La musique est solitaire [keiko]

C’était un après-midi comme les autres. En période de vacance, il n’y avait pas grand-chose à faire. Tout le monde n’étant pas ou pas encore présent pour l’année à venir, je ne croisais pas grand monde. J’avais discuté avec quelques petites étoiles que je voyais parfois dans le couloir. Certaines étaient plus jeunes que moi, surprenant non ?

Pourtant, toutes semblaient avoir leur raison d’être ici. On était également pas mal entouré à la Lyllian, mes débuts avaient été difficiles, mais j’ai pu compter sur le soutien des adultes. Mais ça restait bien loin du confort de chez moi ni de ma complicité avec mon Papou. Ce qui ne changea pas fut néanmoins les temps que je prenais parfois pour m’entraîner. Sachant bien que je n’aimais pas être dérangé par du bruit, je m’isolais souvent dans le jardin de la Lyllian gakuen, venant trouver un coin d’herbe à l’ombre d’un arbre pour m’y entraîner. Ce n’était certes pas la même ambiance qu’à la maison, mais je me devais de le faire si je voulais pouvoir un jour jouer aussi bien que celui qui m’avait tout appris. C’était aujourd’hui encore mon objectif, ayant du mal à approcher d’autres personnes… La plupart des filles étaient intimidantes, et d’autres semblaient penser qu’à jouer en faisant plein de bruit… C’était dur de me faire à l’idée que je devrais me faire des amies ici. C’était si différent de l’école, surtout que comme on n’avait pas vraiment cours, je n’avais aucune accroche pour tenter une approche.

Les choses étant ce qu’elles étaient, je me retrouvais une nouvelle fois assise dans l’herbe avec mon étui à guitare à côté de moi. Jusqu’à présent, personne ne semblait m’avoir remarqué. C'était un coin un peu à l’écart des zones de jeu et un peu caché par le bâtiment. Cela me permettait de me concentrer sur ce que je faisais… Et j’en avais bien besoin. Vêtue d’une grande robe verte, me couvrant presque jusqu’au genou, je me saisissais de ma guitare et vint libérer le médiator que je portais en collier. Guitare entre les mains, je fis quelques vérifications au préalable, comme le faisait Papou à chaque fois, tentant de jouer quelques notes et d’accorder sa guitare au mieux. Et, quand je fus satisfaite, je fermais les yeux un instant, inspira l’air, et fini par me laisser aller sur deux trois notes qui me passaient par la tête. Est-ce que je voulais jouer ? Je n’en étais pas sûr ce jour-ci. Pourtant, j’entrepris les premières notes que m’avait maintes fois montré papou sur une musique de sa composition qu’il nommait, Sakura no ame. Où en traduit, Pluie de fleur de sakura.

Les premières notes tombaient, sans rythme apparent, similaire au rythme saccadé des premières gouttes de pluie d’une averse. Des notes douces et calmes grâce à des notes à corde à peine pincée. Puis, médiator en main, j’entamais la première partie, essayant de reproduire les mêmes sonorités que celle de Papou. Je ne me débrouillais pas trop mal, mais perdais parfois un peu le rythme bien que ce soit la partie que je connaissais le plus de la musique. J’étais lancée, pourtant je m’arrêtais avant la fin de cette partie en soupirant. Il y avait plusieurs raisons à ce soupir, la première parce que je ne parvenais toujours pas à être parfaite… J’étais jeune certes, mais tout de même. Depuis le temps que je m’entraînais. La seconde, était néanmoins toute autre.

-Tu penses que je vais y arriver Papou…

Cela faisait déjà quelques jours que j’avais quitté ma famille. Je n’en avais pas l’habitude, et je commençais à ressentir les effets, et ça impactait aussi mon moral. Je ne l’avais pas imaginé ainsi. La raison résidait sûrement que j’avais du mal à me sentir proche des gens que j’avais pu croiser depuis mon arrivée. Ça n’aidait pas.

Il ne fallait pas que je sois triste… j’avais dit que je saurais faire. Même loin… Pourtant c’était triste… Je posais ma tête sur le bois de la guitare comme quand j’étais petite. Un souvenir impérissable et toujours réconfortant. La seule chose qui en ce jour pouvait m’aidera me calmer. Une larme roulait pourtant. Je parvenais néanmoins à ne pas en verser d’autres. C’était dur d’être seule si loin des siens.

L'après-midi commençait, le soleil brillait en cette saison estivale et la jeune blonde avait fait plusieurs allée et venue pour libérer son ancienne chambre du dortoir des lycéennes afin d'emménager dans sa chambre du dortoir universitaire. Bon nombre de changements à venir, mais globalement, elle n'avait pas peur et se sentait parfaitement en confiance face à l'avenir qui lui ouvrait de grandes portes.

Elle avait pu compter sur le soutien de ses amies pour transporter ses affaires les plus lourdes et les avaient remerciées chaleureusement. A présent, il ne lui restait que quelques petites babioles déjà rassemblées dans deux cartons assez léger. Suite à un premier passage avec un des deux dernier cartons sous un bras et son étui à violon tenu par son autre main, elle s'arrêta lentement en tendant l'oreille. La brise légère qui rafraichissait un peu l'atmosphère pesante lui faisait parvenir un son musical, quelques accords sans suite.

Une guitariste à n'en pas douter, mais ça avait l'air de venir de l'école primaire. Peut-être y avait-il une professeure qui s'exerçait à répéter des comptines pour les enfants ? La violoniste aurait pu passer son chemin, mais la curiosité l'emporta. Elle aimait tellement la musique qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir proche de ceux qui en faisaient , peu importe l'instrument sur lequel ils s'exprimaient ou même si il ne faisaient que chanter.

Rapidement, les sons avaient cessé d'exister et la jeune-femme cherchait du regard qui avait pu les produire. Voir une si petite-fille tenir une guitare si grosse la fit sourire en la ramenant nostalgiquement dans ses jeunes années. Lorsqu'elle apprenait encore avec son violon et qu'elle avait bien du mal à en atteindre le bout, sa mère avait bien essayé de lui acheter un petit violon à sa taille, mais elle avait refusé catégoriquement d'y toucher.

