Dual résonance, Selly ֍ et Sayo ♫ [RP Solo]

Cette histoire m’est arrivé au milieu des grandes vacances d’été. Une histoire celle d’une rencontre avec une fille bien plus jeune que je ne connaissais pas, ni n’aurais pu connaître.

C’était une journée de grosse chaleur. Cette matinée, pas de course matinale pour moi. J’étais disons plutôt, occupée ces derniers temps. Quelques jours, plus tôt, j’avais eu vent d’une nouvelle audition qui arriverait prochainement, une audition à laquelle je comptais bien participer. Mais il y avait un problème majeur cette fois-ci. C’était une audition pour le rôle d’une jeune guitariste à la santé fragile. Le côté fragile n’était pas un problème. Il m’était déjà arrivé de jouer le rôle d’une malade. Mais je ne connaissais absolument rien au domaine de la guitare. Voire même en musique tout cour. Je n’avais une fois de plus pas beaucoup de chance de mon côté. Mais voilà, ce jour de grosse chaleur, alors que j’étais en train de me vider l’esprit afin de repartir sur de bonnes bases et trouver une bonne stratégie, je suis tombé sur le son d’une guitare. J’étais alors arrivé en beau milieu d’un petit parc, aux abords de la Lylliane gakuen. J’avais entendu parler de ce lieu, où toutes les petites stars de demain se retrouvaient, pour développer leur côté artistique. Incroyable non ? D’un côté, je me disais qu’il était bien dommage que je n’aie jamais entendu parler de cela plus jeune. Mais d’un autre, je savais que je n’avais pas autant vécu d’aventure, aidée par ma mère, dans le domaine du cinéma.

Le son de guitare, plutôt joyeux, semblait venir d’un petit groupe de petites étoiles. Elle était trois. Trois petites qui tenaient chacune un instrument en main. La plus petite possédait un tambourin ou quelque chose du style… Moi et les instruments… Ça fait 15. La seconde, et la plus grande du lot avaient une flûte… Hum, non, un instrument du même style mais en plus gros... une clarinette? j'y connaissais tellement rien en musique. La dernière passait encore moins inaperçue, c’était d’elle que j’avais entendu le sont de tanto. Elle possédait des cheveux décoloré, assez particulier, et tenais dans ses petits bras une guitare. Aucun doute, il s’agissait de son instrument. Ce trio semblait bien s’amuser ensemble. Jusque-là dépourvu d’idée, et comme j’avais du mal avec les plus jeunes, je me suis décidée a resté écouter leur musique, non loin du trio, me disant que cela me donnerait quelques idées pour mon audition. Hein ? Comment ça, ça fait stalkieuse de gamine ? Arf… Les gens voient vraiment le mal de partout. Juste apercevoir la complicité de musicienne en herbe allait pouvoir un peu m’aider, même si ça ne répondrait pas forcément au besoin de mon audition.  

Un soupire plus tard, mon regard se perdis dans le vide, fixant sans la fixer, la joueuse de guitare sans même m’en apercevoir. Il y avait beaucoup de choses auxquelles je devais penser. À commencer par comment réussir cette fichue audition.


