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Magie de Noël [RP Solo]

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12/5/2021, 21:03
Nina Leyers
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Magie de Noël

A croire qu'en période de Noël,  le monde semblait plus différent. Aussi bien appaisé au sein des marchés proposant articles typiques comme des bonnets ou des gourmandises salés ou sucrées, que tendu dans les grands magazins avec la population à bout de nerfs à cause de la foule et la crainte de pas trouver le cadeau parfait pour telle ou telle personne. Certains même étaient scandalisés et exprimaient leur mécontantement auprès des caissiers ou des vendeurs. Comme si la pénurie de jouets populaire étaient de leur faute...

Au sein de l'académie, l'ambiance était tellement plus tranquille. Les professeures offraient elles mêmes leurs cadeaux, sous forme de devoirs plus poussés, mais avec le sourire et en souhaitant de joyeuses fêtes aux élèves.
Nina était parfaitement organisée. Elle quitterait le Japon une semaine pour  fêter Noël avec sa mère et reviendrait pour le nouvel an. Elle sentait que ça lui ferait drôle de revenir au bercail après des mois passés dans ces lieux qui l'avaient formée et continuaient de la perfectionner jour après jour. Néanmoins, elle appréhendait les retrouvailles avec sa mère. Elle pouvait se montrer si imprévisible. Les doutes l'habitaient et revenaient par vagues. Mais elle les chassait rapidement en se focalisant sur ses entrainements, ses devoirs à l'Université qui lui prenaient plus de temps qu'au lycée. Le niveau était nettement supérieur et les cours proposé étaient plus pointus. Ils préparaient les futures artistes à la vie professionnelle tout en continuant de leur donner des cours de base comme les maths, le japonais courant, l'anglais et les arts. Entre se devoirs et les entrainements de danse, Nina était épuisée en fin de journée et le sommeil ne tardait jamais à l'emporter. Ses nuits étaient souvent ponctuées de rêves qui feraient se prendre la tête n'importe quel psychiatre.
Elle aurait les vacances de Noël à New York pour se détendre un peu et changer d'air.

Elle souhaita à très bon Noël à ses amies et prit le train pour l'aéroport qui lui garantissait un trajet direct jusqu'à sa ville natale. Elle ne put s'empêcher d'envoyer un petit sms à Natsuki pour lui souhaiter à nouveau de bonnes fêtes. Aggrémanté d'un petit smiley qui faisait un bisou. Quoi? Qu'il y a-t-il de mal à faire un bisou amical? Qu'allez vous chercher?

Durant le trajet, la ballerine américaine eut un petit pincement au cœur. Sans doute l'appréhension du trajet, la crainte d'un imprévu comme l'avion retardé ou annulé...
Elle profita du trajet pour avancer un peu son travail en japonais professionnel. Elle avait deux contrats devant elle et devait choisir celui qui n'était pas une arnaque. Déjà qu'en anglais ce n'était pas une mince affaire, mais alors dans la langue de Sony... Nina passait le moindre détail et le surlignait tout en allant éplucher ses cours de droit.
Ce travail lui prit tout son travet en train. Elle arriva à l'aéroport bondé. Elle se fraya un chemin entre les familles nombreuses qui allaient probablement rejoindre les ailleux à l'autre bout du pays, les buisnessmen/women pressés de cloturer un contrat avant les fêtes etc... L'écart de températures entre l'intérieur et l'extérieur était violent. Le froid eut le temps de lui mordre le visage pendant qu'elle se dirigeait vers l'avion d'acier.

Elle se laissa tomber sur son siège et poussa un long soupir. Elle s'enfonçait dans le siège moelleux et savoura la chaleur ambiante. Elle ne s eferait pas prier pour demander un thé une fois l'appareil stabilisé.
Elle attendit que le pilote présente son équipage, qu'il fasse les éternels gestes de sécurités et explications sur les masques à oxygène et les gilets gonflables...et l'avion se positionna sur la piste de décollage. L'américaine était moins anxieuse maintenant qu'elle avait déjà pris ce moyen de transport pour venir étudier ici. Néanmoins, la possibilité d'un imprévu ne cessait de lui compresser la poitrine.

Une fois l'appareil stabilisé en l'air et les signaux lumineux annonçant qu'il était possible de se déplacer dans l'habitacle, elle ressortit son travail et se replongea dans l'étude de ces contrats.
Sur une feuille, elle devait noter chaque élément présent ou absent, ce a quoi ils servent, et justifier son choix de tel ou tel contrat. Elle serait notée autant sur la réflexion que le choix.
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12/10/2021, 16:02
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Magie de Noël

_ Mesdames et messieurs, nous allons atterrir à l'aéroport de New York JFK. Veuillez attacher vos ceintures et replier vos tablettes.

La voix du pilote tira Nina de son sommeil semi profond. Entre ses devoirs qu'elle avait bien avancé, le sommeil qui l'avait gagnée et les livres audios qu'elle avait écouté, elle n'avait aps vu le temps passer et elle était déjà à New York.
Elle boucla sa ceinture et s'accrocha aux accoudoirs par réflexe.
Valise, récupérée. Douane, passée. Elle arriva dans le hall gigantesque où trônait un immense sapin richement décoré. Les américains avaient toujours vu les choses en grand, quelque soit l'occasion.
Elle chercha du regard sa mère. Cette dernière lui avait dit qu'elle l'attendrait justement au pied de ce sapin démesuré. Elle en fit le tour et reconnu la grande tignasse bouclée noire de sa mère enveloppée ans une épaisse doudoune longue à capuche. Quand leurs regards se croisèrent, cette dernière ouvrit grand les yeux, étira ses lèvres dans un sourire qui en disait long sur son bonheur de revoir son enfant prodigieux et la serra fort contre elle. Dans l'émotion, Nina enlaça également sa mère.