Qu'est-ce qu'une enfant de primaire faisait toute seule, isolée des autres enfants et avec un air si triste ? Venait-elle de vivre une séparation ? Rejoindre l'académie et la primaire demandait le sacrifice de vivre en dortoir, l'ancienne présidente des élèves était arrivée au début du lycée et ses premiers jours n'avait pas été simples malgré ses 16 ans, elle n'imaginait pas la difficulté de ne pas se sentir abandonnée pour une fillette qui n'avait même pas l'air d'avoir la dizaine.

La voir verser sa petite larme alors qu'elle arrivait tout prêt lui enserra le cœur, voir quelqu'un pleurer lui était difficile, mais c'état encore pire lorsqu'il s'agissait d'un enfant. Que faire pour l'aider à se sentir mieux ? Elle ne se posait même pas la question, cette fillette avait l'air de beaucoup aimer la musique alors elle allait lui jouer un petit air pour la réconforter. La musique c'était magique que ce soit pour apaiser les tourments ou bien pour exprimer les sentiments qu'on pouvait ressentir. La musique était un langage universel, il n'y avait aucun besoin de traduction selon l'air on pouvait comprendre si la musique était romantique, sentimentale, agressive ou simplement douce.

Elle déposa à ses pieds son carton avant de prendre son cher ami, son violon en main et le caler contre son épaule et son menton. Doucement, elle entama une mélodie, une représentation pour redonner un peu de courage à cette petite-fille. Le vent dans ses cheveux accompagnait aussi la musique qui résonnait.

Elle lui souriait tendrement venant s'accroupir à sa hauteur une fois son morceau terminé.

- Ce n'est pas grand-chose, mais j'espère que cette mélodie t'auras redonné un peu de baume au cœur, une aussi jolie petite fille ne devrait pas éprouver autant de tristesse.

La musique en solitaire est à la fois quelque chose que j’aime, et parfois qui me rend triste. Si j’aime m’entraîner à l’abri du monde, c’est surtout pour me prémunir du bruit. Mais j’aime aussi me sentir encouragé quand je joue, malgré mes erreurs, malgré ma faible expérience. Il n’est pas simple de concilier ces deux conditions, sauf lorsque l’on trouve quelqu’un qui sait écouter, comme mon Papou. Mais ici il n’y avait personne comme ça pour moi. Personne… Personne…

La tête allongée sur ma guitare, c’était la seule pensée qui me venait en tête, m’emplissant de tristesse. Peut-être aurais-je dû en parler à une des surveillantes de la Lylliane ? Mais je n’aurais pas osé. J’étais calme, mais du coup je ne voulais pas non plus déranger. J’ai du mal à faire cela. Mais un petit air caressa en douceur mes oreilles, un air si doux qui semblait me dire que tout n’était peut-être pas si mal, un air si doux que ça aurait pu être le chant d’une fée des étoiles. D’où cela venait.

D’un automatisme, je chassais la larme de ma joue de deux doigts en relevant ma tête. Cette sonorité m’intriguait. Ce n’étais pas de la guitare bien sûr, mais un instrument proche à corde frotté. Peut-être bien un violon ? Et mon intuition fut juste. Mais avec cela, je fini par me rendre compte que je n’étais plus seule.

Il y avait une grande qui était là, non loin de moi, violon en main. Je ne savais pas qui elle était, mais elle était là, à me sourire. Une mélodie ? De la tristesse ? Sur le coup ces mots avaient perdu leur sens, mon esprit encore un peu embrumé. La mention « jolie » était passé à la trappe instaurée par mon esprit perturbé. Puis je remarquais mon état, paniquais un peu, mais fini par comprendre ce qu’elle venait de me dire et me calma.

-je…

Je ne savais pas quoi lui dire, qu’elle m’ait surprise dans cet état m’attristait un peu. Mais elle avait joué de la musique. Elle était gentille. Je ne devais pas être triste. Au final je me rabattais sur cela d’une petite voix encore attristée.

-Elle était jolie la musique. Merci.

La musicienne qui avait joué était une grande au cheveux long et blond, une couleur que je n’aurais jamais sans coloration. Ses notes avaient été si belles que je pouvais savoir sans le moindre souci, malgré mon état qu’elle était une très bonne violoniste. J’aimais la musique, alors oui, la musique m’aidait aussi beaucoup.

Je m’étais un peu reprise, mais, même s’il y avait maintenant quelqu’un, toute la tristesse ne m’avait pas encore quittée.

-Je suis désolée, j’ai du mal… Être seule ici depuis que je suis arrivé… J’ai du mal à… Papou…

D’un geste de la main je caressais le bois de la guitare soulignant au passage l’instant de tristesse qui avait accompagné le nom de Papou. Je n’étais pas très claire, j’en étais consciente, mais ce n’était pas de mon dû. Mais je ne devais pas me morfondre ainsi, j’avais promis à mes parents de ne pas poser de problèmes et d’être calme. Je posais ma guitare sur son étui, et me relevai, débarrassant ma robe de l’herbe qui s’y était attachée. Je saluais alors la grande en abaissant la tête. On m’avait toujours appris à me montrer polie envers les grandes.

-Je ne voulais pas vous déranger, désolé Onee-chan. Je voulais m’entraîner à la guitare, mais…

Je marquais un temps d’arrêt, consciente que j’étais reparti dans mes lamentations… Je devais changer d'idée

-Vous jouez bien, Onee-chan. Vous aussi vous êtes venues vous entraîner ici ?

Je n’avais pas fait attention au carton, à vrai dire, je ne savais même pas d’où elle était venue, ni même ne savais qu’il y avait des grande pas si grande ici. La raison pouvait paraître évidente, je n’osais même pas y penser. À dire vrai, une seule chose me venait à l’esprit, un petit caprice tout simple. Mais quelque chose que j’aurais sûrement demander à mon Papou quand j’étais triste.

-Heu… Pardon, Onee-chan ? Est-ce que je peux encore un peu vous entendre jouer ?

Je n’osais pas la regarder, j’étais intimidée, frottant le sol d’un pied. Jouant, anxieuse, avec mon médiator entre deux doigts. À dire vrai, une seule chose me venait à l’esprit, un petit caprice tout simple. Je savais que c’était ce qui me calmerait le plus en l’absence de la lune.

