Première escapade au vert [pv Lottie]

La première journée passée en zone inconnue est toujours la plus dure. J’étais arrivée hier après-midi au dortoir de la Yuri-académia. Le voyage m’avait tellement fatigué que j’avais à peine pu saluer mes colocataires que j’avais fini par piquer du nez. Après tout, une demi-planète de décalage horaire environ me séparait de mon point de départ. Mais après une bonne nuit passée, j’étais maintenant requinquée et prête pour lancer la découverte des lieux. Pour ce faire, pas besoin de me couper de mes routines quotidiennes planifiées. Et commencer par un petit footing demeurait tout désigner. Et cela, bien que je me sois levée plus tard qu’accoutumé. Je n’avais pas l’habitude de profiter autant de mon lit, mais après un voyage, cela reste compréhensible. Mais cela ne changeait en rien mes plans.

Rapidement préparée, munie d’un débardeur vert, d’un jogging bleu-vert et de ma sacoche, je m’étais élancée hors du dortoir, à la conquête de l’Est ! Ah mauvais film on me dit à l’oreillette. Dépourvue d’habitude et de chemin de course, j’y allais à tâtons tout en courant d’un pas léger aux travers les rues. Petite astuce, j’essayais de repérer les chemins qu’empruntaient les autres coureuses que je croisais. Cela m’aiderait déjà à me faire une idée de la zone. D’ailleurs, note à moi-même, étudier une carte du coin pour finaliser un parcours intéressant.

Ce que je savais en chemin c’était que j’avais réussi à éviter le centre-ville, du moins, dans les grandes lignes. J’avais dû visiter le quartier des arts par contre étant passé devant un amphithéâtre de toute beauté. J’étais issue du domaine du cinéma, mais peut-être serais-je amenée à jouer ici aussi avec ma section théâtre. J’y avais croisé pas mal de monde, et que des femmes bien sûr. Cela me faisait vraiment étrange de ne plus avoir à côtoyer d’homme. J’imagine que certaines filles de mon ancienne école seraient folles de ne plus en voir. Pour ma part, cela m’importait peu. Cela faisait juste moins de monde à croiser. Et à la limite, ne plus sentir leur regard sur moi lorsque je courais, demeurait une idée rafraichissante. Enfin, pas que j’attire vraiment l’attention ou que je cherche à le faire, mais ça arrivait. Surement les sucettes que j’ai en bouche habituellement.

Mon temps de course presque atteint, il me fallait comme j’en avais l’habitude me trouver un endroit frais et tranquille pour bien terminer. Par chance, j’avais croisé l’entré d’un parc un peu plus tôt. J’aurais pu y rentrer, y courir un peu là-bas, certes, mais l’envie de découverte m’en avait dissuadé. Mais cela ne changeait en rien que j’allais pouvoir maintenant m’y poser. Je retournais ainsi en pas de course jusqu’au parc, ce qui n’était l’affaire que de quelques minutes pour bien finir.

J’imagine que vous vous demandez pourquoi je cours et si j’aime courir ? Plus qu’une habitude, c’était une nécessité pour moi. Lorsque je courrais ainsi, je me sentais libre, je me sentais vivre. C’était aussi un des rares moments or l’acting, où je me sentais vraiment sourire. Mais ce que je préférais encore plus demeurait la pause poste activité que je m’accordais. Ainsi, l’arrivé au parc fut comme un vent de fraîcheur. Ma respiration accélérée par l’effort semblait peu à peu se calmer. Je me dirigeais vers une fontaine d’eau potable non loin de la grande fontaine du parc. Je me penchais pour prendre quelques gorgées d’eau, mais je fus trahie par la pression qui différait de celle qu’avaient les fontaines d’Angleterre et finis le visage arrosé ! Un soupir passa, puis un grommellement, avant de finalement terminer le travail accidentelle et de prendre une rasade d’eau et de la laisser couler le long de ma chevelure verte laissant quelque éclat l’habiller et gouttelette perler, humidifiant aussi ma nuque et un peu mon débardeur au passage. Ah !!! La fraîcheur !!!

Revigorée, je me dirigeais enfin vers un banc libre que j’avais repéré en arrivant et fini par m’avachir dessus sans la moindre once de tenue. L’image que cela donne : Jambes écartées, bras dans mon dos par-dessus le dossier, tête levée chevelure reflétant le soleil. Ajoutons à cela le petit bâton de réglisse que je récupérais dans le fagot de bâton dans ma sacoche pour le mettre en bouche et la touche était absolument parfaite.

-Je devrais pouvoir me plaire ici me laissais-je dire à voix haute. Si tout pouvait toujours être si facilement agréable…

Il y avait encore tant de choses que j’allais devoir faire dans les jours à venir. Mais en tout mal, il y avait aussi du bien. Le parc après tout était un peu bruyant, mais cela restait supportable et reposant, c’était surtout des bruits emplis de positivité. Franchement, je reviendrais ici assez souvent pour y courir, ou peux être avec d’autres filles ? Pour le moment, rien n’étais moins sûr que ce second oint, mais ce n’était que mon premier jour ici et il ne faisait que commencer. J’avais le temps pour essayer de réussir à accorder ma confiance à quelqu’un. En attendant, je pouvais profiter de l’instant présent en mâchonnant mon réglisse sans me gêner le moindre du monde.

La Yuri-Academia et ses alentours n'avaient plus aucun secret pour la jeune-femme, elle avait arpenté les allées jonchées de cerisiers pour se rendre du dortoir aux diverses bâtiments du campus un nombre de fois tellement absurdes qu'elle aurait pu faire le chemin les yeux bandés. Elle avait emménagé domicile depuis déjà trois années et si elle n'avait pas redoublé, à l'heure qu'il était, elle se promènerait avec l'uniforme des étudiantes à l'université.

En dehors de l'académie, sa connaissance des lieux venaient principalement du fait qu'elle avait décuvé dans presque chacun d'eux, mais c'était une ombre au tableau qui commençait à s'estomper peu à peu. Elle avait trouvé en chemin, ou plus particulièrement, avait été trouvée par une personne formidable qui avait su lui tendre une main secourable alors qu'elle était tout au fond du trou et ignorait comment s'en sortir. Elle n'était que l'ombre d'elle-même, mais petit à petit, elle recommençait à vivre.

La fin d'une dépendance alcoolique lui avait toutefois laissé quelques traces qui commençaient à lui miner le moral. Quelques kilos en plus était affiché sur la balance et lorsqu'elle se regardait dans la glace après avoir prit sa douche, là où les autres voyaient chez elle une pinup aux formes généreuse, son regard à elle était beaucoup plus sévère. A nouveau, alors qu'elle venait d'enfiler ses sous-vêtements pâles, elle pinça légèrement le gras qui s'étaient accumulé autour de ses hanches, c'était affreux.

- Si je continue à grossir, Claire ne voudra plus de moi !

Claire était une femme qui s'entretenait que ce soit par le sport qu'elle faisait ou ce qu'elle mangeait, bref ! Elle était belle et la pianiste avait peur de la perdre à cause de son apparence. Hors de question qu'elle doive encore prendre une taille au dessus de jupe ! C'était décidé, elle allait faire régime ! Réajuster son alimentation et manger moins, ça n'était pas sorcier. Le plus dur ce serait de faire du sport, elle pouvait faire de la natation et aussi aller courir.

Ce fut d'ailleurs sur un coup de tête que Lottie enfila ses vêtements de sports un peu juste pour aller courir. Les premières minutes, elle fut vraiment motivée et elle courait à une allure rapide, mais plus le temps passait et plus elle était essoufflée. Au bout de dix petites minutes, elle en pouvait déjà plus. Elle avait chaud, elle avait soif, elle avait faim, elle n'avait plus de souffle du tout. Lottie s'écroula littéralement sur un banc libre avec la grâce d'un sac de riz qu'on jette dans la cave.

- Oh! Seigneur !!

Souffla t'elle avec difficulté tant sa respiration était forte. Elle regarda sa montre et n'en croyait pas ses yeux, dix petites minutes, elle n'avait couru que dix minutes alors qu'elle était dans un état lamentable. Elle se retint de respirer lorsqu'elle entendit quelqu'un s'avachir ici et faire un commentaire tout haut. Comment-ça si tout pouvais être aussi facilement agréable ? Le regard de Lottie se tourna vers la demoiselle qui parlait l'anglais. Une sportive aussi, mais à la différence, qu'elle, elle avait la classe lorsqu'elle faisait du jogging alors que la musicienne ressemblait à un vieux chevaux de trait en fin de carrière.

- J'aimerais pouvoir dire la même chose !

Dire qu'au doux âge de 16 ans, sa vie était pour ainsi dire facile. La seule difficulté qu'elle avait c'était d'avoir des notes assez hautes à ramener , ce qui n'était pas bien dur puisqu'elle était très bonne élève et qu'elle avait tous les profs à la bonne. Tout le monde serait d'accord pour dire que cette journée était parfaite pour courir, les oiseaux gazouillaient dans le ciel, le soleil était là, pas un nuage à la ronde alors que si vous demandez à Lottie de vous décrire le temps, elle aurait utilisé qu'un seul adjectif : lourd !

Elle avait eu chaud, la sueur avait perlé à son front et coulé même le long de son visage. Le t-shirt qu'elle portait était humide en particulier au niveau du dos, sans parler de ses fesses qui avait carrément fusionné avec le tissus de son short.

N'y a-t-il rien de mieux qu’une petite dose de sucre après l’effort ? Franchement, je ne crois pas. Mélanger eau et sucrerie demeurait un bon moyen de se remettre d’une bonne séance de course à pied. C’était si bon malgré le goût très prononcé de la réglisse. Oui, on pouvait être fan de sucreries et ne pas prendre trop de poids tant que l’on s’en donnait les moyens. Enfin, c’est surtout pour l’image que je devais renvoyer lorsque je tournais pour un film. J’imagine que vous voyez mieux pourquoi j’adore les moments de repos, bien que je ne sois en rien flemmarde. Oui, tout était si simple !
Mais étrangement, mon exclamation trouva en écho une réponse que je n’attendais en rien. Ces mots venaient juste de ma gauche.

