Les points sur i, les barres sur les t [ft. Mila A. Chase]

Tu te baladais sur la plage, les mains derrière le crâne, et la boule au ventre. Dans ton message tu avais dit que tu l'attendrais sur la plage à partir de 8h du matin. Peut-être qu'elle avait mal compris ? Tu n'avais pas été assez clair ? Tu aurais peut-être dû lui adresser le message en anglais.. Tant de questions se bousculaient dans ta tête. Tes bras retombèrent le long de ton corps et tu t'assis près de l'eau, prenant ton visage dans tes mains.

Il était maintenant 13h, tu n'avais pas mangé et ton ventre gargouillait. Evidemment, tu n'avais pas penser à prendre quoi que ce soit non plus. Aucunes nouvelles de Mila sur ton téléphone, pas d'appels, pas de messages. Tu ne faisais pas vraiment d'illusions pour la suite. Soupirant tu t'allongeas sur le sable, les genoux relevés, les yeux fermés et le bras sur ceux-ci. Le temps était maussade en plus de ça. Manquait plus que de la pluie pour en rajouter une couche.

La respiration éreintée, le visage rougit et les gouttes de sueurs qui roulaient le long de ses joues avant de se faire emporter par la force centrifuge. Mila courrait pour rattraper le temps pour effacer son retard plus que conséquent tout en priant pour que Jennie l'ait attendu. Elle avait prit peur en voyant ce message, mettre les choses au clair ? Cela voulait dire quoi ? Allait elle se faire poliment rembarrer ? Le choix qu'elle avait fait en envoyant sa participation pour la saint-Valentin c'était peut-être trop rapide. Mila avait agit comme une lâche en fuyant la réalité et en préférant ce cacher et faire silence radio. Elle s'en voulait car cela ne lui ressemblait pas de faire impasse sur le courage.

La plage elle y était et elle y courrait avec le vent qui ramenait ses cheveux dans son visage devenu moite et collant et les grains de sable qui venaient se loger dans ses yeux bleu. Elle ne voyait rien du tout, son cœur battait trop vite et sa respiration ne lui suffisait pas. Personne à l'horizon, Jennie était passée où ? Partie ? Elle lui avait posé un lapin et n'avait aucune excuse.

Elle ressentait des sentiments d'amour pour Jennie mais jusqu'ici la japonaise n'avait jamais répondu favorablement et aujourd'hui qu'elle voulait mettre les choses au clair c'était Mila qui ne savait plus où elle en était. Des événements alarmants lui avaient fait remettre ses préoccupations au second plan. Une prise de sang dont les résultats étaient inquiétant avait fait réagir l'infirmière scolaire dont les connaissances dépassaient de beaucoup les qualifications d'une simple soigneuse d'entorse. Elle avait disparu quelques jours des radars pour faire des examens plus poussés et l'ambiance hospitalière l'avait depuis toujours fait plongé dans un état dépressif. Mila n'avait pas voulu inquiéter ses proches, que ce soit sa famille ou Jennie ou les très rares personnes avec qui elle avait été en contacte.

Recluse dans un état un peu second la notion du temps lui avait échappé, remplacé par l'angoisse d'un cauchemars qui la hantait encore aujourd'hui. Et si elle retombait malade ? Si les métastases étaient revenu en puissance et qu'il n'y avait plus aucun espoir pour elle d'y échapper ? Voulait elle embarquer des gens dans sa fin au risque de les marquer à vie ? Mila pensait que toutes ces épreuves étaient derrière elle et que jamais cela ne referait à nouveau partie de son présent et potentiellement de son futur.

Le bandage compressif sur sa main démontrait qu'elle venait tout juste d'être libérée de ses obligations médicale et elle avait filé pour rejoindre Jennie malgré la distance qui séparait les deux points. Elle fini par se laisser tomber à genoux dans le sable tout en appuyant ses paumes de main sur ses yeux qui picotait à cause du sable qui la rendait aveugle. Mila se sentait si désolée d'avoir raté le rendez-vous. Un œil s'ouvrit alors qu'elle tapotait sur le numéro de Jennie pour l'appeler et espérer qu'elle accepte de lui parler.

- Je suis désolée de mon retard je suis sur la plage mais je vois plus rien j'ai du sable dans les yeux !

Mila parlait d'une voix fatiguée qui fluctuait par-dessus un souffle saccadé à cause de l'effort fourni, Jennie devrait faire des effort de compréhension.

- je suis là

Allongée dans le sable humide à cause ciel chargé par les nuages, tu te redressas en sentant ton téléphone vibrer. Tu le sortis de ta poche et vit un prénom: Mila. Tu n'attendis pas une seconde de plus pour répondre. Tu n'eus même pas le temps d'en placer une et un sourire de soulagement se traça sur ton visage.

-T'es pas obligée de courir ou de te presser. Arrêtes toi pour reprendre ta respiration.

Tu te relevas, sans prendre le soin de retirer le sable de tes vêtements et de tes cheveux. Tu étais là depuis 8h même un peu avant pour être tout à fait honnête. Alors attendre quelques minutes de plus ne te tuerais pas. Tu regardais autour de toi en gardant le téléphone à ton oreille pour la repérer.

-Je te vois, ne bouge pas j'arrive.

Tu raccrochas et trottina vers la demoiselle, s'arrêtant devant elle et se mit à genoux, comme elle.

-Je suis désolée, j'aurais dû choisir un autre endroit.

Tu pris ses mains pour regarder ses magnifiques yeux bleus. Elle n'avait pas grand chose si ce n'était que ses yeux étaient rougis. Tu remarquas alors le bandage et fronça les sourcils.

-Tu t'es blessée ?

La jeune fille essayait de reprendre sa respiration et suivre de ce fait le conseil que lui donnait Jennie à ce sujet. Elle était sauvée, Mila avait des doutes que la japonaise soit encore présente puisqu'elle avait mit du temps à se manifester, c'était le moins que l'on pouvait dire. Pourtant, elle était là et elle s'approchait pour l'aider à se relever et regarder si elle n'avait rien à ses yeux. Elle suivit le regard brun foncé de Jennie qui visait son bandage et un peu gênée comme si elle essayait de cacher quelque chose, elle le passa derrière son dos en évitant de regarder la jeune femme.

- Oui ce n'est pas si grave


En soit, ce n'était jamais que le point d'entrée de la perfusion qu'on lui avait mise pour faire passer les produits, mais ce qui était impressionnant c'était l'hématome autour. Mila ne voulait surtout pas inquiéter Jennie pour si peu et elle s'avança pour venir la prendre dans ses bras et coller son front contre son cou se rassurant grâce à son parfum, à sa respiration calme et aux battements de son cœur. Elle ferma les yeux pour se ressourcer avec le temps que lui laisserait la japonaise pour ça.