_ Mon grand bébé! Mon petit trésor! Je suis contente de te revoir!
_ Moi aussi maman.
_ Tu as fais bon voyage? Pas trop ennuyée?
_ Non non ça a été. J'ai pu travailler tranquillement, j'ai écouté des livres, j'ai dormi...
_ Tant mieux. Aller, on rentre à la marron. J'ai tout préparé pour que tu sois comme un coq en pâte.

Elles montèrent dans la voiture que sa mère avait depuis l'époque où elle était encore danseuse pro et démarra après que le moteur ai un peu toussé.

_ Ah faudra que je passe au garage pour faire réviser de tacot!

Nina regardait par la fenêtre et admirait les devantures des maisons, des immeubles et de tous les bâtiments habillés de leur tenues de fêtes. Même plus besoin d'utiliser les éclairages publics à cette période de l'année. La nuit était déjà tombée et la population chaudement habillée allait dans les bars ou les petits chalets pour se réchauffer.

_ Alors? Dit moi mon trésor, comment ça se passe l'Université?
_ Ca se passe bien.
_ Ils vous aménagent les plannings pour que vous ayez le temps de vous entraîner je suppose.
_ Oui. Je me suis arrangée et j'ai cours que le matin. Comme ça j'ai l'après midi pour danser.
_ Fantastique.
_ Et toi? Tu deviens quoi depuis?
_ Et bien comme je t'ai dis j'ai réussi à trouver un temps plein dans un Target. Comme le petite boutique où j'étais raccommodeuse à fait faillite il a bien fallu que je trouve un métier fissa pour vivre et rembourser le prêt pour tes études au Japon. J'ai été prise comme agent polyvalent dans un Target. En plus comme ils ont besoin de gens pour les fêtes, ça tombait bien?
_ Tant mieux si t'as pu trouver. Et ça se passe bien?
_ Ca se passe quoi... Toujours des emmerdeurs qui te parlent n'importe comment, comme si t'étais responsable de la mauvaise lecture de la carte de fidélité ou de la rupture de stock des guirlandes à LED rouges... Enfin, je me dis que c'est temporaire. Dès que j'ai remboursé ce prêt et que je trouve une baraque qui cherche une couturière, je me barre...

Nina connaissait que trop bien ce ton sec et amer. La frustration de la mère était palpable et rendait la ballerine tendue. Par conditionnement Pavlovien, elle savait que ce ton amer était prémices d'une de ses frasques.

_ Mais ce qui me fait tenir c'et de penser chaque jours que si je me saigne aux huit veines et que j'endure un métier ingrats pour rembourser un prêt, c'est pour mon petit poussin d'amour qui a droit au meilleur pour vivre de sa passion. Hein ma Nina?

C'était sûr...

_ Oui maman. Et je t'en suis reconnaissante. J'y pense chaque fois que j'enfile mes demi pointes.
_ A la bonne heure mon ange. Dit elle en lui caressant la joue. Mon petit poussin grandit si vite...

La ballerine sentait qu'elle ne répondait plus avec le même enthousiasme qu'avant. Elle avait la sensation de sortir des phrases comme un robot. Ces mois au Japon lui avait fiat rencontrer des personnes, voir d'autres choses, et remit en question ce qu'elle considérait déjà comme acquis et évident. De plus, le mail de Liliane reçu il y a quelques semaines et le tête à tête avec Keiko suite à cette troublante nouvelle commençaient à ternir l'image de la mère bienveillante. Plongeant Nina dans un malaise qui lui faisait s'arracher les peaux des doigts.

Au bout d'un long trajet, elles arrivèrent en bas de l'immeuble de classe moyenne-basse où elle avait toujours vécu. Elle sortit sa valise du coffre et retrouva le cocon chaud où elle avait exécuté ses premiers pas.

_ Bon retour à la maison mon poussin! J'ai fais le ménage à fond et les courses. Je t'ai aussi acheté ton bain moussant préféré, tu sais, celui à la barbe à papa.
_ Merci mamounette.
_ Je t'ai aussi mit des draps propres et lavé ton plaid préféré.

Si ça s'était pas un accueil de reine...

_ Je vais poser ma valise dans ma chambre.
_ Vas y, je vais te faire un bon thé pour te réchauffer.

Ah cette chambre de poupée rose bonbon... Nina ne l'avait pas oubliée. Les murs roses, des peluches partout, un grand lit de princesse, un tapis en moumoute blanc, un grand miroir, des images de danse... Elle adorait cette décoration bien sûr, mais elle ne serait pas contre un genre plus adulte...
Elle ouvrit sa valise et posa ses affaires sur une chaise, puis sa trousse de toilettes dans la salle de bain couverte d'un carrelage mural vert pâle un poil terni par le temps.

_ Maman ! J'aimerais prendre mon bain maintenant.
_ Oui bien sûr mon poussin. Tu es en vacances, détends toi. Je vais t'amener ton thé, tu pourras le boire dans ton bain.

Nina ouvrit le robinet d'eau, boucha le siphon et mit une bonne dose de gel douche dont le parfum de synthèse sucré l'apaisa un peu. Encore un gel rose...
Elle se déshabilla, ôta les boucles d'oreilles offertes par Natsuki qu'elle posa dans sa trousse de toilette, sa démaquilla, attacha ses cheveux dans un chignon grossier et rentra dans l'eau chaude. Elle s'allongea dans le petit bassin et ferma les yeux. Ses muscles de relâchèrent doucement.
Quel bonheur...