Keiko posait un regard attendrit, presque maternel sur cette enfant qui paraissait si perdue dans ce vaste endroit qu'était l'académie. Les premiers jours étaient souvent ainsi, on y retrouvait l'excitation mêlée au fait de se retrouver toute seule et bien vite avant qu'on ne puisse s'en rendre compte l'endroit d'où on venait nous manquait tout comme les gens dont on avait l'habitude qu'il nous entoure. Elle n'avait plus l'air de pleurer, mais son humeur avait toujours l'air aussi maussade. La blonde pouvait bien attendre quelques minutes de plus pour parler avec la petite, avec le plein soleil, son carton n'allait ni prendre l'eau, ni disparaître tout seul.

- Quand je suis triste, heureuse, stressée la musique m'accompagne toujours dans la vie et je me suis dit que c'était un peu pareil pour toi !

Comme l'étudiante l'avait bien pensé, cette fillette de primaire avait du mal à reprendre le dessus après avoir quitté sa famille. Ce n'était pas évident, mais la violoniste s'approche pour venir lui caresser le haut de la tête avec douceur pour la réconforter. Cette petite-fille lui rappelait Yuna plus jeune en beaucoup plus calme par contre.

- Tu vas les revoir tout bientôt aux prochaines vacances et il y a des rencontrent organisées pour les parents tout au long de l'année et avec ce que tu vas apprendre tu pourras toi aussi leur jouer de beaux morceaux et tu peux aussi les appeler tout les jours si tu veux. Il me semble qu'il faut demander l'autorisation à ta maîtresse, mais les élèves ont droit à appeler leurs proches avant d'aller dormir.

Après-tout elles n'étaient pas enfermées dans une prison et les moyens de communication restaient accessible. Elle doutait que cette petite ait déjà un portable, mais le dortoir possédait des téléphones fixes.

- Tu ne me dérange pas, je transportais mes derniers cartons. Tu vois, moi aussi une toute nouvelle vie s'offre à moi je déménage du dortoir des collégiennes et des lycéennes pour aller vivre dans celui des étudiantes à l'université et étudier à la faculté. Tu veux que je te dise un secret ? Comme toi, je suis un peu triste de quitter mes anciennes colocataires, là je vais être dans une chambre toute seule. Heureusement, j'ai mon violon avec moi et j'ai aussi Lilly qui va me tenir compagnie.

La musicienne sorti sa loutre en peluche toute douce et toute mignonne qu'elle avait gagné et la tendit à Sayo.

- Si tu veux je peux te la prêter pour qu'elle devienne ton amie à toi aussi ? Quand tu te sentiras triste, tu pourras lui parler, elle ne te répondra pas, mais elle t'écoutera et tu pourras lui faire un câlin.

Keiko était certaine que Yuki ne lui en voudrait pas d'avoir laissé sa peluche en pension auprès d'une petite-fille, d'autant plus qu'elle en avait plus besoin qu'elle en ce moment. Elle hocha la tête avant de se remettre debout, une idée en tête reprenant son violon tout contre elle.

- Tu as une chanson préférée ? Un air que tu aimes bien ?

Je crois que la musique est universelle, tout le monde aime en écouter, qu’importe le style. La plupart des gens qui dépriment ont toutes une ou plusieurs musiques pour les aider à casser la déprime. Ce n’est pas un privilège des musiciens. Non. Mais Papou m’a dit qu’un jour, on pouvait aussi se jouer de la musique pour se consoler. Je n’ai jamais compris comment. Il disait que l’on devait se faire une musique, rien qu’à nous. Une musique qui nous redonnait courage rien qu’en la jouant… Mais moi j’ai pas cette musique… j’ai encore du mal à jouer plein de musique. C’est vraiment dur de comprendre ce que Papou voulait me dire, et comment trouver cette musique. Le seul indice qu’il m’avait laissé était que « La musique est aussi un souvenir ». Mais comment une musique que l’on devait faire nous-même et donc pas encore faite pouvait être un souvenir ? Je finirais sûrement par comprendre un jour, et alors, je pourrai moi-même me consoler. Mais ce jour-là, ce fut à la musique de cette inconnue que je devais d’avoir chassée la tristesse.

Elle me confiait des mots similaires à ceux de Papou. Qui qu’elle soit, elle était une bonne grande. Gentille comme maman. Mais qui semblait aimer la musique comme Papou. Peut-être avait-elle aussi quelque chose de papa ? Je ne savais pas. Ce que je savais en revanche, c’est qu’elle m’encourageait, me disant que je pourrais les revoir durant les prochaines vacances… Mais comme nous étions encore dans les grandes vacances actuelles, les prochaines me paraissaient bien loin. Cependant, elle m’apprit que je pouvais, si je demandais à la maîtresse, d’appeler chez moi avant d’aller me coucher. Elle avait dû l’expliquer alors que j’avais la tête ailleurs. Mais cette simple possibilité me faisait déjà du bien. JE ne devais pas trop les appeler pour ne pas les inquiéter, mais appeler quand même pour me sentir mieux aussi.

-Vraiment ? Demandais-je d’une petite voix plus claire. Je devrais demander ce soir.

Onee-chan aussi semblait être dans une transition de vie. Elle me disait être en train de déménager de chez les grandes a chez les encore plus grandes. Je remarquais alors son carton. Il n’était pas trop lourd ? Mais après elle était grande elle. Moi je galérais encore avec mon étui à guitare. Elle me confiait qu’elle aussi était triste de quitter ses amies.
Et je savais aussi ce que cela faisait. Même si je n’en avais pas beaucoup, venir ici faisait que je ne passais pas dans la classe du dessus avec mes amies, leur dire au revoir m’avait attristée aussi, mais je devais me montrer grande pour pas que mes parents changent d’avis.

Je n’étais pas surprise de l’entendre dire qu’elle avait son violon pour l’aider, elle avait vraiment l’air de l’aimer. Néanmoins, je restais surprise d’entendre le nom de Lilly.
C'était qui Lilly ? Mais avant que je ne lui demande, elle sortit un animal en peluche. Pas un ourson, un lapin ou quelque chose de classique, c’est pour cela que je mis un peu de temps à le reconnaître. C’était une loutre si je ne me trompais pas. Elle était toute mimi ! Moi j’avais une lune en peluche chez moi. Je l’avais laissé à la maison
malheureusement. J’aurais peut-être dû la prendre, mais je ne voulais pas faire l’enfant et avais choisi de ne pas le faire… C’était sûrement une erreur. Mais je fus encore plus surprise qu’elle me propose de me prêter Lilly pour m’aider à me sentir mieux.  

