Prénom : Shiori (詩 (shi) signifiant "poème" combined with 織 (ori) signifiant "tisser, tissage".)
Nom : Nagase
Origines : Japonaises
Âge : 17 ans
Etudes : Chant-musique, troisième cycle
Club : -
Métier : -
Aime : La musique, les poèmes, la clareté des intentions, chanter, la solitude
Aime pas : Le chaos, les points d'eau profonds, la solitude
Qualités : Studieuse, douce, docile
Défauts : Renfermée, peureuse, docile
Il était une fois...
Histoire :
La jeune fille tomba sur le sol, dans cette flaque boueuse.
Autour d'elle, pas une main, pas un geste. Seulement quelques rires, moqueurs et blessant, et les pas qui continuaient sans s'arrêter. Retenant quelques larmes qui montait, forçant l'habitude à reprendre son cours et combattre la fuite -où pourrait-elle aller? -, elle tâtonna autour d'elle, pour récupérer les affaires qui s'étaient éparpillées, souillées et salies.
La mâchoire tendue, et les yeux sans éclat fixés dans le vide, elle reprit son chemin, petite canne blanche en avant, tapotant le passage boueux devant elle, pas après pas.
« Je suis tombée. » « Une voiture a roulé rapidement dans une flaque. » « J’ai glissé. »
Les excuses continuaient et se ressemblaient, sonnant aussi fausses et affreuses les unes que les autres. Devant le farouche déni, devant les petits poings serrés agrippant les vêtements salis, la plupart des instituteurs avaient acquiescés, mollement. « Fais attention la prochaine fois. » Toujours, les mêmes mots. La même résignation attristée. Pourtant, au départ, cette école avait été choisie précieusement. Une école qui permettrait à leur fille aveugle d'étudier dans des conditions corrects, apprentissage de l'anglais et du japonais, du braille par livres associés ou même documents audio-transcrits. Même le personnel avait dit être sensibilisé à un tel handicap. Et si le début s'était bien passé pour Shiori, devenant bonne élève, assidue, son air renfermé, inquiet et seul, avait attiré, bien tôt, les mauvaises personnes.
Mais la respectabilité d'une école valait bien plus qu'une seule élève, eût-elle de parents riches. Ceux-là étaient absents de toutes façons, n'étaient jamais venus aux réunions, ni aux journées ouvertes. Alors finalement, cette jeune fille un peu sombre servait de sacrifice utile. Et elle se retrouvait toujours à l'infirmerie, pour faire soigner quelques égratignures ou chevilles tordues. L'infirmière, compatissante, prenait soin autant qu'elle le pouvait, de cette enfant, dont elle ne pouvait que constater les divers sévices. Mais ses pouvoirs étaient limités.
Tout au plus, elle pouvait l'accompagner sur un bout de chemin du retour, pour s'assurer qu'au moins là, la jeune fille pouvait rentrer chez elle de façon tranquille, tard, après que tout le monde soit parti. C'était bien la seule assurance qu'elle pensait pouvoir lui offrir.
Et comme chaque soir, elle rentrait chez elle, dans cette grande maison silencieuse. L'aide de maison était bien souvent déjà partie quand elle arrivait "pour ne pas déranger" -mensonges-. Ses parents, eux, n'étaient jamais là non plus. Riches entrepreneurs, ils étaient plus souvent en avion et injoignables qu'autre chose. Mais la jeune fille était habituée.
C'était peut-être pour cette raison qu'elle avait commencé à chanter. Pour remplir ce vide qui était chaque jour plus pesant. Chaque jour, plus vrai. Qui lui criait sa solitude, et sa douleur. Alors, elle chantait, pour tenter de l'expulser. Sa maigre voix qui d'ordinaire, n'arrivait qu'à bredouiller de maigres excuses s'élevait, douloureuse et puissante, emplissant chaque recoin de sa propre existence.
Puis tout reprenait son cours. L'école. La douleur et la peur. L'humiliation et la crainte. Le maigre réconfort d'une infirmière qui maudissait ses moyens limités. Sa solitude. Puis le chant.
Ce schéma s'était répété et étendu. Les semaines étaient devenues des mois. Et les mois, des semestres. Les semestres des années.