- Je suis vraiment désolée pour mon retard, je voulais vraiment venir à l'heure, mais je n'ai pas pu me libérer avant et te prévenir, est-ce que tu es fâchée ? Tu as le droit de l'être si c'est le cas.

Tu retiens un soupire quand elle cacha sa main et ne dis rien de plus sur le sujet. Visiblement elle ne voulait pas l'aborder et tu n'étais pas ici pour te disputer avec elle et encore moins pour un pansement sur le dos d'une main.

-Ok..

Son étreinte te surpris un peu mais te la serra doucement contre toi, posant tes mains sur ses reins, et mettant ton nez dans ses cheveux, profitant de l'odeur de ses cheveux qui t'avait manquée et qui te confortait dans ta décision.

-Biensur que non. Comment je pourrais en vouloir à une fille si mignonne ?

Tu t'écartais doucement pour déposer tes lèvres sur son front et pris sa main non pansée dans la tienne. Le contact avec sa peau douce aussi t'avait manqué mais peut-être qu'elle s'était faite des amies et auxquels cas c'était bien. La pauvre Mila passait beaucoup de temps avec toi à te dorloter mais elle ne sortait pas pour autant plus de son coté, même Shimizu avait changé d'université donc niveau sociabilité, si elle pouvait avoir mieux, tu le lui souhaitais carrément !

Tu pris une grande respiration et laissa l'air s'échapper doucement, un peu stressée du pourquoi tu l'avais invitée ici.

-J'espère que mon message ne t'a pas fait peur au moins.. Je voulais juste... Enfin, je veux, clarifié ce qui se passe entre nous et notre relation, là où ça nous mène.. Tout ça quoi..

T'es généralement pas mal à l'aise sur n'importe quel sujet, donc te voir ainsi devait être la première fois pour Mila. Le joue t'était un peu monté aux joues mais c'était dissimulé sous tes tatouages.

Elle avait vu dans les yeux de Jennie qu'elle avait des questions à lui poser au sujet de son pansement et Mila se promit d'y répondre plus tard lorsque toutes ces émotions qui l'avait gagné s'apaiseraient un peu. Elle pouvait aussi lire dans le regard et la voix de la japonaise qu'elle n'avait fait que l'inquiéter avec ce mystère en plus. Elle colla son corp à celui de Jennie dans son câlin, depuis qu'elle avait fait sa rencontre, elle s'était toujours sentie en sécurité auprès de Jennie et cela malgré les nombreuses rumeurs fondées ou pas qui tournaient autour d'elle. Mila devait être une personne qui aimait prendre des risques plus qu'elle ne le pensait.

- parce que la fille aussi mignonne t'as fait poireauté pendant des heures en te laissant sans nouvelle ?

Elle aggravait un peu son cas en lui répondant, mais Mila savait qu'à sa place elle aurait été un peu en colère. Elle était navrée de lui avoir fait ce coup là même si elle avait une très bonne excuse. Mila n'avait pas eu le courage de la prévenir et jusqu'à son appel, elle était persuadée que Jennie avait fini par s'enfermer dans sa chambre et qu'elle ne voudrait plus la recroiser, jamais ! Elle se sentait soulagée d'être dans ses bras et son cœur se remettait petit à petit de sa course. Il battait toujours très fort mais c'était la proximité de Jennie qui lui causait cela.

- Je suis vraiment désolée et j'espère que tu n'as pas eu froid ?

La fille de ferme ressentit le stresse de Jennie lorsqu'elle lui exprima vouloir parler de leur relation. Mila ne voulait pas que ça s'arrête et ça lui plaisait d'être avec Jennie et elle avait peur que la japonaise lui annonce une mauvaise nouvelle. Mila était égoïste et elle savait que Jennie n'appartenait à personne, pas autant qu'elle se sentait parfois lui appartenir.

- oui bien sûr je t'écoute.

Sa phrase fut entrecoupée par de la toux sèche qu'elle camoufla avec ses mains en se tournant. Mila était sous l'emprise d'une quinte de toux pendant un petit moment avant que cela ne cesse. L'air était froid et ça lui avait provoqué comme des démangeaisons dans la gorge.

- désolée, voilà je t'écoute maintenant.

Tu secouais la tête, pourquoi elle se rabaissait comme ça ? Fin, tu lui avais dit que tu resterais toute la journée donc elle ne t'avait, logiquement, a aucun moment laissé poiroter comme elle disait. Après tout, au vu de comment tu la traitais avec un mélange d'affection et d'indifférence, elle aurait peut-être mieux fait de te poser un lapin. Ca aurait été largement mérité. Mais du coup, si elle était quand même venue, c'est qu'elle attendait quand même quelque chose de toi ? Un coup de pression t'envahit.

-J'ai dis que je serais là toute la journée. Donc tu m'as pas vraiment fait poiroter. J'aurais pu donner une tranche horaire plus précise. J'ai fait ce choix toute seul comme une grande.

Tu la serrais un peu plus contre toi. Lorsqu'elle était là, comme ça, dans tes bras, tu ne pouvais pas te sentir mieux. Surtout avec le soulagement qu'elle soit finalement venue alors que tu commençais à désespérer et te faire des scénarios de toute sorte.

-Non, je crois pas.

Tu n'en étais même pas sûre, ton esprit avait été trop occupé pour que tu ne penses à la température et à avoir un truc à grignoter sur toi. Tu enchainas directement avec le fait qu'il fallait que tu lui dises les choses. Ce qu'il se passait, ce que tu ressentais et ce qu'il convenait de faire ou non en fonction de ses attentes. Rien était simple dans ta vie et loin de toi était l'idée de rendre la sienne compliqué également. Elle avait déjà assez enduré aussi avec son opération.

Tu ouvris la bouche pour commencer ton monologue mais la referma aussitôt que Mila se mit à tousser. Tes traits se déformèrent et tu lui frottais doucement le dos. Lui laissant quand même assez d'espace pour qu'elle puisse retrouver de l'air et son souffle. Tu retiras ta veste et lui posa sur le dos en douceur pour qu'elle puisse se réchauffer.

-On peut se trouver un endroit où s'installer avant si tu veux. Je ne veux pas que tu tombes malade à cause de moi.

