été à son enterrement ! Je l’ai laissé mourir seule et dans l’indifférence la plus totale de ma part. Il n'y a pas de mot pour décrire à quel point j'ai été égoïste, je n'ai pensé qu'à moi... et je m'en veux encore! Si j'avais la possibilité de retourner dans le passé pour lui dire merci, alors je le ferais sans hésitation.

Yuki l’aimait, mais est-ce qu’elle était capable réellement d’accepter le monstre qu’était sa fiancée ?

- Quand Leela m’a pris sous son aile, j’étais vraiment dans la merde jusqu’au cou… j’étais à deux doigts de me faire virer de l’académie à cause de toutes mes conneries, mais surtout j’aurais été rapatriée aux USA et j’aurais été ballottée d’une famille d’accueil à une autre, jusqu’à finir dans la rue, peut-être accroc aux drogues dures ! On était encore un bébé couple à l’époque … je n’en ai parlé à personne, j’ai gardé ma peur pour moi, mais je crevais littéralement de trouille ! Je ne voulais pas abandonner la personne que j’aimais plus que tout… je ne voulais pas être séparée de toi Yuki ! Et c’est cette peur là qui m’a fait sauter du toit ! Je préférais mourir que de retourner dans le système !

Jusqu’ici, ira n’avait pas relevé le regard de la table, elle se sentait tellement misérable en ce moment et elle craignait tellement la réaction de Yuki qu’elle n’avait pas voulu voir la déception qu’elle aurait pu voir dans ses yeux. Cependant, elle releva la tête et plongea son regard dans celui de sa future femme avec un sourire confiant.

- Je ne suis pas forte Yuki, c’est ton amour et ta présence qui me renforce et qui me donne le courage de donner le meilleur de moi ! Je t’aime et je ne veux jamais que tu doutes de mes sentiments pour toi ! La personne que j’étais avant n’a plus été la même depuis que je t’ai rencontré. J’espère que…que mon histoire ne t’a pas effrayé … c'est... la vraie Kiralee...celle que j'ai toujours été avec toi...

Plus Kira parlait et moins elle arrivait à se taire, tout ce qu’elle avait à dire semblait sortir sans qu’elle n’ait aucun contrôle dessus. Ses ressentis n’étaient qu’une déferlante de mots qu’elle ne pouvait plus arrêter avant d’avoir tout déballé. Pourquoi ici ? Pourquoi comme ça ? L’américaine avait habituellement du mal à en parler, pour ne pas blesser les autres, pour ne pas qu’on la prenne en pitié et parce qu’elle avait honte de ce qu’elle avait été dans le passé. Ainsi, c’était troublant d’avoir le rôle échangé.

L’américaine était fière, mais surtout elle semblait toujours prête à prendre les rennes et à combattre s’il le fallait. Yuki le lui avait dit, elle pouvait se reposer sur ses épaules, mais peut-être en avait-elle trop fait justement en lui avouant tous les sévices dont elle avait été victime ? Elle remarquait les yeux de sa fiancée se gorger de larmes qu’elle avait peine à contenir et ravaler des sanglots, l’état dans lequel la japonaise se montrait était en grande partie de sa faute.

Elle n’eut d’autre choix que de suivre sa future épouse qui avait pris son poignet et l’emmenait en dehors du café et au détour d’une ruelle. Kiralee la serra dans ses bras avec autant de force qu’elle le pouvait sans pour autant lui faire mal. Il était tellement bon de l’entendre dire qu’elle n’allait pas l’abandonner et qu’elle l’aimait. Le baiser chaste de Yuki était à peine suffisant pour combler l’envie de contact de la danseuse américaine qui pourtant la laissa continuer à s’expliquer jusqu’à ce que ses lèvres soient trop impatientes de rejoindre celle de sa fiancée.

Elle l’embrassa avec une telle avidité venant y mêler sa langue avec la sienne que ça lui arracha un gémissement. Plusieurs fois, elle l’embrassa avant de prendre le visage de Yuki avec ses deux mains et plonger son regard dans le sien.

- Je t’aime ! Ma femme ! Je t’aime !

Si elle ne devait pas finir son service, elle rentrerait immédiatement avec Yuki qu’importe sa tenue actuelle. Elle avait été malheureuse par le passé, c’est vrai, mais maintenant, elle était très heureuse et encore plus heureuse de savoir qu’elle allait épouser Yuki et rester avec elle durant toute sa vie.