Le chant à un moment, n'avait plus suffi. La musique et les grands orchestres qui hurlaient depuis les enceintes dispersées dans la trop grande maison non plus. Doucement, des serpents blancs avaient commencé à apparaître sur les bras, cachés par les manches longues qu'elle s'obstinait à demander. Tout devenait bon pour expier sa faute. Sa honte. Sa douleur.
Jusqu'à un moment de trop.
C'était un de ces matins. La nuit avait été agitée par un typhon qui était passé sur l'archipel et la pluie, plus fine cependant, n'avait pas cessée. Le chemin vers l'établissement de Shiori passait par un pont qui franchissait un cours d'eau important, et particulièrement agité. La jeune fille s'y était arrêtée, ou plutôt, s'était faite prendre à partie à cet endroit.
Entourée de "camarades". Elle qui était déjà sombre restait là, sans bouger, agrippant son habit et baissant la tête tandis que d'autres moqueries pleuvaient, rajoutant au poids de l'eau. Elle ne savait plus. Elle se revoyait, une manche retroussée, son poignet prisonnier d'une poigne trop forte, et d'autres moqueries.
Puis elle avait fui, au plus court. Ou peut-être était-ce cette vie qu'elle avait tenté de fuir. En un plongeon.
Le courant était fort, et elle s'y était abandonnée. De toutes façons, impossible pour elle de le combattre. Aveugle, elle n'avait pas la lumière du jour pour se repérer. Et elle était bien trop ballotée, bien trop désespérer pour le vouloir.
Quand elle se réveilla, elle était dans un hôpital, bercée par le bip régulier de machines. Un peu plus loin, elle entendait l'infirmière qui l'avait accompagnée au mieux pendant tant d'années parler d'une voix pleine de colère et d'alertes. De ce qu'elle arrivait à saisir, ses parents étaient de l'autre côté du téléphone. Bien sûr qu'ils ne seraient pas là. Ni maintenant, ni jamais.
Pendant un temps, tout était resté flou pour Shiori. Les examens s'étaient enchaînés. Des policiers, aussi. Même le directeur de son établissement. Des professeurs. Et même, même, ses parents.
Il avait finalement suffi d'une voix. Celle de l'infirmière, Hanae-san.
L'adolescente avait été retirée de l'école, et cette dernière avait subi le scandale de plein fouet. Dès que la justice s'en était mêlée, qu'importaient alors les richesses des familles y mettant des enfants, la voix libérée avait fait un ravage.
Mais il était déjà presque trop tard.
Shiori n'était qu'une ombre, enfermée dans son chant, dans sa cécité, dans sa peur. Et des mois durant, malgré la présence nouvelle et parfois étouffante de ses parents, coupables eux aussi de cette situation, l'adolescente n'avait qu'à peine mangé, qu'à peine parlé. Seule l'infirmière arrivait à lui arracher des murmures, chuchotis, et parfois, un rire, quand les planètes s'alignaient. Soigner les lourdes blessures des années était un processus long.
Mais la musique était toujours le déclencheur, le refuge. Et grâce à Hanae, les parents le comprirent. Sans forcer, ils engagèrent d'abord des professeurs éminents et pédagogues, pour entretenir ce refuge, le transformer en don. Et l'adolescente avait été avide, de ces connaissances. Ses doigts parcouraient des partitions en braille, et toujours en font, quelle que soit l'heure de la journée, voire de la nuit, les enceintes soufflaient avec une douceur nouvelle, concertos et symphonies, contrepoints et rondos.
Hanae-san avait été aussi engagée, en tant qu'aide de vie, de confiance. Capable bien mieux que toutes celles qui avaient pu s'enchaîner, de prendre soin de l'enfant toujours sombre, qui s'arrachait peu à peu des sourires, ou qui riait avec les compositeurs morts depuis des siècles, de leurs facéties musicales.
Puis, une nouvelle proposition avait été faite. Simplement posée, sans obligation. Rejoindre une nouvelle académie, une petite audition qui permettrait à Shiori de reprendre le contact avec des camarades, bien plus agréables, et en plus, sur la même longueur d'onde. Les parents Nagase avaient pris le temps de se renseigner, faisant même plusieurs allés à celle-ci, pour rencontrer professeurs ou directrice. Et celles-ci les avaient convaincus du bien-fondé de cette idée. Il n'était pas possible pour leur fille de grandir heureuse, enfermée. Et égoïstement, la culpabilité les rongeait encore.