Mes yeux se posèrent sur la peluche, puis sur la grande, faisant des aller-retour en gardant en tête ce qu’elle m’avait dit… Déjà debout, je m’approchais d’elle, laissant ma guitare et mon étui à l’ombre de l’arbre sachant qu’ils ne risquaient rien. Je devais avouer que son offre était tentante, mais un petit quelque chose me retenait. Je fis un petit signe a la grande pour qu’elle s’abaisse un peu. Je comblais le reste de la distance en montant sur la pointe de mes pieds et tendis une de mes mains pour toucher son front, geste que me faisait parfois maman pour m’apaiser, le temps de lui dire.

-Merci Onee-chan, mais je ne peux pas te piquer ton amie alors que toi aussi tu es triste. C’est pas amusant de quitter ses amies.

J’étais partagée, mais j’avais fait ce choix en me disant qu’elle aussi devait être triste et que pourtant elle était venue me remonter le moral. Je ne le refusais pas, je n’aurais sûrement pas refusé, je ne voulais pas que l’on prenne soin de moi à son propre détriment. Surtout qu’elle était gentille et acceptait de me rejouer un morceau. Face à sa demande, je fis un peu la moue. Une musique que je préférais ? Oui, j’en avais, mais il était impossible qu’elle connaisse ces musiques.

-Oui, mais c’est les musiques que mon Papou a faites, et à la guitare.

Pour tout dire, c’était même plus que la musique qu’il jouait qui me réconfortait totalement. Mais aussi les vibrations que produisait la guitare lorsqu’il jouait alors que je touchais le bois de guitare. Ne trouvant pas de réponse valable à lui donner, je pensais a autre chose, elle n’était pas comme moi, moi j’étais encore nulle, mais elle était grande, et elle était bonne avec le violon, elle en avait peut-être…

-Vous avez des musiques à vous ? Le violon c’est beau, mais je ne connais pas beaucoup de musique de violon.

Ma demande était peut-être en trop, mais je me disais qu’une musique qu’elle-même aurait pu faire, comme Papou, m’aiderait peut-être.

À dire vrai, et c’était un peu égoïste, mais savoir que même une grande pouvais être triste pour des raisons similaires m’avait déjà un peu apaisée. Pas totalement, mais suffisamment pour ne pas accepter injustement une demande, mais aussi pour me rendre compte que j’avais été impolie.

-Sayo… laissais-je entendre d’une petite voix. Je m’appelle Sayo Takema Onee-chan.

Je sais bien qu’il était normalement coutume de donner le nom de famille à part aux personnes qui nous était proche, mais elle était gentille, et je ne m’étais même pas présentée avant…

Habituellement, les personnes qui s'occupaient de l'accueil des plus petites leur expliquait qu'elles pouvait appeler leur parent une fois leur journée de cours terminée ou au soir. Étrange que personne n'ait prit le temps de lui dire afin de l'apaiser. Contrairement à ce que beaucoup d'adultes pouvaient penser, les enfants comprennent bien plus si on prend le temps de leur expliquer.

La violoniste avait toujours eu un contact facile avec les enfants, la plupart venaient vers elle sans qu'elle fasse d'effort particulier. Elle ne faisait rien pour les repousser non plus, elle aimait materner c'était une seconde nature chez-elle. Elle lui souriait toujours, cette petite-fille était absolument adorable.

- Oui bien-sûr que tu peux, je suis certaine que tes parents seront contents de savoir comment tu te sens et si tu veux, je peux même venir avec toi demander ?

La musicienne s'accroupit un peu plus pour se mettre à la hauteur de cette enfant qui vint lui caresser le front gentiment pour venir la consoler elle aussi. Le sourire déjà radieux de la plus âgée des deux s’agrandit encore. La petite demoiselle refusait son offre pour ne pas qu'elle se sente seule et elle lui répondit d'une voix douce.

– Tu es une fille très courageuse, tu sais moi lorsque j'avais ton âge j'étais très peureuse et je pleurais souvent pour rien, mais maintenant c'est fini, je suis grande et je n'ai plus peur. Avec mes cours à l'université, tu sais je vais revenir très tard et personne ne pourra prendre soin de Lilly, je m'étais dit qu'une gentille fille comme toi pourrait peut-être prendre soin d'elle ? Tu ne veux toujours pas ?

Puis Keiko ne se voyait pas prendre sa peluche pour aller dormir chez son amoureuse, Azami l'aurait regardé d'un drôle d’œil si elle avait installé sa petite loutre à côté de son oreiller pour la serrer dans ses bras au moment d'aller au lit.

Les musiques qu’elle préférait étaient des originales créée par le grand-père de cette fillette, sans partition il était compliqué pour la musicienne de les reproduire. Elle la regardait en réfléchissant, elle avait bien travaillé sur quelques mélodies, cela faisait même quelques années maintenant qu'elle noircissait ses cahiers à musiques avec des partitions qui lui était propre. Certaines avaient abouties à des mélodies et d'autres étaient en attentes d'être retravaillées.

– J'ai plusieurs projets en cours, mais cette année à l'université je vais pouvoir me pencher sur ces musiques. Tu veux que je te joues celle sur laquelle je travaille pour le moment ? Ainsi tu me donneras ton avis de musicienne

La blonde se redressa pour être à nouveau sur ses pieds et reprendre son violon et son archet. De tête, elle connaissait sa musique c'était celle qu'elle avait dans le cœur lorsqu'elle pensait à Azami. Une mélodie romantique, à la fois douce et forte comme la professeure d'art qu'elle voyait comme un véritable rock, un phare qui éclairait dans l'adversité et ce qui la rendait encore plus belle c'est qu'elle n'en avait même pas conscience. Elle était heureuse de jouer, son sourire était sincère et entier. Lorsqu'elle fermait ses yeux ça ne l'empêchait pas de trouver les bonnes notes, son instrument était un partenaire fiable qu'elle connaissait sur le bout des doigts.

Lorsque la musique se termina, une légère rougeur s'était installée sur ses joues et elle baissa la tête pour regarder la petite musicienne qui portait le doux prénom de Sayo.

