Noël chez les cowgirls [♥Jennie♥]

L’éreintement physique et mental n’était qu’un doux euphémisme qui se rapprochait à peine de ce que Mila pouvait ressentir au terme du périple d’environ 14 heures d’avion sans compter les escales et les heures d’attentes interminables dans les aéroports depuis le début de leur voyage la veille, ou le jour même, Mila n’avait pas le courage de calculer le décalage horaire.

La chanteuse qui était de santé fragile avait fait une poussée de fièvre lors des dernières heures de voyage. Sans l’attention de Jennie pour veiller sur son état et l’aider à faire redescendre sa température, Mila aurait pu se retrouver à l’hôpital avant même d’atteindre sa précieuse destination. Intérieurement, elle remerciait sa petite amie de sa dévotion et d’avoir accepté de l’accompagner.

Mila se sentait reconnaissante envers l’artiste, sans ses moyens financiers, jamais elle n’aurait pu faire le voyage vers ses terres natale et revoir sa famille après deux ans de séparation physique. L’excitation et la joie de les revoir tous devant elle et de pouvoir les serrer dans ses bras avait fait reculer son épuisement physique et mental de ces dernières heures de voyage plus qu’éprouvantes.

Une fois à l’aéroport de la ville de Colombus qui était leur terminus, il leur faudrait encore au moins deux heures de voyage en voiture pour arriver aux terres de sa famille où elles allaient passer noël. C’était un des points négatifs à habiter dans un ranch à 100 km de la grosse ville la plus proche. L’américaine avait fait un petit topo à la japonaise de qui elle allait rencontrer, et de ce qu’elles pourraient faire.

Mila avait saisi la main de Jennie avec une des siennes et de l’autre faisait glisser sur le sol sa grosse valise à roulettes qu’elle n’avait presque pas remplie dans l’espoir de ramener des tenues à elle au retour.

Elle chercha du regard quelqu’un de familier une fois arrivée dans la zone voyageurs et repéra immédiatement cette personne à l’allure masculine qui lui faisait de grands signes avec son sourire qui montrait toute ses dents.

Elle s’arrêta net à quelques mètres à peine, les yeux emplit de larmes d’émotion de retrouver une de ses sœurs et avait l’impression de rêver éveillée, elle frotta ses yeux avec son avant-bras avant de tout lâcher pour courir dans les bras de sa sœur et d’enfoncer sa tête contre sa poitrine inexistante et faillir la plaquer au sol. Mila laissa un gros sanglot de joie s’éteindre dans les vêtements du doudou humain qu’elle serrait avec force dans ses bras.

- Ouille ! J’ai bien fait de ramener une boite de mouchoirs en papier ! Je suis aussi contente de te revoir p’tite sœur !
- Méchanteuh !

Mila leva son visage plein de larmes et lorsque son regard croisa celui de sa sœur, elles finirent par éclater de rire. La chanteuse se moucha et essuya ses larmes avant de faire signe à Jennie et prendre à nouveau sa main ce qui ne manqua pas de faire sourire la grande femme à l’allure androgyne. Mila n’avait pas eu besoin de se confier sur la nature de sa relation avec la japonaise puisque tout le monde avait compris qu’elle était amoureuse bien avant qu’elles soient en couple.

- Jennie, je te présente une de mes grandes sœurs, Milena, et Milena, c’est Jennie !
La grande femme aux cheveux court vint tendre sa main pour serrer celle de la japonaise avec un air amical sur le visage et un sourire confiant.

- LA fameuse Jennie ! Enchantée de faire ENFIN ta connaissance, depuis le temps que Mila nous parle de toi ! Je n’en reviens pas que t’as ENFIN osé lui confier tes sentiments ! Je vous débarrasse de ça !

Milena vint prendre les bagages de Mila et aussi de Jennie par la même occasion en les laissant la suivre pour quitter l’aéroport et rejoindre le parking tous-terrains. Mila profita d’avoir ses mains libres pour venir enlacer le bras de Jennie et l’emmener avec elle à la suite de sa sœur qui chargea les bagages dans son gros pick-up noir. Installée à l’arrière parce qu’à l’avant il y avait un gars qui finissait son hamburger et sirotait bruyamment sa boisson dans son verre en plastique.

- Hey ! Salut Mila ! Tu as poussé dit donc ! Si t’as besoin de revisiter le coin n’hésite pas ! Je suis libre durant toutes les vacances !

Milena vint lui mettre un coup de poing assez fort dans l’épaule ce qui le fit grimacer de douleur.

- Ta gueule connard ! Tu ne dragues pas ma sœur ou je t’explose ! Puis elle a déjà une copine ! Déso Mila ! Théo est toujours aussi con ! On va juste le déposé chez lui c’est sur le chemin !

Le garçon en question se frotta le bras en grommelant. Mila se sentit obligée de donner un peu de contexte à Jennie pour ne pas qu’elle s’inquiète et clarifier la situation.

- C’est le meilleur ami de Milena ! Ils se connaissent depuis la maternelle ! Ils passent leur temps à se chamailler et à se battre ! Mais comme ma sœur est championne de boxe poids léger de l’état, c’est elle qui gagne le plus souvent !
- Je rectifie ! Je suis la future championne des USA parce que si je gagne mon prochain combat je me qualifie pour le titre !

Le restant du voyage se passa très bien, il fallait dire qu’une fois que la grande ville fut quittée, il n’y avait rien d’extraordinaire à part des champs à perte de vue et parfois une ou deux maisons avant un néant total.
Mila avait bien dit à Jennie qu’elle vivait dans une ferme qui élevait du bétail, que son père cultivait aussi des terres, mais elle n’avait jamais mentionné que la ferme se trouvait à perpette les oies bien loin de la civilisation.
Il se trouva que durant le voyage Mila fini par s’assoupir bercée par le ronronnement du moteur et qu’elle posa sa tête contre l’épaule de Jennie. Ce n’est que lorsque la voiture s’arrêta pour déposer Théo que Mila s’éveilla. Elle sentait en sont for intérieure qu’elles étaient proche de chez elle.

La voiture s’engagea sur un petit sentier en terre battue en secouant ses passagers à cause des trous et des bosses et Mila sentait son cœur battre la chamade parce qu’elle reconnaissait le chemin de sa maison. Elle était fatiguée et elle n’avait qu’une hâte c’était de prendre un bon bain et de manger un repas de chez elle. La chanteuse mangeait bien à l’académie, mais ce n’était en rien comparable aux saveurs de la cuisine de sa mère, des petits plats mijotés avec amour.

- On arrive ! Nous y sommes ! Jennie ! Regarde ! C’est chez moi !

Un portique en bois les accueillit et puis Milena se gara, Mila sorti de la voiture lorsque celle-ci ralentissait pour être accueillie par ses chiens, trois , 1 golden retriever, 1 berger allemand et 1 colley qui se jetèrent à ses pieds en jappant et en piaillant de joies de revoir leur petite maîtresse.

- Hé ! T’es tarée ? On ne se jette pas d’une voiture en marche ainsi la miraculée !

Milena sortit de la voiture en venant toquer le haut de la tête de sa sœur avec son poing sans mettre de force et avant de prendre les valises et les emmener à l’intérieur. Mila allât chercher Jennie pour l’emmener à l’intérieur et prendre une bonne bouffée d’air de la ferme, ça sentait le bétail, une odeur qu’elle avait toujours connue et qui ne l’avait jamais dérangée. Une chance qu’à l’intérieur l’odeur soit meilleure. La cadette de la famille Chase eut à peine le temps de franchir la porte que ses deux autres sœurs étaient là pour l’accueillir et que sa mère déboula de la cuisine pour venir pousser ses sœurs qui s’étaient approchées pour la prendre dans ses bras et couvrir son visage de bisous bruyants.