- Je suis heureuse Yuki et je ne laisserais plus mon passé gâcher notre futur ! Merci pour tes paroles, je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime ! Rhaaa ! Mon amour … si je ne devais pas travailler…

Elle lui embrassa la joue avant de lui susurrer une phrase à son oreille en terminant par lui en pincer le cartilage avec ses lèvres avant de sourire avec son air de lutin et de s’éloigner.

- Pense à tout ce que je te ferais subir…

En parler lui avait du bien et Yuki avait réagit exactement comme il le fallait et lui avait redonné du courage et la pêche.

Elle ? Une perverse ? Avec Yuki c'était carrément vrai, il fallait dire que sa fiancée avait le don de lui mettre les ovaires en ébullition tout en flattant son imagination. Penser à la tenue qu'elle allait enfiler ? Mâlin, à présent Kira n'arrêtait pas de se mettre des images mentales en tête qui n'étaient clairement pas pour les enfants. Elle tenta de retrouver son calme, mais ne pu résister à venir répondre à sa petite provocation.

- Sinon...pas de tenue, c'est bien aussi... Yu-ki-chan

La fille aux yeux vairon vint tapoter avec son index le bout du nez de sa future femme en disant son prénom avant de sourire comme un chat avec malice. Une fois de plus, Kira se retrouva entraînée par Yui, mais à l'intérieur de son lieu de travail et elle fit signe à sa gérante pour lui dire que tout allait bien. Elle aurait aimé resté près de Yuki le long de sa dégustation, mais elle avait des clients qui attendaient et elle se fit un plaisir de les servir avec un petit sourire satisfait sur le visage. Heureusement, son service se terminait dans une heure et ce fut assez rapide. Elle prit tout ses pourboires pour les mettre dans une enveloppe, elle avait eu un bon paquet de yen aujourd'hui ! Yuki lui avait certainement porté chance. Elle irait les faire poser sur son compte épargne le lendemain à la banque, elle commençait à avoir un beau petit pactole. Kira n'était pas dépensière et un peu radin avec son argent, elle épargnait le moindre yen qu'elle gagnait.

- Mon service est fini pour moi, je vais me changer dans ma tenue civile et on y va ?

Si Yuki savait exactement quel levier abaisser pour faire rougir Kira, celle-ci savait encore parfaitement retourner la situation et voir sa fiancée avec le rouge aux joues, c’était ce qu’elle préférait. Elle le savait bien que la petite nippone qu’elle aimait de tout son cœur voulait qu’elle garde sa tenue de maid.

- Oh ! Mais oui ! ça je sais bien ! Je compte bien l’emmener pour que tu puisses en profiter pleinement !

Une fois changée, Kira vint mettre sa tenue dans son sac, elle avait pris l’habitude de la reprendre pour la laver discrètement à la villa ou aller à la laverie automatique à des heures où elle ne croisait personne, ce n’était donc pas étrange de la voir emporter sa tenue de travail. Elle supporta Yuki qui venait de lui sauter sur le dos et vint mettre ses bras autour de ses jambes pour la remonter un peu.
Elle la porta jusqu’à sa voiture, quel confort que d’avoir son petit bolide entièrement refait. Kira déposa Yuki devant la porte passager et fit le tour pour pouvoir s’installer derrière le volant.

- On va se chercher de quoi tenir la soirée en boissons et snack ? Ou bien tu es pressée de rentrer pour profiter de mon corps à ton entière disposition toute la nuit ? D'ailleurs mon amour, je serais ravie que tu me parles un peu plus de tes envies, parce que je veux toutes les réaliser !

Le contact que ses lèvres dans son cou, ainsi que les mordillements. Le ton de la voix de sa fiancée, la façon dont elle la regardait, dont elle cherchait le contact que ce soit avec ses lèvres ou ses doigts, qu’elle avait envie d’action et pour refuser la proposition de nourriture, c’est que vraiment Yuki avait faim d’un besoin plus charnel. Un désir partagé par l’américaine aux yeux vairons qui avait beaucoup de mal à se concentrer sur la route avec la main de son amour qui s’égarait vers l’intérieur d’une de ses cuisses. Par chance, il n’y avait pas un grand trajet à faire et elle fut soulagée une fois garée devant le dortoir. Accompagnant Yuki d’un pas assez hâtif de se retrouver enfin seules pour s’aimer loin des yeux de tout le monde, la danseuse eut à peine le temps d’entrer dans la chambre et de refermer la porte derrière elle qu’elle se retrouva attirée par son col jusqu’à ce que leurs lèvres ne se retrouvent pour un baiser qu’elle approfondit assez rapidement. Yuki était d’humeur torride ce soir et Kira était très heureuse de pouvoir en profiter.