La jeune fille aux boucles brunes se sentait sereine grâce aux mots de Jennie, quoi qu'il arrive la japonaise avait toujours un mot ou une phrase pour l'apaiser ou même un geste tendre comme de la soie. Dans ses bras, Mila ne pouvait que se sentir bien et ne pas avoir froid. Une fois encore, la gameuse trouva une explication pour que la culpabilité de la jeune chanteuse s'en aille rapidement. Mila avait de la chance de connaître une personne aussi formidable que la japonaise. L’inquiétude cependant la gagnait, de quoi pouvait elle avoir envie de lui parler qu'elle ne pourrait pas faire dans un endroit où elles avaient l'habitude de se rendre comme leur chambre ?

Ne voulait elle plus d'elle comme amie ? Mila n'était après tout pas le genre de fille solaire et pleine d'entrain qui entouraient Jennie et elle était plutôt quelconque comme femme. Elle accepta sa veste sur ses épaules et vint croiser les pans de chacune en profitant du parfum encore présent sur le tissus et qui l'embaumait chaleureusement.

La fille de ferme sentait que son amie était particulièrement nerveuse, elle qui habituellement était une femme qui avait une forte confiance en elle et qui ne se gênait de rien en faisant preuve d'une franchise sans limite. Aux yeux de Mila c'était doublement étrange. Jennie proposait de trouver un autre endroit pour ne pas la rendre malade. Un peu nerveuse, elle passa sa langue sur ses lèvres qui étaient devenue un peu sèches.

- Ce n'est pas de ta faute Jennie, on va ou tu veux peu importe je te suivrais.

Plus tu la regardais, plus tu fondais. Bon sang.. Ta coquille, elle l'effritait de plus en plus. Tu te pinça l'arrête du nez, agacée par le fait qu'elle te rende gaga en toute circonstance. Tu passas ensuite une main dans tes cheveux avant de poser tes lèvres sur son front et de la serrer contre toi.

-Désolée, je pensais ou du moins, j'espérais qu'il fasse beau et qu'on en profite un peu mais visiblement, le temps est contre moi..

Tu pris sa main et te mit à marcher tranquillement en direction de l'académie. Tu aurais préféré l'emmener dans un café ou quelque chose de ce genre mais en y repensant, tu trouvais que ça n'était pas forcément une bonne idée. Tu n'avais pas vraiment envie que des oreilles indiscrètes se glissent dans votre conversation. C'était déjà bien assez compliqué pour toi si en plus tu devais faire attention à qui se trouvait autour de vous.

-Ca te va si on rentre ? On pourra aller dans ta chambre ou la mienne, où ailleurs ça n'a pas vraiment d'importance pour moi. Du moment qu'on est tranquille.

Le regard bleu de Mila se posait sur Jennie qui gesticulait bien trop par rapport à l'habitude détente dont elle faisait preuve en toutes circonstances et la fille de ferme ne savait pas comment traduire cette nervosité apparente chez la japonaise. Elle commençait même à s'inquiéter malgré les tentatives de Jennie pour ne pas lui refiler ses tracas et elle enroulait ses doigts autour du bord de ses vêtements.

- Nous pourrons revenir au printemps et en été pour se balader sur a plage, si tu n'es pas trop occupée ailleurs ?

Elle lui accorda un sourire pour essayer de la rassurer même si elle ignorait totalement contre quoi elle se battait très exactement. Mila se contenta de prendre cette main qui lui était tendue et de suivre Jennie hors de la plage pour prendre le chemin de l'académie et des dortoirs. Jennie voulait être seule avec elle donc ça signifiait bien que c'était une discussion importante qu'elle voulait avoir avec la fille de ferme.

- On sera plus tranquille chez toi que chez moi, je ne sais pas si mes colocataires sont dans la chambre actuellement ou si elles prévoient d'y être plus tard, dans le doute allons dans la tienne.

Définitivement, l'attitude de Jennie cachait une chose louche et Mila se demandait de plus en plus de quoi il pouvait s'agir. Son instinct ne lui mentait pratiquement jamais, depuis toute petite, elle avait toujours été capable de comprendre les gens autour d'elle en se basant sur leur façon de bouger ou de se comporter. Est-ce que c'était par rapport à la famille de la japonaise ? A Shimizu ? A quelqu'un d'autre ? Elles entrèrent dans la chambre de l'étudiante, ce n'était pas la première fois qu'elle y était invitée, mais cette fois-ci la tension était palpable. Mila avait réagit pour venir poses ses mains sur les épaules de la japonaise avec une mine affreusement inquiète.

- Est-ce que je peux t'aider ?

Tu avais conscience que tu n’étais pas dans ton état naturel. Tu étais clairement nerveuse, et il y avait de quoi. C’était quand la dernière que tu avais été dans un état de stress pareil ? Tu ne t’en rappelais même pas, comme ci ça n’était jamais arrivé. Peut-être même que c’était la première fois en y pensant. Tu avais les mains moites et le cœur qui battait plus vite que d’habitude sans pour autant te frapper la cage thoracique.

-Bien-sûr. Avec plaisir.

Tu lui tendis ta main fébrile qu’elle saisit et ça te détendit un peu. Tu posas tes lèvres sur le haut de son front et commença à marcher. L’ambiance était assez pesante en plus du temps. Les nuages s’accumulaient et le ciel s’assombrissait. Tu serrais délicatement ses doigts en les entrelaçant avec les tiens.

-Ca me convient. D’ailleurs, tu devrais intégrer mon dortoir à la rentrée prochaine je me trompe ?

Vous aviez marcher plutôt rapidement car vous étiez entrain de rentrer dans le pôle universitaire et plus précisément au niveau des chambres. Tu attrapas un trousseau de clé dans une des poche de la veste que Mila avait toujours sur les épaules et déverrouilla la pièce pour que vous puissiez rentrer. Mila rentra et tu lançais les clés sur le dessus du petit frigo d’appoint. Ton cœur battait plus vite et la mine de Mila n’arrangea rien. Tu lui souris tandis que tu la saisissais par les hanches.

-Si tu connais une manière de me transmettre un peu de ton courage je prends.

Tu embrassas sa joue avant de l’emmener avec toi sur le lit pour t’assoir face à elle en prenant ses mains dans les tiennes pour te donner une certaine contenance et ne pas te perdre totalement dans ton angoisse qui grandissait. La boule au ventre, tu cherchais tes mots.

-Alors.. Par où commencer..

Tu pris une profonde inspiration en fermant les yeux pour te focus et entrer dans ton état « sérieux » et faire abstraction au maximum du stress. C’était plus simple ainsi et c’est ce que tu faisais lorsque tu étais en cours, ce côté stricte de toi-même que tu n’aimais pas particulièrement.

-Je n’ai pas été tout à fait honnête avec toi, sur plusieurs points et pour différentes raisons qui me sont propres et sans doute un tantinet égoïste. Je ne t’en voudrais pas si à la fin de ce que j’ai à te dire tu t’en allais.