2 semaines ont passé depuis ma rencontre avec La grande violoniste, Onee-chan comme j’aime l’appelée. Comme je me l’étais promis, j’avais réussi à me prendre en main. Je m’occupais au dortoir de Lilly, la petite loutre en peluche qui gardait mes affaires lorsque je n’étais pas là. J’avais bien avancé sur les musiques que mon grand-père m’avait apprises. Avoir des nouvelles régulièrement de ma famille m’aidait beaucoup également. Je m’étais aussi fait des amies musicienne à la Lylliane, des amie de passion diront nous. LA première se nommait Mirabilis, une Japonaise qui ne possède pas de nom japonais. Néanmoins, elle porte le nom d’une fleur qui a pour surnom « la belle-de-nuit ». Je n’étais pas au courant ? Quand notre amitié s’est déclarée, mais ça semblait finalement être un signe du destin. Elle joue contrairement à moi, un instrument à vent, un hautbois, un instrument que je connaissais assez peu, mais qu’elle m’a fait découvrir avec joie. Il me semble avoir compris qu’elle souhaitait jouer de d’autres instruments à vent également. Elle avait pas mal de courage… Elle avait mon âge et pourtant faisait une tête de plus que moi. Je crois qu’elle complexe un peu là-dessus, donc j’évite d’en parler. La seconde se nommait Mira. Elle n’est pas japonaise et a du mal avec la langue, mais nous arrivons tout de même à nous comprendre. Elle souhaitait devenir Batteuse. C’est pourquoi elle avait toujours des percussions différentes avec elle. À croire qu’elle cache tout un set de percussion dans sa chambre.
Plutôt étrange au vu de sa taille plus petite et de son année en moins. D’ailleurs, comme j’aime bien la signification des noms, j’ai demandé, à une maîtresse, de l’aide pour rechercher, et j’ai vu que Mira pouvais signifier « La paisible » plutôt drôle quand on sait que Mira est un peu mon contraire, très énergique et qu’elle adore s’exprimer avec ses percussions. Elle faisait du bruit, mais je m’entendais bien avec elle tout de même, même si elle me considérait parfois comme une rabat-joie quand je lui demandais de faire moins de bruit. Elle me rappelait beaucoup une de mes amies de primaire.

On s’était rassemblée au parc pour nous retrouver entre musiciennes, nous présentant nos jeux et nous critiquant toute trois pour nous entraider. Vivre cela avec Keiko m’avait montré qu’il était important pour moi d’avoir l’avis d’autre musicienne, et, en apprenant à nous connaître toute trois, on était arrivé à cette conclusion-là : L’entraide musicale allait être notre ciment.  

Il est dur de se lier d’amitié avec quelqu’un que l’on ne connaît qu’à peine. Créer une amitié en nous aidant d’une passion et activité commune allait grandement nous aider, surtout la timide que j’étais et leur avais montré au début. Au final, cela faisait trois jours que l’on organisait ce petit rassemblement. On avait beau dire, mais jouer pour quelqu’un qui nous écoute peut-être embarrassant, mais en même temps motivant. On restait deux heures environ, d’à peu près 13h30 à 15h30 chaque jour, s’étant dit que l’on se préviendrait si l’une d’entre nous ne pouvais venir. Ce n’était qu’une amitié naissante, mais l’on s’appréciais toute, malgré nos différences de caractère. À dire vrai, je me tâtais un de ces jours à leur proposer d’aller goûter ensemble après une de notre rencontre… Mais je devais avouer que m’affirmer sur un autre sujet que la musique, j’avais encore du mal…

Au final, notre groupe fini par se séparer a l’heure convenue. Mirabilis devais retrouver une des surveillantes pour un problème personnel apparemment. Mira, elle, voulait se dégourdir les jambes. J’avais essayé le premier jour d’aller avec elle… Mais mon endurance est totalement à désirer. Ainsi, je me retrouvais maintenant en capacité de faire ce que je voulais, mais seule. C’était de ma faute bien entendu, je savais que si je me sentais ainsi, c’était à moi d’essayer de trouver un moyen de partager plus que ce petit temps musical avec les deux Mira. J’allais devoir travailler davantage sur mes envies et mon courage pour enfin avancer un peu plus comme je l’aurais aimé. Je me relevais en soupirant, époussetant ma robe où l’herbe s’était prise au piège, récupérant également ma guitare et son étui.

-Plus qu’a retourner à la Lilliane… Me disais-je en poussant un autre soupir.