Le silence fut percé par l'ouverture de la porte. Nina leva la tête et vit sa mère s'avancer doucement en s'excusant d'un petit geste de la main.

_ Je te pose juste ton mug sur la chaise...

Elle le posa et s'assit sur le rebord de la baignoire.

_ Ca va mon trésor ? Tu te détends ?
_ Oui maman

Elle trouvait en réalité gênant ce non respect de l'intimité. Etait-ce trop lui demander de simplement lui laisser son mug et repartir ?

_ Je t'ai fais une infusion aux plantes qui détoxifie et relâche les muscles. Ca va te faire un bien fou de relâcher un peu la pression pour les fêtes.
_ Oui maman. Dit moi, tu as prévu quoi de bon ce soir ?
_ Une bonne soupe de légumes.
_ Miam ! Et si tu allais le faire chauffer maintenant ? Comme ça elle sera prête quand je serais en pyjama.
_ Tu as faim ?
_ Oh oui.
_ Je vais vite préparer le repas. A de suite Nina.

Elle lui fit un petit baiser sur le front et quitta la pièce en fermant la porte après avoir un peu monté le chauffage sur lequel trônait son pyjama.

En réalité, Nina n'avait pas si faim que ça. Elle pouvait très bien attendre encore une heure. Mais elle voulait vraiment que sa mère cesse de toujours être sur son dos et de la dorloter comme une poupée. Non pas qu'elle n'aimait pas ses petites attentions comme l'achat de ce bain moussant qu'elle adore ou le fait d'avoir préparé son plaid fétiche, mais il y avait un juste milieu qu'Alexandra semblait ne pas connaître.

Elle ferma les yeux et laissa divaguer ses pensées. Elle se voyait danser avec un Casse Noisette de taille humaine. Une casse noisette ayant le visage de...Natsuki. Cette pensée la fit rire et l'apaisa un peu.

_ Faudrait que je lui envoie un message pour lui dire que je suis bien arrivée à New York. A Keiko et Yuki aussi...

Elle resta un long moment dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle devienne trop tiède au final. Elle sortit de son bain et s'enveloppa dans un serviette éponge grise. C'est alors qu'elle constata le mug toujours sur la chaise. Prise dans ses pensées elle avait totalement oublié de le boire. Elle le prit et avala quand même une gorgée. Il était trop tiède pour être apprécié. Elle reconnu un goût de fruits rouges. Probablement un roiboos fruits des bois.
Elle le jeta discrètement dans le lavabo et fit couler l'eau pour effacer son micro crime. Elle se lava le visage avec un savon à la rose, mit une bonne crème hydratante, un coup de labello sur ses lèvres et démêla ses longs cheveux.

Elle sortit de la salle de bain et alla dans sa chambre. Elle ferma la porte du pied et ouvrit son téléphone « japonais » où elle envoya un message groupé à Keiko, Yuki et Natsuki qui disait qu'elle avait bien arrivée chez elle et qu'elle leurs faisaient de gros bisous. Et un smiley bisou supplémentaire à Natsu.

_ Nina ! A table !
_ J'arrive maman.

Elle s'assit à sa place et se trouva fasse à une assiette creuse remplie d'une soupe orangée avec un curieux dessin à la crème dessus dont la forme était indescriptible

_ J'ai tenté de faire un latte art comme dans les cafés d'ici. Mais on va dire que c'est de l'art contemporain.
_ Héritage de Picasso.

Les deux femmes rièrent ensembles. La télé branchée sur les infos en continu diffusait son blabla habituel pensant qu'elles mangeaient.

_ Encore une tuerie de masse dans un lycée, tu te rends compte Nina ?
_ On est habitués malheureusement...
_ Le Japon est plus tranquille au niveau de la criminalité non ?
_ Oui. On a pas ce genre d'affaires. Puis notre coin est tranquille. On peux se balader sans se faire enquiquiner.
_ T'as eu le temps de visiter un peu ?
_ Oui. On a un musée, un amphithéâtre, un...
_ Cet amphi où il y a eu ce live pour le cancer du sein où tu as dansé ?
_ Voilà.

Cette manie de couper la parole...

_ En parlant de danse, j'ai montré la vidéo à ton ancien club de danse, elles étaient époustouflées ! Dit moi, on pourrait aller leur rendre visite vu que tu es de passage. Demain après elles font une représentation de Casse Noisettes sur la place. J'ai de la chance je fini à deux heures, on pourrait aller les voir danser. Puis ça te fera l'occasion de leur parler de ton école.

Oh purée...elle ne perdait pas l'essentiel de vue.

_ Pourquoi pas ? Ca me fera tout drôle de les revoir, et ma prof aussi.
_ Avec ton niveau, tu pourrais remplacer cette prof sans soucis. Et sinon j'ai mon planning. Je suis désolée mon trésor mais je serai pas beaucoup là. Ca va être le coup de feu des fêtes et je vais faire des heures pas possibles. Le vingt quatre je fini à six heures. Par contre le lendemain je ne travaille pas. On passera Noël toutes les deux au chaud. Si tu veux tu peux passer au magasin pendant ma pause, j'ai l'habitude de manger dans un petit bar. On pourra manger ensembles un midi.
_ Bonne idée.
_ Si tu sors pendant que je suis au travail, je veux que tu me le dises. On ne sait jamais...
_ On ne sait jamais quoi ?
_ Ben s'il t'arrive quelque chose Nina...Enfin...

Elle haussa les épaules.

_ Ah ben oui, je suis bête.
_ T'es pas dans ton quartier tranquille ici. Il peux t'arriver n'importe quoi...
_ Oui maman

Elle fini sa soupe et clôtura le repas avec une mandarine.

_ Ils diffusent « Maman j'ai raté l'avion » ce soir, tu veux qu'on le regarde ?