- Mon bébé ! Ma toute petite ! Ma Mila ! Tu m’as manquée ! Tu as l’air en forme ! Merci Jennie d’avoir pris soin de Mila ! Tu peux m’appeler Martha, voici mes deux filles ainées, Marie et Maddison, tu as déjà rencontré Milena et tu verras Jonathan mon époux dans la soirée. Il s'occupe des bêtes !
- Maman, je suis à l’université tu sais ça ?
- Ma chérie, tu pourrais avoir 40 ans, être mariée et avoir cinq enfants que tu serais toujours ma petite dernière ! Je te laisse montrer ta chambre où vous aller dormir et vous laver, le diner sera prêt d’ici deux heures ça vous laisse du temps pour vous reposer.

Mila se tourna vers Jennie pour lui faire visiter un peu la maison, Milena s’étant chargée de monter leur sac dans la chambre, elles n’avaient plus à s’en faire. Enfin, l’américaine ouvrit la porte de sa chambre située dans les combles aménagés de la maison. C’était spacieux et elle redécouvrit ses affaires laissées derrières elle depuis deux ans. Un félin roux sauta du lit pour filer entre les jambes de Mila et de Jennie pour aller se planquer.

- Et voilà ma chambre ! Bienvenue dans mon antre !

C’était une chambre bien différente de celle que Mila habitait à l’académie, comme si tout était resté figé dans le temps deux ans en arrière. Mila revenait dans la chambre de son adolescence, de sa jeunesse, alors qu’elle était toute jeune adulte et qu’elle n’y avait plus posé les pieds depuis longtemps. Mila vint serrer Jennie dans ses bras.

- Merci Jennie pour ce cadeau, je suis heureuse de pouvoir passer noël avec ma famille grâce à toi et j’espère que tu vas aussi te sentir un peu chez toi. C’est différent de l’académie et du Japon, mais j’ai plein de beaux coins à te faire visiter.

Le voyage était long. TRES long. Mais c'était un sacrifice que tu étais prête a supporter pour donner l'opportunité à Mila de revoir sa famille qui lui manquait, et encore, c'était un euphémisme. C'est pour cette raison que tu avais vendu certaines de tes peintures et utilisé une partie de l'argent gagné en tournoi. La voir heureuse c'était tout ce qui comptait.

Cela dit, c'était tout de même un peu stressant car c'était le premier voyage à l'étranger que tu faisais. Heureusement que Mila connaissait déjà le fonctionnement des aéroports et que tu avais pu prendre le relais. La jeune femme était de santé fragile et au fur et à mesure que les heures passaient tu voyais ses forces s'estomper. Elle avait donné tellement d'énergie au départ que la fin c'était terminé en fièvre.

Ayant maintenant un peu l'habitude de ses faiblesses, le principal contenu de ton bagage à main était constituer de 1er soins, de quoi l'aider à se sentir mieux et ça avait été pour le moins utile bien que la température avait mis du temps à baisser si bien que tu avais été à deux doigts d'interrompre le voyage pour faire un détour par les urgences.

Terminus par avion : Colombus. Mais le voyage n'était pas terminé. Apparemment elle s'était arrangée avec une de ses sœurs pour qu'elle vienne les chercher. Pour le voyage tu avais pris une petite valise, la petite soeur de celle de Mila qui prévoyait de revenir avec une partie de son placard. C'était pas faute de lui avoir proposer de lui acheter des vêtements au Japon..

Lui tenant la main tu avançais avec elle à la recherche d'une personne que tu ne connaissais pas même si l'américaine t'avait montrer des photos de ses parents et de ses sœurs. La dite personne faisait de grand geste et Mila pressa un peu le pas en serrant sa main. L'émotion sans doute. S'arrêtant à quelques pas de la femme androgyne, Mila fonça sur elle comme un boulet de canon. Un sourire tendre étira tes lèvres.

N'osant pas interrompre cet élan de tendresse dont Mila avait besoin, tu la regardais, heureuse de la voir ainsi. Approchant après qu'elle te fit signe, la plus jeune des deux sœurs, celle que tu aimais, saisit à nouveau ta main. Tu serras alors cette main tendue et tu jetas un oeil à Mila. Tu ignorais qu'elle parlait autant de toi à sa famille et puis.. comment ça "enfin" ?!  

-Ravie de te rencontrer aussi Milena. Attends, je vais t'aider.

Tu pris au moins ta valise, c'était gentil de sa part de vouloir vous aider avec vos affaires mais quand même, elle n'avait pas à s'occuper de tout. Marchant un peu derrière Milena, tu te penchas à l'oreille de Mila qui ne tenait plus seulement ta main mais également ton bras.

-Je ne savais pas que tu avais parlé de moi à ta famille autant que ça.

Ca t'avais un peu prise au dépourvue tout comme la vue du moyen de locomotion énorme de la grande soeur de Mila. Rare sont les grosses voitures au Japon qui regorge de petites rues.
Jennie posa sa valise à coté de celle de Mila et la suivit dans le pickup qui était visiblement déjà occupé par un jeune homme.

Est-ce que tu devais intervenir quand au manque certain de courtoisie de ce Théo ou encore plus à ce flirt non dissimuler ? Est-ce qu'au moins il était sérieux ou c'était une blague histoire de taquiner l'américaine qui n'avait pas remis les pieds ici depuis deux ans ? Tu ne savais pas trop quoi en penser et l'attitude à adopter et avant que tu ne décides ce que tu allais bien pouvoir faire ou dire, Milena s'en chargea. Plutôt brutalement mais avec les explications de Mila et de sa sœur tu compris un peu mieux.

-Ah oui, il me semble que tu me l'avais dit. Quand ce passe ton tournoi Milena ? Ca pourrait être sympa d'y assister ou tout du moins à la diffusion en direct..

Même si tu pouvais avoir accès à certains fonds, ton portefeuille n'était pas illimité malheureusement. Cela dépendait donc de la date qu'elle allait pouvoir te donner. Mais si même juste Mila pouvait venir ce serait génial.

Le reste du trajet se passa dans le calme. Les paysages étaient incroyables. Rien que le peu de la ville de Colombus t'avait paru extraordinaire. C'était assez différent du Japon si ce n'était totalement. Est-ce que c'était comme ça dans tous les états ? Non. Tu es assez cultivé pour le savoir. Ce qui t'étonna le plus c'est de ne voir aucune autre ville aux alentours. Comment on vivait comme ça ? Avec les produits locaux d'une ferme à l'autre ?

Tu ne voulais pas déranger Mila avec tes questions qui de toute manière auront une réponse assez rapidement puisque tu allais vivre avec elle, chez elle, pendant toute les vacances. Ton américaine favorite s'était assoupie et tu déposas un baisé sur son front pour la laisser se reposer. Elle se réveilla uniquement lorsque la voiture s'arrêta pour déposer le fameux Théo.

Elles ne devaient plus être très loin de la ferme des Chase. Effectivement. Mila ne tarda pas à se mettre à crier en voyant le corps de ferme se dessiner dans le paysage. Seul. Entouré de champs. Ca avait un coté un peu flippant quand on y pensait.

Le battement de ton corps rata un battement lorsqu'elle descendit alors que la voiture n'était pas encore tout à fait arrêter bien qu'elle roulait au pas. Elle voulait sa mort ou quoi ? Milena eu la même réaction.
Tu descendis une fois la voiture arrêtée et accompagna Mila qui l'avait agrippée une nouvelle fois. L'odeur ici ne ressemblait pas non plus à celles qu'elle connaissait. Vous ne passèrent même pas le seuil de la porte qu'une tornade de jeunes femmes s'abattit sur ta copine.

Cet élan de tendresse et d'amour te fit sourire tendrement à nouveau et pourtant. Tu hochas la tête.

-Je vous en pris.. Je n'ai pas été la seule. Je ravie de faire également votre connaissance.

Mila s'était faite des amies aussi, tout du moins une, son élève. Une certaine Saejin. Ca te rassuerait que Mila puisse faire autre chose que de passer son temps à te dorloter ou bien te regarder jouer ou pratiquer ton art. Faire autre chose c'est bien aussi et Saejin lui permettait ça.

Tu n'étais pas sûre cependant de pouvoir offrir un mariage et totalement certaine de ne pas pouvoir lui donner 5 enfants. Enfin.. Sa mère avait dû utiliser une expression ou bien simplement été maladroite. Même si tu parlais très bien anglais, il était fort possible que ne saisisse pas toutes les expressions existantes.