– C'est une musique que j'ai écrite en pensant à la personne dont je suis amoureuse, tu la trouve bien ? Tu penses que ça pourrait lui plaire ?

L'étudiante se pencha vers Sayo pour venir lui caresser le dessus de la tête avec douceur.

– C'est un joli prénom qui te vas très bien, je m'appelle Keiko, mais tu peux continuer à m'appeller onee-chan, ça ne me dérange pas ! 

A dire vrai, la jeune-fille n'accordait pas réellement d'importance à comment on la nommait et ça lui avait toujours fait étrange qu'on l'appelle Harushi-sama. C'était beaucoup trop formelle pour elle, après-tout elle n'était ni une star, ni une reine et encore moins une héritière, elle était juste une étudiante tout ce qu'il y avait de plus ordinaire.

Devenir musicienne, et pouvoir jouer aussi bien, voire mieux que Papou, là était mon seul objectif à mes yeux d’enfant. J’aurais pu rêver de vivre dans un château, ou d’être une star. J’aurais pu rêver d’énormément de choses. Mais non, là était mon seul dessein. Simple, mais un peu comme j’étais. L’ambition n’est pas une chose qui m’avait effleuré l’esprit. Peut-être cela changera à l’ avenir, mais j’aime ma simplicité, simplicité que j’avais pourtant osée bouleverser récemment. Mais même si ce bouleversement ne s’était pas montré clément pour le moment. Mais pourtant tout commençais lentement à s’illuminer.

Cela commençait par apprendre que je pouvais joindre ma famille. Un sentiment de joie immense m’envahissait. En un sens, voir la musicienne m’accompagner pour demander aux maîtresses me tenta réellement, mais seulement l’espace de deux secondes. La raison ? Enfin, elles sont multiples… Mais celle qui les résumait toute était que c’était assez gênant.

-je… Je ne peux pas accepter… Je ne veux pas que l’on croie que j’ai besoin d’aide pour ça… Et puis… ça voudrait dire que je ne les ai pas écoutées…

En partie gênée par cette idée, je grattais légèrement derrière mon oreille droite faisant mine de remettre ma longue chevelure correctement.

Oui, c’était moi seule qui devais m’en occuper.

La grande me trouvait également courageuse. Surement d’être venue ici si jeune ou de refuser Lilly. Mais était-ce réellement le cas… j’aime dire de moi que je suis courageuse, mais ce n’est pas pour autant vrai. Il est vrai que j’essayais d’avoir l’air courageuse.
Mais quand on était timide et pas forcément sure de soi, cela devenait rapidement compliqué. Pourtant on me voyait ainsi. Elle me donnait même une mission ! À moi ?
Vraiment ! Garder Lilly serait donc un mission ! C’était probablement le petit coup de pouce qui me manquait afin d’accepter cela… après tout, si on me l’avait confiée pour que je m’en occupe, on ne pourrait pas dire de moi que je faisais l’enfant ? Non ?

-Je ne suis pas exactement courageuse… j’essaie de l’être, mais c’est difficile. Les autres petites étoiles sont parfois très intimidantes… Je manque de courage pour aller les voir… Mais je finirais par y arriver.

C’était au moins une chose que je pouvais promettre. Au moins pour me permettre de mentir en me disant que j’étais courageuse.

-Oh, mais Onee-chan, si c’est pour m’occuper de Lilly, je veux bien la garder. Mais il faudra lui rendre visite de temps en temps alors. Ici, ça sera sûrement mon coin où je m’entraînerais quand je serais seule.  

C’était aussi indirectement une possibilité que je voyais pour revoir davantage la grande et belle musicienne. Enfin, ne faisons pas l’enfant, elle n’était même pas encore partie. Mais pour l’instant, elle était ce qui se rapprochait le plus de Papou ici. Une grande si gentille. Une grande qui avait même accepté de rejouer pour moi.

Ce n’était pas étrange d’apprendre qu’elle écrivait des musiques. Et avoir l’occasion d’en écouter une transformait la petite once de tristesse restante en joie. Je n’avais pas donné de réponse orale, juste un hochement timide de la tête. Puis j’étais retournée m’asseoir dans l’herbe, à côté de ma guitare, tout en tenant serrer contre moi la petite loutre en peluche. J’étais prête à découvrir sa musique. La musique d’Onee-chan.
Les premières notes tombèrent à peine, et, je me rendis compte que ce que j’avais entendu tout à l’heure n’était rien comparé à cette mélodie qui semblait emplie d’amour.
À la fois elle me donnait chaud au cœur et m’emplissait de courage. Je ne saurais l’expliquer. Mais si je devais comparer, c’était comme quand Papou jouait une de ses musiques, et une des musique qu’il avait écrit pour maman. La musique était tout de suite différente. Cela se voyait au visage rayonnant qu’il prenait en la jouant. Le même visage qu’arborait la violoniste. Sans même savoir pourquoi, je savais que cette musique semblait compter à ses yeux. Je n’apprendrais la raison qu’un peu après.

Étrangement, je ne remarquais même pas que les doigts de ma main droite essayer fictivement de reproduire l’air que j’entendais, sur des cordes invisibles, bien que ce ne soit pas tellement possible. Quoi qu’il en soit, cette musique avait fait naître en moi, un petit air attendri, et un franc sourire.

Alors que la musique termina, la musicienne m’expliqua alors ce que représentait cette musique.

-Tu sais, Onee-chan, mon Papou m’a dit un jour qu’écrire pour quelqu’un à qui l’on tient permet de faire briller la musique comme une étoile dans le ciel. Tu dois beaucoup l’apprécier ton amoureuse. C’était une si jolie musique. C’est sûr qu’elle aimera ! OH, j’espère moi aussi pourvoir faire une si belle musique.  