De toute manière, tu ne t’attendais pas vraiment à une autre réaction. Quoi que. Mila était spéciale, dans le bon sens du terme. Elle t’avait toujours agréablement surprise mais à ce moment même tu étais trop pessimiste pour t’attendre à une réaction positive même venant d’elle.

-Je m’excuses si tu as pu pensé que je jouais avec toi à un moment où à un autre. En réalité je ne me fixais pas avec toi parce que.. je ne voulais pas que tu t’attaches trop à moi et inversement. Mais la vérité c’est que je suis tombée amoureuse de toi. Et que je ne peux plus, je n’arrive plus à faire semblant et juste flirter avec toi.

Tu respirais profondément, instaurant une petite pause avant de reprendre sur ta lancée maintenant que tu avais les deux pieds dans le plat, il ne fallait pas que tu t’arrêtes. Tu serras ses mains un peu plus fort si elle te les avait laissées.

-Il y a plusieurs raisons à « Pourquoi ». La première c’est que tu connais ma réputation et je ne voulais pas qu’elle t’entache. La deuxième, je ne pourrais jamais te rendre heureuse comme tu le mérites. Et la troisième, qui explique une partie de la deuxième raison, c’est que je suis…

Les mots coinçaient, tu sentais les larmes et l’énervement prendre le dessus malgré tout et ça t’était insupportable. Tu te mordis fort la lèvre et reprit.

-Je suis déjà « promise » à quelqu’un.

On pouvait sentir, à voir ton visage et à la façon dont tu avais prononcé cette phrase, que c’était une situation que tu n’avais clairement pas demandée. Reposant tes yeux marronés sur la jeune femme, tu attendis, ne t’attendant pas à grand-chose et lâchait doucement ses mains.

-Je suis désolée Mila. Pour tout.

L’état de détresse de la japonaise sautait aux yeux de Mila, que devait elle lui révélé qui soit si angoissant pour elle ? Jennie n’allait quand même pas lui annoncer qu’elle s’était mariée avec un inconnu dans un casino et qu’elle le regrettait parce qu’il ne voulait plus la lâcher si ? L’américaine lisait trop, son cerveau était en ébullition du millier de scénarios qui auraient pu faire des films du samedi après-midi et qui se jouait dans sa tête. Jennie allait lui annoncer une addiction à une drogue dure ? Une maladie mortelle et incurable ? Qu’elle était enceinte de père inconnu et qu’elle allait quitter l’académie pour élever ce bébé sans le sou ? Pour que les prunelles noisette de Jennie recherches autant les siennes et qu’elle en vienne à lui demander de l’aider à faire son annonce, c’est que ça devait être assez sérieux et dramatique. Jennie ne cessait de lui embrasser le front dans une tentative de trouver de l’assurance dans ce qu’elle voulait lui dire.

Mila intègrerait l’université si ses examens étaient concluants et donc forcément le même dortoir que Jennie qui le soulignait. Cela lui posait il un problème qu’elles partagent le même dortoir ?

- En toute logique oui, on sera peut-être voisine de chambre ?

La japonaise ne savait pas par quel bout commencer à discuter et l’américaine se demandait si elle l’effrayait autant, elle qui avait un caractère naturellement doux c’était étonnant. Comment lui redonner un peu de courage ? La jolie brune ne connaissait qu’une seule et unique façon de le faire et ce fut de l’embrasser sur les lèvres aussi simplement qu’elle pouvait le faire.

- Cette manière de t’encourager te convient elle ?

Jennie sembla se débloquer un peu et l’emmena sur son lit ou Mila s’assit et c’était très étrange de voir la japonaise aussi prévenante, il était vrai qu’avec elle Jennie n’avait jamais été autrement que gentille. Le regard bleu de la chanteuse se posa dans celui couleur chocolat à la noisette de son amie qui commençait enfin à engager la conversation. Elle était étonnée de l’entendre lui dire qu’elle n’avait pas été honnête qu’elle était égoïste et plus encore qu’elle pouvait lui en vouloir. Elle était angoissée par cette situation et elle sentait sa gorge se serrer douloureusement.

Mila se sentit immédiatement rassurée de l’entendre lui confesser ses sentiments, c’était pour cela qu’elle était dans tous ses états ? Soulagée, la fille de ferme ria nerveusement en venant mettre une tape gentillette sur son bras.

- Tu t’es mise dans cet état pour me dire que tu m’aimais ? Mais Jennie, j’en étais déjà certaine depuis un long moment et je croyais que tu savais que j’étais au courant ! Je savais bien que je n’étais pas complètement folle ! Tu m’as fait peur ! Je croyais que tu allais m’annoncer une maladie incurable qu’il te restait 1 mois à vivre ou que tu étais enceinte et que tu quittais l’académie pour toujours ! Prends soin de me pauvres nerfs et évite de me stresser de la sorte s’il te plaît ! Moi aussi je t’aime, ne me dis pas que tu n’avais pas remarqué mes sentiments pour toi ?

Elle n’était pas naïve au point de ne pas savoir interpréter les signes que lui envoyait Jennie et lorsqu’elle commença à se donner des excuses concernant sa réputation, Mila la regarda dans les yeux et serra à son tour les mains de Jennie.

- Je connais ta réputation depuis le début et ça ne m’a jamais affecté, et comme le dirait une de mes grandes sœurs j’emmerde le monde !

Mila avait surtout l’impression que la japonaise se cherchait des excuses parce qu’elle était promise. Jennie avait l’air dégoûtée d’être fiancée au point d’avoir l’air de quelqu’un qui allait vomir toutes ses tripes dans la seconde.

- Je ne suis pas fâchée contre toi Jennie, mais plutôt que d’essayer de me rendre heureuse, qu’est-ce qui te rendrais heureuse toi ?

Mila se sentait déjà heureuse, elle était bien entourée, elle avait une famille formidable et des amies, mais elle avait des doute pour Jennie.

Voisine de chambre ? Peut-être, de toute façon vous n’étiez pas à quelques portes près. Les dortoirs étaient grands au vu du nombre considérables d’élèves cela dit mais tu n’avais aucun mal à retenir les numéros importants et celui de Mila était le premier sur la liste.

-Ce serait sympa.

Les chances étaient grandes pour que l’une de vous deux y passe le plus clair de son temps et Mila possédait déjà un double de ta chambre. Tu le lui avais donné lors de votre cinquième journée ensemble alors que tu étais malade et qu’elle était venue prendre soin de toi -encore-.