-Merci madame.

Ca avait été assez expéditif mais ce n'était pas plus mal, tu n'avais pas l'habitude d'autant d'amour dans l'air. Tu suivis Mila en lui tenant la main. La maison était immense et il y avait visiblement des animaux un peu partout. Rien a voir avec ce que tu avais connu.

L'ambiance de la pièce.. Tout respirait Mila s'était réconfortant parmi tout cet inconnu. Tu remarquas les bagages dans un coin.

-C'est gentil à Milena d'avoir apporté nos affaires toute seule. J'aurais pu le faire.

La petite brune t'enlaca et tu lui rendis son étreinte, gonflant tes poumons de l'odeur de ses cheveux.

-Du moment que tu restes avec moi ça devrait aller.. Je suis contente que tu sois heureuse, tu le mérites.

Tu calas ton visage dans son cou pendant quelques instants pour faire fuir le malaise qui s'était installé et qui allait revenir une fois que Mila quitterait ses bras. C'était déstabilisant, plus que ce tu avais imaginer, de perdre les seuls repèrent que tu avais réussi à te donner. Relevant ton visage pour planter tes yeux dans ses océans.

-Tu te sens mieux d'ailleurs..? Pas de montée de fièvre, pas de vertige ni de nausées ?

Le sourire et le petit regard de Mila un peu honteux de se faire balancer par Milena au sujet des nombreuses fois ou elle parlait de Jennie, voulait tout dire.

- Je leur parle de toi depuis qu’on s’est rencontré, même si je n’ai pas TOUT raconté en détails ..

La chanteuse savait que ses sœurs étaient friandes de détails et qu’elles aimaient par-dessus tout, tout savoir de sa vie. Mila aimait protéger son intimité même si elle parlait de beaucoup de sujet avec ses sœurs et que parfois elles lui prodiguaient des conseils.

- C’est Maddie, qui m’a aidé à choisir ma tenue de cette saint-Valentin là ! C’est elle qui a meilleur goût en matière de tenue de la famille !

Milena laissa donc Jennie l’aider et après avoir remis cette andouille de Théo à sa place en venant faire un clin d’œil à Jennie, elle se mit en route.

- Pas avant 1 mois, mais je comprends si vous n’êtes pas en mesure d’y assister, vous avez vos cours et puis ce n’est pas comme si je n’étais pas en communication avec ma petite sœur pour lui annoncer les grandes nouvelles ! Je n’imagine pas Mila faire le voyage une seconde fois !

La concernée grimaça en passant sa langue, elle savait très bien à quoi Milena faisait allusion. Si Mila s’était souvenu que le voyage était aussi éprouvant, elle aurait hésité à revenir pour noël, alors penser à faire le voyage retour de la même façon et devoir revenir à nouveau pour repartir, rien que d’y penser elle avait le cœur malade. Le fait de pouvoir dormir un peu l’aida à se sentir mieux.

Mila s’était un peu senti gênée par la réponse de sa mère, c’était adorable de sa part, mais elle ne voulait pas que Jennie se sente mal à l’aise. Déjà que la japonaise avait quitté son pays d’origine et ses habitudes pour la suivre, ce n’était certainement pas pour risquer des mésententes avec sa mère.

La cadette de la fratrie connaissait sa mère par cœur, elle savait qu’elle avait une façon de parler très franche et qu’elle avait tendance à dire tout haut et sans passer par quatre chemins ce que d’autres pensaient tout bas. Tourner sa langue 7 fois dans sa bouche pour réfléchir à ses paroles ce n’était pas son fort.

Mila apprécia le câlin dans sa chambre, elle se sentait à l’aise d’être de retour chez elle après deux ans d’absence qui avait été fort en émotion et en changement.

- Je suis désolée pour ma mère, elle parle un peu trop vite, mais elle t’aime bien parce qu’elle m’a demandé ce que tu aimais manger. Elle va se faire une joie d’essayer de te remplumer comme elle le dit si bien !

La japonaise devait se douter qu’ici les membres de sa famille était plus viande que poisson ou légumes, son père élevant des bovins pour l’abattage, c’était ce qui finissait le plus souvent sur la table chez les Chase. Mila savait que sa mère allait fournir un effort pour adapter sa cuisine et servir plus de légumes pour satisfaire les papilles de la gameuse.

Effectivement, la maison était remplie d’animaux et Jennie n’avait pas encore eu l’occasion de visiter le ranch ou de voir l’écurie.

- Milena est un vrai tank humain, de nous toutes elle a toujours été la plus forte et la plus musclées alors elle a toujours été engagée d’office pour s’occuper des valises des visiteurs !

Elles avaient toutes leur domaine de prédilection, Marie, l’ainée, aidait souvent sa mère aux tâches de la cuisine, Maddie, la seconde s’occupait du nettoyage et des décorations, Milena était toujours là pour aider leur père et Mila aimait s’occuper des bêtes, en plus des corvées qu’on lui donnait.

- Je suis très heureuse, de tout les cadeaux de noël que tu pouvais me faire, c’est le plus beau, merci Jennie !

Mila ne se sentait pas malade, juste fatiguée par le voyage, mais elle savait qu’elle allait très certainement passer le lendemain au lit avec de la fièvre, dès qu’elle se fatiguait un peu son corps réagissait en chauffant. Il était inutile d’inquiéter la japonaise avec cela, elle prendrait un traitement préventif avant d’aller au lit.

- Je rêve de prendre une bonne douche, tu m’accompagnes ? Ainsi je te montre parce que ce n’est pas tout à fait pareil qu’au Japon. L’installation n’est plus toute jeune alors il faut laisser un peu l’eau couler pour qu’elle chauffe.

A l’académie, les installations sanitaires étaient derniers cris, l’eau coulait immédiatement à la bonne température et les tuyaux ne faisaient pas un bruit infernal. Il était temps que son père se penche sur la question, mais ça devait faire 10 ans que ses parents se battaient au sujet de la rénovation de la salle de bain.

Sa mère s’énervait de la lenteur et il y avait de quoi, son père campait sur ses positions en répondant qu’il n’avait pas le temps et tous deux se disputaient parce que son père ne voulait pas engager quelqu’un qui effectuerait le travail à sa place parce que ça coûtait trop cher.

Mila se dénuda en ne se privant pas pour zyeuter le corps de Jennie, elle avait beau être fatiguée, le spectacle était assez agréable à regarder et lui redonnait un peu d’énergie.

- Tu es tellement magnifique que parfois j’ai l’impression d’être plongée dans un coma et que tu n’es pas réelle ! Je peux avoir une preuve que tu es réelle ?

Après avoir pu se débarrasser de leur odeur corporelle due au long voyage et se s’être habillées pour se sentir propre et fraîche, Mila aurait pu sans problème s’endormir pour la nuit.

Elle somnolait assise sur son lit pendant que Jennie s’occupait de sécher ses cheveux et qu’elle avait commencé à remplacer progressivement par ses longs doigts fins d’artiste et Mila se contenta se fermer les yeux un instant et de laisser un bruit de contentement sortir de ses lèvres entrouvertes. Moment qui prit subitement fin lorsqu’elle entendit la voix porteuse de sa mère qui cria en bas des escaliers que le diner était sur la table.

- Mila Amelia Chase et sa copine sont attendues pour le diner !

Mila avait sursauté, mais elle sourit en coin en regardant Jennie et en haussant les épaules à l’appel de son nom au complet.

- Dommage, je me serais bien endormie tout contre toi ! J’espère que tu as faim ?

Mila amena Jennie avec elle jusqu’à la salle à manger où ses trois sœurs et son père était déjà à table. L’homme était un géant, barbu, avec un peu de bidoche, mais les épaules larges et les yeux fatigués, mais à l’approche de sa cadette, il se releva de sa chaise pour venir la prendre dans ses bras.