Les premières que je ferais seraient sûrement pour ma famille, et Papou. Peut-être que moi aussi, quand j’aurais une amoureuse je pourrais lui écrire une musique ? Tiens, Pourquoi Une Amoureuse d’ailleurs ? Enfin, ce n’était pas le moment pour ce genre de question, j’avais le temps d’y repenser. Parce que déjà sur le plan amitié j’avais du mal depuis mon arrivée…

Ainsi, Onee-chan s’appelait donc Keiko. Heu… Enfant de grâce je crois que ça veut dire. Je m’intéresse pas mal à la signification des noms, surtout que le mien me définit, et a été mon guide depuis ma naissance. Sayo, où née la nuit, de signification et de réalité, d’où mon attrait constant pour la nuit, la lune et les étoiles Onee-chan était japonaise elle aussi donc. J’avais compris que ce n’était pas le cas de tout le monde, déjà rien qu’en entendant parler certaines petites étoiles. Et dans un second temps parce que l’on ne me prenait pas pour une Japonaise avec ma chevelure loin d’être anodine. L’entendre dire que j’avais un beau nom me fit rougir légèrement. Tout compliment est toujours si agréable à prendre, et, même s’il ne l’était pas sur mes performances, j’aimais toujours en recevoir.

-Heu… Kei ko… Je secouais la tête, non, Onee-chan, je préfère. Gomene, j’ai pas l’habitude d’appeler les plus grands par leur nom. C’est plus simple Onee-chan.

Je ne voulais pas qu’elle se méprenne sur mes paroles, d’où mon explication.

Au final, toute cette petite discussion, rencontre et découverte semblait avoir fait plus que me remonter le moral. J’avais eu le droit à une démonstration d’une vraie musicienne. Cela m’avait donné envie de jouer à nouveau, je sentais que je pourrais peut-être le faire cette fois. Pour se faire, je reprenais ma guitare en main et déposa sur l’étui Lilly pour ne pas la salir.

-Onee-chan, je sais que je ne joue pas très bien, mais tu veux bien écouter quand même un peu ? Ça ne sera pas très long. Je… Je veux montrer que je peux aussi réussir!  

Oui, je n’étais pas une incapable, surtout qu’il y avait quelqu’un devant qui je pouvais maintenant jouer. Onee-chan m’avait montré comment faire, avec sa musique apaisante. Je voulais reprendre la chanson de tantôt. Mais mes lacunes étaient encore trop visibles. Je décidais de re basculer sur une autre musique, que j’avais plus de facilité à jouer, je ne voulais pas me planter devant Onee-chan, mais surtout s’était une musique comme moi, car elle parlait d’un enfant de la lune d’après ce que m’avait dit mon père, lorsqu’il m’avait fait écouter la musique, même si le sens de toutes les paroles ne lui était pas connu. Et que Papou m’avait ensuite aider à apprendre. Je ne sais plus en quelle langue elle était, ni même le titre, je me souvenais juste de cela, « enfant de la lune », et des notes que Papou m’avait fait répéter, voyant mon engouement pour une chanson qui parlait d’enfant de la lune. En un sens, en plus des chansons de Papou, celle qui parlait de lune pouvait être considérée comme mes préférées. Sauf que je ne connaissais pas leur titre comme c’était toutes des musiques étrangères.

Je récupérais mon médiator, fermais les yeux un instant repensant a la douce mélodie de cette musique qui n’était de base pas écrite pour guitare, mais à force d’entendre Papou la faire quand je voulais l’apprendre, je l’avais apprise avec joie. J’ouvris mes yeux, je laissais alors mes doigts et mon médiator jouer les premières notes. Mue par l’inexpérience, je ne la jouais pas aussi rapidement que la musique originale, mais j’essayais de respecter les mesures de note même au travers cette lenteur, mais néanmoins, aucune fausse note ne sauta à mon oreille. Je n’avais joué qu’un couplet et le refrain quand je cessais mes notes. Mais j’étais contente. Et cela grâce à Onee-chan. Je reposais alors la guitare, me relevant en dodelinant sur mes pieds, cherchant à savoir si elle n’avait pas trop trouvé cela nul. J’étais confiante pour la première fois depuis mon arrivée, mais elle était une bonne musicienne. Je lui expliquais néanmoins pourquoi cette musique.

- Je connais pas le titre, mais je l’aime bien. Elle parle d’une enfant de la lune… Je laissais entendre une dernière phrase presque muette. Elle est un peu comme moi…

Quelques uns de mes doigts s’entremêlèrent dans ma chevelure, qui même si différentes, faisait de moi ce que j’étais.

Elle avait beau être une petite-fille qui paraissait être forte, dans ses mots d'enfant, la blonde percevait tout de même son inquiétude et au-delà son envie d'être choyée comme tout les petits. C'était tout à fait honorable de vouloir devenir autonome et refuser l'aide d'une grande pour prouver qu'on l'était assez, mais il ne fallait pas que ça puisse la freiner en cas de réel besoin.

- C'est bien de vouloir t'occuper de cela seule, mais tu sais si tu as besoin d'aide, il ne faut pas que tu ais peur d'en demander et cela même si tu as promis à tes parents de te comporter comme une grande. Ils ne t'en voudront pas et puis tu sais même les grandes-filles ont parfois besoin d'être épaulées !

Petite, la violoniste pensait que les adultes étaient les êtres les plus fort du monde ! Que rien ne pouvait leur arriver, mais en grandissant et en se retrouvant malgré-elle propulsée au rang de maîtresse de maison, ses désillusions n'avaient fait que grandir. Elle était intimidée par les autres petites, la musicienne comprenait pourquoi, car certaines d'entre-elles avaient forte tendance à se battre de ce qu'elle avait entendu. Alors, une fillette aussi calme et tranquille devait avoir du mal à se nouer d'amitié avec des petites remuantes.

Elle lui donna Lily la loutre en lui souriant venant caresser la tête de Sayo d'un geste tendre et encourageant tout en lui parlant d'une voix calme comme toujours.

- Bien-sûr que tu y arriveras, tu as réussi à parler à une grande alors des enfants à côté ce sera plus simple ! Très bien, je viendrais vous rendre visite à toutes les deux dans ce cas et tu me montreras ce que tu as appris de nouveau alors ? On fait la promesse du petit doigt ?

Elle lui adressa un petit clin d’œil en venant lever son petit doigt vers l'enfant. Elle était tellement trop chou qu'elle la faisait totalement fondre. Cela ne la gênait pas de venir la voir de temps en temps, si ça pouvait l'empêcher de se sentir seule. Elle ne voulait pas voir les larmes venir ruiner ce si adorable petit visage d'ange. La voir sourire à l'idée d'écouter une de ses musiques faisait plaisir à voir, même si sa mélodie avait encore besoin d'être travaillée et améliorée de son point de vue.