Portant mon étui, je traînais des pieds en direction de l’école. Ce n’était pas vraiment dans mes habitudes, mais la frustration de ne pas arriver à décoller dans mes liens me perturbait. C’est vraiment dur de changer de ville. Le problème, en traînant des pieds, c’est qu’ils se prennent ensuite n’importe où. Et devinez quoi ? C’est exactement ce qu’il m’arriva. En passant au niveau d’un banc, mon pied rencontra une pierre fixé au sol. Et ce n’est pas elle qui s’envoya valser, mais bien moi. Je trébuchais en avant, mon étui étant lourd m’aida à basculer, mais pire encore, il échappa de mes mains… Non !!! Tout mais pas ça… À faire la tête, j’allais me faire mal, mais surtout risquait de casser ce à quoi je tenais le plus… j’étais une véritable idiote…

Au final, cette rencontre commença par cette chute qui se produisit devant moi.
Le groupe de musicienne s’était séparé. La petite guitariste fut la dernière à quitter l’herbe, et, quelque chose m’avait alors immédiatement marquée. La petite aussi semblait en proie au doute. Je n’agissais plus ainsi, mais à l’époque du début de mes galères en tant qu’actrice, je m’étais souvent retrouvé ainsi, à trainer des pieds, le regard vide. Mais il ne m’était jamais arrivé de trébucher ainsi. La petite venait de basculer en avant, et l’étui de sa guitare lui avait alors échappé. Il ne fallut pas attendre plus longtemps pour que j’agisse sur un coup de tête. Je m’étais à peine relevé du banc, pour me jeter sur la route de la petite et de l’étui, rattrapant l’étui en me tournant pour tomber en arrière, levant alors l’étui pour intercepter la chute de la petite de mon corps. J’avais eu les conseils d’acteurs spécialisés dans les films d’actions et ai ainsi appris à gérer mes chutes, même si ça ne fait pas de moi une cascadeuse, mais une comme ça n’était rien. La petite légère comme une plume s’affala la tête sur mon ventre. Je n’eut qu’à peine le temps de voir ses yeux surpris avant qu’il ne se perde contre moi. Ses mains lancées en avant pour tenter de rattraper son étui tombèrent plus haut, mais sur moi. Embarrassant… Mais au moins elle ne les blesserait pas.

-Aie aie aie… Se plaignais-t-elle en relevant légèrement la tête.

Je lui souriais

-ça va, rien de casser ? M’essayais-je en japonais, ne sachant pas quelle langue elle parlait.

J’imagine facilement qu’elle devait être un peu troublée par la chute, elle ne remarqua alors où avait atterrit ses mains, sur ma poitrine pas très développer, fut prise de panique en réussissant à se redresser sur ses genoux, qui semblaient avoir touché le sol dans sa chute, en s’exprimant de manière saccadée.

-Pa… Par… Pardon… S’excitait-elle avant que je ne l’entende se plaindre d’une douleur.

Lorsqu’elle se releva, je vis que ses genoux s’étaient écorchés. Rien de grave, mais cela répondit indirectement à ma question.

Sa tête baissée, elle ignora pourtant ses blessures pour tout autre chose.

-Je suis désolée, je ne regardais pas où je marchais. commençait-elle à s'affoller, avant de poursuivre plus calemement quelque seconde plus tard. Merci pour avoir rattrapé mon étui.

S'était étonnant qu'elle me remercie en premier lieu pour l'étui. mais cela prouvais que j'avais bien fait. J’étais toujours sur les fesses au sol, l’étui en main que je ramenais au niveau d’où elle se tenait quelques secondes plus tôt. La petite était plutôt paniquée, mais elle ne pleurait pas à cause de la douleur. Elle était différente d’Aliya, pourtant, voir ses yeux trembler légèrement, comme si elle aussi se retenait me fit penser à ma camarade comédienne, mais en plus jeune, et cela, même si elle ne se ressemblait en rien. Je crois que ma rencontre avec Aliya me permit par la suite de montrer plus de douceurs avec cette petite.

-Ne t-en fais pas, je ne comptais pas te regarder tomber sans rien faire. Apriori, ta guitare devrait bien aller. Mais ça n’a pas l’air d’être ton cas. Viens t’asseoir sur le banc deux secondes, je devrais pouvoir faire quelque chose pour toi.