- Bonsoir papa ! J’aimerais te présenter Jennie

Il était un homme fort impressionnant par sa carrure, mais au-delà de cela il portait sur son visage qu’il n’aurait pas fait de mal à qui que ce soit que ses filles ramenaient. Il tendit sa grosse main calleuse vers Jennie en lui souriant.

- Enchantée de te connaître Jennie, je suis Jonathan et je te souhaite la bienvenue chez nous ! Je suis heureux de faire ta rencontre, Mila a vanté tes mérites à de nombreuses reprise et je suis content qu’elle se soit liée avec quelqu’un de bien.

Une fois de plus, Mila se mit à rougir un peu gênée que Jennie pense qu’elle ne faisait que parler d’elle.

- J’ai la daaaaallle !

Déclara Milena en se plaignant, Jonathan envoya un regard vers sa troisième fille qui visiblement n'en pouvait plus d'attendre. Mila devait avouer que les odeurs des plats cuisinés de sa maman lui ouvrait l'appétit et qu'elle aurait pu manger un éléphant.

- Installez vous ! On va passer à table !

Mila vint tirer la chaise à Jennie sous les taquineries de ses trois sœurs jalouses qu’elle la traite si bien et enfin elle joignit ses mains avec celles de ces sœurs en prenant celle de Jennie. Elle vint lui murmurer à l’oreille que dans sa famille on remerciait le seigneur pour chaque repas sur la table. Ce fut son père qui demanda à ce que Mila fasse la bénédiction.

- Je remercie le seigneur pour ce magnifique festin préparé par maman et pour avoir la chance de passer les fêtes avec ma famille et la personne que j’aime le plus au monde, merci de nous bénir et de bénir ce repas, amen !

Une fois que ce fut fait, les assiettes circulèrent jusqu’à Martha pour être remplie d’un morceau de rosbeef, de quelques champignons en cause et d’une boule de purée faite maison. Sur la table se trouvait des petits pains dans une corbeille ainsi que de la salade dans un plat et des carottes cuites baignant dans leur jus dans un autre.

Mila se régalait, la cuisine de sa mère, personne n’arrivait à sa cheville pour la reproduire et elle dévorait son assette avec appétit. A l’académie, c’était rare qu’elle mange énormément, mais elle se resservit deux fois une assiette complète dont elle ramassa la sauce avec du pain.

- Maman, ta cuisine m’avait manquée ! Et toi Jennie tu as aimé ?

- Oui! Jennie, je ne l'ai pas précisé, mais n'hésite pas à te resservir sans aucune gêne, fais comme si tu étais chez toi !

Ce fut Martha qui parla avec le visage heureux de voir tout le monde à tale terminer les plats un par un.
Il était encore relativement tôt dans la soirée, mais le voyage, le décalage horaire et tout cela avait épuisé l’étudiante au plus haut point. Après quelques échanges avec sa famille, elle sentait qu’il fallait qu’elle aille dormir. Elle prit du paracétamol parce qu’elle se sentait fiévreuse et s’installa dans le lit en venant se blottir contre Jennie, enlacer sa taille et embrasser sa silhouette de dos.

- Tu es déjà montée à cheval ? Autre que sur moi ..je veux dire ?

Tu espérais bien qu'elle n'est pas tout dit à sa famille. Enfin.. Mila avait peut-être dut parler des détails plus croustillant à une de ses sœurs ou une de ses amies mais tu ne préférais pas le savoir et mieux, qu'elles ne t'en parlent pas si jamais elles savaient quoi que ce soit. Même si tu assumais parfaitement ta sexualité et ta réputation, c'était dérangeant d'en discuter avec des "étrangères". Toi, à part Shimizu qui s'était redirigée vers l'académie sportive, tu n'avais personne à qui parler de Mila.

-Oh je vois.. Je suis certaine que tu t'en serais très bien sortie même sans l'aide de Maddie. Tu es toujours à croquer.

Optant pour la passivité, tu te tins tranquille vis à vis de ce Théo, ne lâchant pas la cuisse de Mila sur laquelle tu avais posé ta main.

La réponse de Milena était juste. Tu jetas un regard inquiet à ta petite amie, dans quel état allais tu la retrouver ne serait-ce que ce soir avec la fatigue accumulée ? Un mois c'était très court pour s'imaginer réaliser un voyage comme celui-ci en tenant compte de la santé fragile de Mila.

-Oui. Il vaut mieux que l'on s'arrange autrement. Non pas que jouer les infirmières me dérange mais justement. Je préfère que ça soit moi ou Halia plutôt que des vrais dans un hôpital.

Mila finit par s'endormir après avoir un peu ronchonné et avoir pali. Toi en revanche tu ne fermas pas l'œil, mettant des images sur les récits de celle qui se trouvait à moitié dans tes bras
Tu avais un peu de mal à comprendre quel était le vrai sens des paroles de la mère de Mila, même si celle-ci avait beaucoup parler de toi à sa famille peut-être que tout le monde ne voyait pas cette relation d'un bon œil. Ca arrivait mais tu le saurais surement assez tôt si des membres de la famille américaine n'étaient pas serein à ce propos.

Te retrouvant enfin au calme, dans une bulle, avec la personne la plus importante de ta vie, tu la pris contre toi pour parfaire ce moment. Mila avait été mal et peut-être qu'elle ne se sentait pas très bien non plus en ce moment mais tu avais besoin de cette étreinte alors que tu commençais à perdre pieds.

-Ah oui ? J'ai cru que.. peut-être.. elle n'appréciait pas que son bébé soit avec une fille ?

Tu ne comptais pas spécialement manger plus qu'à l'académie qui proposait régulièrement des menus faisant le tour du monde. Les plans étaient plus copieux de ce tu te souvenais. L'académie ayant plutôt de bons fonds financiers, la viande ne manquait pas non plus. Bien que tu ais déjà pris le pli petit a manger plus de plats à base de poissons, algues, riz et légumes.

Tu ne doutais pas que Milena était solliciter pour tout ce qui concernait les taches d'hommes. C'était un peu triste mais du moment que tout le monde y trouve son compte. Et puis, tu n'es pas là pour juger quoi ou qui que ce soit.

-Je suis heureuse que tu sois comblée. Tu me parlais plus de ta famille ses derniers temps, je me suis dit que ça pourrait être bien.

Cependant, en préparant ton coup, tu n'avais pas tout de suite pensé aux nombres d'heures nécessitant un tel voyage surtout avec la santé de Mila.

L’idée de pouvoir se changer après une douche te faisait rêver également. Non pas que vous sentiez mauvais mais cette sensation de peau sale sur ton corps te revint et te déplu. Il paraissait oui, que les installation japonaise n’avait rien a voir avec les autres. Tu ne doutais pas quand à ta réussite d’adaptation qui constituait actuellement a faire couler un peu l’eau avant d’aller dessous mais l’idée des toilettes te vint à l’esprit. De toute manière tu n’aurais pas le choix.

La pièce d’eau était plutôt grande également, à l’image du reste de la demeure et de ce qui l’entourait. Assez rustique mais très propre et ranger soigneusement. Tes yeux ne perdirent pas une miette du spectacle que t’offrait Mila et un sourire en coin se figea sur ton visage alors que tu te déshabillait également.

-Je te garantie que tout ce qu’il se passe ici est bien réel.

Tu t’avanças jusqu’à la demoiselle, tes pieds nus collant sur le carrelage froid et glissa tes mains dans son cou, sous ses longs cheveux que tu écartas soigneusement pour ne pas les lui tirer avant de poser tes lèvres sur les siennes pour un doux baisé tout en pressant doucement ton corps nu au sien.
Tes mains s’aventurèrent plus bas pour saisir doucement ses rondeurs.

-On est assez proche de la réalité comme ceci.. ?