Ah… Je vous vois déjà venir. Oui, j’ai bien parlé d’un banc libre. Mais je n’ai jamais dit que personne n’y était installé. Tant que l’on peut s’y asseoir, un banc est et reste libre. Tout est une question de point de vue. Je m’étais avachie tout en sachant bien que quelqu’un d’autre occupait le banc également, laissant soigneusement une distance entre nous, mais outre cela, je n’avais pas fait bien plus attention à qui se tenait à mes côtés. Mon exclamation avait sans nul doute dû déranger ma voisine de banc, mais je ne m’étais attendu en rien à ce qu’elle me donne son « avis ».

Sans pour autant changer de position, je redressais ma tête et portai mon regard sur la personne à côté de moi. Cheveux long brun claire, les yeux d’une pareille couleur en un peu plus sombre. Approximativement de mon âge. Visuellement plus féminine que la gorille que je semblais être en cet instant précis alors qu’elle-même s’était « confortablement installée ». Enfin bon, je ne renierais pas mon propre style, et je m’aimais bien comme j’étais.

Le petit truc que je percevais néanmoins était sa forte respiration. Surement venait-elle de courir un bon moment. Elle avait dû arriver alors que je me bâtais avec une fontaine à eau récalcitrante, cela expliquait que je ne l’avais pas vu courir dans les parages. Enfin bon, elle semblait avoir quelques problèmes de récupération. Je me revoyais les premières fois quand je m’étais mise à la course, tout ça pour le rôle d’une fille sportive. Je finissais toujours sur les rotules, et le lendemain toute courbaturée. Un grand moment de mon histoire. Mais j’y avais trouvé aussi la béatitude et le sentiment de liberté que me procurait la discipline. Voilà pourquoi je courrais encore aujourd’hui.

Apparemment, ma voisine de détente semblait se plaindre que finalement, tout ne serait pas si simple, en écho à mes propres paroles. Faisait-elle référence à son état ? Elle semblait encore plus humide que moi qui venait pourtant de me faire aspergée d’eau en plus de la sueur. Enfin, j’avais l’habitude de courir, mon corps régulait bien l’effort. Ou alors elle parlait peut-être d’autre chose ? Enfin, je n’avais aucune envie d’y réfléchir alors que je me détendais. Alors autant faire rapidement le tri, et aller cash vers le problème potentiel. Et en anglais s’il vous plaît, puisqu’elle semblait le parler aussi.

-Pas l’habitude de courir ? Lui demandais-je sans la moindre prétention, et en venant tirer et lui proposer un des bâtons de réglisse restant de ma sacoche, tout en lui accordant un sourire conciliant.

-Ça t’aidera à récup, et tu trouveras peut-être que l’effort devient tout de suite plus simple associer à une douceur.

Je me laissais sûrement un peu emporter par mon amour pour les sucreries… D’un autre côté, je me gourais peut-être dans mon interprétation, mais qu’importe. Je ne souhaitais juste qu’aider un peu une personne qui semblait avoir fait l’effort de courir. Les gens qui se donnent la peine méritent que je m’intéresse à eux. Et puis bon, c’étaient pas les bâtons de réglisse qui me manquaient. Sur le coup, je ne pensais pas vraiment au système de confiance à accorder qui m’accompagnait à chaque instant. J’essayais juste d’être un poil sociable pour changer.

Je me tournais légèrement, pour prendre appui sur la fesse gauche et être un peu face à elle. Ma jambe droite venait croiser son homologue par le dessus l’histoire de conserver une bonne posture. Je tirais alors ma réglisse de ma bouche entre deux doigts, comme on aurait pu le faire avec une cigarette.

-Selly, seconde année dans l’académie du coin, même si je n’y ai encore jamais mis les pieds. Enfin, contente de voir une autre sportive ici.

Ma présentation était peut-être en partie sèche et simple. Mais je n’allais pas me compliquer la vie. Je n’avais juste rien fait paraître sur comment je la percevais, elle et son côté plus féminin que moi et d’autre réflexion du genre. Je n’avais pas besoin de me donner de genre, ou d’endosser un rôle. De toute manière il n’y en avait aucun pour ce genre de cas. Je devais juste rester simple et peut-être que ça ira. Cela restait un pas en avant pour la solitaire que j’étais habituellement.

Lottie se demandait bien comment la jeune-fille avait pu deviné qu'elle n'avait pas l'habitude de courir ? A tout hasard son état ? Si Claire l'avait vu ainsi, elle aurait fait semblant de ne pas la connaître sans parler de l'odeur de ses pieds qu'elle sentait chauffer dans ses basquets, elle aurait tout intérêt à les enlever à l'extérieur du bâtiment des dortoir sans quoi les plus fragiles risquerait de rebrousser narines avant même d'y entrer.

Misérable, elle n'aurait pas décrit de meilleure façon l'état dans lequel elle se trouvait, elle se sentait collante et poisseuse, mais c'est elle qui l'avait choisit ainsi après-tout. Personne ne l'avait forcée à aller courir et à se prendre pour Usain Bolt.

- Tu as remarqué ? Première fois, j'aimerais bien perdre quelques kilos en prévision de porter un bikini !

En prévision de ne rien porter du tout cet été et de faire du nudisme complet aurait été la vérité, mais elle ne voulait pas choquer une de ses compatriotes. Comment savait-elle qu'elle venait du Royaume-Unis ? Simple, l'accent et le parlé ne la trompait pas. Si elle avait parlé une autre langue que l'anglais, elle aurait de suite pensé à une latinos au vu de sa jolie couleur de peau qui ressemblait à du caramel coulé sur une crème glacée. Stop ! Elle ne devait pas penser à de la nourriture ! Au menu bâton de carottes et de concombres, c'est sûr que c'était moins appétissant, mais c'était surtout beaucoup moins caloriques.

Elle la regarda en penchant la tête sur le côté, elle lui proposait un bâton de réglisse. Comme c'était adorable, la pianiste lui sourit avec tendresse.

- C'est gentil merci, mais malheureusement je ne suis pas trop friande du goût de la réglisse, je me contenterais de quelques bâtonnets de carottes en rentrant Mmmh !

Elle n'avait jamais aimé ce goût là tout comme celui de l'anis, à la limite mélangé à autre-chose cela pouvait passé, mais seul, ça ne lui disait rien du tout. Elle écouta les présentation très protocolaire de la jeune demoiselle, la jeune parce qu'elle était la moins âgée des deux.

- Sportive, j'irais pas jusqu'à me décrire comme-telle et il doit certainement y en avoir de plus sportive et de plus endurante que moi, mais je suis très motivée pour perdre mes cinq kilos en trop ! Je m'appelle Lottie et je suis en terminale et en section musique.

Elle la regarda fermant les yeux en souriant avant de les ouvrir, et la chaleur qui ne faisait qu'augmenter, elle avait cette impression désagréable de fondre comme du beurre au soleil pour entrer dans tout les petits interstices de ce banc.

- Peut-être que dans une dizaine de séances j'aurais la classe comme toi quand j'irais courir, tu fais ce genre de course tous les jours ? Cela fait longtemps ?

Le premier contact n’est pas toujours le plus simple. Parfois même en initiant une discussion, on nous ignore ou on nous congédie plus ou moins gentiment. Habituellement, je laisse les autres entamer les conversations. Par quatre fois il m’était arrivé déjà de me lancer. Mais bon… 2 de ces fois, je me suis pris des vents. C’est vrai que je ne les connaissais pas non plus mais quand même… La troisième fois, je connaissais la personne, mais elle n’avait pas le temps, et cet échange infructueux m’avait une fois de plus mis un coup… Oui je sais, c’était débile. La dernière fois ce fut avec une fille que je ne connaissais que de vue, et cette fois-là, la discussion s’était poursuivie ! Seulement on en était arrivé à discuter d’amour et de garçon, ne me demandez pas comment… comme avec mes occupations d’actrice me prenait pas mal de temps, je n’en consacrais pas vraiment à ce genre de cas… n’ayant rien à répondre, je dus emprunter un rôle et improviser une réponse de mon mieux. Mais cela ne m’avait pas plus.

A contrario sur ce qui se passait maintenant, malgré mon introduction brève, la conversation semblait me venir assez naturellement.

-Que c’était ta première fois ? Disons que tu me rappelles la moi que j’étais, quand j’ai commencé la course.

Elle m’avait parlé de perdre du poids. C’était vrai que j’allais devoir m’attendre à ce genre de volonté proche d’une école d’artiste. J’avais la chance pour ma part d’entretenir mon corps de façon assez automatique malgré les sucreries que j’aimais manger.

Étrangement, je me surpris à l’observer, cherchant ses soi-disant kilos en trop. Elle avait à mes yeux quelques petites rondeurs, mais rien de bien grave. C'était même plutôt normale non ? Mais j’imaginais facilement que cela ne devait pas suffire pour la plupart à garder l’esprit tranquille. Une légère esquisse de sourire naquit sur mes lèvres alors que je pensais au comique de la voir se démener si dur juste pour un maillot de bain. Il était vrai qu’avec l’été arrivant, cela restait logique mais tout de même.