Elle opina, s’exécutant alors que je me relevais et posais l’étui de sa guitare à côté d’elle contre le banc. Habituellement, je lui aurais bien dit que trainer les pieds était dangereux, ou fait une remontrance du genre, mais cette fois-ci, je n’en fis rien. De la douceur vielle branche! Je fouillais alors dans ma sacoche, y cherchant le nécessaire de soin que j’avais toujours sur moi, pour quand je courais. On n’était jamais à l’abri d’une blessure. Qu’importe l’audition pour le moment, m’occuper un peu de cette petite allait m’aider à me vider l’esprit.  

J’étais si embarrassée… Embarrassée par ma chute, embarrassée d’avoir été vue et que l’on se soit lancé pour amortir ma chute, embarrassée qu’une autre ai dû protéger mon bien le plus précieux, embarrassé d’être tombée main sur sa poitrine, et surtout embarrassée de voir qu’elle le prenait tout aussi bien… Pourtant, je lui étais entièrement reconnaissante. L’embarras m’aidait à ne pas fondre en larme a cause de la douleur due a la chute et mes genou écorché… J’étais assez fragile en ce qui concernait la douleur.
Mais l’embarras prenait vraiment le pas sur cela. Assise sur le banc, je venais serrer contre moi l’étui de ma guitare alors que la grande venais de le poser. J’étais si contente que rien ne lui soit arrivé… Je n’imaginais même pas la tête de mes parents ni de Papou si elle s’était cassée…

Alors que la grande fouillait dans sa sacoche, je prenais le temps de l’observer. Une fille aux cheveux cour, qui avait un peu une allure de garçon, a l’allure un peu négligée. On aurait pu se faire des idées sur elle, comme ma mère m’avait déjà prévenue qu’il fallait faire attention à qui je parlais. Mais elle m’avait aidé et avait sauvé ma guitare. J’avais eu de la chance qu’elle soit là. Et là elle s’apprêtait à me soigner ? Elle avait sorti ce qui ressemblait à du désinfectant. Je ne connaissais pas cette bouteille par contre. Ma mère était assez protectrice, et à peine je me faisais mal, elle sortait du désinfectant, même si la blessure était totalement minime. Du coup je connaissais bien les marques de désinfectant. Elle les avait sûrement tous tester… C’était une marque étrangère donc ?
C’était vrai que son japonais était assez approximatif même si elle s’en sortait bien. Elle sortit également autre chose, un petit bâton noir que je finis par reconnaître. Un bâton de réglisse qui passait dans la pub étrange le soir. Elle m’en tendait un et en mit un autre dans sa bouche…

-ça va t’occuper un peu pendant que je te soigne me disait-t-elle d’une voix assez neutre.  

En gros, elle pensait qu’en mâchant cela, ça m’éviterait de me plaindre de la douleur ? Si c’était vraiment le cas, c’était bizarre, mais gentil. Cependant, j’ignorais si j’aimais la réglisse… Je pris néanmoins le bâton pour lui faire plaisir avec un petit « merci ».

Copiant cette dernière qui le mit dans la bouche avant de récupérer des pansements motif trèfle et venir au niveau de mes blessures. Je mâchonnais le bâton, et la puissance du goût de la réglisse me fit grimacer. C’est ce moment-là que choisit la grande pour vaporiser le désinfectant, cela piquait un peu, mais comme mon esprit était déjà occupé par le gout vraiment particulier de la réglisse… Arf… Non je n’aimais pas… Et la grande le remarqua et fut prise d’un petit rire.

-On dirait que ce n’est pas pour toi la réglisse. Me confiait-elle sur un ton légèrement rieur tout en m’appliquant un à un les pansement.