A croire que les télé publique avait une charte qui les obligeait à passer une certaine liste de films durant les fêtes de Noël. Nina le connaissait par cœur vu qu'elle y avait droit tous les ans avec Love Actualy, Le Grinch et La Course aux Jouets.
Elle haussa les épaules et répondit :

_ Pourquoi pas ?

Elle s'installa sous son plaid. Sa mère s'assit à coté d'elle et passa un bras pour la tenir contre elle, comme un très long câlin. Nina buvait un autre thé dont le goût était plus appréciable quand il était bien chaud et rigola sur les mêmes passages avec les cambrioleurs pas doués.

_ Tu te souviens quand t'étais petite tu voulais piéger la marron avec des décorations de Noël et des jouets quand on allait faire les courses au cas où des « camioleurs » voudraient nous voler des trucs ?

Elles rièrent à ce doux souvenir teinté d'innocence.

_ Oh oui maman ! Je voulais même utiliser mes billes.

Une fois le film fini, Nina alla se brosser les dents et alla se glisser dans ses draps. Elle sortit son téléphone de sa taie d'oreiller et envoya un sms à Natsuki pour lui souhaiter une bonne nuit. C'est alors que sa mère rentra sans frapper comme à son habitude. Elle eut le temps de planquer son téléphone sous ses draps pour éviter un interrogatoire digne de la CIA.

_ Je viens te souhaiter bonne nuit mon trésor.

Elle lui fit plusieurs baisers tendres sur le front et les joues.

_ Bonne nuit maman.
_ Bonne nuit mon bébé. Dort bien. Demain je pars travailler vers sept heures, je ne ferai aucun bruit pour pas te réveiller. Tu auras ton petit déjeuner tout prêt dans la cuisine. Je te laisserai l'adresse du Target où je travaille pour qu'on s'y retrouve.
_ Ok maman. Bonne nuit.
_ Bonne nuit trésor.

Elle lui refit une série de bisous, éteignit la lumière et ferma la porte.
Nina poussa un long soupir. Sa mère était en réalité trop collante. Elle se mettait à douter même de sa gentillesse au point de recommencer à attraper les peaux de son pouce avec l'ongle de son index. Elle arrêta illico pour pas prendre le risque de se faire saigner et tacher son matelas.
Elle ressortit son téléphone pour finir son SMS à Natsuki et le posa au fond de son sac avant de se recoucher et se laisser envahir par le sommeil
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12/20/2021, 18:36
Nina Leyers
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La magie de Noël


Nina dormit comme une enfant cette nuit là. Elle se réveilla vers neuf heures du matin où elle trouva l'appartement vide. Un petit mot était posé sur la table où était dressée la vaisselle du petit déjeuner.
« Coucou ma Nina. Je pars travailler, on se rejoint sur la place vers quinze heures. Je t'ai préparé ton petit déjeuner, tout est dans le frigo. Gros bisous. Maman »
En effet, dans le frigo se trouvait un petit bol de salade de fruits, des flocons d'avoine déjà cuits, elle n'avait qu'à les passer un coup au microondes. C'est ce qu'elle fit avant de faire bouillir l'eau pour son thé vert. Elle se fit également un œuf dur.
Le regard perdu dans son bol de flocons, elle se demandait par où elle allait commencer ses recherches. Peut être que ses anciennes camarades en savaient plus qu'elle... Les bruits de couloir allaient si vite...

_ Je peux pas me pointer là bas et dire « Au fait, vous vous souvenez de Liliane? Celle qui me traitait de sale gouine parce qu'elle a trouvé son soutien gorge dans mes affaires, elle devient quoi? » Quoi que je peux tenter la subtilité... Je vais bien trouver un moment où je pourrais glisser le sujet comme ça.

Son petit déjeuner englouti, elle alla mettre un jean skiny couleur classique, un gros pull bleu ciel et des chaussettes longues noires. Elle attacha ses cheveux en queue de cheval, haute, maquilla ses yeux d'un peu de mascara, mit ses bottes fourrées et prit son sac à main.

Elle connaissait le route par cœur tant elle l'avait faite pendant des années. D'abord en tenant le main de sa môman, puis en marchant le plus rapidement possible tant elle adorait cette discipline. Ce même magasin de fleurs, ce même petit snack japonais, ce même vendeur de hot dog à la viande douteuse etc...

_ Mais j'y pense! Si ça se trouve elles sont déjà sur la place en train de faire la répétition générale. Quoi que...avant nos spectacles on faisait toujours une générale dans la salle... J'espère qu'elles y sont...

Elle arriva devant ce bâtiment un peu vieillot qui servait de local pour plusieurs clubs. Danse classique comme break dance, théâtre comme chant etc...
Elle ouvrit doucement la porte et suivit un long couloir où une voix familière résonnait. Celle de son ancienne professeure. Une ancienne du Bolchoï qui était très compétente, mais qui avait ses humeurs... Si elle s'était levée du mauvais pied, ça se reflétait dans sa manière de donner cours.
La ballerine se laissa mener par le final de Casse Noisette, attendit que la musique se finisse et arriva dans la salle composée de miroirs, de barres et d'outils utilisés pendant l'échauffement. Elle captura immédiatement tous les regards.

_ Nina?!
_ Mme Pastukovski!
_ Oh putain c'est Nina! S'écria une danseuse habillée comme un soldat souris.

S'en suivi une série d'embrassades et d'accolades.