Ma voisine de banc refusa la réglisse que je lui tendais, non pas par méchanceté ou autre, mais tout simplement car elle n’aimait pas la réglisse. C’était sûr que son goût prononcé n’était pas au goût de tout le monde. Ce qui me surprit le plus fut qu’elle me parle de manger plus tard des bâtonnets de carotte… Alors oui, ce n’était ni mauvais pour la santé, ni mauvais tout cour, mais qu’elle ne profite pas des bienfaits du sucre, c’était plutôt dommage. Si j’avais su, j’aurais ramené des sucettes. Enfin, encore aurait-il fallu que j’en rachète, j’avais fini les dernières lors du voyage jusqu’au Japon.

Ainsi, ma voisine de banc s’appelait Lottie. On était aussi dans la même école, mais dans une section différente et elle était d’une année mon ainée apparemment. Ça ne changerait en rien mon comportement par contre.

-Enchantée. Si je m’étais attendu à pouvoir parler à une Anglaise dès mon second jour ici. Commençais-je en ayant fait le rapprochement avec son anglais parler et l’accent de notre pays. Puis j’enchaînais avec mon non-accord avec ce qu’elle m’avait dit. Franchement, plein d’autre ne se serait même pas donner la peine de courir pour chasser leurs kilos. Alors ça fait de toi une petite sportive pour le moins, non ?

La logique restait toute simple. Mais à mes yeux, ceux qui faisaient des efforts méritaient un minimum d’éloge.

Étrangement, elle me mit dans la balance de sa comparaison. J’avais la classe ? Je ne savais pas que l’on pouvait me voir de cette manière-là, surtout vu ma position actuelle sur ce banc…

-Je ne sais pas si c’est vraiment de la classe… Reprenais-je alors légèrement gênée avant de me reprendre, disons que c’est plus l’entraînement quotidien. Je dois faire ça depuis mes 10 ans à peu près. C’est devenu une sorte de routine matinale.

Je finissais enfin par ranger le bâton de réglisse que je lui avais tendu et que je faisais voltiger dans les airs avec mes gestes depuis sa sortie. Je pris le soin de la détailler un peu plus, constatant quelques problèmes de tenue pour la course et notant que son souffle s’était presque calmé. J’observais aussi ses jambes, résistant à l’envi de vérifier mes observations par toucher qu’elle n’était pas forcément très musclée. Cela me confirma une fois de plus qu’elle ne courait presque pas. À cela, j’imaginais qu’elle avait couru assez machinalement sans vraiment optimiser sa course. Le faire sur plusieurs séances finirait bien par marcher, seulement, pas sans qu’elle s’épuise quotidiennement et se retrouve un jour sur deux avec de petites courbatures qui risquaient de la gênée. J’avais l’impression qu’elle devrait pouvoir mieux s’y prendre.

-Pour la classe, je peux rien te promettre, j’arrive pas à trouver de la classe chez les coureuses, même si je cour moi-même. Mais j’imagine que je peux essayer de te donner quelque petit tips pour rendre ce calvaire un peu moins fatigant et plus efficace. Je marquais un temps d'arrêt jetant un oeil aux allentour et vers la grande fontaine du parc. Par exemple, tout simple, mais est-ce que tu as bu un peu d’eau avant de venir t’asseoir ? Plusieurs petites gorgées. Ça aide à la récupération et les petites gorgées permettent d’éviter les crampes.

Je n’avais jamais pris de leçons en particulier pour la course. Mais j’avais suivi pas mal de tuto pour optimiser les conditions de courses, condition devenue aujourd’hui des automatismes. Je ne suis pas l’une des plus grandes coureuses, et loin de là. Mais je sais bien me débrouiller et ça m’avait évité de finir en menue serpillière baignée dans son jus à chaque nouvelle sortie.

-T’as une fontaine à côté. Fait juste gaffe, elle est vicieuse…

Je ne précisais pas plus ma pensée là-dessus, je tirais juste un peu sur le haut de mon débardeur encore humide à cause de cette agresseuse, en ayant un sourire légèrement embarrassé quant au souvenir de ce « Drame ».

-Enfin, je me mêle peut-être de ce qui me regarde pas. Mais si jamais tu veux un peu d’aide dans ta quête de maillot de bain, je serai heureuse d’aider une compatriote.

Il y avait deux trois questions que j’aurais aimé lui poser, je ne la connaissais pas vraiment certes, mais elle avait bien dû être dans le même cas que moi à son arrivée. À dire vrai, je n’étais pas encore très sereine sur mon cas. N’ayant encore rien pu préparer, ni de source de revenue pour être indépendante. J’allais devoir tout voir dans les jours à venir. D’un autre côté, son idée de maillot de bain venait de me faire me souvenir que ça faisait des années que je n’avais pas été à la mer… Surement y irais-je lorsque j’aurais fini par tout planifier. Mais je verrais ça plus tard. En tout cas, interagir avec une Anglaise allait m’être d’une grande aide pour mes premiers pas de sociable. Elle semblait aussi sympa. Alors autant voir si cela m’aiderait aussi indirectement.

Lottie regardait sa compatriote à la peau sombre, celle-ci avait l'air étonnée à priori, mais le restant de la phrase indiqua à la pianiste, que ce n'était qu'une idée. Ainsi, elle avait l'air aussi misérable qu'elle lorsqu'elle avait commencé ? Elle n'était pas la seule à se bouger comme une asthmatique en crise ? A la voir aussi à l'aise dans ses baskets, la musicienne avait bien du mal à imaginer l'actrice en nage qui haletait comme un chien qui venait de piquer un sprint.

- J'ai du mal à t'imaginer au même stade que moi !

Puis, en plus Selly était toute mince, les régimes, elle n'avait jamais dù connaître cela alors que Lottie prenait facilement du poids et se laissait volontiers dicter la loi par sa fourchette. Jusqu'ici, elle avait toujours réussi à perdre les petits kilos qu'elle prenait pendant l'hiver pour résister au froid japonais, mais le sucre que contenait l'alcool et le fait qu'en arrêtant, elle s'était laissé un peu aller sur la nourriture à la place de la boisson, avait fait s'accumuler les grammes et ensuite les kilos.

- Moi de même Selly, je suis heureuse d'avoir fait ta connaissance, nous avons quelques compatriotes dans l'académie et de nombreuses élèves avec des origines plus exotiques ! Cela crée de la diversité et c'est pas plus mal. C'est pas faux ! Je peux pas rester comme ça sans rien faire, disons que je suis une sportive du dimanche.

Du dimanche et même une sportive de la semaine des quatre jeudi. Lottie n'avait jamais été une adepte du sport non pas qu'elle n'aime pas cela, mais avouons que courir juste pour le plaisir de courir ça ne la divertissait guère. Les kilos, elle voulait absolument les perdre alors à la guerre comme à la guerre. Selly, ça faisait dix années qu'elle avait commencé à courir ? Mais ce n'était qu'une gamine alors !

- 10 ans ?! Et tu fais ça TOUT les jours ?

L'anglaise ne se voyait pas du tout continuer à courir jusqu'à ses presque 30 piges, ah! Non ça c'était mort et enterré comme idée ! La pianiste allait juste perdre ses kilos en trop et après, elle allait passer à autres chose ! Être dans cet état lamentable pendant dix ans, elle était pas sado-maso non plus. Il ne fallait pas pousser. Elle était vraiment impressionnée par la volonté de Selly.

- Je suis impressionnée, je crois pas que j'arriverais à courir ainsi tout les jours pendant dix ans ! Je vais déjà le faire jusqu'à ce que je perdre mes kilos de trop et ensuite, je verrais bien ! Respect en tout cas !

Des conseils de sa part ? Lottie les écouta volontiers, elle n'était pas ce genre de personne à ne pas accepter de tel trésors de sagesse juste parce que Selly était plus jeune, elle s'y connaissait bien mieux qu'elle. L'anglaise se leva donc pour aller vers la fontaine et entendit le début de la phrase de Selly, mais trop tard avant que la britannique ne termine sa mise en garde, l'eau avait giclé de la fontaine pour arrosé abondamment le visage et le haut déjà bien moulé de la musicienne aux cheveux bruns qui se recula vivement en écartant les bras de surprise.

Elle était carrément trempée et est-ce qu'elle avait pensé à mettre une brassière de sport ? Non ! Bien-sûr, elle portait un soutien-gorge en dentelle bien transparente. Elle tordit le bas de son t-shirt pour en essoré un peu d'eau.

- C'est rafraîchissant comme concept ! Vicieuse tu disais, non, non, elle est démoniaque !

En se tournant vers Selly après avoir tout de même pu boire un peu d'eau, elle préféra rire de sa malchance plutôt que de s'apitoyer sur son sort. Elle ne se sentait plus transpirante, mais elle était trempée tout de même et c'était un peu problématique de se balader en public avec le soutien gorge apparent et sa poitrine généreuse bien moulée dedans.

Elle n'avait pas pensé à prendre un gilet noué à sa taille pour cacher un peu, croiser les bras n'aurait rien arrangé de son cas puisqu'à part rapprocher ses seins et offrir une vue plus qu'agréable aux passants, ça ne cacherait pas grand-chose et les prendre en paumes était encore une très mauvaise idée. Lottie se sentait un peu dépassée par la situation quelque-peu gênante. la seule personne salvatrice qui pourrait lui sauver l'apparence c'était cette nouvelle rencontre vers qui elle se tourna.

- Je suis un peu embêtée, mais tu ne voudrais pas m'aider et monter la garde pour que je puisse retirer et essorer mon t-shirt histoire que tout les pervers du coin ne profite pas du balcon ?

Selly était une fille donc aucun problème à apparaître devant-elle en simple soutien-gorge.

Je ne suis pas le genre de fille qui se mésestime, pas plus que je ne me vante. Je suis juste une fille qui aime se respecter dans les grandes lignes. La seule chose, j’aimerais juste être un peu plus grande, mais nous en parlerons une autre fois. Et j’aurais peut-être encore grandi d’ici là ?