La douche passa trop rapidement, tu aimais trop paresser sous l’eau chaude. Tu n’aurais certainement pas dit non à un onsen après un si long voyage. Une fois des vêtements propres sur le dos et une serviette en turban sur la tete, tu pris soin de sécher les cheveux de Mila. Malaxant soigneusement son crane avec la serviette pour absorber le surplus d’eau avant de laisser tomber le tissu pour simplement lui faire un petit massage. Ce moment de simplicité dans lequel tu te glissais doucement avec ton américaine s’estompa quand la voix de Mme CHASE porta jusqu’à vos oreilles pour vous signalez que le repas était prêt.
Tu jetas un œil à Mila qui avait sursauté et surtout, pourquoi l’avoir appelé par son nom au complet ? De tes souvenirs, ça ne signifiait jamais rien de bon. Cela dit, le sien n’avait pas été prononcer, peut-être que ça irait ? Un regard taquin à Mila avant de vous levez les rejoindre.

-Qu’as-tu déjà fait comme bêtise, vilaine jeune femme ?

Tu te serais probablement endormie comme ça aussi. Est-ce que tu avais faim ? Un peu oui, à vrai dire, tu avais plus sommeil que faim mais c’était un détail. Et ce d’autant que tu avais l’habitude de grignoter et de sauter certains repas. Mais il était vrai que l’odeur qui parvenait jusqu’à tes narines te plaisait bien et ton ventre gargouillât.

-Si c’est toi qu'on me propose de manger, j’ai toujours faim.

Tu suivis Mila à travers la maison pour déboucher sur la salle à manger, tout le monde était déjà installé et tu culpabilisas de ne pas avoir proposer ton aide pour le souper. La honte. Son père n’avait rien à voir avec le tien. Il respirait l’authenticité, le dure labeur se lisait sur ses traits fatigués mais tu voyais aussi un coté tendre, tu t’imaginais bien l’envie de Mila de se blottir dans des bras comme ceux là qui semblaient pouvoir vous protéger des pires tempêtes. L’amour se dégageant de cette étreinte te réchauffait le cœur comme il te le brisait.

Tes yeux se posèrent sur cette main qui faisait probablement le double de la tienne, c’était peu courant qu’on te propose une poignée de mains mais tu n’hésitas pas et la saisit pour lui serrer.

-Bonsoir Mr Chase.

Tu te sentis gênée, ne comprenant pas vraiment quels méritent tu pouvais bien avoir. Quelqu’un de bien ? C’était une question de point de vue sans doute. Ils ne te connaissaient pas vraiment de toute façon. Mila avait dû extrapoler, la plupart du temps c’était elle qui te chouchoutait même si tu te rattrapais tant bien que mal.

-Merci à vous tous de m’accueillir chez vous. Je suis heureuse de pouvoir rencontrer les personnes chèrent à Mila.

Milena intervint et tu te sentis gênée de faire perdre du temps à tout le monde. Ils étaient surement tous impatients de vraiment discuter avec Mila ou bien de vaquer à leur propre occupation.

Tu souris à Mila qui t’avait devancé sur le coup de la chaise, ignorant les taquineries de ses sœurs. Elle regarda la petite mise en scène qu’on pouvait voir dans les films américains. Tu ignorais que la famille de Mila la pratiquait aussi mais tu n’en fut pas non plus surprise. Tu pris sa main et donna la tienne à la personne à coté de toi.

Le visage penché vers ton assiette tu te sentis rougir. Pourquoi elle disait ça devant toute sa famille ? Enfin, ça avait du sens mais quand même. Pour le reste, tu n’étais pas croyante.
Voir Mila manger autant par contre te surpris et te fit plaisir. C’est vrai que la nourriture était bonne, totalement différent de ce que tu pouvais manger habituellement mais c’était délicieux. Tu en repris une fois.

-Merci c’est gentil, c’est vraiment très bon.

Une fois que tout le monde eut terminé, tu aidas à débarrasser et à la vaisselle. C’était la moindre des choses d’autant que tu n’avais pas aider à la préparation. Non pas que tu veuilles jouer à la petite amie parfaite mais simplement, c’était normal d’aider quand on nous offrait l’hospitalité.

Une fois terminé, tu t’excusas auprès de tout le monde et rejoignit Mila dans sa chambre après avoir trouver le chemin de la salle de bain et ta brosse à dent. Tu t’allongeas à coté d’elle, vêtue d’un tshirt taille XL. Ses mains et son baisé te fit sourire. Tu te retournas dans ses bras et caressa sa joue chaude et souris, amusée par ses propos. Elle avait tendance à devancé tes allusions maintenant. A croire qu’elle te connaissait un peu trop bien.

-Non jamais. Pourquoi ? Tu veux aller faire une balade demain ?

L’équitation n’était pas le sport principal de la ville. A la limite elle lui aurait parlé de baseball, là oui, elle en avait déjà fait mais monter à cheval sur un cheval non. Jamais. Ca ne devait pas être très compliquer, le plus dur devait être de rester dessus.

-Ca ira pour toi de sortir directement ? Tu ne préfères pas rester ici au moins la 1ere journée pour te remettre vraiment du voyage et profiter de tout le monde ?

Tu embrassas son front et pris sa main dans la tienne, entrelaçant vos doigts.

Mila était davantage encline à taire les détails croustillants qu’elle pouvait avoir avec Jennie pour la simple et très bonne raison que c’était leur jardin secret et qu’elle ne voulait y inviter personne d’autre dedans. Elles étaient curieuses ses sœurs, mais aucune ne lui avaient posés de questions au sujet de ce qu’il pouvait se produire dans a chambre, elles étaient civilisées et respectueuses malgré l’image de sauvages de l’ouest que les gens avaient d’elles dès qu’elle disait venir d’un ranch.

Le compliment qui arriva jusqu’à son oreille la fit rougir, elle avait l’habitude des actes de séductions de la japonaise avec qui elle sortait, mais elle se laissait encore surprendre par ce genre de phrase qu’elle trouvait mignonne. Elle lui montra sa joie en venant embrasser sa joue pour la remercier de ces paroles adorables.

- Merci Jennie, toi aussi tu es à croquer !

Mila se sentit visée lorsque Milena et Jennie parlèrent de sa santé, elle savait qu’elle était un poids à cause de sa fragilité. Lorsqu’elle était petite, elle était en grande forme, mais à la suite de son cancer, de son opération et des traitements, son état n’avait fait que décroître.

A l’académie, elle devait régulièrement passer des bilans pour s’assurer que rien ne refaisait surface et si la fille de ferme parvenait facilement à paraître confiante et détendue face à ces examens pour ne pas alerter et inquiéter ses proches, en vérité elle était fatiguée par ceux-ci, épuisée mentalement d’angoisser à chaque fois pour les résultats.

Elle avait de la chance, les professeures à l’académie étaient compréhensives, en échange Mila travaillait dur pour ses études et pour rattraper à chaque fois son retard dû à ses absences puisqu’elle tombait malade facilement c’était régulier qu’elle manque un ou deux jours parfois plus en hiver.

Une fois, elle s’était forcée à tenir le coup et elle avait fini à l’infirmerie avec une fièvre de cheval au point d’être transférée à l’hôpital. Depuis, lorsqu’elle ne se sentait pas en état, elle préférait ralentir et lever e pied parce qu’elle ne voulait pas que Jennie soit constamment stressée pour elle.

- Vous viendrez me voir combattre pour le mondial dans deux ans !

Milena avait bien vu la tête de sa sœur et elle l’encourageait comme elle pouvait.

- Cette fois-ci on voyagera sur plusieurs jours pour s'en remettre, n’est-ce pas Jennie ? Ma santé se sera peut être améliorée dans deux ans, je l'espère.

Jennie avait cru que Martha lui en voulait, la mère de famille avait peut-être été trop brutale dans ses paroles ou sa façon d’être, mais Mila était certaine qu’elle ne détestait pas sa petite amie pour autant.

- Je ne pense pas que ça soit le cas, ma mère à l’air un peu sévère, mais je suis certaine qu’elle t’aime bien. Cela ne fait qu’une heure que tu es arrivée, laisses toi le temps de faire connaissance avec ma famille, tout va bien se passer !

Mila se doutait que ce n’était pas simple pour Jennie de quitter son pays, sa culture et ses repères, elle-même avait eu beaucoup de mal à se faire aux mœurs japonaises à son arrivée et avait l’impression que tout un monde la séparait de ses comparses originaires du Japon. Elle avait fini par s’y faire, par apprendre la langue et par retrouver des repères avec notamment sa rencontre avec la belle brune qui semblait se rassurer petit à petit.