A leur surprise, d'ailleurs, Shiori accepta. Non sans discussions nombreuses avec Hanae, pour évacuer peurs et incertitudes. Et quelques semaines plus tard, elle s'envola avec cette dernière, pour passer cette fameuse audition. L'enfant n'avait pas vraiment de stress : cela ne lui importait que peu, de réussir ou non. Elle était volontaire, mais si cela ne fonctionnait pas... Eh bien, tant pis.
C'était une audition inhabituelle, hors des cadres et temporalités habituelles, mais les membres de l'académie, mis au courant du contexte particulier entourant Shiori, avaient accepté de la mener, tout en précisant que, peu importe les circonstances, ils ne seraient pourraient offrir un quelconque passe-droit.
Face à ce jury, outre répondre à quelques questions qui lui avaient demandé des efforts redoublés, repoussant sa peur, et ses nombreuses hantises et traumatismes, elle fit une impression d'abord mitigée. Son manque d'assurance n'aidait pas, et ses balbutiements et petites paniques avaient naturellement provoqué des erreurs à des questions ont delle connaissait pourtant parfaitement les réponses. Mais derrière les hésitations et ânonnements, Shiori avait réussi à énoncer sa motivation : si la musique était tout, et l'avait sauvée, si son chant chargé, pouvait offrir à d'autres, cette volonté de vivre, qui lui avait même échappé pendant un temps, alors il fallait qu'elle grandisse dans cet art.
Puis vint le fameux test. Sa voix. Shiori sourit, elle connaissait ce morceau comme sa poche. Et si elle l'avait choisi, avec Hanae-san, pour cette audition, c'était aussi car il lui permettait d'exprimer des émotions fortes.
Sur un signe de tête, les instruments prirent vie dans une douceur accentuée par les teintes qu'avait prises la salle d'audition. Et la voix de l'adolescente aveugle s'éleva, emplissant le hall entier, captant les esprits de chacun des membres du jury, et même de sa chère Hanae-san, par la pureté du ton. Pour les plus habitués aux chants lyriques, qui étendaient et déformaient les mots pour mieux offrir leur puissance aux auditeurs, il s'agissait d'un stabat matter, en écho à sa propre souffrance.
Shiori ne bougeait pas de sa place, au milieu de l'estrade, éclairée par des spots qui apportaient leur propre chaleur. Ses pieds étaient ancrés dans le sol, et seule sa voix, accompagnée d'un geste, de peine, d'une main qui s'étendait en avant, comme tentant d'attraper une chose hors de portée. Et sa voix faisait le reste. Dans un style résolument classique, voire baroque, elle ne faisait pas qu'office de technique, mais aussi de l'émotion derrière. Et Shiori arrivait à rendre à Pergolesi et son stabat matter, toute la tragédie et l'affliction que son sixième mouvement portait.
Gracieuse, si lente et légère dans son immobilité, l'adolescente déployait son art comme on ne l'avait que rarement vu. Comme si elle voulait rattraper le temps qui lui avait été arraché, face à ce premier public inconnu. Un geste de la main, un geste de doigt, la tête qui se baissait dans une résignation incertaine, pour mieux revenir vers le plafond sombre, dans une prière chantée. Le regard qu'elle balançait, bien que sans éclat, ni même de points véritablement fixés, semblait après ces élans suppliant ne rajouter qu'à la peine immense qui habitait totalement l'adolescente, comme ensorcelée par l'intensité de son chant. Ses mains tendues, brillantes et tremblantes ne faisaient qu'effleurer le vide.
Puis, notes après notes, la pièce arriva sur sa fin. La voix mourant en première accompagnée quelques mesures plus tard par les instruments. Le silence s'installa à nouveau, simplement brisé par quelques grincements de chaises, avant que les maigres applaudissements, simple jury oblige, ne viennent, ramenant le temps et le monde présent à cet endroit. Shiori n'avait pas bougé d'un pas, mais elle en tremblait, le souffle court, à digérer aussi tout ce qui venait de se passer. Et elle s'inclina, avant d'être rejointe rapidement par Hanae-san, qui lui attrapa avec douceur un bras.
Les deux furent remerciés après quelques autres questions. Et c'en était fini de l'audition.
Quelques jours plus tard, dans une lettre accompagnée de son double en braille, douce attention, la nouvelle était arrivée : Nagase Shiori avait été acceptée, à l'unanimité par le jury. Et son arrivée en tant qu'élève transférée était aussi validée.