-Tu l’as fait exprès hein ? Lui reprochais-je en oubliant mes manières. Pourtant, je rajoutais une dernière chose en lui tendant son bâton de réglisse. Enfin merci pour ton aide et les pansements, mais je te rends ça, Kanzo-chan.

J’avais bien insisté sur cette appellation. J’avoue avoir été un peu piquée par son rire. Mais elle ne sembla pas comprendre la signification. Engrangement, ce surnom que je lui avais donné me plaisait bien. Kanzo, ou Kanzou plutôt signifiait « réglisse ». Cela pouvait avoir pas mal de signification. J’avoue que la mienne était juste pour embêter cette sempai qui s’amusait bien à voir mes grimaces, même si cela semblait ne pas trouver spectateur. En fait, son comportement très particulier semblait outrepasser ma timidité. Enfin, je finissais sans trop de dommage, et ma guitare était toujours entière, même si j’ai toujours ce désagréable goût de réglisse en bouche.  


Cette petite était amusante. Dans la lune mais amusante. La voir grimacer face au goût de la réglisse me rappelait un peu les premières fois que j’en avais mangé. Un goût très prononcé qui perturbe ceux qui n’ont pas l’habitude de ce genre de goût. C’est pourquoi, habituellement, je me rabattais sur les sucettes au goût bien plus doux et agréable. Mais pour détourner l’attention ce goût prononcé était plus utile. Une méthode pas tout à fait conventionnel certes, mais qui marche plutôt bien. Ma mère me l’avait souvent fait, même si c’était d’une autre manière. J’espère que me pardonnera ce petit excès. Enfin, c’était quand même bien marrant. Grâce à cela, elle bougea à peine lorsque je lui appliquais le désinfectant de poche que j’avais toujours avec moi.

Elle sembla prendre a cœur ma petite remarque sur sa grimace face à la réglisse. Il était vrai que j’avais cela pour qu’elle réagisse un peu. Détourner l’attention permet de ne plus trop penser a la blessure, et conséquence, on fini par l’oublier et passer à autre chose. Elle m’affubla d’un surnom que je ne compris néanmoins pas. Kanzou ? kanzou ? Cela signifiait quoi ça ? Je savais parler le japonais pour y avoir vécu, j’avais fait l’effort d’employer cette langue d’ailleurs. Mais je ne connaissais pas tous les mots non plus. Il s’agissait sûrement d’une chose que je n’avais pas l’habitude d’entendre ? Pour tout vous dire, j’avais regardé plus tard, et je me sens assez bête… J’en avais même acheté ici du kanzou, de la réglisse… C’était tellement logique que ce soit ça après ce qu’il s’était passé. Mais tout cela pour vous dire que je n’avais pas compris la nuance de l’appellation. Comment je l’avais prise ? Avec un grand sourire. C’était pas souvent que l’on me donnait un surnom. Mais qu’importe comment elle avait pu le prendre, elle me remerciait une nouvelle fois. C’était pourtant normal de faire cela alors que j’étais l’aîné, non ?

Je m’étais au final assise à nouveau sur ce banc, récupérant le bâtonnet qu’elle m’avait rendu, cassant ce dernier sur le côté où elle l’avait croqué pour ne garder que la partie vierge de salive. On gaspille le moins possible, surtout quand il s’agit de douceur ! Souvenez-vous en bien ! J’imaginais qu’elle allait reprendre son chemin maintenant. Mon regard se porta sur l’étui de sa guitare et l’audition me revint en tête.  

-Je m’appelle Selly, j’espère que tout ira bien maintenant. Lui demandais-je dans un premier temps avant de poursuivre sur une petite question. Tu es musicienne ? Lui demandais-je bien que je sache déjà que ce soit le cas. Je n’allais quand même pas lui dire que j’avais un peu pu assister a leur petite réunion… Je ne veux pas qu’elle s’imagine que je suis quelqu’un de bizarre. Enfin tu n’as pas besoin de répondre si tu ne veux pas… Juste que je m’intéresse un peu a la musique ces derniers temps.