Leur moment douche fut agréable, l’artiste ne manqua pas de convaincre la chanteuse qu’elle était réelle en s’approchant de façon féline d’elle et en partageant un moment dont elles avaient le secret.

- J’aime la réalité de tes mains qui parcourent mon corps

Mila ne savait pas non plus pourquoi sa mère avait choisit de l’appeler par son nom au complet, cela devait être un mystère qui ne serait résolu qu’en lui demandant. Connaissant sa mère, ça devait sans doute être parce qu’elle lui manquait et ne l’avait pas appelé pour venir diner depuis longtemps. La cadette de la famille ne voyait que ça comme explication la plus plausible. Elle écarta les bras en signe d’incompréhension à la question de Jennie et lui sourit en répondant.

- Bonne question, a moins d’avoir fait une bêtise avant de quitter la maison il y a deux ans, mais je ne m’en rappelle plus, je ne sais pas non plus !

Sa mère n’avait pas l’air contrariée du tout, au contraire, elle était souriante et détendue. Mila laissait Jennie faire connaissance avec son père. Jonathan était un homme très bon malgré sa carrure impressionnante.

- Ne te gêne surtout pas pour m'appeler Jonathan, si tu t’en sens capable et si tu en as envie.

Mila mangeait avec appétit, consciente qu’elle avait réussit à faire rougir sa petite amie, habituellement c’était plutôt l’inverse alors elle se sentait fière.

- Maman est la meilleure cuisinière aux alentours !
- Merci Mila, tu as toujours été trop flatteuse!

Expliqua Mila avant que sa sœur Maddison ne reprenne en riant.

- Il faut dire que nos plus proches voisins sont à 5 kilomètres, alors ce n’est pas difficile !

Finalement, ce fut toute la famille qui ria et qui échangea de bon cœur des anecdotes de ce qu’il s’était passé durant ces deux ans que Mila avait manqué auprès des siens, mais elle se sentait comme si jamais elle n’était partie.

Martha fut contente d’être aidée par Jennie, Mila était partie nourrir les chiens avec Marie, l’aînée de la famille durant ce temps.

- Merci beaucoup de m’aider Jennie, c’est vraiment gentil de ta part. Je suis désolée si je t’ai paru un peu brusque tout à l’heure, j’étais inquiète pour Mila. Au départ, je ne voulais pas qu’elle parte étudier au Japon, mais elle a tellement insisté et mes filles et mon mari ont prit son parti que j’ai accepté ! Je suis contente qu’elle ne soit pas toute seule là-bas, ça me rassure ! Si ça t’amuse j’ai plein de photos embarrassantes de ma fille petite !

Mila ne savait pas si sa mère avait proposé de montrer ses photos d’enfance à Jennie parce qu’elle l’avait entendu rentrer dans la pièce ou si elle était sincère.

- C’est pas la peine de lui montrer ces horreurs !

Marie vint passer son bras autour des épaules de sa cadette pour la taquiner et l'ennuyer, c'était un de ses jeu favoris.

- Dommage Jennie, ça vaut le coup d’œil ! Déjà petite Mila jouait la petite star ! On a même une vidéo d’elle à cinq ans qui danse et chante devant la télévision comme si c’était elle la chanteuse !

C’était bien ce que craignait Mila, les fameuses soirées photos de famille honteuse qu’elle avait déjà vu cent fois passer de mains en mains.

Elle ne fut réellement à son aise qu’une fois installée dans le lit et dans les bras de Jennie. Elle connaissait suffisamment la gameuse et dessinatrice pour savoir lorsqu’elle allait faire une blague douteuse et parfois cela lui était familier de les faire avant même que Jennie ne prononce un seul mot.

- Une balade, oui, seulement si tu sais rester assise sur ta monture après, nos chevaux sont assez dociles.

Mila se blotti un peu plus dans l’étreinte chaleureuse de Jennie et fini par sombrer au pays des rêves jusqu’au lendemain matin. A l’académie, elle se levait vers 7h45 le temps de manger, s’habiller et directement filer en court et elle était contente de voir qu’elle n’avait pas perdu l’habitude de se lever tôt chez elle. Dans le ranch, les grasses matinées ça n’existait pas, aux aurores ses parents se levaient et leur 4 filles suivaient ce rythme depuis leur naissance.

La maison était animée de on matin, cette fois c’était différent car une part d’elle avait envie de commencer sa journée tôt pour en profiter un maximum et d’un autre côté, elle ne savait pas si Jennie avait réussi à s’endormir tout de suite, elle ne voulait pas la réveiller et elle aimait bien la regarder dormir, elle avait l’air si paisible et mignonne qu’elle admirait ses traits détendus.

L’appel de la ferme fut plus fort et elle fit tout les efforts du monde dont elle était capable pour s’extirper du lit sans réveiller Jennie, la recouvrir pour ne pas qu’elle prenne froid et filer avec sa tenue pour s’habiller et rejoindre ses parents et ses sœurs. Quelques regards entendus et des échanges de sourires et de sous-entendus plus tard, Mila expliqua qu’elle ne voulait que personne aille déranger la japonaise aux tatouages.

De toute façon, ses sœurs et ses parents étaient trop occupés, ce fut un des chats de la maisonnée qui se chargea de sauter sur le lit pour aller patouner en ronronnant sur les fesses de la japonaise et fini par se coucher roulé en boule dans le creux de son dos.

A tes yeux, Mila et sa santé fragile n’était pas un poids malgré ce qu’elle pouvait en penser et dans ton échange avec sa sœur tu la sentis se braquer un peu, sans doute gênée. Il était normal de vouloir prendre soin d’elle, l’inverse aurait été terrifiant. Tu la serras un peu plus contre toi pour la réconforter et posa tes lèvres sur son front tandis que sa sœur l’invita pour la compétition deux années plus tard.

-Ça sera sympa ! On aura le temps de s’organiser comme il se doit et faire des escales comme tu le proposes. On fera mieux les choses.

La culpabilité te prit un peu au ventre d’avoir embarqué Mila la dedans sans prendre vraiment en compte sa santé. Tu n’avais pensé qu’à lui faire plaisir et son bonheur lorsqu’elle verrait sa famille mais la réalité, même si ces points étaient vrais, était plus complexe que ça. La voir s’en vouloir te brisait le cœur. Elle n’avait aucune raison pour cela, elle n’avait pas choisit ce malheur et elle vivait courageusement avec. Elle pouvait être fière d’elle. Tu ne te serais certainement pas battue autant si un évènement similaire t’étais arrivé.

-Ta famille aime la vision que tu leur as donné de moi. J’espère juste être à la hauteur.

La façon dont Mila parlait de toi et te vendait te semblait souvent fausse et extraordinaire. Tu ne mérites pas autant d’affection et d’attention et rien que le fait d’être avec elle, de construire quelque chose de concret te semble toujours incroyable. A chaque fois que tu la voies, que tu sens sa main dans la sienne…
C’était étrange cette sensation et encore plus celle d’avoir peur de ne pas convenir à sa famille, se besoin d’être validée. Sans doute pour te sentir plus légitime.

Les paroles et l’étreinte de Mila te mirent du baume au cœur et adoucit tes angoisses qui montaient doucement. Ca n’était pas le moment pour ça. Partager ce moment sous la douche avec l’américaine finit de balayer les parasites qui grouillaient dans ton esprit.
Penchée dans son cou, tu lui murmuras entre deux baisers :

-Oh.. Je pense que je vais continuer alors…

Ce moment tendre et amoureux n’appartenait qu’à vous et ne dura pas assez longtemps pour toi qui adorais profiter de l’eau chaude sur ta peau.

Martha ne sembla finalement pas contrariée alors tout allait bien. Son père, Jonathan, était massif mais particulièrement avenant et tu sentais la même bienveillance émaner de lui que chez le reste des membres de la famille.
L’appeler par son prénom ? C’était particulier au vu de tes coutumes et heureusement que tu n’étais pas une hétéro timide et facilement impressionnable sinon tu auras sans doute rougit sans savoir ou te mettre.