Il ne lui restait plus qu'à vaincre ses propres démons.
Plutôt modèle ou rebelle ?
Caractère :
Pleine de démons, qu'elle tente, à sa manière de combattre.
On ne peut pas vraiment décrire Shiori Nagase comme étant une lycéenne particulièrement solaire.
Sombre et renfermée, elle n'a ni le sourire, ni la confiance facile. Et pourtant, c'est bien elle, qui a accepté de rejoindre une académie, où un dortoir lui serait assigné. Pour échapper au cercle vicieux où elle s'est faite entrainer, même si cela lui sera difficile, et pire encore. Même si un établissement n'a comme écho pour elle, que douleurs et harcèlement, c'est aussi celui qui a réussi à la maintenir en vie, par certaines rencontres.
Peut-être pour cela, pour fuir cette solitude qui ronge son âme, agrippée à ces chants funèbres ou plaintifs, comme une ancre à son rocher, en pleine tempête, qu'elle serait bien capable de se fier même à une mauvaise personne, pour ne serait-ce que recevoir une attention : trouver son ancre dans quelqu'un d'autre qu'elle-même serait salvateur, si elle ne veut pas retomber dans ses propres démons.
Profondément troublée, elle s'est renfermée dans la musique, dans des études, dans tout ce qui peut agiter ses oreilles, et qui n'est pas, les gens. Profondément tourmentée, elle s'était enfermée dans sa propre douleur, pour expier un mal plus profond. Mal à l'aise en public, mal à l'aise dans des groupes, c'est pourtant ce qu'elle tente de combattre, et d'affronter.
Mais une fois la confiance posée, une fois le calme apporté, Shiori peut se révéler bonne amie. Confidente à l'écoute, et même être force de proposition, et rire. En somme, devenir suffisamment elle-même, pour se comporter comme la lycéenne qu'elle devrait être.
Miroir mon beau miroir
Physique :
La jeune lycéenne est une japonaise pure souche. Du moins, c'est ce qu'il lui semble. Elle-même ne saurait guère se décrire. Cependant, ce qui est remarquable, et pas forcément dans un bon sens, c'est d'abord sa pâleur, presque maladive. Mal-nourrie pendant un temps, et troubles alimentaires liés au harcèlement subi pendant si longtemps, elle tend plus vers une maigreur prononcée. Tout au plus, qui pourrait attirer un oeil sans être repoussant, est sa taille. Sans être perche, elle semble être dans une moyenne plutôt haute, arrivant au mètre soixante dix.
Ses cheveux, sombres, sortent d'une longue période, eux aussi, sans avoir été entretenus, et plutôt le contraire. Désormais, toujours dans une sorte de phase de rémission, ils retrouvent une souplesse et une brillance qu'ils avaient perdues. Sombres, quand ils ne sont pas attachés dans un chignon grossier, ils descendent en dessous de sa nuque, par des mèches qui se rebiffent. Ses yeux, tendant vers un vert glauque, sans éclat, dû à sa cécité de naissance, sont la seule piste qui pourrait faire penser à d'autres origines.
Ses bras, bien que guéris depuis, portent encore les stygmates de ce qu'elle avait pu s'infliger elle-même, serpents blancs qui scillent sa peau tant et plus. C'est d'ailleurs pour cela, qu'elle avait une tendance à vouloir porter des manches longues. Inutile d'attirer l'attention plus que cela. Quant à son style vestimentaire de façon plus générale, mis à part un collier contenant une boucle simple, qui devait sûrement avoir fut un temps, un pendentif, perdu depuis, elle fait simplement confiance à ce qu'on peut lui donner, tant qu'elle suit cette première règle, concernant ses bras. La couleur en tant que personne aveugle, est une notion qui lui est totalement étrangère, pour qu'elle veuille y porter une attention particulière, préférant donc avoir confiance dans qui pourrait la conseiller, en bien ou en mal.
Qui es-tu vraiment ?
Age : Proche de la trentaine
Avatar : Reze de Chainsaw man
Localisation : France
Pourquoi ce forum ? : J'avais besoin de doux. Et plus.
As-tu déjà fait du RP ? : Oui. Des années durant. De tous types.
Voudrais-tu avoir une marraine sur le forum ? : Non.
Code de validation :
OK BY LENA P.Si tu nous montrais ce que tu sais faire ? :
- Spoiler:
Jamais!