_ T'es revenue du Japon pour les fêtes de fin d'année ? Demanda la prof.
_ Juste pour Noël. Je repars les 26 pour passer le Nouvel An avec mes amis du Japon.
_ Tu t'es fais des potes ? Ils sont comment ? C'est comment là bas ? Demanda la même danseuse souris.
_ Beaucoup de discipline, mais les enseignants sont très compétents.
_ Aller, temps mort le temps des retrouvailles. Après on refait une générale. Tu veux rester regarde Nina ?
_ Si j'ai le droit oui.

Nina avait l'impression d'être comme une célébrité au milieu d'un parterre de fans. Elle était que trop peu habituée à pareil exercice.

_ Alors il est comment le bahut ? Demanda la Fée Dragée.
_ Immense. Il st séparé en deux, lycée et université. Au lycée on a les matières générales comme math, japonais, histoire géo, anglais etc... Après on a du temps libre pour nos arts. A la fin on a un examen qui permet de passer à l'Université. Et je peux vous dire que la niveau est affolant. Sans vouloir rabaisser la qualité des cours donné par Mme Pastukovski, le niveau ici c'est rien à coté de l'exigence des profs là bas.
_ Très élitiste ?
_ Et encore, le mot est faible.
_ Hé ! Il paraît que t'es Léna Pétrova en prof, c'est vrai ?

Elle eut un petit sourire amusé.

_ Et ben oui ! Pétrova est ma prof de danse !

Il eut un « Wouaaaaa » suivi de « putain la chance » et autres « j'en rêve ». Puis une flopée de questions lui tombe dessus.

_ Elle est sympa ?
_ Elles est exigeante ?
_ C'est vrai qu'elle est lesbienne ?
_ Ils sont comment ses cours ?
_ Elle est comment en dehors de la danse ?
_ Pas toutes à la fois !! Alors, elle est sympa, compétente, mais très exigeante. Elle s'attend vraiment à ce qu'on donne le meilleur de nous même. Elle sait encourager et être stricte sans casser. En dehors des cours on sent qu'elle est passionnée par ce qu'elle crée et a toujours des idées d'évènements. Par exemple elle a fait une course de relais pour la fête du sport, c'était génial ! Elle a fait une soirée à la Squid Game pour Halloween. Et là pour les fêtes de fin d'année elle a fait privatiser la patinoire pour un après midi, puis on a été à la montagne. Là si j'en crois une amie ils font un lâcher de lanternes. Non franchement elle sait quoi mettre en place pour qu'on se détende en dehors des entrainements hardus.
_ T'as eu ton diplôme non ? Ta mère l'a dit à la prof.
_ Oui. J'ai passé mon examen en deuxième session au mois de septembre. Je me suis laissée l'été pour m'entrainer à fond, et je l'ai eu mention Très Bien.
_ Et tu fais quoi maintenant ? T'es à la fac ?
_ C'est ça. On a moins de cours mais plus d'entrainements. Sans compter qu'on nous donne des devoirs plus poussés. Et en Japonais dans le texte.
_ C'est dur le Japonais ?
_ Faut intégrer les trois genres de signes. Après si tu pratique tous les jours ça ira tout seul.
_ Y a quoi comme cours à la fac ?
_ Math, japonais classique ET professionnel, on a du droit aussi. Notre prof nous apprend le code pénal nippon et comment reconnaître un bon contrat d'un contrat foireux. Ca peux toujours servir.
_ Et...

Elles furent interrompues par leur enseignante qui tapait dans ses mains pour avoir l'attention générale.

_ Aller aller les filles, en place ! On reprend depuis le début. Nina met toi à coté de moi, tu pourras mieux voir.

Les danseuses enchainaient les principaux tableaux du célèbre ballet. L'une habillée en Casse Noisette dansait avec l'autre qui jouait Clara.

_ Elles enchainent bien. Je suis contente de ce qu'on va faire cette année. Dit la prof avec satisfaction. Je suis heureuse de leur dynamique de groupe. En même temps ça fait des années que je voit les mêmes.

C'est alors que Nina lança subtilement.

_ Il en manque pas ? J'ai l'impression que certaines n'ont pas renouvelé.
_ Oui. Liliane ne s'est pas inscrite cette année. Apparemment, elle va rentrer dans les ordres.

Les ordres ? Devenir bonne sœur ? La ballerine n'en crut pas ses oreilles.

_ Les ordres ? Comment ça ?
_ Et bien, elle va devenir bonne sœur.
_ J'aurais jamais cru... C'était loin d'être une enfant de cœur.
_ Elle n'a clairement pas été gentille avec toi Nina, et je lui en ai tenu compte. Je l'ai exclue du groupe et elle n'a pas fait le spectacle cet été. Après ses parents sont venus pour dire qu'elle allait rentrer dans les ordres. A mon avis, elle veux se racheter une conduite.

Nina cogitait. Liliane qui rentre dans les ordres ? Dans ce cas ça expliquerait pourquoi elle lui a envoyé ce mail. Mais alors, pourquoi elle ne lui a pas dit qu'elle comptait vouer sa vie à la religion ? Elle lui a parlé de sa famille qui se laissait dicter sa vie et son mode de pensée par le livre le plus vendu au monde, de sa mère, mais pas des ordres religieux.
Pourquoi ?

_ Se racheter une conduite ?
_ Je ne vois que ça. A mon avis ses parents ont du bien lui faire comprendre que l'homophobie n'a pas sa place dans un monde qui se porte bien et veulent lui faire apprendre l'amour de son prochain.

Entre ce mail et la point de vue de la prof, il y avait non pas un abîme, mais un univers complet de différence. Elle était sure qu'elle faisait fausse route.
Vu comment elle a décrit la dynamique familiale dans ce satané mail, il était impossible que ses parents l'envoient chez les Soeurs pour lui apprendre la tolérance et l'amour de son prochain.