Sur le banc, nous étions deux filles en discussion. Ça aurait pu être une image de deux lycéennes après les cours, si nous n’étions pas un jour sans cours. Qu’elle étrange sensation. Ce qui était drôle était de voir l’étrange vision que la dénommée Lottie avait de moi. Je n’étais qu’une humaine normale. J’avais moi aussi débuté. J’avais été une sportive de pacotille. Si elle savait. Je ne disais rien, mais gardais un sourire énigmatique face à ces souvenirs. J’imaginais qu’elle essayait juste de se raccrocher à une image qui lui paraissait idéale pour s’aider dans son régime. Cela expliquerait pourquoi elle pensait cela de moi.

Mon ainée restait, malgré ces quelques incompréhensions pour moi, gentilles et accessibles. Je ne me sentais pas oppressée en discutant avec elle. Peut-être était-ce parce qu’elle venait du même pays ? Je n’en savais rien. D’ailleurs, elle m’apprit qu’il y avait d’autres Anglais qui résidaient dans le coin. Mais pas que, puisqu’il y avait aussi pas mal d’étranger en général. Si je connaissais un peu comment étaient les Japonais pour avoir résidé au Japon pendant plusieurs mois, je ne connaissais pas vraiment les gens d’autre pays. Même pas de mon pays de naissance pas pour dire. La présence d’étrangers ici n’était pas si surprenante, si on prenait en compte qu’il n’y avait pas beaucoup d’école dans ce style, si ce n’était pas la seule aussi spécifique. J’espère vraiment pouvoir rencontrer d’autres personnes d’autre origine très bientôt.

Comme je le pensais, elle me re confirma qu’elle avait beaucoup de volonté pour pratiquer la course en sachant que ça serait dur. Mais ça me plaisait réellement.

-C’est le bon état d’esprit, l’encourageais-je dans son choix.

Je me demandais bien si elle avait une motivation externe qui devait l’aider dans son entreprise. Que ce soit le cas ou non, ça restait remarquable. Mais…

-10 ans ? Hein ? Oh non, ça ne fait pas 10 ans mais depuis mes 10 ans… ça fait 6 ans que je court. Tout de même, le temps passe vite. Je pense que si j’avais commencé à 6 ans, j’aurais abandonné en chemin… J’étais un peu trop capricieuse à l’époque et prenait comme si tout arrivait avec facilité…

Les désillusions de l’enfance dirons-nous.

-J’imagine qu’il faut pas trop se forcer non plus, y aller peu à peu. Il faut pas forcément courir tous les jours au début, se lancer quand on a l’envie. Et sans se rendre compte, cela finit par devenir quotidien. C’est agréable de courir, même à bas rythme, on se sent vraiment libre… Enfin, merci de tes compliments.

Que l’on me fasse des compliments me gênait toujours un peu, surtout en sachant que je rechignais à en donner sans très bonne raison. C’est pas trop mon truc, j’avais du mal à faire cela, même si ça ne m’empêchait pas d’en penser.

Je lui avais alors proposé quelques conseils pour l’aider dans son objectif. Elle ne semblait pas réfractaire à l’idée. Restait juste un problème… À peine lui avais-je parlé des bienfaits de l’hydratation et de la fontaine disponible qu’elle se rendit à cette dernière sans écouter mon avertissement. J’imagine que vous connaissez la suite… À ce moment, deux nouvelles informations me furent accessibles sur elle. La première, certes, son enthousiasme semblait réel, mais elle semblait être le genre de personne à ne pas forcément écouter les gens jusqu’à la fin. La seconde, plus visible, était que je ne m’étais pas trompé sur son problème de tenue… J’étais alors debout, avait essayé de la suivre et me tenais à mi-distance entre elle et le banc, observant la catastrophe arriver une nouvelle fois. La pauvre Lottie se retrouva trempée. Sans surprise, le T-shirt mouillé ne dissimulait plus son sous-vêtement. J’apercevais un soutien-gorge classique et non pas sportif. C’était la raison du pourquoi sa poitrine ressortait plus qu’elle n’aurait dû lorsque nous étions assises.

Elle sembla plutôt bien prendre cette douche forcée. De mon côté, je soupirais. Cette fille n’a peur de rien. Lorsque je la rejoignis, elle était en train de rire de sa mésaventure.

-Rafraichissante et démoniaque ? C’est sûr, la rejoignais-je tout de même avec un petit rire emportée par son euphorie. Si un jour on m’avait dit que le méchant du film serait une fontaine, je ne l’aurais pas cru.

J’abandonnais alors mon rire pour un retour à la réalité sur le problème imminent.

-Par contre tu devrais…

Je ne finissais pas ma phrase, pointant sa poitrine du bout du doigt pour qu’elle capte le problème d’elle-même tout en observant les alentours. Personne ne semblait l’avoir vu heureusement. Je n’avais aucun vêtement à lui passer pour la couvrir. Même si une veste aurait été trop petite, et pas que pour la taille. Elle-même ne semblait pas en avoir. Alors que faire ? Certes, cette situation faisait ressortir son charme et sa féminité, surtout en la voyant rire ainsi. Je savais reconnaître de belles-filles, même si elles-mêmes se trouvaient des problèmes de poids. Mais ce n’était pas le moment de me laisser aller à de telles divagations, je devais lui prêter main forte.

Lottie eut l’idée que je fasse barrière le temps qu’elle puisse essorer son T-shirt, et cela, même si sont soutient gorge en dentelle semblait lui aussi révélateur maintenant mouillé… Mais monter la garde ou faire obstruction au milieu d’une place ? Bien trop compliqué. Et venir la coller l’empêcherait d’essorer son T-shirt, qui ne permettrait d’ailleurs même pas de le sécher complétement.

J’étais bien entendu honorée de sa confiance, mais comme cela ça n’irait pas, surtout que cette place semblait être un endroit de passage. C’était sûrement à cause de la proximité avec la grande fontaine du parc qui devait donner une petite note de fraîcheur aux promeneurs.

Étant devant elle, je me disais que je devais plutôt réussir à l’emmener dans un endroit moins à vu pour mieux lui permettre de sécher tout ce qu’elle devait… Et dans un premier temps, j’enlevais ma sacoche de mon épaule et la lui tendis.

-Je veux bien te servir de bouclier, mais on ferait mieux de ne pas rester au milieu de la place. Utilise ma sacoche pour te cacher en partie durant le trajet.

Cependant, ça ne suffirait pas à tout cacher, ma sacoche étant trop petite. Rah… Aux grands mots, les grands remèdes ! Prenons un rôle pour cela. Un des rôles que j’avais joué il y a quelque temps. Un rôle de gars en plus… Oui, ça m’était arrivé, puisque je pouvais faire masculine en fonction des vêtements que je portais… Je lui tendis alors mon bras pour qu’elle s’y accroche et ainsi se cache derrière moi… Mais je me ravisais rapidement.

-Non, ça n’ira pas…

Je n’avais pas fait attention, mais lorsque nous étions assises, je n’avais pas vu qu’il y avait autant en différence de taille. Bien une dizaine de centimètres. Rah… Que je déteste être si petite. Pas de choix, changeons de rôle et d’idée. Je me plaçais devant et dos à elle, légèrement excentrée sur la droite. Je ne savais pas si elle accepterait, mais c’était ce que j’ai trouvé le mieux pour l’escorter.

-Désolée si ça peut être gênant. Passe ton bras autour de mon cou et viens me coller pour cacher ce qui ne le sera pas. Jouons les rôles de deux amis ou deux sœurs dont la plus grande taquine l’autre tout en marchant. Ça paraîtra normal, te cachera, et attirera moins l’attention. Je pourrais ainsi mieux jouer la garde du corps jusqu’à ce qu’on arrive à l’abri.

Je pointais d’un doigt les arbres derrière le banc sur lequel on était assise il y a une minute.

-Ça devrait aller là-bas, ça te va ?

S’il le fallait, j’étais même prête aussi à jouer la comédie en cas de problème en cours de route. Ce n’était pas souvent que l’on accordait sa confiance réellement. N’empêche, je regrettais de ne pas avoir été plus grande pour mieux jouer mon rôle. Il y en avait qui avait de la chance.

Selly était mignonne comme une sorte d'enfant aux yeux de Lottie, sous ses airs de fille forte, de pilier, elle avait presque envie de la protéger quand-même comme une petite-soeur, comme la sienne. Peut-être qu'inconsciemment l'image que la petite britannique à la peau mat la renvoyait directement à ses souvenirs avec feu sa propre sœur. Depuis quelque-temps, ça n'était plus aussi douloureux d'y penser, il y a de cela quelques-mois juste l'idée lui était insoutenable et à présent cela lui arrivait régulièrement d'avoir des souvenirs avec sa cadette qui la rendait heureuse, qui la faisait sourire. Elle n'avait pas oublié l'enfer qu'elle avait traversé pour en arriver là ou elle en était aujourd'hui, mais son quotidien était devenu bien plus agréable à vivre.

S'entendre encourager de la sorte et qu'on lui dise qu'elle avait un bon état d'esprit l'aidait à surmonter sa détresse momentanée et la requinquait. Elle avait toujours pensé que le pouvoir des mots c'était surtout des foutaises, mais elle avait pu constater elle-même que parfois, souvent même les mots réussissaient à redonner de l'espoir. Claire l'avait à de nombreuses reprise encouragée lorsqu'elle était dans sa période sombre et qu'elle faisait ses crises de manque d'alcool qui la mettait dans des états psychiques de souffrance au point qu'elle voulait se donner la mort plutôt que de continuer à se soigner. Les mots de l'actrice l'avait apaisé, elle avait réussi cet exploit là où tous l'avait abandonné et déjà enterré sous des étiquettes plus grosses qu'elle.

- merci

Oups ! Elle avait donc mal comprit, cela ne faisait pas 10 ans qu'elle pratiquait, mais depuis ses dix ans et elle en avait maintenant 16. Elle avait cet âge quant elle avait rejoins l'académie.