Le baisé déposé sur tes lèvres te fit frémir, c’était difficile de déterminer si ça t’aidait ou au contraire si ça n’enfonçait pas le clou un peu plus. Tu ne voulais pas la blesser et cette douce attention ne faisait que te conforter dans le sens où tu allais surement la faire souffrir. Pour autant, tu trouvas plus facilement tes mots par la suite. Déballant tout ce que tu avais sur le cœur et dans la tête. Au final c’était toi qui souffrais le plus de tout ça.

-Pardon de t’en faire voir de toutes les couleurs..

Tu ne lui disais pas simplement que tu l’aimais, si c’était si simple tu ne te serais pas mise dans un état pareil. Ca non. Pourquoi Mila prenait ça si bien ? Elle ne voyait pas la gravité de la situation ? Tu t’en voulais de lui avoir fait peur de la sorte. Evidemment tu te doutais de ses sentiments et c’était pourquoi tu avais agi ainsi. Maintenant qu’elle te les avouait pleinement et si naturellement ça ne te soulageait pas comme tu l’aurais aimé alors tu continuas malgré tout sur ta lancée.

Mila restait inébranlable et si chaleureuse, c’était pas croyable pour toi. A quel moment, dans ce monde, on ne prenait pas la fuite devant tant de red flag ? Ou alors tu étais trop pessimiste et ne croyait pas assez en elle ? Après tout, tu avais tout fait pour éviter de te raccrocher au fait qu’elle puisse t’aimer, donc y croire était un peu compliqué.

Qu’est-ce qui te rendrait heureuse ? C’était une bonne question que tu te ne posais jamais et ça te prit un peu au dépourvu.

-Je n’en sais rien. Par être avec toi pour commencer.. ?

Tu ravalais peu à peu ta peine et t’avança vers elle pour venir l’embrasser timidement. Pour la deuxième fois, tu dévoilais tes faiblesses et ton coté tout mou à quelqu’un et ça c’était pas rien.

Les orbes saphir de la jeune guitariste et chanteuse se posèrent avec bienveillance sur le visage de Jennie. Avouer son amour n’était pas facile, elle avait laissé la japonaise se lancer en premier lieux avant de confesser ce qu’elle éprouvait pour elle et à présent elle comprenait la peur du rejet qu’elle avait pu ressentir. A nouveau, elle s’excusait et c’était une facette de sa personnalité qu’elle ne connaissait pas car Jennie était aux yeux de la lycéenne une femme forte toujours sûre d’elle et qui débordait de confiance, un point de repère pour Mila. Elle ne détestait pas voir cette nouvelle facette de sa personnalité, voir une personne non pas faible, mais émotive. Montrer sans armure ce qu’on ressentait était très courageux. Elle enroula ses bras autour de sa taille pour la serrer dans ses bras dans un geste qui était très protecteur.

- Vivre sans difficulté, c’est vivre sans émotion ! C’est une citation que je tire d’un livre et je crois que ça résume bien ce que je pense de tout ça.

Mila n’était pas une intello, mais elle lisait beaucoup et était assez cultivée que pour avoir compris le sens de beaucoup de manière de vivre décrite dans des œuvres littéraires. Elle se refusait à vivre facilement, le plus beau quand la vie vous mettait un coup c’était de le surmonter et de pouvoir lui faire un pied de nez. Si elle avait abandonné, aujourd’hui, elle ne serait pas devant Jennie à lui parler, mais entre 4 planches enterrée dans un cimetière. Elle répondit à ses lèvres avec les siennes, l’embrassant avec douceur avant de se détacher pour lui sourire et répondre.

- Commençons par faire ça dans ce cas

La fille de ferme savait que tout ceci n’était pas simple pour Jennie, elle craignait peut-être de souffrir, d’être séparée à cause d’une promesse de mariage, mais il y avait moyen de trouver des solutions si elle le voulait. Mila ne l’obligerait pas à la choisir, mais elle la soutiendrait dans la décision qu’elle prendrait même si c’était de la quitter pour se marier avec un homme qu’elle n’aimait pas. La japonaise devait prendre cette décision par elle-même et pour son bien-être.

- Je peux t’offrir le cadeau que j’ai pour toi ? Ferme les yeux et ne triche pas.

Mila avait depuis quelques semaines déjà une petite boule plastique qu’elle gardait précieusement dans son sac à dos. Elle avait voulu essayer une de ces machines à pinces pour avoir un porte-clef du même symbole qui se trouvait sur la veste de Jennie, une tête de lapin. Cela n’avait vraiment pas été simple de réussir à l’avoir et elle avait utilisé tout son argent de poche pour plusieurs mois pour en avoir enfin un après des dizaines de tentatives ratée et en acceptant l’aide de Saejin qui était bien plus douée qu’elle dans les jeux d’adresse. Elle déposa la boule en plastique dans la main de Jennie en espérant que ce soit un cadeau qui lui plairait, c’était loin de tout ce que pouvait s’offrir l’artiste avec les moyens qu’elle pouvait avoir et cela la lycéenne l’avait bien compris, mais elle voulait que son intention lui redonne le moral.

- C’est un peu nul comme cadeau de saint Valentin, mais quand je l’ai vu je n’ai pas su repartir sans parce que je voulais te l’offrir.

C'est vrai que Mila était une grande lectrice, c'était d'ailleurs assez reposant de la voir lire. Ca ne t'étonnais donc pas de l'entendre sortir des citations tirées de ses bouquins de temps à autre. Tu étais certaine qu'elle pouvait même tenir une conversation juste avec des phrases d'auteur.

-Je ne sais pas si c'est vivre sans émotions mais si parfois on pouvait en avoir moins, des difficultés, ce serait cool.

Non parce que franchement, des fois, c'était usant, et si on avait pas la force de caractère adéquat, il y avait de quoi se laisser partir plutôt que de résister. Chacun surmontait ses difficultés différemment et la jeune femme face a toi était plutôt douée pour ça. Tu te demandais souvent où elle trouvait la force de positiver de la sorte. Sans doute que rien est insurmontable finalement.. Si on sait où trouver la force et l'énergie pour.

Tu accueillis se baiser avec tendresse et serra la demoiselle dans tes bras, tu ne voulais pas la lâcher mais tu la laissas reprendre sa place quand elle sépara ses lèvres des tiennes. Qui aurait cru que tu aurais une nouvelle petite-amie un jour. Pas toi en tout cas.

-Le cadeau ? Mais..

Tu regardais Mila et accueillais une petite boule en plastique entre tes mains avec un regard plutôt curieux. On aurait dit une de ses capsules des jeux à pince dans la salle d'arcade et à bien y regarder, ça en était bien une. Tu souris, c'était adorable puis tu la tourna pour pouvoir l'ouvrir et tu y découvris un porte clef à l'effigie du lapin qu'on pouvait retrouver sur certains de tes vêtements et notamment ta veste. C'était adorable.