_ On va dire ça... Tu sais où elle a été envoyée ?
_ Alors là je ne sais pas ma grande. Mais je sais où vivent ses parents, j'ai du la ramener une fois à la fin d'un cours et je me rappelle encore de l'adresse.
_ Je peux l'avoir s'il te plait ? C'est juste pour leur passer le bonjour, et dire que leur fille à mon pardon.
_ Belle preuve de maturité Nina.

Elle sentait qu'elle se rapprochait du but. A la réaction des parents en la voyant sur le pas de leur porte, elle pourrait en savoir plus.
Les répétitions finies, elle félicita le groupe avec la prof et leur dit qu'elle serait sur la place où la spectacle serait donné.

_ Tu repars quand déjà ? Le 27 ? Demanda la ballerine habillée en Casse Noisette
_ Le 26.
_ Ah c'est la seul fois qu'on te verra à New York...
_ Je reviendrai surement l'été prochain. Faudra que je vois en fonction des cours, mon emploi du temps etc...
_ On peux avoir ton numéro stup ?
_ J'ai un portable avec un numéro japonais. Mais je vous laisse mon mail de l'académie si vous avez des questions ou si vous voulez des conseils.
_ Cool ! Merci Nina t'es grave sympa !

Elle revint chez elle où elle se chauffe un bol de soupe avec quelques pâtes et un bout de viande. Au même moment, son portable américain vibra. C'était sa mère ! En une fraction de secondes, elle se souvint qu'elle n'avait pas envoyé de sms pour dire qu'elle sortait. Mais elle avait déjà une excuse.

_ Coucou m'man ! Comment ça va ?
_ Coucou mon bébé. Ca va et toi ? Ta matinée alors ? Je suis partie tu dormais comme un bébé.
_ Ca a été. Je suis passée au cours du danse pour voir Mme Pastukovski et les filles. T'as pas reçu mon sms ?
_ Non j'ai rien reçu.
_ Je crois que ce téléphone plante maman. Ca m'inquiète.
_ Faut dire que ça fait un moment que tu l'as...
_ J'allais justement te dire que j'étais rentrée là.
_ Bien bien. Elles étaient en pleines répétitions je suppose. Elles étaient contentes de te revoir ?
_ Ah oui ! Elle m'ont assommée de question.
_ Hum... Elles sont justes impressionnées de voir que la petite souris toute timide les a dépassées. Ce ne sont pas elles et le niveau rouillé de leur prof qui te feront concurrence, haha !

Elle eut un rire nerveux.

_ Pastukovski n'est pas Pétrova, M'man.
_ C'est pas le même physique déjà, ha ha ha ha... Aaaah trésor quelle belle revanche tu prend. T'as du rendre l'autre emmerdeuse jalouse à en crever.
_ Qui ça ?
_ Tu sais, celle qui te harcelait parce que soit disant t'était lesbienne. Elle voulait juste t'écarter car elle voyait en toi une concurrente redoutable. Que veux tu, personne n'a la chance d'avoir une mère ancienne ballerine.
_ Pour sur !...

Elle allait dans son sens exprès.

_...et le pire, c'est qu'elle n'était même pas là. Elle n'a même pas resigné.
_ Et bien on va pas le regretter. Bon, je te laisse ma chérie, j'ai besoin de mes deux mains pour payer mon repas. N'oublie pas, on se retrouva à quinze heures sur la place où a lieu le spectacle.
_ Oui m'man. A toutes !

Tout en mangeant son assiette avec peu d'appétit, Nina regardait le papier avec l'adresse gribouillée dessus. Comme si à force de la fixer sans rien faire un itinéraire allait apparaître sur la table bon marché.
Elle pianota sur son portable...ah ! C'était pas à coté. Pas à l'autre bout de New York non plus, mais pas dans la quartier voisin.
Qu'importe, Nina irait ! Et à en croire les horaires affichées sur le frigo, elle pouvait y aller lundi sans que sa mère ne se doute de rien.

_ J'en ai plein le cul de devoir toujours rester à ma place ! Cria-t-elle mentalement en fermant la porte du lave vaisselle d'un coup de talon.


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12/25/2021, 17:57
Nina Leyers
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La magie de Noël


Lundi était enfin arrivé. La ballerine en avait eu mal au ventre une partie du week-end. Bien entendu, sa mère avait deviné son changement d'état et n'avait cessé de lui demander les raisons de ces maux d'estomac. Ce à quoi Nina avait répondu qu'il s'agissait d'une simple anxiété quant à son retour au Japon et des entraînements plus ardues auxquelles elle allait être confronté. Pour la rassurer, sa mère n'avait pas tari d'éloges envers le talent de sa fille, comme si ce dernier était le résultat d'un héritage génétique, et qu'elle n'avait aucune raison d'avoir peur au point dans perdre l'appétit. De plus, elle avait rajouté que sa fille chérie était chez elle pour se détendre et se vider l'esprit en profitant de la féerie de Noël. Désirant éviter un énième interrogatoire Nina avait en partie joué la comédie en donnant raison à sa mère.
Au petit matin elle attendit que sa mère quitte l'appartement pour se rendre au travail et se leva. Elle avait très mal dormi cette nuit-là, mille et une questions avaient tournées dans sa tête comme du linge dans le tambour d'une machine à laver. Toujours dans les vapes, elle se fit son meuble de thé vert matcha dans l'espoir qu'ils vont que la théine la réveille un peu. Elle s'était également aspergé le visage d'eau glacée. Bien entendu elle n'envoya aucun message à sa mère pour lui dire qu'elle sortait.
L’itinéraire était affiché sur son téléphone et se laisser guider dans les rues et les lignes de transport. Elle déboula dans un quartier de classe moyenne supérieure richement décorée pour les festivités qui approchaient à grand pas. Elle sentait son cœur tambouriner sous ses vêtements chauds. Elle ignorait totalement ce qu'elle allait découvrir aujourd'hui. L'anxiété lui tordait le ventre comme si un batteur électrique que jouer avec ses intestins. Ses jambes tremblaient autant de froid que de peur.