- Pardon j'avais mal interprété, on a toute été capricieuses un jour et parfois ça m'arrive encore de l'être, il ne faut pas croire que parce que j'ai l'air sage et posée que je le suis toujours.

La pianiste écoutait les précieux conseils que lui donnait Selly, elle qui se voyait déjà courir tout les jours et rentrer au dortoir trempée comme une serpillière prête à être essorée.

- j'ai peur de perdre ma motivation si je ne cours pas un peu tout les jours, je me connais je suis très très motivée les premiers jour et ensuite ça redescend progressivement jusqu'à ce que ma flemme reprenne le dessus et là c'est foutu !

La mésaventure de la fontaine sacrée, tel était le titre que Lottie aurait pu donner à ce qui lui était arrivé lorsqu'elle écrirait dans son journal intime ce soir. Elle suivit le doigt e Selly qui la pontait elle et qui semblait vouloir lui montrer un détail gênant vu sa manière d'en parler sans en parler clairement. Elle baissa son regard couleur noisette sur son anatomie féminine, sa poitrine qui ressortait bien collée à son t-shirt devenu complètement transparent et inutile.

En état d'ivresse, elle avait été dans des états bien pire concernant sa nudité, mais là elle était complètement sobre et avec un sentiment tout à fait normal de gêne. Elle essaya bien de se cacher, mais venir agripper sa poitrine ne ferait que la faire passer pour une perverse entrain de se tripoter en pleine nature. L'idée de prendre une petite photo pour l'envoyer à Claire lui traversa l'esprit, mais elle se gifla mentalement ce n'était pas le moment surtout avec une lycéenne qui semblait encore plus stressée qu'elle et courrait presque dans tout les sens comme une poule sans tête.

La voir aussi remplie d'idée pour l'aider rendait Lottie assez confiante et décontractée allez savoir pourquoi ? Elle lui avait tendu sa sacoche, puis reprise en comprenant que ça n'allait pas substituer énormément à la vue des gens sa poitrine apparente par transparence et finalement, elle lui proposait de venir lui faire un câlin en avançant. Lottie baissa à nouveau ses yeux vers son décolleté qui ne faisait apparaître que la naissance de sa poitrine, en soi rien de si choquant que cela.

- Tu es drôle, mais si je me tiens à toi je crains de t'écraser sous mes kilos en trop. Tu sais, au final ce n'est qu'un décolleté et à part des gens qui court je ne vois personne qui oserais s'arrêter pour reluquer, mais je vais quand-même aller essorer mon t-shirt, si tu pouvais monter la garde ce serait très aimable.

Lottie se rendit derrière l'arbre sans même l'once d'une honte, comme-ci tout était normal et elle avait raison, ça attirait beaucoup moins l'attention que de jouer un rôle surjoué pour sa part car elle n'était pas comédienne du tout. Elle enleva son t-shirt pour le tordre et le remettre en sortant tout à fait à son aise là encore.

- Et voilà ! Problème résolus, mais merci de m'avoir aidé ! Est-ce que ça te dirais une glace à l'eau  pour nous remettre de nos émotions ?

Elle n'avait pas oublié son régime, la preuve, elle proposait une glace à l'eau beaucoup moins calorique qu'un Cornetto à l'italienne qui tomberait directement sur son tour de hanche et lui rendrait le cul lourd.

Une fois pour toutes, je devais me souvenir que je n’étais plus en Angleterre, et que même si j’étais avec une Anglaise, les gens ici avait peut-être des réactions un peu différentes de ce dont j’avais d’habitude. Mais n’étant là que depuis peu de temps, je n’avais encore eu l’occasion d’en faire l’expérience. Ce qui me perturba le plus dans ce problème d’urgence capitale actuelle, ce fut que mon ainée semblait prendre son petit problème avec une telle simplicité. Je m’étais excitée à trouver une solution à un problème qui sommes toute, n’était peut-être pas si grave que cela. Bien sûr, en tant qu’actrice, je me changeais dans des vestiaires avec d’autres, et il m’était déjà arrivé d’en voir en petite tenue, et de l’être moi-même a la vue de d’autres. Mais cela restait en coulisse, et très rarement sur plateau. Je restais un minimum prude, bien que je n’en fasse pas un excès. Mais je devais avouer que me retrouver dans sa situation m’aurait complétement gênée. Surtout que parfois cela s’accompagnait d’une remarque comme quoi j’étais en fait une fille, parce que moi poitrine n’est pas très développée et donc bien cachée lorsque je m’habille a plus d’une couche.

Toute personne que l’on est, on a toujours nos problèmes, nos défauts. Elle avait ses problèmes de course et motivation. Pour ma part, mes défauts son assez diverse et nombreux, bien que je ne fasse pas d’histoire à leur sujet. Mais souvent il ressortait dans mon relationnel, causant parfois des problèmes, parfois des étourderies, et parfois un peu de zèle.

Son expression « Ce n’est qu’un décolletée », m’avais cassé dans mon élan. Concernant sa taquinerie, comme quoi elle m’écraserait sûrement, je ne pus m’empêcher un petit rire incontrôlé, et cela me détressa.

-Si tu crois que ces « kilos » en trop pourraient m’écraser, tu te trompes. Je suis assez forte, je fais pas mal de sport pour les supporter!

J'avais peu être un peu fanfaronnée, je n'étais pas surpuissante, clairement pas, mais j’étais assez robuste pour une fille de mon âge et ma taille. Tant que ça ne nécessitait pas non plus de la porter, ça devait aller… mais disons que j'étais bien confiante. À moins qu’elle ne parle d’autre chose et alors là, mystère...

Au final, elle pensa de la plus simple des manières quant à la vision des autres, bien qu’elle me demande de veiller sur elle. Pire encore, lorsqu’elle se rendit à l’abri des arbres, je devais être celle qui devait être gênée pour deux. Il devait y avoir donc bien plus que du vrai dans son affirmation d’un peu plus tôt, qu’il ne fallait pas que je la pense sage même si elle me le laissait croire. Elle était un esprit libre alors. Libre qui se laisse influencer par de simples kilos, certes, mais un esprit libre tout de même. Au final, qu’elle est un tel esprit semblait intéressant. La liberté restait une notion importante dans l’acting, réussir à sortir sa propre version de ce que l’on découvre du personnage que l’on doit jouer. C’est une notion que j’aimais beaucoup également. Et pouvoir faire cela aussi hors de l’acting, c’est si parfait. Une sorte d’idéal pour moi. C’est pourquoi j’essayais de me calmer, en la voyant si désinvolte, se diriger à l’abri des arbres alors que je l’escortais.

Une fois à l’abri des arbres, j’observais un peu plus tranquillement les alentours.

-Il n’y a quasiment personne dans les environs, ça devrait être bon, lui confiais-je alors, l’air tout de même légèrement hébété, par ma réaction un peu trop excessive d’avant.

La voir ainsi sans T-shirt me permettait entre deux regards d’alentour me confirmer l’image que j’avais eue d’elle. Grande, calme, et même si elle s’excitait pour ses kilos en trop, j’avais l’impression qu’elle avait confiance en elle. Si je ne pouvais rien faire pour la taille, je savais que je pouvais être assez calme, je devais sûrement me confronter à ce genre de situation à l’avenir. S’exciter attirerait sûrement plus l’attention encore et n’en serait que plus gênant. C’était une attitude qu’il me faudrait travailler, et qui me servirait pour sûr pour l’acting également.

-Mais de rien Lottie, je me suis pourtant un peu comporté comme une imbécile à m’exciter pour rien. Mais ça reste un plaisir d’avoir pu t’être utile.

Elle me proposa également une glace à l’eau en guise de remerciement. Même si c’était moins sucré que ce que je mangeais habituellement, ça restait frais, ce qui n’était pas plus mal en cette période de l’année.

-OH oui, ça ne fera pas de mal un peu de fraîcheur. Merci. Une a la fraise devrais être parfaite pour d’ailleurs pour faire le plein d’énergie…

La dernière phrase, je la disais, ou plutôt la pensais à voix haute pour moi, décidé rapidement sur le goût de ma future glace. La prévision je vous dis ! Et tempi s’il n’y en avait plus une fois arrivé au stand qui pouvait en vendre.

Étrangement, parler de glace me fis reprendre mon bâtonnet de réglisse en bouche, comme un automatisme. Cela ne m’empêchait pas de lui faire part de quelques impressions.

-J’imagine que vivre ici, sans instance familiale va aussi me changer un peu. J’avais oublié qu’au Japon, il n’y a pas la même ambiance qu’en Angleterre. Mais quand je te vois si peu concerner par un problème qui aurait pu faire rougir toute la cour de la reine, je me dis que ce n’est pas plus mal.

Je marquais une petite pause avant de poursuivre.

-Grande et sure de toi, je me verrais bien comme ça également. Même si je ne grandirais sûrement presque plus. Alors si vivre ici, et surtout commencer mes cours, me permet de changer un peu. Je ne dis pas non.

C’est toujours en rencontrant réellement des gens que l’on se rend compte de ce qui nous manque. Pas juste en feignant de les côtoyer, pratique que je n’avais que trop fait avant de me décider à partir.

Mais n’y pensons pas trop pour le moment.

-Tu sais où ils en vendent des glaces à l’eau ? Je ne suis là que depuis hier, je me cherche encore question destination. Déjà que j’ai couru un peu au pif. C’est quand même grand ici.

Lottie ne su pas réellement si sa jeune amie avait mal prit les paroles qu'elle venait de lui dire sur sa masse de kilos, mais la musicienne interpréta le sens des paroles de Selly. La petite actrice avait dû comprendre que Lottie la traitait de faible, alors que ce n'était pas le cas. La musicienne préféra dénouer toutes sortes d'ambiguïté en prenant les devants et en s'expliquant.