Ce n’était pas totalement vrai, seulement depuis que j’avais appris pour l’audition. Je n’étais pas très calé en musique. Mais bon, c’était tout de même vrai que je m’y intéressais à cause de cela.

-Je fais de mon mieux répondit-elle d’une petite voix.

J'en compris qu’elle aussi avait ses petits problèmes. Et j’imagine qu’à son âge, c’était peut-être bien pire. N’avait-elle juste pas confiance en ses talents ? Ou le problème était ailleurs ?

-hum, non, je pense bien que tu es une musicienne., l'encourageais-je

-Oh, tu nous as vu plus tôt c’est ça ? Étrangement, je n'ai pas une blessure aux doigts, tu t’es jeté sous moi pour les protéger non ?

-Ah… Tu l’avais remarquée ?

Cette petite était plus perspicace que je ne l’avais cru. Le lui cacher ne serait pas cool. Mais il ne fallait pas qu’elle se méprenne non plus.

-J’ai juste vu la fin de votre réunion en arrivant dans le parc, disons que la guitare m’intéresse en ce moment a cause d’un petit événement.

Elle me regardait avec des yeux étonnés, mais ne semblait pas avoir de ressentiment. Mais c’était peut-être moi. Ou alors le fait de l’avoir rattrapé y avait jouer pour quelque chose.


La grande se nommait Selly. Il y avait deux trois choses qui m’avaient perturbé lorsqu’elle m’avait rattrapé. Le fait qu’elle ait rattrapé si facilement mon étui en sachant que c'était important. Le fait qu’elle ne se soit mise en opposition qu’avec le haut de mon corps lors de ma chute. À côté, sa demande elle-même demeurait étrange. Elle m’avait demandé si j’étais musicienne, avant de me contredire et de l’affirmer. Elle savait que je jouais de la guitare, s’était obligé. Avoir l’habitude d’agir seule m’avait rendu plus attentive à mon entourage. Cela me jouais parfois des tours, et amplifiait mon mal à enclencher une conversation, en surinterprétant leur manière d’être. Mais souvent cela m’aidait bien. Je ne l’avais pas vu nous observer, mais qu’elle me dise qu’elle s’intéressait à la guitare à cause de quelque chose m’intrigua, passant un peu au-dessus de la peur qu’elle ne soit une fille bizarre et étrange. Après tout, elle m’avait protégée d’une chute. Les doigts d’une guitariste ou d’une pianiste sont tout ce que l’on a pour nous. Les protéger est une réelle nécessité. mais dur quand on a pas appris a tomber correctement. Car se blesser les doigts nous empêche de jouer… Alors je ne pouvais lui en être que deux fois plus reconnaissante. Je soupirais.

-Je vois, je comprends mieux pourquoi je ne me suis pas blessé les doigts. Kanzou-chan as des problèmes avec les guitares ?

Elle semblait embêtée, mais l’avoua à son tour.

-C’est pas exactement ça… C’est pour une audition…

Hein ? Comment ça ? Un groupe recherchait une guitariste ?

- … Je dois savoir jouer une guitariste…

Jouer de la guitare plutôt non ? Parce que jouer une guitariste… Une erreur de langage ? À moins que...

-… Mais je ne n’y connais rien à la guitare, je ne sais pas comment jouer un personnage lié à une guitare, en fait je n’arrive pas à m’imaginer comment c’est de vivre en tant que guitariste, ou musicien tout court.

Oh, je vois, elle n’est pas du tout dans la musique, mais sûrement le théâtre, et elle doit jouer une guitariste. Enfin, je ne sais même pas si je pourrais répondre à ses questions. Moi je ne fais que débuter, même si Papou m’entraîne depuis longtemps. Mais je pouvais peut-être l’aider un peu comme elle l’avait fait ?