Elle trouva le numéro de la maison. Un logement de taille standard qui semblait tout droit sortie d'une série cliché américaine avec sa barrière blanche et sa pelouse impeccablement tondue, ainsi que sa boîte aux lettres en fer avec son petit drapeau rouge couché. Cet endroit était à des années lumières du modeste appartement dans lequel avait grandi la ballerine.
Elle s'avança et sonna à la porte. Une femme à la chevelure de feu retenue par un chignon serré et vêtue très élégamment d'une jupe crayon noir et d'un chemisier en soie vert sapin sous un élégant tablier rose à motif Vichy lui ouvrit. Elle lui sourit avec toute l'amabilité du monde et lui lança :

_ Bonjour Mademoiselle, que puis-je pour vous?
_ Bonjour Madame. Je suis une ancienne partenaire du club de danse de Liliane je suis de passage à New York et je voulais prendre des nouvelles. comment va-t-elle?

Ses lèvres se pincent air légèrement mais parvint à se contenir.

_ Liliane ne vit pas ici depuis un petit moment. Vous êtes qui exactement ? Quel est votre nom. Votre visage m'est familier...

Au même moment, un homme d'âge mûr à la chevelure légèrement poivre et sel apparu derrière son épouse et s’écria avec une légère agressivité :

_ C'est la même que sur les photos qu'on a trouvé dans l'ordinateur de Liliane!!

Sur cette phrase l'expression de la femme changea aussitôt. Passant de la courtoisie à l'agressivité de son mari.

_ Qu'est-ce que vous faites là ? Vous êtes venue pervertir ma fille ?!

Cette soudaine agressivité la scotcha sur place.

_ Elle mériterait de se faire enfermer comme Liliane! Aller fous moi le camp, espèce de sale gouine !

Il s’avança vers elle comme s’il allait la frapper. Nina se recula le plus vite possible et ne vit pas la fin du trottoir derrière elle et tomba lourdement sur ses fesses.

_ Si jamais je te surprends à rôder autour de la maison, je te préviens j'appelle les flics. Les malades comme toi n'ont pas leur place près de ma famille. Tu veux revoir notre fille, fait toi soigner comme elle !

Derrière lui apparut une jeune femme qui ressemblait fortement à Liliane mais en plus âgée.

_ Laisse papa, je m'en occupe.

Elle la saisit fermement par le bras, la fit se relever de force et l’entraîna loin de la maison tout en lui répétant quel lui déconseillait fortement de revenir dans le quartier. Une fois hors du champ de vision de son père, La jeune femme le entraîna derrière une maison et changea de ton du tout au tout.

_ C’est toi la fameuse Nina?

La ballerine était incapable de répondre. Elle était encore sous le choc et des larmes couler le long de ses joues. La jeune femme les essuya avec tendresse et reprit calmement :

_ Pourquoi es-tu venu rôder autour de la maison ?
_ Je... Je ne rodais pas. Je voulais juste savoir qu'est-ce que Liliane était devenue.
_ Ce qu'elle est devenue ? Mais tu n'es pas au courant? Mes parents sont tombés sur des photos de toi et des textes qu'elle écrivait en pensant à toi.

Nina cru tomber des nues.

_ Des... Des textes?
_ Oui! et quand je te parle de texte, je parle bien de texte en tout genre point des textes de repentance où elle écrivait une haine d'elle-même envers ce qu'elle était et envers tout le mal qu'elle t'avait fait quand vous étiez en cours de danse point mais également des textes ou elle te déclarer sa flamme. Tout comme des textes beaucoup plus explicites qui aurait fait pâlir Anaïs Nin. Sauf qu'un jour, elle avait oublié de verrouiller son ordinateur et maman est tombée sur ces textes. Ils la prennent ouvertement pour une malade qu'il faut soigner et ils l'ont emmené dans un centre!
_ Un centre, c’est-à-dire ?
_ je n'ai pas le temps de t'en parler en détail, mais on peut se voir. Je dois aller faire quelques courses pour Noël cet après-midi, est ce que tu veux qu'on se retrouve dans un café pour que je te parle de ça en détail ?

Elle ne put répondre que par un hochement positif de la tête.

_ Parfait ! Je vais aller au Target Pas loin de Brooklyn, il y a un café français juste en face. Est ce qu'on peut s'y retrouver vers 3h?
_ 3h? Euh... Oui ! oui, j'y serai.
_ Merci beaucoup Nina! Allez file vite! sinon mon père va se douter de quelque chose! Va-t'en, va-t'en !

Comme prévu, Nina alla dans ledit café français peu avant 3h. Elle ne s'était pas encore remise de cette entrevue si violente entre les parents puis des révélations, enfin des débuts de révélation, de la part de la possible grande sœur. Elle n'en avait pas mangé à midi. elle avait bien entendu jouer la comédie devant sa mère, mais elle était persuadée que cette dernière avait capté que quelque chose n'allait pas au vu du ton de sa voix assez tremblant et à sa gorge nouée.
La jeune femme arriva quelques minutes plus tard avec des sacs réutilisables qui contenaient des paquets emballés et de la nourriture. Elle s'installa et commanda un simple café crème.