- Oh ! Mais je ne remets pas en question ta force physique ! Loin de là ! On voit que tu as beaucoup de muscles, surtout au niveau des jambes, je me moquais de moi-même !

Bien que Selly avait rit et semblait s'être détendue, elle restait gênée devant la vue de son décolleté bien plus que celle dont il était dévoilé. Lottie aurait été bien plus gênée de n'avoir aucune solution à pour y apporter pour le cacher si il avait été complètement dévêtu et à la vue d'une foule. Cela n'était pas le cas, donc aucun besoin pour la pianiste de courir à l’abri en couinant comme une pauvre victime dont la chasteté à été dévoilée et qui ne pourrait plus se marier. A l'heure d'internet, les gens étaient de toute façon confrontés à des visions de poitrines pour les plus soft et plus qu'au final voir des seins ça n'affectait quasiment plus personne.

La pianiste était assez fière de sa poitrine, bien que généreuse, elle était ferme et ne retombait pas mollement ! Puis Claire adorait s'y blottir lorsque les séances de sexes se terminaient et que leurs orgasmes les avaient épuisées. Une fois le t-shirt essoré et remis en place, aucune transparence n'était visible.

Selly se traita d'imbécile, elle s'en voulait d'avoir battu la crème en beurre à force de perdre son sang froid et Lottie vint déposer sa main sur son épaule en lui souriant.

- C'est la jeunesse qui te fais réagir au quart de tour ! A moins que tu aies eu des pensées obscènes et imaginé que tous le monde auraient eu les mêmes ?

Lottie avait dit la première théorie qui lui était venue à l'esprit à savoir si elle était totalement sérieuse, vu le sourire qu'elle affichait, il y avait plus de 50% de chance qu'elle ne le soit pas et son rire amusé le confirma.

- Ah ! Ah ! C'est pour rire ! Allons-y pour la glace dans ce cas ! La glace du réconfort ultime !

Part la température qu'il faisait alors que c'était encore la matinée, une glace était la bienvenue, qu'en serait-il cette après-midi ? Les rues allaient probablement se retrouver déserte contrairement aux piscines municipale ou aux lieux avec de l'air-conditionné. Alors que les deux filles marchaient pour se rendre jusqu'au marchand de glace, la nouvelle venue lui fit part de ses inquiétudes ou plutôt de ses observations. Lottie sembla réfléchir, entourant son menton avec ses doigts comme Sherlock Holmes aurait pu le faire avant de répondre avec franchise et honnêteté.

- Nous sommes très clairement privilégiées, je ne vais pas te le cacher. Nous vivons dans un dortoir avec beaucoup d'autres filles de tout âges, de toutes ethnies et de toutes formes et beaucoup ne s’embarrasseront pas de se promener nue comme des vers à l'heure de la douche. Après, tout le monde n'est pas comme moi et je peux t'affirmer que certaines auraient probablement laissé échappé des litres de sangs juste en voyant un peu la naissance de mes seins. Au début, j'étais gênée de tout, mais plus les années passent et plus je me rends compte qu'au final ce n'est qu'un corps et sans le désir sexuel de la nudité qu'on décide d'y poser dessus, il n'y a pas de honte ou de gêne.

Le regard de Lottie s'attendrit en l'entendant parler de son petit complexe par rapport à sa taille et elle lui prit amicalement le bras.

- Et ? Que tu sois grande ou petite il n'y a pas de mal ! Tu es très bien comme tu es et un jour tu finiras bien par trouver quelqu'un qui te trouveras parfaite peu importe ta taille ou ta carrure ! Ne t'inquiète pas pour si peu ! Tu verras bien ce que l'avenir te réserve en bien comme en mal et voilà tout ! Tu auras peut-être une fulgurante poussée de croissance ou pas, mais est-ce qu'au final ça te changera toi ?

Non, mais écoutez là parler la grande sage ! Lottie avait juste une vision de la vie assez spéciale, elle était convaincue qu'après le décès de sa sœur, rien d'autre ne pourrait la toucher et la blesser à ce point alors à côté les petits tracas n'avaient aucune raison d'être et elle avait choisit d'elle-même de les ignorer. A part son obsession du jour pour sa balance, mais elle était certaine que ça allait se régler vite avec les exercices adéquats.

- c'est ainsi que tu me vois ? Intéressant ! En réalité, je n'ai jamais été très confiante en moi-même en tout cas, lorsque j'étais plus jeune ça n'était pas le cas, mais c'est vrai qu'étudier ici m'a changé dans ce sens. Je te souhaite le même !

Selly lui demanda si elle savait où on vendait des glaces à l'eau en changeant complètement de sujet. Lottie fit un signe de tête positif de haut en bas et répété deux ou trois fois.

- Que serait devenue ma vie sans une délicieuse crème glacée lorsque les température m'affecte ? Tu as de la chance de ne pas t'être égarée, mine de rien la ville est grande ! Heureusement, tu as fait appel au guide ultime ! Je connais la ville comme ma poche ! Que ce soit les anciens quartiers ou les nouveaux quartiers ! Rien n'a de secret pour moi ici  et je connais les raccourcis aussi ! C'est parfois utile !

Un nouveau lieu c’est un peu comme monté sur la scène d’un nouveau film. Les règles diffèrent de nos habitudes, chaque film lui-même nous mène dans ses propres règles, et j’allais apprendre qu’ici, pas mal de règles que je suivais risquaient de ne pas toujours s’appliquer. J’allais devoir m’y habituer. Certaine néanmoins ne changeait pas. Les gens en général cherchent à devenir trop parfaits. C’était quelque chose qui pouvait un peu se traduire chez moi à cause de mon complexe de taille. Mais là encore c’est autre chose. Cela se trouvait en général dans les complexes de formes. N’ayant pas ce problème, je n’ai jamais eu le recul nécessaire pour bien comprendre pourquoi cela se faisait. Les gens cherchant à garder une ligne parfaite. Voir Lottie se moquer d’elle-même me rappelait cette inconnue. Pour ma part je la trouvais bien comme elle était, mais le lui dire ne changerais probablement rien a ses idées. Ce n’est sûrement pas de moi qu’elle cherche son approbation.

J’avais beau remarqué cela, c’était pourtant elle qui m’apprenait pour l’instant beaucoup. Apprendre la modération était une chose importante. Comme avec les gens plus jeunes avec qui je galérais à interagir. Pourtant, oui, moi aussi j’étais encore jeune. Mes réactions exagérées me fichaient la honte. peu-être encore plus que la vue de Lottie aspergée d’eau. Le problème s’était passé avec une rapidité incroyable. Son haut déjà sec, il n’y avait plus aucune trace du malheureux incident de la fontaine. N’empêche, elle était vraiment confiante en sa poitrine pour ne pas en avoir honte alors pourtant qu’elle manquait de confiance sur une autre zone de son corps. Les gens sont vraiment particuliers. Ce constat sur ma compatriote me faisait sourire. Néanmoins sa petite pique me surpris et me fit rougir instantanément.

Étant assez occupée par mon travail et mon envie de performé jusqu’à présent, je ne m’étais jamais vraiment intéressée au domaine de l’intime. Je pouvais afficher l’adjectif "jolie" à une personne qui l’était, remarquer ses charmes, mais quant à avoir des pensées obscènes, s’était loin d’être mon cas. Du moins, je n’avais jamais vraiment eu le temps de penser à ce genre de chose. D’ailleurs, petite anecdote, je me suis toujours tenue éloignée des tournage de film qui me paraissait trop chaud… Je n’y avais pas ma place… Je le savais.  

-Hein ? Une pensée obscène… Non vraiment pas… C’est pas moi…

Et voilà que je paniquais face à cette accusation qui fut finalement une blague de sa part… Je n'étais vraiment pas possible avec mes interactions… J’essayais de reprendre la parole d’une manière plus pragmatique pour ne pas qu’elle se fasse d’idée.

-Je pense qu’il est normal d’observer une personne. Surtout belle et grande comme toi… Mais je ne suis pas du genre à avoir ce genre de pensées…

Son rire cassa la tension que je m’étais moi-même mise en tête face à sa pique… Chose a noté, Lottie est une fille taquine. Je ne me ferais pas avoir la prochaine fois. Ou alors j’exagérerais les traits avec l’acting ? Je ne sais pas encore.

Discuter avec elle sur le chemin de la terre promise des glaces ultimes fut une véritable bouffée de fraîcheur. Je n’avais pas l’habitude de discuter assez nonchalamment, pouvoir le faire une fois de temps en temps ne pouvais pas faire de mal. Grâce à mon ainée, j’en appris pas mal sur les lieux, et surtout sur les règles qui semblaient différer de d’où je venais. Comme je le savais mais aussi l’avais remarqué durant la course, côtoyer uniquement des filles la plupart du temps allait changer beaucoup de chose, surtout si elle venait de partout dans le monde. Croiser des filles nues dans les couloirs ne serait pas si rare… J’allais devoir m’y habituer. Son anecdote sur les filles qui saignait me fit néanmoins rire.

-Je pensais que c’était qu’une exagération des films, je ne savais pas qu’il y avait réellement des gens autant gênés qu'ils allaient jusqu’à en saigner.

Je ne pensais pas un instant que j’en ferais partie. C’était gênant, mais quand même. Je n’étais pas si fragile que ça mentalement.

-En tout cas je note qu’il faudra sûrement que je m’y fasse. Heureusement que je te découvre toi avant de savoir si mes colocataires en font de même. Je ne les ai presque pas vues comme j’étais fatiguée hier.

Avec ce que j’ai appris, je m’imaginais sans mal voir une des deux à moitié à poil en permanence. L’idée me faisait soupirer. Mais peut-être devrais-je me détendre également tout simplement.

