confession fraternelle [PV Yuna Harushi]

Elle soupira venant poser son front sur la vitre étonnement fraîche en cette saison après des canicules et des jours très ensoleillés et radieux, un anticyclone passait et depuis la veille il n'avait pas arrêté de pleuvoir en trombe. Le ciel était aussi gris que son humeur, elle n'était pas spécialement triste, mais très angoissée. Elle avait invité Yuna à venir la rejoindre pour avoir une conversation à cœur ouvert avec sa petite-soeur. Elle détestait lui cacher la vérité et elle l'avait fait depuis si longtemps qu'elle se répugnait elle-même.

La violoniste avait préféré un endroit loin de toutes les oreilles indiscrètes qu'il pouvait y avoir et sa propre chambre qu'elle avait acquis par privilège d'avoir passé son diplôme avec mention ultime était un endroit conquis dans lequel elle se sentait parfaitement à l'aise. Elle serrait sa petite robe bleu aux fines bretelles avec tracas pourtant. Elle connaissait parfaitement la position des sentiments de Yuna pour Azami et elle craignait que cette révélation puisse nourrir cette antipathie.

Pourquoi ne pas continuer à le lui cacher plus longtemps ? Elle l'avait fait auparavant parce que rien n'était certain et qu'elle ne voulait pas se précipiter sur un chemin dont elle ne voyait pas le bout à l'époque. Depuis le retour d'Azami, les choses avaient été mises au clair, ses propres sentiments, ceux de la professeure à son égard et la musicienne voulait partager son bonheur avec sa précieuse petite-soeur.

Un doute l'empêchait d'être totalement sereine, elle ne savait jamais comment pouvait réagir sa têtue de Yuna. Si l'envie lui en prenait de tout balancer à la tête de l'enceinte, il allait être compliqué de nier les faits pour la seconde fois. Elle ne voulait pas que la peintre et surtout son nom de famille soit entachés avec des plaintes. Keiko allait avoir 19 ans, elle aurait pu encre tenir quelques-mois supplémentaires, mais mentir à sa propre-sœur la dégoûtait de trop sans parler que si ça avait été le cas, alors elle lui en aurait voulu énormément pour son manque de confiance en elle.

Elle avait préparé de quoi boire du thé réconfortant accompagné de quelques biscuits et elle avait également préparé un essuie au cas où sa sœur aurait fait le chemin sans parapluie entre les deux dortoirs. Elle pouvait dire qu'elle arrivait quand elle entendit ses pas qui n'étaient pas très discrets s’approcher et s'avança pour ouvrir avant même qu'elle ne toque à sa porte et s'annonce.

- Entre Yuna ! Tiens sèches-toi, je ne voudrais pas que tu attrapes froid !

L'adolescente en face n'était plus aussi jeune, mais Keiko restait elle-même prête à la materner malgré-tout. Elle la regardait faire en venant enrouler ses mèches de cheveux blonds autour de ses doigts ce qui trahissait son état d'inquiétude intérieure. Il fallait qu'elle se calme, ça n'était pas un chevalier de l'apocalypse qu'elle avait devant elle, mais sa sœur cadette.

-Tu vas bien Yuna ? J'ai préparé ton thé préféré pour l'occasion, alors ? Comment trouves-tu ma nouvelle chambre ?

Elle n'allait quand-même pas entrer dans le vif du sujet immédiatement, il lui fallait parler de banalité avant histoire de sonder l'humeur et l'état émotionnel dans lequel se trouvait Yuna. La musicienne était du genre à se faire un foin pour pas grand-chose, mais cette discussion lui tenait à cœur. Elle commença par lui servir une tasse tout en réfléchissant aux mots qu'elle allait utiliser pour faire comprendre à Yuna la nature de sa relation avec Azami.


– Je t'ai fais venir ici Yuna parce que j'aimerais bien te parler de quelque-chose, plutôt quelqu'un qui me tient à cœur.

La machine était lancée et son cœur commençait à battre fortement dans sa poitrine, elle avait l'impression d'être un voleur qui confessait un crime. Elle n'avait rien fait de mal, elle eut une révélation à ce moment-là et son attitude qui trahissait son inconfort devint plus posée alors qu'elle respirait calmement pour se donner l'élan nécessaire à sa confession. Elle s'était tellement prise la tête à anticiper les réactions de sa sœur qu'elle en avait oublié le plus important, elle était profondément heureuse et épanouie. Yuna lui avait promit son soutien indéfectible dans ce genre de cas difficile il y avait de cela un an. Son faciès devint souriant.

– Je suis amoureuse et j'entretiens une relation avec Azami

Le fait qu'elle l'appelle par son prénom ne donnait aucun équivoque sur le degré d'intimité qu'elles pouvaient partager.

– Je me suis torturée l'esprit pendant longtemps, j'avais peur de mes sentiments, je ne voulais pas lui apporter de soucis et j'ai garder tout ça en moi par peur que ça éclate comme un mortier. Je l'aime Yuna, j'aime Azami Tamura et nous sommes ensemble romantiquement parlant.

La bombe était lancée plus qu'à voir les dégâts que ça allait provoquer.