Se mettre au vert chez o'bacchan [Ft.Riley]

Revenue d’Italie au bout de 9 mois de stage et ce depuis 7 jours, la blonde qui avait souhaité avoir quelques jours de détentes et de congé, avait pourtant eu fort à faire. Entre repousser les agents un peu trop insistants et leur donner une date de rendez-vous dans son agenda ultérieurement, elle avait également prit ses marques dans sa nouvelle vie avec Riley. En effet, leur relation avait prit un nouveau tournant depuis qu’elles avaient emménagés ensemble. Elle était aussi allée voir madame Pétrova pour lui remettre un compte-rendu de son stage, un dossier d’au moins 500 pages à lire entièrement numéroter et chapitré avec un début, un milieu et une conclusion et elle n’avait pas su réellement dire si la cheffe d’établissement avait été satisfaite de la voir arriver avec son travail de fin d’étude sous le bras ou au contraire l’idée de lire un bloc de 500 pages l’avaient effrayé ? La directrice n’en avait rien montré devant la musicienne.

Elle avait également dû pratiquer devant sa professeure de musique toutes les techniques qu’elle avait apprise de sorte de valider son diplôme. Quant aux autres cours, elle avait passé un examen oral et écrit. La semaine était donc déjà bien entamée quand elle avait pu enfin donner des nouvelles à sa famille, celle de Riley et retrouver ses meilleures amies pour un café. La virtuose s’était fait câliner comme une grosse peluche par Nina et Yuki.

Son o’bacchan lui avait aimablement fait comprendre qu’elle s’était inquiétée de ne pas avoir de nouvelles plus tôt en lui demandant si elle n’avait pas égaré son numéro et si elle se souvenait encore du chemin pour aller la voir. Keiko lui avait fait part de son envie de venir avec Riley passer un week-end, une proposition sur laquelle la vieille dame sauta avec joie, ravie de voir sa petite-fille après tout ce temps.

C’était ce qui les avaient conduits Riley et elle à prendre la route tôt en ce vendredi matin, par chance la canadienne avait posé quelques jours de congés. La veille, Keiko avait préparé un pique-nique et au matin mis du café dans un thermos isolant. Elles avaient conduit en se relayant, puisque Keiko avait passé son permis, Riley avait prit la première moitié du voyage et Keiko la seconde jusqu’à la maison de sa grand-mère qu’elles atteignirent en début d’après-midi.

La violoniste était descendue, rendant les clefs de Scarlet à sa petite amie non sans lui offrir un tendre baiser au passage avant de se faire accueillir par son o’bacchan et une dizaine de personnes âgées qui tenaient une pancarte de bienvenue comme si elle revenait de la guerre. Après quelques embrassades de Yumiko à sa petite-fille et à Riley, elle tourna autour de la musicienne.

- Laisse moi te regarder comme tu as changé en 9 mois ! Tu ressemble vraiment à une femme maintenant ! N’est-ce pas Riley ? J’espère que ça ne vous dérange pas, j’ai invité quelques personnes pour une petite fête de bienvenue ! Il y a un buffet de tous ce que tu aimes manger !

- Merci o’bacchan et merci à vous tous ! Quand tu dis que je ressemble à une femme, j'ai presque l'impression qu'avant tu me voyais comme un homme!

-  Ne sois pas sotte ! Bien sûr que tu as toujours été une belle jeune fille, mais maintenant tu es encore plus belle ! Ne nous remercie pas Keiko ! Je voulais accueillir ma petite-fille dignement pour son retour au pays ! Tu nous as manqué à ta mère et moi, tu sais ? Heureusement ta fiancée est venue me tenir compagnie et m’aider !

- Oui, je sais o’bacchan, Riley m’a raconté qu’elle avait bien mangé !