L’entendre réagir sur mes plaintes concernant ma taille me perturba un instant. Elle n’avait pas totalement tort, mais si cela demeurait réellement le centre du problème. Or, ce n’était pas le cas.  

-Ce n’est pas tant une personne qui accepte ma taille qui me pose problème. Pour tout te dire, je n’ai jamais moi-même recherché quelqu’un qui m’accompagnerait. Peut-être la trouverais-je ici. Je hochais les épaules, personne ne savait ce que me réserverait mon séjour ici. Après tout je possède des sentiments tout de même. Mais j’avoue que cela ne change rien pour moi… Je suis petites, du moins pas bien grande, et cela m’a souvent desservis durant certaines auditions. Perdre face à de grandes et belles filles ou femmes, c’est plus ça qui me saoule… C’est quelque chose sur quoi je n’ai aucun contrôle. Et je n’aime pas ça.

Voilà le vrai problème qui se cachait derrière mon complexe. L’organisation et le contrôle, presque toute ma vie tourne autour de cela. Partir courir en freestyle n’était pas mon truc habituellement. La majorité des activités que je fais sont même soigneusement préparées. Alors avoir quelque chose qui me barre la route et dont je n’ai aucun contrôle… Non…

-Mais merci du conseil, lui laissais-je pour ne pas trop casser l’ambiance tout en lui glissant un sourire.

L’idée même qu’étudier ici me changerais sûrement me plaisait bien, j’avais hâte de voir si cela pouvait s’avérer vrai. Après tout elle vient du même endroit que moi, et si elle était comme je la percevais, je ne pouvais qu’espérer que cela ait le même effet sur moi. Cette pensée allait sûrement beaucoup m’aider à l’avenir. Je réussirais coûte que coûte l’accomplissions du but dont je m’étais fixé. Avoir ma place dans un grand film ! Voir un des rôles principaux dans ce même film.

Étrangement et encore une fois de plus, je m’étonnais d’être encore tombé sur la bonne personne. Mon ainée connaîtrait apparemment la ville comme sa poche. Elle devait être là depuis un sacré bout de temps alors. Mais cela signifiait sûrement qu’elle connaissait aussi les meilleur coin de la ville.

-Grande ville ? C’est pas peu dire. J’ai visité tellement de choses en courant, franchement j’en ai encore des étoiles plein les yeux. Avec le grand amphithéâtre que j’ai vu de l’extérieur, les zones si vivantes. Et tellement d’autres lieus. Franchement, j’ai du mal à croire que l’on puisse réellement connaître toutes les zones d'ici.

Bien sûr qu’elle devait exagérer. Pourtant, je n’avais pas hésité à employer un ton qui aurait pu dire. "À vraiment, tous les coins" avec une petite note d’ironie. Si je devais me détendre ici, alors autant commencer avec la seule personne que je connaissais ici pour le moment.

-Enfin ça doit être pratique. Va falloir que je me renseigne sur pas mal de lieux d’ici. Le cinéma, les lieux de casting, mais aussi les boutiques de sucrerie…

À dire vrai, je ne m’adressais pas à Lottie, je m’exprimais juste à voix haute comme dressant mes priorités de trouvaille. Vous savez sûrement pourquoi les 2 derniers points. Pour le cinéma, la raison demeurait la connaissance des pratiques cinématographiques d’ici. Lorsque l’on va dans un cinéma d’un pays, on apprend à voir les techniques employées par les acteurs dans ce pays, grace a la vision des film produit ou doublé au pays. Et lorsque l’on regarde les dernières sorties, le plus intéressant reste de voir les dernières techniques d’interprétation qu’arrive à sortir les comédiens. Des élément d’une importance capitale pour moi si je voulais rivaliser avec toutes ses grandes trop belles qui me faisait de l'ombre.

-Si j’ai affaire à une grande connaisseuse, alors je vous prie, grande exploratrice, accompagnée moi au saint mont crème glacer.

J’en faisait même des tonnes, venant stopper sa marche, venant d’entrer en mode de grandiloquence, copiant une révérence masculine que j’exagérais elle aussi. Pire encore, je mimais même un chapeau invisible pour grossir encore plus les trais. Un sourire franc aux lèvres, j’appréciais l’instant présent, me disant une nouvelle fois que j’avais eu de la chance. Alors autant m’amuser un peu plus encore. Je terminais sur un ton plus naturel. Qu’importe le regard des autres.

-Je me confie à toi. Je crois que c’est comme ça qu’ils disent au Japon.

Je n’avais pas vraiment besoin de le faire, mais autant que je m’imprègne de l’ambiance à la Japonaise maintenant que j’y était revenus. Je comptais bien observer plus attentivement les chemins qu’elle comptait me faire prendre en reprenant la marche.

Taquiner cette petite nouvelle était comme une bouffée d'air frais et par ce temps particulièrement lourd ! C'était une bénédiction que de pouvoir respirer. L'anglaise avait passé pas mal de temps à arpenter les rues de cette ville et que dire du campus qu'elle connaissait comme sa poche et qu'elle aurait pu traverser les yeux bandés sans soucis. Il n'y avait pas à dire voir Selly devenir toute rouge était si amusant pour la plus âgée des deux qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de pouffer de rire en retenant une certaine retenue et en plaquant une de ses paumes sur sa bouche avec un air de comique de service et l’œil pétillant d'espièglerie.

Elle avait été longtemps à la place de cette cadette à rougir pour un oui et pour un non alors expérimenter l'autre côté de la scène était satisfaisant. La pianiste avait été une enfant modèle dont la mère bridait énormément de ses expressions, mais tout cela avait changé en intégrant l'académie, cette école bien que fort triste lui avait permise de sortir de sa réserve et de sa flegme anglaise pour se montrer sous un jour nouveau.

-Oh ! Une personne belle et grande comme moi ! Voyons ! Tu vas me faire rougir à mon tour Selly !

Elle la regarda dans les yeux en venant se pencher vers elle prenant un air charmeur comme elle savait si bien le faire, avant de se raviser et de venir ébouriffer le dessus de sa tête comme elle l'aurait fait avec sa sœur.

A nouveau, elle entendit le rire de la jeune future actrice lorsqu'elle l'informa des filles qui avaient le fameux syndrome de la perte d'hémoglobine nasale et elle sourit à son tour à nouveau également. Il fallait croire que certaine personne avaient les vaisseaux sanguins particulièrement sensible et que la moindre variation de pression sanguine les faisaient littéralement exploser.

-Je pensais aussi que ça n'était qu'un comique de situation, mais j'ai eu vent de quelques accidents de la sorte, tu rencontreras peut-être cette personne elle est en second cycle si je ne m'abuse pas !

Elle l'écouta s'inquiéter de devoir se faire à l'idée de voir des paires de fesses et de seins régulièrement durant ces prochaines années et s'inquiéta même de savoir si ses colocataires avaient cette manies de se dévoiler à tout bout de champs.

-Je ne saurais te dire, mais la plupart n'ont aucune pudeur, je suppose qu'elles se disent que de toute façon on a toute la même chose  et j'ose espérer qu'elles seraient plus prudentes si elles étaient entourées de garçons !

Lottie à nouveau se taisait perdue dans ses pensées avant que la demoiselle au regard vert ne recommence à parler suite à ce qu'elle lui avait expliqué sur sa taille. Elle-même aurait pu suivre son propre conseil, mais vous connaissez la chanson. Elle avait bien parlé de trouver la personne qui l'aimerait ici et avait dit précisément 'la trouverait' . Lottie la regarda, sans relever, cela pouvait tout aussi bien s'accorder avec le mot personne qui était féminin ou bien dire qu'elle était pour les femmes et de toute façon, elle s'en fichait. Après-tout, elle sortait avec une des plus grande actrice du moment et c'est bon qu'elle n'aimait pas se faire mousser sur la renommée de celle qu'elle aimait.

La britannique comprenait enfin le soucis qu'avait sa compatriote, elle détestait le fait qu'on lui refuse un rôle à cause de sa taille. Malheureusement, il était vrai que sur ce point c'était un peu une mode ancestrale que de choisir des héroïnes principales qui sont parfaites en tout point, même si ces dernières années ça commençait à changer dans les mentalités et ont voyait des personnes plus petites ou plus épaisse au niveau des hanches apparaître en premier plan face aux caméras.

- Je vois et j'entends ce que tu veux me dire et c'est vrai que ça ne doit pas être simple, mais ces dernières années de plus en plus de réalisateurs choisissent des héroïnes aux traits physiques lambda auxquels la population peut facilement s'identifier. De plus, en sortant de l'académie avec ton diplôme universitaire en poche ça te donneras un avantage non négligeable sans parler des connaissances que tu te seras faites !

Après, elle ne pouvait pas trop parler car sa petite-amie était l’archétype de la femme parfaite avec sa grande taille, ses longues jambes, ses boucles et ses magnifiques yeux bleu et bon nombre de fan aurait tué de sang-froid l'anglaise pour prendre sa place au bras de l'actrice.

Il en fallait peu pour étonner la nouvelle élève, Lottie prit un air fière en venant l'emmener avec elle pour la crème glacée.

- Tout ! Peut-être pas ! Mais beaucoup de lieux différents qui te dépayseront ! Ça va faire 4 ans que je suis là ! Pour les boutiques de sucreries, je suis une as ! Pour les lieux de castings, sache que beaucoup en font directement à l'académie en venant directement sur place.

Elle continua de l'emmener avec elle, le chemin n'était pas compliqué à reconnaître puisqu'elles sortaient du parc pour traverser la rue et continuer sur quelques mètres avant de tourner et de marcher encore un peu.

- Oui ! Flatte-moi encore ! Allez trève de plaisanterie, on est arrivée ! C'était rapide non ! Tu comprends pourquoi les régimes sont compliqués ! Oh ! Tellement de tentation ! Avec plus de cinquante parfums de glaces différentes ! Tu as pas envie de tout goûter toi ? Te confier ? Ils diraient plutôt te mettre sous ma protection, mais oui c'est à peu prêt la traduction littérale !