Si cela plaisait autant à Keiko de jouer devant un public c'était bien pour les observer et voir leur expression. Elle aimait rendre les gens heureux grâce à sa musique, en tout cas leur faire ressentir quelque-chose que ce soit élan de romantisme, joie, tristesse, colère et elle y parvenait très bien. Le tout premier cobaye qu'elle avait eu était sa petite-soeur, Yuna. Ensuite, les personnes de sa section qui étaient beaucoup plus difficile à impressionné de par leur niveau musical, ainsi que sa professeure qui était si bienveillante et toujours encourageante même lorsqu'elle pensait que ce qu'elle jouait n'était pas bon, sa titulaire de section avait toujours un commentaire positif pour relever l'avis globale qu'elle posait sur son jeu.

Alors qu'elle n'avait pas réellement révélé l'identité de la personne qu'elle aimait, la petite avait devine qu'il s'agissait d'une femme. Par quel miracle donc le savait-elle ? Keiko était très impressionnée par son sixième sens, il paraissait que les enfants avaient un don pour ressentir ce genre de non dit. La plupart admettaient des secrets sans que ça ne puisse les choquer comme-ci tout était normal et que les « on dit » passaient bien au-dessus de leur tête. Une des choses que la jeune étudiante aimait chez les plus jeunes étaient qu'ils avaient bien autre-chose à penser pour se mêler de la vie des gens et de leurs histoires.

- je l'aime de tout mon cœur

Les mots de Keiko étaient simples et sincères, elle ne cherchait pas à se planquer derrière de faux-semblant, à noyer le poisson. Elle était amoureuse et elle l'admettait avec un sourire franc. Afin de l'encourager à l'appeler onee-chan car cela ne dérangeait pas l'étudiante, elle fit un mouvement de la tête en lui souriant un peu plus pour accepter son idée. Elle aussi voulait lui faire écouter ce qu'elle pouvait jouer et ce fut au tour de Keiko d'être spectatrice et auditrice, se posant simplement au sol en ramenant ses jambes vers-elle pour ne pas que sa jupe soit mal positionnée. Elle écouta la mélodie, certes ça n'était pas parfait, c'était encore maladroit et les petits doigts de la fillettes avaient du mal à pincer correctement les cordes tendue, mais même avec cela, la chanson était reconnaissable et par-dessus tout les sentiments qu'elle essayait de faire passer transparaissaient. L'assurance viendraient plus tard ainsi que la musicalité de ses morceaux, elle était après-tout encore jeune musicienne et elle avait encore un long chemin à parcourir.

Un enfant de la lune, Keiko n'avait jamais entendu cette musique auparavant, mais par-contre elle capta très légèrement ce qu'elle disait tout en égrainant quelques-mèches de ses cheveux argenté avec ses doigts. Elle devait avoir été traitée différemment à cause des ses cheveux et la demi-japonaise comprenait bien cela. En effet, lorsqu'elle avait son âge, les enfants de l'école primaire qu'elle fréquentait se moquait de ses cheveux blonds. Ils ne comprenaient simplement pas pourquoi elle ressemblait à une étrangère, mais parlait la même langue qu'eux. Elle vint la prendre doucement dans ses bras en lui caressant la tête tendrement.

- Pour le moment, tu reçois des commentaires désobligeant sur ton apparence n'est-ce pas ? Mais moi je te trouve très jolie et je suis certaine que tu deviendras une très belle femme lorsque tu auras grandit et que tu trouveras comme moi quelqu'un qui aimera ton apparence physique et ton mental et tout ces petits défauts que tu ne supportes pas chez toi ! Cette personne les aimeras pour toi, dix fois plus que tu pourras les détester ! Alors surtout, ne laisse pas les idiots qui se moqueront de tes cheveux ou de tes yeux gagner ! Un jour, ces personnes t'envieront. D'accord ?

Elle la reposa doucement sur ses jambes en lui souriant et en venant s'accroupir à sa hauteur.

- Ta musique sera toujours un reflet de ta personnalité, c'est pour ça qu'il ne faut pas te laisser influencer par ses mauvais caractères. Au-delà de ton apparence ce qui compte le plus c'est le cœur qui portera toujours tes intentions que ce soit dans ta vie de tout les jours ou dans ta mélodie. Ce que tu m'as joué n'était pas parfait, mais c'était touchant et j'ai aimé t'entendre jouer.

Demander de l’aide. Voilà une chose que je faisais bien trop souvent quand j’étais plus petite. J’ai pas mal été dépendante de ceux qui m’entouraient, ayant du mal à interagir avec les autres. Je n’avais pas vraiment confiance en qui j’étais à l’époque. Et je ne voulais plus de cela. Promettre de me comporter en grande, essayer de ne pas dépendre des autres, c’était autant de promesse que je m’étais en réalité faites. Mais étrangement, Onee-chan ne semblait pas partager cet avis. Les grandes aussi aurait besoin d’aide ? Personne ne m’en voudrait de demander…
En un sens, si, moi je m’en voudrais sûrement… Mais Onee-chan m’affirmait l’inverse… Devais-je demander à Onee-chan de m’accompagner ? Je… Je ne sais pas… Cela me perturbait… Et en même temps c'était si gentil.

Je me rendais compte qu’elle me donnait beaucoup de conseil. Seulement dans ma petite tête, ils n’étaient pas tout à fait juste. J’avais parlé à une grande, oui.
Mais c’était elle qui était venue me parler. Elle m’encourageait. Malgré mes réticences, je me contentais d’hocher la tête. Peut-être que je pouvais y arriver tout de même… Une ou deux amies, pas forcément des milliers. Cela me suffisait.
Peut-être que les encouragements d’Onee-chan n’était là que pour me dire que tout irait bien et que je devais arrêter de chercher compliquer. Il n’y avait donc pas 36000 choix. Je savais ce que je devais faire.

-D’accord… Je vais essayer. Et j’imagine que si même les grandes ont des
problèmes, je peux bien accepter que tu m’accompagnes… Au moins pour une fois.