Un petit regard complice entre les deux jeunes femmes et elles entrèrent dans la maison pour cette petite fête improvisée. La blonde par politesse goûta tous les plats et quand tous le monde fut rentré chez eux, la maison rangée et la vaisselle faite, elle se laissa tomber dans le lit sur le dos. Une chance que le petit en-cas qu'elles avaient partagé sur la route était léger. Keiko avait été bien inspirée de ne pas faire une grosse quantité de nourriture, elle s'attendait à être gavée en arrivant.

- J’ai tellement mangé que j’ai l’impression que je vais exploser sweetheart !

Elle roula sur le côté tendant la main à Riley pour qu’elle la rejoigne sur le lit et lui caressa les cheveux et la joue.

- Tu es contente d’être ici avec moi ?

La dame âgée souriante émit un petit gloussement à la flagornerie manifeste de Riley, dès lors, ses comparses aussi âgés qu’elle tentèrent des taquineries que la vieille dame envoya promener avec une petite phrase.

- Que voulez-vous ? Une beauté comme la mienne ça ne s’invente pas ! Puis ma petite Riley est une flatteuse !

La blonde sourit à cet échange avant d’entrer à l’intérieur escortée par cette troupe gériatre pleine de bonne humeur. La plus en forme c’était toujours Yumiko, son o’acchan battait tous les records, elle était toujours de bonne humeur et prête à plumer la canadienne au poker avec ses amis. La violoniste ne su dire si elle provoquait sa réussite ou non par la triche, ne connaissant pas réellement les règles du jeu, toutefois elle était soulagée que les mises n’étaient pas faites avec de l’argent, mais avec de vieux boutons dépareillés. La luthière aurait fini sur la paille.

Elle, parlait avec d’autres invités qui eux ne jouaient pas en racontant quelques anecdotes de son voyage ce qui paraissait les émerveillés, eux, n’avaient jamais quittés leur village ou le Japon.
Lorsqu’après que tous les invités soient rentrés chez eux, sa petite-fille monta se coucher apparemment exténuée, o’bacchan se tourna vers la petite amie de celle-ci qui essuyait la vaisselle.

- Tu lui as dis ce que son géniteur a fait quand elle était absente ? Elle est en droit de savoir !

La vieille dame était sérieuse et elle vint poser sa main sur l’épaule de Riley, il y avait de cela quelques mois, quand la rousse était venue pour noël, elle l’avait retrouvée complètement anéantie. Au début, elle avait cru que c’était à cause de l’absence de Keiko, mais bien vite après s’être confiée, Riley lui avait révélé des choses choquantes sur Pavel. Celui-ci avait profité de l’absence de sa fille pour réapparaître à la porte de l’appartement de la rousse pour la menacer avec quelques hommes de main. Une chance qu’elle n’ait pas été seule à ce moment et que ses amies de la ville étaient venues lui rendre visite au bon moment pour faire partir cette crapule de chez elle.

Yumiko et Hinata avaient aidés la canadienne à effectuer les démarches judiciaires à son encontre pour l'éloigner et le mettre hors de nuire.

- Quel blaireau ! Il n’en a jamais rien eu à faire du don de Keiko pour la musique, mais maintenant qu’elle est connue il veut la récupérer pour l’exposer à ses soirées comme un trophée ! Ce gars est vraiment pathétique !

La vieille dame soupira avant de reprendre en souriant afin de passer à un autre sujet qu'elle tenait à aborder.

- Tu sais, ça va te sembler étrange que je te dise ça, mais je ne suis plus toutes jeunes contrairement à ce que tu crois ! J’aimerais que Keiko et toi vous soyez héritières de la maison ! J’en parlerais probablement du week-end avec ma petite-fille, mais ton avis m’importait aussi ! Allez ! File la rejoindre, ma chambre n’est pas tout prêt alors soyez à l’aise de faire toutes les bêtises que vous voulez !

Yumiko n’était pas une de ces vieilles dames aux mœurs ancrées dans l’ancien temps, elle était très progressiste. Elle avait de suite adopté Riley dans la famille sans aucun jugement.

- Je suis contente de voir ma petite fille si heureuse avec toi !