-Et bien.. Je vais essayer mais je ne vous promets rien, les habitudes ont la vie dure.

Tu lui souris amicalement, pas que tu ne le veuilles pas, simplement, comme tu l’avais souligner, ce n’était pas dans vos habitudes japonaises que d’appeler les personnes par leur prénom à moins d’être proche.

Mila réussit à te mettre mal à l’aise et tu remarques cette mine adorable de fierté sur son visage. Tu souris, amusée, pas encore à l’aise pour rigoler à gorge déployer comme Mila pouvait le faire. La soirée se déroula dans les rires et quelques larmes de joies.

Tu pris soin d’aider Martha avec les taches que nécessitaient la fin d’un repas : débarrasser, laver et ranger.
Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle se « confie » de la sorte. Mila lui avait dit quelque chose le temps que tu parles avec son père ?
Tu lui souris, gênée.

Tu n'eus pas le temps de lui répondre que c’était normal et qu’elle n’avait pas à la remercier ainsi que de la rassurer sur la situation de sa plus jeune fille à l’académie que Mila intervint pour prier sa mère de ne pas te présenter l’album photos.
Marie arriva à sa suite pour insister et vendre des fais compromettants. Tu pouffas.

-Comment refuser ? Mais si vous nous le permettez, je pense que Mila a besoin de sommeil après ce long voyage donc pourquoi pas demain ou un autre jour ? On ne part pas tout de suite après tout.

Tu t’inclinas par habitude pour présentez tes excuses et prendre congé après les avoir saluer. Chose pour laquelle tu te sentis un peu bête en montant les escaliers en compagnie de ta petite-amie.

Mila te coupa l’herbe sous le pied et tu ne pu faire ton commentaire coquin qu’elle avait pris l’habitude d’anticiper.

-Pourquoi je ne saurais pas rester assise dessus ? Surtout s’ils sont dociles. Je peux toujours marcher à coter ou attendre ton retour si tu penses que je ne peux pas y arriver..

Tu étais un peu déçue mais il était possible que tu sois très nulle pour ça. Peut-être même que ton feeling avec les cheveux étaient mauvais.

Tu t’endormis peu de temps après Mila, en l’observant tendrement. Les nuits avaient toujours été assez aléatoires avec toi et ton rythme à l’académie était assez saccadée avec les jeux-vidéos, les insomnies, les amusements et les angoisses.

Pour le coup, tu avais sentie Mila se lever alors qu’elle prenait toutes les précautions possibles. Tu avais eu envie de te lever aussi mais la fatigue du voyage préféra t’assommer a nouveau pour un temps. Ce sont le grincement d’une porte, les pattes et le ronronnement d’un chat qui finalement te sortir de ton coma. Tu pris ton temps, caressant le chat d’une main, pour sortir de ton état d’endormissement. De toute façon, si Mila était déjà debout, ça devait être le cas de toute la famille Chase.
Après 5 minutes à caresser le chat et t’encrer dans la réalité, tu sortis du lit, t’étira et pris une tenue dans ta valise pour aller te préparer.

Tu ne pris pas la peine de déjeuner et sortie directement pour prendre l’air et parce que la maison était vide de présence humaine. Ta tenue se résumait à un slim bleu en jean, un body manche longue noir, un pull à col roulé vert émeraude, des bottines noires et un manteau d’hiver en jean rembourré à l’intérieur. Tu avais monté tes cheveux en une queue de cheval et t’étais maquillée par un simple trait d’eyeliner et du mascara.

La ferme était immense, savoir où ils étaient tous parti était une bonne question mais la conversation sur les chevaux te revint en mémoire alors tu pris le parti d’aller à l’écurie directement. Quelqu’un te retrouverait à un moment donné de toute façon si personne n’y était.

Mila ne voulait pas que Jennie pense que sa surprise ne la rendait pas heureuse. Elle l’était, revoir ses sœurs et ses parents et faire découvrir ses terres natales, rien ne pouvait la rendre plus heureuse que l’idée de partager tout cela avec la personne qu’elle aimait le plus. La seule ombre au tableau c’était surtout sa fragilité, si seulement elle n’était pas un poids, ce serait mieux. Sa sœur et même Jennie essayait de la rassurer à ce sujet, mais Mila en avait marre d’avoir l’impression de n’être qu’un boulet qui n’arrivait plus à faire comme avant car à la moindre fatigue, elle avait de la fièvre.

- Oui, ce n'est pas exclu que dans deux ans, j’aie une meilleure santé et nous pourrions faire plus !

Il n’était pas exclu que tout change, que Mila retrouve sa vigueur d’avant la maladie, que tout aille parfaitement bien et qu’elle ne soit plus jamais malade du reste de sa vie et qu’elle puisse profiter sans regarder à ce qu’elle faisait. Jennie, elle, s’inquiétait beaucoup de ne pas plaire à sa belle famille alors que Mila n’avait pas embellit ce qu’elle ressentait, elle avait toujours pensé sincèrement que Jennie était une femme formidable et courageuse et qu’elle était heureuse de partager son amoure avec elle et que la japonaise ait choisit de lui laisser une chance de l’aimer.

Elle pinça les lèvres de la gameuse, le sourire sur ses propres lèvres et le regard brillant de tout l’amour qu’elle pouvait avoir pour celle-ci avant de lui murmurer au creux de l’oreille.

- Plutôt que d’ouvrir ta bouche pour dire des idioties, sers t’en pour m’embrasser à la place !

Les rôles étaient inversés, par habitude c’était l’étudiante en section chant qui s’inquiétait de tout et de rien, mais Jennie là émettait des théories fumeuses alors autant essayer de les lui faire oublier avec un baiser agréable. Il était normal qu’elle s’inquiète en rencontrant sa belle-famille, mais Mila aurait immédiatement vu de l’animosité dans le regard et les paroles de ses sœurs et de ses parents, s’ils n’avaient pas aimé sa petite amie.

- Ils sont curieux parce que c’est la première fois que je ramène une petite amie à la maison .

Mila n’avait jamais eu besoin d’expliquer à sa famille qu’elle n’aimait pas les hommes et malgré que sa famille soit croyante et pratiquante, aucun n’avait essayé de la dissuader d’être en couple avec une personne de même sexe. A dire vrai, tout le monde avait toujours pensé que ce serait Milena qui ramènerait une femme à la ferme, elle qui était garçon manqué et qui agissait parfois comme un homme. Il ne fallait pas se fier aux apparences.

Mila sourit en entendant que Jennie allait continuer et elle tendit son cou pour se faire embrasser.

- J’espère que tu ne va pas t’arrêter en si bon chemin

Le regard bleuté remplit d’un sentiment espiègle, elle n’était pas si cavalière habituellement, peut-être qu’être chez elle lui faisait cet effet. Mila voulait se montrer forte et à l’aise pour que Jennie se sente rassurée et ne soit plus sur la défensive. Ici, il ne pourrait rien lui arriver de mal.

La cadette de la famille était heureuse de voir que toute sa famille avait adopté Jennie comme l’une des leurs, son père lui avait même demandé de l’appeler par son prénom. L’homme la regarda en souriant.

- Je comprends, il te faut du temps !

Mila regarda sa petite amie avec reconnaissance, c’est vrai qu’elle se sentait fatiguée, mais c’était également une très bonne excuse pour éviter le moment gênant devant ses photos de jeunesses. A croire que dans toutes les familles c’était un jeu que de ressortir les vieux dossiers oubliés pour mettre la honte aux gens devant les êtres aimés.

- Merci Jennie de m’avoir sauvé. Je suis plus que confiante, tu vas y arriver ! Si ce n’est pas le cas, je te ferais monter devant moi sur la selle, mais ça n’est pas si sorcier !

