Une arrivée haute en couleur [Haven Miller]

Elle avait fait fort pour son arrivée à l'académie et ce malgré les nombreuses mise en garde de ses parents qu'elle n'avait pas écouté. Momoko était contente de pouvoir étudier dans la section de ses rêves, mais c'était impensable pour elle de se balader avec un uniforme qui manquait cruellement de personnalité. Elle y avait donc mit tout son cœur pour faire refléter un peu de sa créativité dans son uniforme et en avait fait une tenue qui ne passait pas inaperçue. Cela avait eu l'effet que la jeune créatrice escomptait, elle avait reçu des regards à la fois étonnés et d'autre carrément choqué et bien sûr elle avait récolté une première remontrance avec une invitation stricte à aller chercher un nouvel uniforme neuf dans l'heure avant de se représenter.

Eurk ! Cet uniforme jupe lui soulevait le cœur, il était à vomir avec cette couleur fade, cette coupe qui ne mettait pas du tout ses formes en valeurs ou justement trop en valeur. Sa grosse poitrine attirait trop l'attention, drôle d'idée pour un uniforme qui devait protéger les élèves des regards déplacés, vu qu'elle en avait senti plus d'un qui fixait les rebonds de ses seins alors qu'elle entrait dans le dortoir. Elle n'avait pas à monter sa valise seule puisque quelqu'un s'en était occupé et elle soupirait un peu contrariée de ne pas avoir été placée dans la même chambrée que Saeki.

Momoko toqua à la porte pour annoncer qu'elle allait entrer en s'excusant comme il était d'usage au Japon et elle ouvert doucement pour entrer sa tête pour voir ses futures colocataires avec la boule au ventre.

J'étais en train de faire du tri dans mon armoire. C'était une routine que je faisais à peu près tous les 6 mois soit environ 3 fois par an. Je préparais deux cartons distincts : "à vendre" et "à donner". Cela me permettais de faire un roulement dans mes affaires et de pouvoir me faire plaisir et ainsi économiser un peu plus. J'étais boursière, cela en disait assez sur la situation familière monoparentale de ma mère qui se donnait à fond. Faire se roulement dans ma penderie me permettait de faire profiter et de profiter en économisant un peu plus avec l'argent que je gagnais à la petite supérette. Ca n'était pas grand chose mais en 1 an j'avais pu mettre pas mal de coté et j'étais assez contente. C'était l'avantage quand on ne sortait pas beaucoup, même si Saejin me trainait parfois en dehors de l'académie et que je dépannais Mee de temps à autre.

On nous avait informé, Kuzurio et moi-même, que le dernier lit de la chambre allait être occupé. En tant qu'ainé de la chambre, j'avais entrepris de tout ranger et tout nettoyer correctement pour l'arriver de la nouvelle. On nous avait simplement donné son nom, rien de plus. J'avais décidé de ne pas faire ma mauvaise tête comme j'avais pu le faire avec Kuzu'. Si je pouvais partager ma chambre avec une personne, je le pouvais avec deux non ?

On frappa à la porte. Celle-ci s'ouvrit, une excuse retentie et quelqu'un pénétra dans la pièce. Je repoussais mes deux cartons contre mon armoire après l'avoir fermée et accueillit la petite nouvelle plutôt formellement en japonais, bien que mon accent encore un peu présent trahissait mes origines américaines. De plus en plus, je m'ouvrais aux autres, j'étais plus polie, moins renfrognée. Il y a encore quelques semaines, c'était bien différent. Le fait d'entrer au lycée devait m'avoir fait grandir sur ce point de vu. Ou bien c'était le fait d'avoir trouver des copines. Je ne savais pas dire.

-Bienvenue Atsuyashi-san. Je suis Haven Miller.

Je me courbais légèrement, mes cheveux suivant les mouvements de ma tête et je me redressais. Je portais l'uniforme standard, je ne portais plus mes chaussures en revanche, ni mon nœud de couleur. Je n'avais plus que mes chaussettes aux pieds. Au vu de la période, l'uniforme était celui d'été, léger. J'adorais ce genre de jupe à bretelle que je portais à l'occasion (pas celui de l'école évidemment) en dehors des cours. Mon chemisier était déboutonné sur une grande partie, ne dévoilant pas grand chose si ce n'était qu'on pouvait apercevoir, selon l'angle, les bords d'une brassière de sport gris claire.

-Ta valise se trouve au pied de ton lit. Je t'en pris, fais comme chez toi.

La décoration était assez poussée autour de mon lit : skateboards, photos polaroïds ou non, posters et guirlande fine lumineuse. C'était toujours plus chargé que le lit de Kuzu qui.. n'avait pas mis grand chose. Pour le reste, j'avais tout rangé soigneusement et le ménage plutôt correct. Je n'étais pas femme de ménage et je n'avais pas eu beaucoup de temps mais c'était le stricte minimum. Surtout quand on savait le bazar que je pouvais mettre avec mes fringues. Sans compter Mee qui laissait parfois trainer ses affaires partout dès qu'elle passait ici.

Pour être tout à fait honnête, je m'attendais à une réponse à ma présentation mais la réaction de mon interlocutrice fut tout autre et je haussais un sourcil en la voyant se ruer sur mes cartons. Ca faisait beaucoup de questions à la fois. Je la regardais et répondis à ses interrogations sur un ton plus neutre.

-Oui. Pas tous. Si tu veux tu peux regarder mais je vais en revendre la majorité alors fais attention à ne pas les froisser.

De fait, je m'obligeais à donner certaines pièces simplement par bonté d'âme. J'avais plus besoin d'argent que de faire la charité mais j'avais quand même conscience de la chance que j'avais de me trouver dans une si prestigieuse école. Il était donc normal que je donne certaine de mes affaires qui étaient toutes quasiment comme neuve vu comment je les chouchoutais. Je respectais tout, la température de lavage, le cycle, le rinçage, le repassage etc... C'était bien quelque chose que j'aimais. Bien m'habiller. Porter mon style. Venant d'un foyer modeste, je prenais soin de toutes mes affaires.

Je la regardais alors farfouiller, surveillant que la demoiselle ne fasse pas de bêtises avec mes affaires bien que je comptais m'en séparer. C'était toujours dur pour moi de me séparer de mes vetements.
Elle n'y passa pas non plus la journée mais je voyais bien son intérêt certain en ce qui les concernait.

-J'aime bien oui. J'ai mon... propre style comme tu as pu le constater.

Il n'y avait pas beaucoup de fille à l'académie qui l'arborait. Ce n'était pas pour me déplaire dans un sens. Au vu du contenu de sa valise, de son enthousiasme pour mes cartons et de sa question, le chemin ce fit tout seul dans ma tête. Mais je préférais lui demander, on ne savait jamais, elle faisait peut-être partie de ses personnes, comme Kuzu, qui était dans une voix qu'on leur avait imposée. Ou bien c'était juste un passe-temps et qu'elle avait une autre passion en plus.

-Tu dois être dans la section qui a ouvert récemment du coup ? Celle de mode ?