-Il est trop mignon. Je l'adore, c'est parfait.

Tu te penchas sur la chanteuse pour venir saisir ses lèvres une nouvelle fois puis te leva pour l'accrocher à ton trousseau de clé pour l'avoir partout avec toi. Tu te trouvais un peu nian-nian à faire ça mais ça te faisait du bien. Tu te tournas vers un tas de toiles entassées, la moitié étant non terminée et en tira une de 100x73 cm.

-Je ne comptais pas te le montrer un jour mais.. puisque c'est la saint valentin, que tu as acceptée d'être ma copine malgré tout et surtout parce que ton cadeau était absolument trop mignon. Je vais te donner ça.

Tu rejoignis Mila sur le matelas avec la toile sans la lui montrer et une fois installée, tu retournas la toile. C'était un portrait avec des couleurs pastels de la chanteuse entrain de dormir. C'était sans doute un peu creepy de l'avoir dessinée alors qu'elle dormait mais.. tu avais bien aimé la voir ainsi et tu avais eu l'envie de figé ce moment sur papier puis sur toile.

-Je te l'offre. Si elle te plait, bien entendu.

Tu attendis de voir sa réaction, tu ne la forcerais pas à l'accepter si ça ne lui plaisait pas, tu te contenterais de simplement l'accrocher dans ta chambre.

-Et j'ai ça aussi, de prévu par contre.

Tu sorties une petite boite de ta poche de jean et lui tendit. Elle contenait un collier avec une chaine assez fine qui portait en pendentif une petite pierre bleu de la couleur des yeux de Mila. C'était assez discret et féminin.

La jolie brune aux yeux clairs écouta Jennie qui souhaitait avoir moins de difficultés et au fond d’elle, Mila réfléchissait à cette question d’une façon très philosophique. N’était ce pas les épreuves et les difficultés qui forgeaient les humains ? Au gré de leurs mauvaises expériences, ils devenaient plus fort et plus à même de déployer des ressources pour se sortir la tête de l’eau. De nombreuses citations populaires pouvaient le prouver comme : ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ou encore pour apprendre à nager il faut se jeter à l’eau. Hélas, il ne fallait pas qu’elle continue de débattre en citation car sinon Jennie allait la trouver ennuyante.

- Oui mais en cas de difficulté tu peux toujours te tourner vers des personnes qui seront là pour toi !

Il était bien sûr inutile de préciser que la chanteuse se comptait elle-même dans ces personnes, si la gameuse ne l’avait pas encore compris, alors elle ne savait pas que faire pour le lui prouver encore et encore. La réaction qu’elle eut avec le cadeau qui n’était pas énorme était adorable, Mila était au courant que Jennie ne manquait pas d’argent et que ce n’était pas le tout petit porte-clef qui y changerait, mais elle avait l’air vraiment sincère en venant l’accrocher immédiatement à ses clefs avant de lui tendre une toile qui représentait la fille de ferme en profond sommeil. Quand avait elle peint cette toile ?

Quand avait elle peint cela ? Mila analysa la toile avant de sourire, c’était un peu mégalomane de posséder une toile qui la représentait, mais elle était très jolie et ça lui rappellerait toujours celle qu’elle était quand elle serait devenue vieille ridée et peut-être acariâtre.

- Je l’adore, merci Jennie, je m’étais justement dit qu’il faudrait que je décore un peu les murs de ma chambre lorsque je serais à l’université car ça ressemble un peu à la chambre que j’occupais à l’hôpital. Par contre, tu as l’air de penser qu’être ta copine c’est une épreuve de vie, mais tu sais pour moi c’est naturel et ça fait longtemps que je suis tombée amoureuse de toi !

Elle la remercia en la serrant dans ses bras avant de dégager une mèche de cheveux qui barrait le visage de la japonaise et la remettre derrière son oreille tout en profitant de laisser le bout de ses doigts s’hasarder sur la rondeur cartilagineuse de ses oreilles et ensuite de ses joues. Admirant les traits de Jennie qui étaient si beau, si fin, si féminin.

- Laisse moi regarder ton visage

Elle déposa ses lèvres sur celles de la dessinatrice dans un baiser à peine posé, fugace comme un papillon qui s’envole dans la seconde. Étonnement, Jennie ne s’arrêta pas là et fit une seconde surprise, un cadeau que cette fois-ci elle avait prévu. Les deux saphirs de la chanteuse américaine s’abaissèrent pour contempler une petite boîte qu’elle déposa dans le creux de sa main et durant quelques secondes elle en oublia de respirer. Jennie n’allait tout de même pas la demander en mariage ?

Elle ne savait pas quoi die et ne trouvait pas les mots pour la remercier lorsqu’elle découvrit un magnifique pendentif avec une petite pierre bleu. A part la croix qu’elle avait reçu de ses parents lors de sa grande communion, c’était la première fois qu’on lui offrait un bijou, que quelqu’un pour qui elle nourrissait des sentiments amoureux lui offrait un bijou. Elle resta plantée là dans le silence le plus total sans savoir quoi dire ni quoi faire pour montrer à Jennie que les cadeaux l’avaient touché et finalement, elle se jeta à son cou pour la faire basculer sur le lit et venir la câliner.

-Merci, je le porterais toute ma vie ! Tu veux bien me l’attacher ?

Être allongée avait libéré sa parole et désormais, elle se sentait bien et loin de l’agitation qui l’avait prise, et Mila se redressa pour que Jennie lui passe la chaine autour du cou avant de venir l’embrasser pour la remercier. Elle n’avait aucune envie d’être autre part qu’ici.

- Il est magnifique, merci

Comparé aux cadeaux de Jennie, son ridicule Gatchapon ne valait pas un clou si ce n’était l’heure passée à essayer de l’attraper. Mila aurait peut-être dû trouver un meilleur présent ? Elle ferait mieux la prochaine fois qu’il y aurait une fête. Elle regarda Jennie en lui caressant le bras doucement, la dernière Saint Valentin qu’elles avaient passées ensemble avait fini de la façon la plus agréable et douce qui soit.

Des personnes qui étaient la pour toi..? Il n'y en avait pas tant que ça, mais au moins c'était des personnes sûres. Tu l'espérais tout du moins. Evidemment Mila était dans le lot et probablement en tête de liste avec Sonya, suivie par Shimizu et Halia. Tu avais renié ta mère tout comme ta mère l'avait fait et ton père n'était qu'un support te permettant de faire ce que tu aimais : peindre et jouer. Tu te servais de lui tout comme lui de toi. Ta relation avec tes parents étaient très toxique, personne ne pouvait le nier.