Un tendre baiser sur la joue à peine appuyé en guise de remerciement. Non, je suis certaine que tu vas y arriver ! Au pire je te ferais monter devant moi sur la selle, mais ça n’est pas si difficile !
Mila avait apprit toute petite à monter sur de grands chevaux directement, c’était nécessaire au ranch car il y avait certain endroit qui n’était pas accessible avec des voitures. Quant à la conduite, Mila avait déjà fait quelques trajets sur les terres du ranch, mais n’avait pas encore son permis pour aller plus loin.

La journée de la famille commençait tôt, il fallait veiller à nourrir les animaux et les faire sortir et un troupeau de plusieurs têtes ça ne prenait pas vingt minutes. Heureusement, l’hiver n’était pas aussi froid que dans d’autres régions, un petit refroidissement, mais rien que les bêtes ne pouvaient pas supporter. Il fallait également nettoyer leurs abris et remplir à nouveau leur mangeoire de foin et de granuler. La mission de Mila c’était de partir avec sa jument pour vérifier qu’il y ait de l’eau dans chaque abreuvoir de la parcelle.

Une fois son tour terminé, elle poussa sa monture au galop dans les grandes étendues de plaines et revint vers l’étable. Elle avait tout de l’allure d’une cowgirl, le chapeau, la veste rembourrée à carreau bleu au-dessus de la salopette et du pull sans oublier ses gants en cuir et ses bottines en cuir également. Mila sauta de son cheval atterrissant sur ses pieds devant Jennie pour venir l’embrasser afin de lui dire bonjour.

- Bien dormi ma belle ? Personne n’est venu te déranger ?

Au loin on entendait ses sœurs qui criait et le bruit des bêtes qui meuglait sans oublier le sol qui tremblait un peu.

- C’est comme ça chaque matin ! La vie au ranch ! Tu as faim ?

Mila ne se sentait pas dépaysée, ces deux dernières années avaient été différente, mais elle n’avait rien perdu de sa vie au grand air. Elle était heureuse de retrouver sa jument qui lui avait beaucoup manqué et qu’elle câlinait puisque l’équidé était venu poser sa tête sur son épaule.

- C’est Sassy girl ! Tout nos chevaux sont nés ici ! Je l’ai vu naître et je l’ai entraînée pour pouvoir la monter, c’est la fille de Flicka la jument de ma sœur ! Et au printemps dans 2 ans ce sera à son tour de pouliner

On pouvait toujours espérer effectivement que sa santé s’améliore, que ça soit dans deux ans, dans trois mois ou même cinq ans. En réalité, ça n’avait pas beaucoup d’importance pour toi si ce n’était le bonheur de Mila qui, elle, détestait cette faiblesse qui lui incombait.

Tu te contenta de lui sourire, ne voulant pas la blesser en rajoutant une couche sur le sujet et la garda dans tes bras pour la fin du trajet.

Malgré la confiance en toi que tu pouvais afficher, intérieurement il en était tout autrement. Surtout sur le sujet de ta présence ici : l’amour. Tu avais toujours eu du mal à croire que le vrai amour était à ta portée malgré le fait que tu le vives pour la deuxième fois. Un amour tendre, sincère et donc précieux. Et ça, ça te fragilisait, tu n’étais plus sûre de rien, surtout quand tu connaissais ton coté autodestructeur bien que tu y travailles. Alors oui, rencontrer la famille de Mila te mettait la pression, t’angoissais un peu d’autant que tu n’y restais pas que deux jours. Qu’allait-il se passer si tu ne plaisais pas a l’un des membres de sa famille ?
Ta chanteuse préférée décida de ne pas te laisser te miner l’esprit et un frisson te parcouru a la chaleur qui caressait ton oreille. Comment résister à un ordre donné par cette petite merveille ? Tu saisis alors ses lèvres avec tendresse et ton cœur commença a à s’apaiser.

Les paroles de Mila te firent du bien puis tu haussas un sourcil à sa remarque.

-Vraiment ?

Dans ton cas, tu n’avais jamais ramené qui que ce soit chez sa mère, à part peut-être Néha, une ou deux fois, mais tu n’en étais même pas certaine. Dès que tu en eu l’occasion tu étais partie vivre à l’académie puis chez Sonya. Celle-ci n’appréciait pas vraiment Néha et pour le reste de tes conquêtes, il n’y avait aucun intérêt à les emmener chez la fleuriste.

Occupée à se délecter du cou parfumée de la demoiselle, le lobe de son oreille, l’angle de sa mâchoire, l’esprit entreprenant de la demoiselle ouvrit d’avantage ton appétit. Il était assez occasionnel que Mila soit aussi entreprenante dans ses paroles.
Parfois, les gestes valent mieux que des mots, tes mains vinrent caresser la peau de ses bras avant de saisir ses rondeurs avec fermeté. Tes lèvres continuaient de se balader sur son cou délicat, profitant de chaque millimètre offert à toi. Tu ne comptais déjà pas en rester là, avec une simple étreinte alors avec cette invitation, il était hors de question de son corps ne s’échappe de tes griffes.

Tu souris au père de Mila, le remerciant par ce geste de son indulgence et de sa bienveillance. C’était quelque chose d’assez rare dans ton histoire alors c’était toujours assez nouveau lorsqu’on se montrait si avenant. Voir une famille entière dans cette même optique te paraissait à la fois improbable et à la fois réconfortant. Tu étais heureuse que Mila est pu grandir ici, dans cette famille.

-A votre service Princesse.

L’idée de monter comme une enfant devant Mila t’amusait autant que ça te semblait affreusement ridicule et tu pouffas à l’idée.

-Nous verrons bien demain, tu as besoin de te reposer maintenant.

Elle comme toi ne pouvez pas prédire ce qu’il se passerait lendemain en présence du cheval et encore moins une fois que tu essaierais de monter dessus, moins encore lorsque tu devras rester dessus alors place au repos bien mérité après ce long voyage.
Tu n’avais pas mit de réveil, tu pensais compter sur Mila pour ça puisque tu connaissais pas leur habitude. Et bien que tu avais ouvert un œil et une oreille lorsque ta petite-amie était sortie du lit c’est finalement un chat qui termina de te sortir du sommeil qui t’avais assommés plus que ce que tu n’aurais pensé.

Tu t’étais préparée sans passer par la case petit déjeuner bien que tu n’aurais pas dit non à un café bien chaud et une tartine de confiture, tu n’osas pas aller te servir dans cette grande maison vide.
Tu t’étais approchée de l’écurie après t’être rappelée de la conversation de la veille. C’était une odeur particulière et nouvelle pour toi, l’endroit était plutôt agréable et il restait quelques bêtes dans des boxes.
Elles étaient massives et élégantes, clairement, si certains pouvaient laisser place au ridicule, ici, elles s’imposaient, dégageant une certaine présence et poussaient au respect. Clairement, tu n’aurais envie de passer sous aucun de ses sabots.

Ressortant pour jeter un œil car tu entendis un son peu familier mais que, par déduction et par visionnage de films et séries tu définis comme un cheval galopant. Tu te confortas dans l’idée que rester loin des sabots étaient plutôt une riche idée et regarda Mila descendre de sa monture. Cela était étrange de la voir habillée de la sorte. Ca avait un coté mignon.
Tu lui rendis son baiser et secoua la tête négativement. Après tout, ce chat n’avait fait que son boulot.

-Non, mais j’aurais bien aimé que tu le fasses.

Mila prenait trop soin de toi alors que c’était à toi de t’accommoder à ton nouvel environnement. Elle était adorable mais tu n’aurais quand même pas dit non à un câlin pour te réveiller et ne pas te retrouver seule dans un espace si vaste. Tu tournas la tête vers les brouhahas qui se rapprochaient.

-Oh. On peut dire que je vais ressortir d’ici changer si j’en reviens, si j’ai de la chance je ne me ferais pas piétiner.

Ton ventre répondit pour toi en un petit grognement discret tandis que tu la regardais câliner ce qui s’avérait être sa jument donc.

-Elle ne doit pas être bien vieille j’imagine ? Mais.. Vous faites pouliner toutes vos juments ? Enfin, je veux dire, c’est obligatoire ?

Non pas que ça ne soit pas normal, tu te doutais bien qu’une famille telle que celle-ci ne maltraitait pas ses animaux.