On pourrait croire que j’exagérais dans mes propos, que je pouvais peut-être trop en faire, pourtant, chaque compliment, et sachez que je n’ai pas l’habitude d’en faire, je le pensais réellement. Je ne remettais pas en cause mes choix d’apparence, je m’aimais bien comme j’étais. Je n’étais pas forcément des plus féminines, mais avec une apparence qui reflétait totalement celle que j’avais envie d’être. Il n’y avait que pour la taille que je n’y pouvais rien. Ce qui était comique fut de voir que mes compliments avaient un très bon public. C’était étrange de voir quelqu’un de complexer par son poids prendre des compliments d’apparence si facilement et de manière aucunement cachée. Lottie était vraiment étrange. Mais cela ne me dérangeait pas. Si cela pouvait lui permettre d’oublier un petit moment son propre complexe. Et cela, quitte à finir chevelure caressée, comme on l’aurait fait avec une enfant… roh… Je soupirais intérieurement. Puis me disait que c’était juste un geste affectif. Peut-être que je deviendrais aussi démonstrative d’attention à force de vivre ici ?

Alors que nous discutions des événements qui arriveraient probablement dans un dortoir pour fille, j’en venais à apprendre que j’allais avoir justement une fille aux problèmes naseaux si particulier dans mon cycle. En un sens, j’espérais que je ne la croiserais pas. Cela devait être compliqué de s’occuper d’une fille avec pareil problème…
Surtout que je ne suis pas une habituée du sang. Je parle du vrai, pas celui confectionné exprès pour les films. De plus, bien que je ne sois pas du genre à me balader sans rien. Cela me ferait sûrement étrange de tomber sur pareille scène. Et si cela devait m’arriver d’en voir, cela signifiait soit que j’aurais changé, en côtoyant pareilles personnes, soit que je serais en face d’un phénomène de nudisme avéré.
Pourtant, j’avouerais que cela m’intriguait quand même. Je sentais que j’allais pas mal observer les autres filles pour dénicher la fille en question. Quoi ? Oh ça va, on a le droit de s’amuser un peu. Surtout que l’on parle d’un phénomène de légende !!! Bon okay, peut-être pas à ce point, mais vous me comprenez un peu j’espère.

En un sens, j’avais déjà été confrontée aux problèmes de pudeur intersexe. Après tout, en tant qu’actrice, on devait souvent changer de tenue, moins qu’au théâtre certes, mais tout de même. Cela dépendait en général de l’avancer d’un film et de la date de parution. Cela m’était arrivé d’être jeune actrice dans un film qui avait pris du retard, et, pour combler les problèmes, nous faisait enchaîner les scènes au tournage. Ainsi, si habituellement on a des loges non-mixtes, on se changeait parfois dans les couloirs pour pallier aux problèmes d’enchaînement pour ne pas perdre de temps. Alors certes, personne ne se mettait à nu et heureusement pour mes yeux. Mais j’étais habitué à voir au moins des petites tenues. Cela ne me causait aucun problème. Enfin, je verrais cela en temps voulu.

-Franchement, ça serait marrant de voir les filles les moins prudes quotidiens s’enfuir si un garçon est dans la place alors qu’elles sont en phase nudisme. C’est déjà pas facile d’affronter leur regard en temps normal.

Logique mais amusant.

Le problème de ma taille serait alors assez temporaire selon les dires de mon ainée. Des réalisateurs mon voyant ? Je devais avouer que ça serait plutôt bien si c’était le cas.
Mais j’avais encore du mal à y croire totalement. Néanmoins, son argument sur l’effet qu’aura un diplôme dans cette académie se tenait. Il était vrai que de base j’étais venue pour améliorer mon jeu, mais la finalité de cette école était surtout son diplôme qui permettait d’ouvrir nombre de portes.

-oh, c’est souvent que les élèves qui sortent d’ici arrivent à être connu ? Je n’arrive pas encore à savoir la difficulté des cours dispensées ici… Enfin, bien sûr que je ferais de mon mieux, surtout si en plus ça m’aide à ouvrir des portes inaccessibles pour la moi d’aujourd’hui. J’imagine que je ne devrais pas trop me prendre la tête et attendre de voir celle du premier cour…

Oui, je comptais bien réussir en tant qu’actrice comme ma mère, voire même mieux qu’elle. Et cela quels que soient les obstacles.

La route vers le plaisir glacé se poursuivait alors que je suivais la guide aux miles connaissances. Avoir quelqu’un sur place qui connaît tous les meilleurs coins est vraiment pas mal. Il était vrai que j’avais un peu abusé en lui affublant les mots « tout connaître », mais cela restait bien suffisant pour me guider sans le moindre doute.

-OH, une As en boutique de sucrerie… On va bien s’entendre alors. Glissais-je avec un clin d’œil.

C’étaient sûrement les renseignements les plus importants de tous !!! Bon j’exagère un peu, mais quand on aime le sucre…  

Apparemment, être à LA Yuri Académia avait aussi un autre avantage clef. Des auditions avaient même l’école… c’était une info au-delà même de l’intéressant. Car cela signifiait deux choses. Un besoin moindre de recherche et sûrement des infos sur le type de profil recherché. Mais également qu’il devait y avoir des contacts bien particulier qui venait régulièrement à l’école et qui était proche des réalisateurs du coin. Etre repéré par ces gens-là, c’était la promesse d’être guidé vers des auditions bien plus fréquemment et proche de nos attentes tout en faisant bonne impression autour des juges. Ce n’était pas une information à prendre à la légère. J’allais devoir faire un gros travail sur moi pour ne pas foirer la première impression alors.

-J’ai vraiment de la chance d’être tombée sur toi, ça me rassure vraiment de savoir tout ça lui confiais-je alors que l’on traversait une nouvelle rue.

Au final, la route du glacier ne fut pas si longue. Pas si loin du parc, c’était un spot juste parfait pour après la course. Face à sa remarque, je ne pus qu’opiner.

-Oui, j’imagine sans mal le calvaire. Si proche du parc… Il s’est trouvé un bon emplacement.

Je jetais un œil à la carte des parfums, et Lottie ne semblait même pas exagérer. Il y avait même des parfums assez exotiques, et d’autre bien d’ici.

-une glace au thé macha ? Franchement t’as même des parfums que je ne connais pas… il va bien falloir que je revienne ici, juste par curiosité…

Par curiosité hein ? Mais t’as pas vu le regard que tu lances à la pancarte idiote… Enfin, vu que je vais vivre plusieurs années durant ici, j’aurais largement le temps de faire toute la carte. Au final tempi pour la fraise, on allait se montrer originale pour aujourd’hui.

-je vais sûrement goûter celle au thé Macha, mais est-ce que l’As des sucreries a des recommandations pour la néophyte que je suis aujourd’hui ?

J’avais hésité à l’appeler sensei, comme le font les Japonais pour tout et n’importe quoi dans les films cliché et animé, mais ai fini par garder sa propre appellation. Je passais finalement commande, passant par le thé Macha et parfum de sa recommandation.

Des garçons ? Selly ignorait-elle encore que l'académie n'était réservée qu'aux filles et que l'entrée y était gardée par des cerbères ? Lottie n'avait jamais eu l'occasion d'être portée garçon et les rares fois ou elle aurait pu, les agissements de ceux-ci l'avait complètement refroidie. La britannique préférait sa petite-amie, c'était plus joli pour ses yeux et bien plus agréable pour ses sens.

- Alors pour cela il faudrait déjà que des garçons puissent arriver à entrer en vie à l'intérieur de l'académie. La directrice a une tolérance zéro en ce qui les concernent et l'entrée est précieusement gardée pour éviter quiconque n'étant pas invité au sein de l'académie d'y mettre les pieds. Tu n'as pas reçu ta carte d'étudiante ? Il faut absolument que tu la garde sur toi et surtout si tu sors du campus ça t'évitera de longues minutes d'attente à l'entrée qu'ils puissent vérifier ton identité et ta présence à l'académie ! Crois-moi j'en ai déjà eu l'expérience !

C'était lors de sa sombre époque lorsqu'elle faisait le mur pour picoler et qu'elle revenait torchée comme un "Y", réveiller l'impératrice de l'académie, la grande Pétrova à 2h30 du matin, elle s'était fait annihiler sur place lors de son arrivée. L'alcool et la punition qui avait suivit l'avait forcé à être plus intelligente lors de ses escapades nocturnes suivantes.

- Je pense que celles qui veulent être connues y arrivent en participant aux événements mis en place par l'académie. Les matières sont soutenues tant dans les sections artistiques que dans celles générales, mathématique, cours de japonais, autres. Le niveau est élevé et si tu veux réussir il n'y a pas de meilleurs conseils que je puisse te donner que de travailler.

La pianiste avait dû bucher comme une tarée pour réussir sa première année de lycée, le niveau n'était clairement pas le même que celui auquel elle avait été habituée dans son ancienne école.

- Oui même si je vais devoir réduire drastiquement ma consommation de sucre, hum ! Je verrais ça demain !

Le réconfort de sa glace était la bienvenue, il faisait trop chaud pour faire régime et puis elle avait couru pour compenser. La jeune Selly lui demandait des conseils pour choisir son parfum, Lottie feinta de réfléchir en prenant son menton en otage entre deux doigts et en levant les yeux en l'air.

- la fleurs de sakura se marie parfaitement avec le thé matcha, un mariage de saveur qui te transporte au Japon ! Même si les autres sont supers bonnes aussi, mais comme c'est ton début ici autant te faire découvrir ce qu'on ne trouve pas ailleurs ! Et on reviendra pour les autres !