Elle laissa la canadienne rejoindre Keiko dans la chambre. La virtuose se sentait parfois étouffée d’avoir autant de personnes inconnues qui cherchaient à la rencontrée. Souvent, elle se demandait si elle valait vraiment qu’on s’arrête pour elle dans la rue.

- Je ne sais pas si on peut vraiment parler de groupies, je pense juste que ces gens sont curieux parce que je suis nouvelle sur le marché ! D’ici quelques semaines ça va se tasser et nous pourrons faire les courses tranquillement comme avant !

La musicienne préférait se concentrer sur ce qu’elle aimait faire plutôt que de tout faire pour avoir un gros public. Elle se laissa embrasser et câliner par Riley, heureuse que celle-ci soit aussi contente qu’elle de se retrouver chez son o’bacchan. Elle avait tant de beaux souvenirs ici et c’était un peu sa forteresse ou elle se sentait à l’aise et où elle ne ressentait aucune pression.

- Oui, j’avais tellement envie de partager cela avec toi ! Et j’avais besoin de congés aussi !

La vieille dame était rassurante, elle comprenait parfaitement le point de vue de Riley de préserver Keiko, mais elle savait aussi que sa petite fille découvrirait rapidement qu'on lui cachait un secret et lorsque ce serait le cas, elle se sentirait déçue qu'on ne lui ai pas révélé.

- Je sais que c'est totalement impossible, mais imagine un peu l'inverse. Si ton père s'en était pris à Keiko et qu'elle te le cachait pour te préserver, comment tu te sentirais en le découvrant ? Ma petite fille a l'air fragile, mais elle est bien plus forte que ce que tu penses Riley ! Elle ne referait pas la même erreur deux fois avec son père. Je ne dirais rien, parce que je te respecte, mais il faut qu'elle l'apprenne de ta bouche et pas de celle de quelqu'un d'autre !

Pavel ? Abandonner ? O'bacchan n'y croyait pas, les cafards comme cet homme était du genre coriace et revenaient à la charge dès que le moment était propice. Elle n'était pas une personne qui cachait son ressentit et la canadienne avait besoin de voir la vérité en face et pas de quelqu'un qui la conforterait derrière un mensonge.

- Tu ne crois même pas à ce que tu dis, tu sais, les cafards comme lui ont tendance à revenir à l'assaut ! Tu sais te défendre, mais que peux-tu faire contre un homme et ses acolytes aussi idiots que lui ? J'espère bien que jamais il ne s'en prendra à toi parce que sinon je lui planterait mon couteau de cuisine dans le cœur ! Le seul moyen de gazer ces vermines c'est de porter un coup avec ses propres règles !

Après un câlin et une plaisanterie de la part de la rousse, la grand-mère lui mit une petite tape aux fesses.

" Allez! On arrête de parler de ça ! File rejoindre Keiko ! Si tu veux changer des couches Riley, tu peux toujours faire des bébés avec Keiko ! J'aimerais bien connaître mes arrières petits enfants ! "

La blonde, ignorait ce qu'il se passait avec Riley, mais depuis son retour celle-ci agissait de façon étrange. Entre le fait qu'elle ne veuille pas aller voir sa famille et les moments où elle avait le regard plongé dans le vide. Keiko avait bien remarqué que les horloges ne tournaient pas rond et elle essayait de comprendre. Le pire étant qu'elle avait cet ignoble sensation que son entourage savait ce qu'il se passait et tentait de le masquer derrière de faux semblant. Elle pouvait se tromper et croire qu'il y avait un problème alors que tout allait bien, après tout si Riley avait un truc à dire, elle l'aurait fait non ? Sauf, si elle ne voulait pas lui faire de la peine. La musicienne se refusait de ne pas avoir confiance dans sa petite amie.

Alors qu'elles étaient blotties l'une contre l'autre, le visage de la luthière prit une expression plus grave l'espace d'un court instant qui ne manqua pas à la vigilance de la musicienne.

- Tu penses ? Si je deviens connue alors je pourrais te demander en mariage non ?Madame Keiko Brandt, oui! Cela sonne bien !