-Sans doute. Heureusement que Shimizu est là !

Tu fis exprès de ne pas la citer elle pour la taquiner avant de lui tirer la langue en riant. Son cadeau était vraiment parfait à tes yeux. Tu adorais ce genre de goodies, c'était beaucoup trop mignon et adorable sans compter le temps et l'argent qu'on passait sur ses machines afin d'en attraper seulement un ! Regardez donc cette couleur rose parfaite avec ses oreilles et.. tu te reconcentrais pour lui offrir quelque chose que tu comptais garder cacher, rien que pour toi.

Assise face à la demoiselle aux yeux bleu, tu rougis, comment cela pouvait il être si simple d'ouvrir son coeur comme elle le faisait ? C'était un mystère pour toi, tout comme la douceur avec laquelle elle te traitait. Tu la laissais t'observer, les joues roses par la délicatesse de ses mots et de ses gestes. Mila avait ce don de faire fondre la carapace invisible qui te collait à la peau et de te faire perdre la confiance en toi que tu avais monter en partie de toute pièce. Il ne restait souvent plus que ton coté marshmallow que tu n'avais avec personne d'autre.

Tu ne t'attardas pas plus sur les lèvres de la chanteuse pour lui donner son second cadeau de St Valentin. La tête de Mila et sa réaction, ou plutôt non réaction t'avait rendu confuse. Est-ce que ça lui plaisait ? La réponse à cette question ne tarda pas à être donnée puisqu'elle te renversa sur le lit. Tu entouras sa taille de tes bras pour la serrer contre toi, lui rendant son étreinte avant de vous redresser.

-Biensur.

Tu lui souris avant de récupérer la petite chaine dans l'écrin et vint lui attacher, se penchant à son oreille. Tu en profitas pour poser tes lèvres sur son cou et y laisser un baiser avant d'être saisie par les lèvres de Mila.

-Tu le portes à merveille. Je suis heureuse qu'il te plaise.

La brune cherchait ton contact avec douceur en laissant glisser ses doigts sur ton bras. Tu la regardais, pris ses mains pour la guider contre toi et la faire s'asseoir sur tes jambes. Ta main se glissa dans son cou, dégagea ses cheveux pour mieux caresser l'os de sa mâchoire à l'aide de ton pouce. Tes lèvres emprisonnèrent alors celles de Mila pour un doux baiser.

-Je t'aime.

Mila avait la chance d’avoir une famille unie et aimante qui avait toujours pris soin d’elle et l’avait toujours encouragée, elle en était très proche. Ensuite, au Japon tu n’avais pas énormément d’amies, mais tu pouvais compter sur Jennie depuis que tu la connaissais et ensuite Shimizu qui était plus l’amie de Jennie que la tienne, mais qui semblait t’apprécier autant que tu l’appréciais et bien entendu, Mila n’oubliait pas son amie Saejin avec qui elle passait des soirées cinéma en mettant plein de pop-corn partout dans le lit.

- Juste Shimizu ? Seulement elle ?

Mila attendait, elle ne savait pas trop, peut-être un peu de reconnaissance et elle sentit une très petite pointe de jalousie étreindre son cœur. Un sentiment qu’elle n’avait pas ressenti depuis l’enfance quand son chien Roméo avait préféré sa sœur à elle. Cela ne dura qu’une demi-seconde jusqu’à ce que Jennie ne vienne dissiper ce malentendu en lui passant la langue, elle l’avait fait exprès. La vengeance allait être à la hauteur et elle vint essayer de la chatouiller juste en dessous des côtes.

- Tu veux donc jouer à ça Jennie ? Je vais m’amuser aussi dans ce cas !

La chaine posée autour de son cou et le pendentif descendant vers le creux formé par sa poitrine, Mila prit la petite pierre bleue entre ses doigts et la fit rouler lentement en venant la regarder de plus prêt. Un large sourire accompagnant sa joie et elle se laissa guider sur les genoux de la japonaise qui venait de lui dire qu’elle l’aimait. Il y avait de quoi être un peu abasourdie lorsqu’on savait à quel point Jennie n’était pas une personne qui disait je t’aime à n’importe qui. C’était la première fois qu’on le lui disait et c’était si agréable de l’entendre de la part d’une personne pour qui on nourrit le même amour.

- Je le porte à merveille parce que la personne qui m’en a fait cadeau l’a très bien choisi, Jennie je t’aime aussi

Il était très facile de le lui dire vu qu’elle était sincère et elle répondit au baiser de Jennie avec autant d’envie de l’approfondir qu’elle pouvait avoir en ce moment. Mila se mordit la lèvre inférieure en regardant Jennie sous-elle qui lui donnait l’impression d’une apparition divine. Saisissant avec précaution, mais une légère fermeté qui contrastait avec sa douceur habituelle, le visage de la japonaise dans ses mains, la chanteuse rapprochant ses lèvres de celles de l’artiste pour venir avec le bout de sa langue caresser leurs semblables et lui demander la permission de s’immiscer un peu plus loin.

Tu haussas les épaules à sa question avec un sourire et une lueur taquine dans les yeux puis, quand elle comprit que tu l'embêtais, elle t'attaqua avec des chatouilles. Tu avais ris jusqu'à ce qu'elle veuille bien laisser tes flans tranquilles. Ca faisait du bien de rire, surtout avec elle, sans se forcer.
Tu essuyas les larmes de joies qui étaient venu humidifier tes yeux sans couler à cause de l'euphorie et sourit doucement en reprenant ton souffle.

Tu ne savais pas si tu l'avais vraiment bien choisi mais il lui allait vraiment bien et tu étais heureuse qu'il lui plaise. Tu n'étais pas très douée en terme de cadeau, tu n'en offrais pas souvent et c'était la plupart du temps un vrai calvaire, un truc angoissant que tu stressais au plus au point.

Mila n'opposa aucune résistance et vint s'asseoir sur toi, caressant sa peau douce. Tu lui avais des mots que tu n'avais jusqu'ici dit qu'à une seule personne. Ca n'était en rien des paroles en l'air, tes autres conquêtes avaient pu être gratifiée d'un "tu me plais" ou ce genre de chose mais rien d'intime. Sa réponse te réchauffa.

Tu frémis en te perdant dans ses yeux qui venaient de prendre une teinte différente que tu commençais à connaitre. Tandis qu'elle saisissait ton visage marqué, tu déplaças tes mains sur ses hanches. La douce Mila que tu connaissais, prenait de l'assurance, tu l'avais sentis dans ses doigts contre ta peau et ça te faisait de l'effet, tout comme l'humidité de sa langue sur tes lèvres. Tu laissas la demandeuse se glisser à l'intérieur en entrouvrant les lèvres et ta langue vient l'accueillir. D'abord avec douceur puis avec plus d'envie, resserrant tes doigts sur le tissus qui la couvrait avant de les glisser sur ses rondeurs.