_ Je suis contente que tu ait pu venir Nina. Ça fait du bien d'avoir quelqu'un à qui enfin parler.
_ Pourquoi ? Personne n'est au courant de ce qui arrive à Lilian? Et puis c'est quoi cette histoire de centre?
_ Bien sûr que si, tout le monde est au courant ! Mais vu que ce sont des personnes qui ont les mêmes points de vue que mes parents, inutile de préciser qu'ils saluent cette action de leur part. Et le centre dont ils t'ont parlé virgule et tenu par des personnes issues du l'église évangéliste qui se sont donnés pour mission de remettre les personnes jugées malade, déviantes, dans le droit chemin. je savais mes parents très pieux au point d'être abusif par moment. Mais clairement, ils sont allés beaucoup trop loin!
_ Et tu ne dis rien ?
_ Pas pour l'instant point je suis en train d'échafauder un plan pour tirer ma sœur de cet enfer. Mais pour ça il me faut un maximum d'information, c'est pour ça que je fais semblant d'accepter ce qu'ils ont fait ainsi je pourrais récolter suffisamment d'éléments pour voir tirer ma sœur de là. Mais d'une question Nina, comment as-tu notre adresse ? et pourquoi es-tu venu voir Lilian après qu'elle t'ai fait vivre l'enfer au club de danse ?

C'est alors que Nina sorti un imprimé du mail que Liliane lui a envoyé il y a quelques semaines, et le lui mis sous le nez. Elle prit une gorgée de chaï latte pendant qu'elle lisait.

_ Je n'en reviens pas ! Elle a eu le temps de t'envoyer un mail juste avant que les parents l'emmènent à ce centre. Là c'est clair qu'elle dit tout car elle sent qu'elle n'a plus rien à perdre. Et le pire, c'est qu'elle n'a pas tort dans sa description de notre famille point on a élevé on a été élevé dans l'amour de la religion mais c'était vraiment beaucoup trop extrême quoi. Quand tu vois ta mère lire la Bible tous les soirs et toujours dire “Dieu t'observe”, Sans compter la messe tous les dimanches... au début, j'étais d'accord avec elle quand elle parlait de l'amour de son prochain, mais c'est en les voyant agir avec certaines personnes que j'ai vite compris que leur religion n'était que du flan! Et ce qu'ils ont fait à Liliane, c'est la goutte d'eau! À partir du moment où tu te sers d'une religion pour faire du mal, c'est que tu as un véritable problème. En tout cas, merci de me avoir montré ce mail.
_ Est-ce que tu sais dans quel centre se trouve Liliane?...
_ Une espèce de centre dans le sud des États-Unis. Ils se sont bien chargés de la mettre bien loin de notre famille, comme une pestiférée !

Nina tentait de garder les idées claires, mais ce trop-plein d'informations arrivé d'un coup avait raison de sa perception et de son raisonnement. La jeune femme lui posa tendrement la main sur la sienne pour la rassurer.

_ Tu es à New York pour combien de temps ?
_ Je repars dimanche... Et au fait, vu que tu m'as posé la question virgule j'ai eu votre adresse via mon ancienne professeure de danse. Elle est persuadée que vos parents enseignent la tolérance à Liliane et que si l'on punit c'était parce qu'elle m'avait manqué de respect.  
_ Hum... écoute, je vais voir ce que je peux faire. J'ai appris que tu étais dans une prestigieuse école au Japon. Ne te déconcentre pas de ton objectif et laisse-moi sauver ma petite sœur. Est-ce que tu peux me donner la copie du mail qu'elle t'a envoyé pour que je le montre au groupe de danse qu'elle a fréquenté ? si on parvient à faire monter cette histoire au créneau, on pourrait peut-être attirer l'attention de tous ces groupes et parlementaires américains qui essayent tant bien que mal de faire fermer ce genre de centre qui relève plus de la torture que du véritable soin.

Elle lui tendit la feuille légèrement froissée.

_ C'est déjà une preuve en soi. En tout cas je te remercie Nina d'avoir fait l'effort de venir malgré ce que ma sœur t'a fait subir point tu aurais très bien pu être rancunière et ne pas accorder d'importance en te disant qu'elle était punie de ses actes. Crois moi, on va la faire sortir de là et peu importe le temps que ça doit prendre point et peu importe si je dois être déshéritée !
_ Qu'est-ce que je peux faire d'autre ?
_ Rien Nina, rien. Ton mail est déjà une preuve, laisse-moi m'occuper du reste. J'ai trop longtemps fermé les yeux sur les mauvaises actions de mes parents sous couvert de foi. Je me dois de me rattraper.

Une fois rentrée à la maison, Nina se laissa tomber sur son lit dans l'appartement vide. Ses nerfs lâchèrent et se mit à pleurer à ne plus s'arrêter, jusqu'à s'en faire vomir. Par chance, elle eut le temps de courir jusqu'à la salle de bain pour rendre le contenu de son estomac dans les toilettes. Elle pleurait, criait de tristesse, de dégoût et de colère. Personne ne choisit son orientation sexuelle* virgule alors pourquoi vouloir à tout prix l'étouffer sous couvert de religion et de vouloir remettre les personnes dans le soi-disant droit chemin alors que ce genre de soin ne les arrangent pas virgule bien au contraire virgule il ne fait qu accroître leur mal et en créer d'autres bien plus graves. Nina avait de la chance virgule sa mère n'avait jamais vraiment eu la moindre insulte envers sa probable homosexualité. d'ailleurs, Nina ne savait même pas si elle est aimée que les femmes ou les femmes et les hommes, une chose était sûre c'est qu'une Jeune fille ne la laisser pas indifférente en ce moment.  

Cette même jeune fille qui l'appela dans l'espoir de trouver du réconfort et lui avouer ce qu'elle a sur le coeur depuis qu'elle a reçu ce mail.



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