-Je ne sais pas si la vie de musicien change vraiment d’autres personnes… J’imagine que c’est un peu comme tout le monde. On vit avec notre instrument, on s’entraîne et on vit normalement pour tout dire. Papou me dit juste qu’en tant que musicien, il faut jouer pour faire sourire nos proches et ceux à qui nous tenons, qu’importe notre niveau.

Elle me regardait étrangement. Ou peut-être réfléchissait-je à ce que je lui disais. Ce n’était en rien compliquer de savoir cela. Cela me paraissait même plutôt naturel. Elle finit par hocher la tête avant de demander :

-Ta guitare, pour toi, c’est quoi ?

Je ne m’attendais pas à cette question. Que recherchait-elle réellement ?

-Ma guitare ? C’est mon tout premier trésor. Je tiens plus à elle qu’à n’importe quoi d’autre. Kanzou-chan veut que je lui en joue un morceau ?

Je savais qu’elle avait un nom, mais ce n’était pas mon truc avec mes ainées… Oh… Tiens, je ne me suis même pas présentée.

-Au fait je m’appelle Takema Sayo


Sayo Takema voilà le nom de la petite musicienne. Elle m’avait donné quelque info sur ce qu’elle savait sur le mode de vie de musicienne. Elle se disait débutante, ce n’est peut-être pas faux, je ne pouvais le savoir. Mais elle était actuellement celle qui en savait le plus. Alors je notais les petits détails qu’elle me donnait dans ma tête et allait essayer de trouver un moyen de les faire vivre en un rôle.

-Le musicien est donc si proche de son instrument que ça…

C’était une réflexion faite à voix basse, mais pourtant La petite musicienne y répondit.

-Heu alors, je ne sais pas si c’est pareil pour tous les musiciens, mais pour moi c’est le cas. Il n’y a rien qui te tienne particulièrement à cœur kanzou-chan ?

Au cinéma, on n’avait pas vraiment d’accessoire récurent. J’avais bien un carnet, un porte fiche (qui me servait a garder les fiches de script) mais rien de matériel n’aillant vraiment une grande valeur et qui accompagnait mon activité d’actrice. Par contre…

-Hum, peut être ma sacoche qui m’accompagne partout quand je cours. Enfin, ce n’est sûrement pas au même niveau que toi et ta guitare.

Sayo me proposa également de me jouer un morceau pour m’aider. Peut-être que ça me permettrait, comme quand je vois un acteur jouer dans un film, me faire une idée pour le rôle. J’allais accepter, jusqu’à ce que je remarque qu’une de ses mains passait sur un des pansements de ses genoux. Mon avis changea alors.

-Écoute, je pense qu’il serait mieux que tu rentres pour le moment, même si je t’ai soignée, je n’ai rien d’une infirmière, tu ferais mieux d’aller monter tes genoux aux surveillantes. Hein ? Petite étoile ?

Je la regardais prendre un air boudeur, peut-être parce que j’avais refusé de l’écouter dans l’immédiat. Mais sûrement dû-t-elle se rendre à l’évidence, mieux valait qu’elle se soigne correctement.

-D’accords… Mais tu m’écouteras une autre fois… D'accord

-C’est promis. Je repasserais sûrement dans ce parc dans une semaine, ça va me laisser le temps de réfléchir a ce que tu m’as déjà dit et te laisseras le temps de te soigner complètement. Mais laisse-moi au moins porter ton étui jusqu’à là-bas, d’accord ?

La petite hocha la tête. J’étais contente de voir qu’elle me faisait suffisamment confiance pour me permettre de porter son trésor.

C’était le jour de ma première rencontre avec cette petite étrange, qui m’appelait sous le nom de réglisse. Fichu enfant… Mais elle était celle qui pourrait aussi m’aider pour mon rôle. Et puis elle avait aussi ses propres faiblesses que j’avais pu percevoir. Elle n’était qu’une enfant. Elle devait avoir encore un manque de confiance en ses capacités. Enfin, je ne faisais qu’émettre cette hypothèse. Peut-être que moi aussi, je pourrais faire quelque chose pour elle.