Kiralee la souleva empoignant d’une main une de ses fesses tandis que l’autre lui stabilisa le dos et le tout pour l’embarquer jusqu’à la salle de bain. Après son travail, elle aimait bien de prendre une douche et puis sous l’eau chaude c’était agréable de prendre soin l’une de l’autre. Kira adorait cette nouvelle Yuki qui avait plus confiance en elle et ses capacités à la séduire. Elle aimait son côté taquin et mystérieux. Elle lâcha ses lèvres pour lui embrasser le cou, venant prendre un malin plaisir à retirer ses vêtements et embrasser, caresser chaque once de sa peau qu’elle dévoilait à ses yeux avides de désir. Elle aussi souhaitait la déguster avec tendresse, amour et passion. A son tour, elle se laissa déshabiller, se laissant réchauffer par l’amour de sa future épouse jusqu’à l’attirer sous l’eau chaude.

- Je te suis entièrement offerte et ce à tes moindres désirs amour de ma vie…

Kiralee aurait pu dessiner le corps de Yuki dans les moindres détails, étant donné son niveau artistique en dessin ça n’aurait pas ressemblé à quoi que ce soit de joli, mais elle connaissait chaque détail de l’anatomie de sa fiancée, que ce soit la place de ses grains de beautés, ses cicatrices d’enfance ou bien de la nouveauté qu’elle avait découverte avec un certain étonnement. Le tatouage minimaliste dont elle venait vérifier l’existence à chaque fois qu’elles se retrouvaient intime. En parlant de sa fiancée, celle-ci semblait prendre grand plaisir à la contrôler, la surplomber et faire d’elle ce qu’elle souhaitait. Ce n’était pas pour déplaire à Kira ce genre d’initiative coquine. L’américaine se laissait faire, profitant des assauts ciblés de celle avec qui elle s’unirait bientôt.

Si elle avait voulu inverser les rôles, il ne lui aurait suffit que peu de force pour le faire, elle dont le corps était finement musclé à cause de tout l’exercice qu’elle faisait de façon journalière. Retourner Yuki et prendre la situation en main n’aurait pas été un problème ou une difficulté, mais elle aimait se sentir aimée, désirée et que sa fiancée lui accorde autant d’attention en lui donnant tout son amour. Le désir qui montait, le plaisir qui s’accumulait n’était pas feint ou simulé.

Elle aimait tellement cette femme, la manière que ses mains avides prenaient sans aucune gêne possession de ses endroits les plus intime, dont sa langue venait savourer les recoins cachés et humides, dont ses yeux s’attardaient sur son corps et venaient quelquefois chercher son regard atypique pour lui montrer à quel point elle ne désirait qu’elle en cet instant, elle adorait voir son corps se presser contre le sien, réclamer la chaleur de sa peau, profiter de la douceur de celle-ci. Il n’y avait rien qu’elle n’aurait pu refuser à sa fiancée, aucun sacrifice qu’elle n’aurait surmonté pour être avec elle.

Si Kira aimait chaque membre de sa famille recomposée, Yuki était son univers, son tout, elle représentait ce qui la motivait chaque jour. Avec Yuki, elle ne craignait pas de montrer son plaisir, de laisser tomber son armure, de faire voir la jeune femme qu’elle était vraiment, de lui faire écouter le son de sa voix lorsqu’elle était prise par une jouissance profonde et délicieuse. Elles ne faisaient qu’une.
Entre les deux amantes, il n’y avait pas besoin d’indication orale pour communiquer. Instinctivement, elles savaient comment agir en fonction l’autre et pour sa plus grande satisfaction.

Lorsque son paroxysme fut atteint et le temps qu'elle reprenne son souffle un petit moment, elle en profita pour venir caresser la joue de l'amour de sa vie avec son pouce, sa paume reposant sur sa joue. Kira se montrait toujours tendre avec Yuki, jamais elle ne s'était emportée contre-elle, jamais elle n'avait été brusque ou ne s'était montrée dur avec cette jeune femme dont l'aura parvenait toujours à l'apaiser peu importe la situation. Le regard qu'elle avait envers elle était inondé de son amour pour elle, elle n'avait pas besoin de mot pour le communiquer, Yuki comprenait d'un simple regard.

Elle la regarda avec un sourire espiègle une fois remise de ce premier round et vint chercher sa fiancée l'entourant pour l'encourager à continuer parce qu’elle avait bien l'intention de ne pas s'enfuir et de ne pas laisser Yuki s'endormir cette nuit leur appartenait.