Jennie était chatouilleuse, la japonaise venait de communiquer une information sur elle que la fille de ferme n’oublierait pas de sitôt.
Dans sa famille, ses sœurs avaient toujours le dessus sur elle principalement à cause du fait qu’elle était fortement sensible aux chatouilles depuis l’enfance. Il suffisait juste que ses sœurs la regardent avec leur sourire face de chat et lève leurs mains dans une position reconnaissable pour que Mila préfère cracher le morceau plutôt que de répondre aux attaques de ses grandes sœurs.

Mila avait déjà dit je t’aime et de nombreuses fois, mais ce n’était pas le même amour que celui qu’elle ressentait à présent pour la gameuse. Elle avait été d’amitié, d’amour pour ses sœurs, pour ses animaux, pour sa passion, mais jamais ça n’avait été de l’amour romantique couplé avec du désir charnel. La japonaise était la seule à lui inspirer ce sentiment.
La timide lycéenne qui allait très bientôt devenir étudiante avait envie d’un peu d’intimité avec Jennie, il y avait aucun mal à vouloir former une bulle confortable dans laquelle le nouveau couple allait pouvoir s’adonner à des jeux de plaisirs et de découvertes. Leur langue semblait faire connaissance dans un ballet de danse des plus sensuel tendit que leurs doigts partaient chacun à l’aventure sur le corps de l’autre dont les vêtements devenaient de plus en plus gênants.

La dernière fois que Mila avait été dans cette position avec la japonaise au visage marqué datait d’un an, jour pour jour. C’était effrayant de voir à quel point son corps réagissait toujours aux mains de Jennie qui le parcourait.
Il y avait une différence avec la dernière fois, c’était que Mila état celle qui donnait le rythme et elle eu tôt fait de retirer le haut que portait Jennie, de la débarrasser de tout le tissu qui pouvait recouvrir l’accès à sa peau nue pour envoyer ses vêtements à travers la pièce s’en s’inquiéter d’où ils allaient retomber. Couvrant la peau de la jeune femme nouvellement exposée de baiser et de caresses de velours qui exposaient l'envie qu'elle ressentait de faire sienne l'étudiante en art.

Une fois de plus, tu montrais tes faiblesses à l'américaine. Tu t'étais montrée vulnérable mais ça ne t'inquiétais pas, pas avec Mila. Tu te sentais en totale confiance avec la brune, c'était d'ailleurs assez déstabilisant pour toi à chaque fois que tu y pensais. Mais sur le moment c'était assez naturel d'agir comme ça.

La chanteuse venait chercher de l'attention, du contact et de la tendresse. Son contact réveillait certains sens, des reflexes dans ton corps et une envie certaines d'explorer son corps une nouvelle fois, de la découvrir à nouveau, vraiment, avec amour.

Les mains de Mila étaient sûres d'elles et entreprenantes. Ton haut et ton soutien-gorge terminèrent plus loin, ton corps brûlait sous les lèvres de l'américaine, il en voulait plus. Tu en voulais plus. Prendre les rennes, la renverser et la dévorer mais tu te contenais, laissant ton corps en libre accès à sa bouche et ses doigts. Tu te concentrais sur les sensations que te procuraient les caresses de la brune. Il fallait qu'elle découvre ce qu'elle aimait et tu appréciais être le cobaye de ses expérimentations.

Tes doigts se glissèrent sous les couches de tissus recouvrant son postérieur pour venir l'agripper directement, à pleine mains et la tirer un peu plus contre toi. Votre position n'était pas favorable pour lui retirer ses vêtements, alors tu allais passer outre pour le moment, tu avais quand même accès à sa peau nue, c'était suffisant. Pour l'instant.

-Suis-je à ton gout ?

La lycéenne aux boucles brunes ne pouvait se sentir plus heureuse qu’en ce doux moment passé dans les bras de sa Petite amie. Elle ne regrettait absolument pas le temps qu’elles avaient prit pour avancer, pour apprendre à se connaître et elle aimait chaque facette de sa personnalité que la japonaise acceptait de lui révéler. Mila trouvait Jennie touchante à la fois forte, mais qui avait besoin d’être rassurée.

La sensation du corps de l’étudiante en art qui se réchauffait grâce aux caresses et aux baiser qu’elle lui offrait était hautement satisfaisante et entraînait des répercussions sur son propre désir. La jeune chanteuse pouvait sentir les mains de son amante remplie par son postérieur ainsi agrippé ce qui lui arracha un gémissement mêlé à un grognement, elle ignorait comment définir le bruit qu’elle venait de faire.

Alors que ses lèvres et que ses doigts continuaient de parcourir le corps de sa petite amie, bientôt Mila se retrouva à nouveau coincée par une barrière de tissus et ouvrit les yeux remontant son regard pour plonger dans les magnifiques yeux couleur noisette de Jennie qui osait lui demander si elle était à son goût. Mila sourit et se mordit la lèvre pour toute réponse alors que ses deux saphirs brillaient d’un désir bien ancré en elle. Elle entreprit de terminer de déshabiller Jennie en venant défaire le bouton de son jeans et de faire glisser la fermeture éclair lentement vers le bas en ne ratant rien des expressions que lui lançaient la japonaise ou de ce qu’elle s’apprêtait à dévoiler à sa vue.

Tu t'étais mordu la lèvre à se son qu'avait émit Mila, un mélange entre un grognement et un gémissement. Tu enfonças un peu plus tes doigts dans sa chair, ça t'aidait à ne pas fondre sur elle après ça. Sentir ton corps être traité de cette manière te faisait frissonner. Tes yeux étaient posés sur elle et ne la quittait plus comme hypnotisé par ses gestes, ses mouvements.

Elle s'arrêta au dessus de ton jean alors que tu lui demandais si tu étais assez appétissante pour elle. Son expression en dit plus long que n'importe quel mot. Suite à quoi elle termina de te déshabiller. Tu l'aidas en relâchant ses fesses malgré toi et en jouant des hanches pour faire glisser plus facilement le jean slim ainsi que ton tanga.

Tu te léchas les lèvres pour les humidifier et par anticipation pour la suite. Par contre, il était hors de question que tu te retrouves nue et pas elle. Quitte à lui laisser le contrôle et les rennes de la situation, autant te rincer l'oeil un peu plus. Si elle te le permettait, tu t'approchas d'elle pour la débarrasser de ses vêtements, un à un, doucement, en la couvrant de baiser langoureux.