Je ne cachais pas mon hésitation dans mes paroles, j’étais légèrement embêté à faire ce choix, mais elle était si gentille. Et son conseil n’était peut-être pas parfait pour moi, mais pas mauvais non plus. Heureusement qu’elle avait accepté de revenir nous voir, Lilly et moi. Elle voulait même m’en faire la promesse comme on le faisait souvent avec les filles. En voyant son petit doigt tendu, j’eu le sourire montant jusqu’aux oreilles. Je hochais la tête, venant tendre le mien, bien plus petit que le sien, et venir les accrocher ensemble.

-Yubikiri, si tu mens tu seras condamné à la peine de chatouille. Laissais-je entendre d’une voix joyeuse pour accompagner la promesse.

Sa musique jouée, j’étais un peu plus aux anges. Sa musique était si belle et tant jouée avec le cœur que cela m’avait directement évoquée le sentiment d’une personne chère à ses yeux. C’était d’ailleurs ce qu’elle me confirma. Un jour moi aussi j’aimerais quelqu’un ainsi… Même si ce ne sera sûrement pas avant longtemps. Mais savoir que les sentiments d’One-chan pouvaient se transformer en si belle musique, c’était l’une des meilleures motivations pour moi. Son Namoureuse avait beaucoup de chance.  

Jouer ainsi pour une Onee-chan comme elle était ainsi un honneur pour moi. On ne jouait peut-être pas le même instrument, mais elle était aussi une musicienne. Mais plus encore, c’était sa gentillesse qu’elle m’avait montrée, me poussant à ne pas tout faire seule, à chercher de l’aide, du réconfort, qui m’avait un peu aidé à parler un peu plus de qui j’étais. Lui parler de ma musique lui aida à soulever l’un des problèmes que j’avais subie petite tout en me prenant dans ses bras en caressant ma chevelure. Au japon, je ne savais pas trop si c’était la même dans d’autres pays, toute apparence qui sortaient de la norme avait tendance a laisser une mauvaise image aux autres. Cela l’était encore plus avec les plus jeunes. Le jugement d’autres enfants peut être plus cruel que ceux des adultes. Mes parents m’avaient plus d’une fois demandé si je voulais teindre mes cheveux en noir, mais pour moi, ma chevelure était le symbole de qui j’étais, et ils ont fini par se raviser et me laisser ainsi. Après tout, être née avec mon petit problème génétique n’était pas une maladie, pas plus que ça ne pourra guérir. C’est juste comme j’étais. Et moi j’aimais le fait que je sois différente. ce genre de gentillesse ou de marque d’attention n’était pas si courant, quand ça concernait ce sujet. Alors cela me faisait chaud au cœur.

- Oui ça m’est arrivée. Mes cheveux sont très importants pour moi. Alors ça m’a souvent blessé d’entendre ça… Mais ça va mieux maintenant. Je suis une grande ! Mais merci, j’espère aussi pouvoir me montrer sans la moindre remarque. Après tout ils représentent beaucoup pour moi.

Je pense sincèrement qu’un endroit si plein d’étranger me permettrait de ne plus avoir ce genre de problème du tout. Elle finit par me reposer et s’accroupir à mon niveau. Être ainsi face à face permet de plus m’exprimer encore alors qu’elle me couvrait de conseil et de compliment.

-Mais je n’ai pas moi-même de problème avec mon apparence. La lune est ma plus proche amie. Elle est vraiment tout pour moi. Alors être ainsi ça me va parfaitement, c’est comme si j’étais liée à elle. J’aimerais bien écrire une chanson sur la lune ou la nuit un jour…

C'était également la raison pourquoi j’aimais tant la nuit. Même si ces derniers temps, c'était dur pour moi de l’observer, les règles de vie quand on vit en dortoir à mon âge. Je ne pus m’empêcher de regarder le ciel, même si la lune n’était en rien visible.

-Merci du compliment, Onee-chan. J’ai encore du mal à jouer, c’est pas simple de jouer comme une grande, mais tant qu’il y a des gens qui me disent qui aiment entendre ma musique pas parfaite, je suis heureuse. J’ai tant à apprendre ici… Même si je suis encore petite comme tout.

J’étais assez réaliste, je connaissais aussi bien mon niveau que ce qui me concernait ainsi que mes problèmes, j’avais juste du mal à les résoudre. Mais ses conseils me donnaient déjà une bonne voie. Et l’un de ses premiers conseils, je comptais bien l’appliquer.

-Onee-chan, j’aimerais bien avoir des nouvelles de ma famille… Est-ce qu’Onee-chan pourrait venir avec moi pour demander… J’aperçut alors les cartons qu’elle avait posée au sol et repensa a ce qu’elle était en train de faire. Je pourrais aussi t’aider à porter les cartons… Enfin s’ils ne sont pas trop lourds…

Enfin je ne pourrais le faire qu’après avoir déposé ma guitare, mais l’ordre et les priorités et moi… J’aurais bien pu me vanter d’être forte, mais ce n’était clairement pas le cas. Je galère encore à porter ma guitare alors… Mais comme c’était un moyen de remercier Onee-chan.

Keiko ne pouvait pas s'arrêter de sourire à la petite, elle était tellement attendrissante. La plupart des enfants avaient cet effet sur elle, elle adorait vraiment leur compagnie, leur innocence et leur façon un peu naïve parfois de voir les choses. Elle hocha lentement de la tête de haut en bas pour lui signifier qu'elle l'accompagnerait si elle en avait besoin.

La violoniste accrocha son petit doigt plus long que celui de la fillette pour faire la promesse et répéta mot pour mot et sur la même intonation la petite comptine. Depuis combien de temps n'avait-elle plus scellé de promesse du petit doigt ? Elle devait être encore en primaire la dernière fois, depuis, elle se contentait de faire des promesses qu'elle était certaine de tenir. Lorsqu'elle l'entendait parler de ses cheveux, elle comprenait qu'elle avait été blessée par des critiques et des moqueries d'autres enfants. Malheureusement, beaucoup étaient cruels dès qu'une personne ne rentrait pas dans les critères de la normalité, d'autant plus au Japon ou l'apparence est primordiale et ou les codes sont parfois très stricte.

Keiko avait également eu quelques soucis avec certaines écoles qui avaient pensé que sa sœur et elle s'étaient fait teindre les cheveux en blond, alors qu'ils l'étaient naturellement. Elle continua toutefois à lui caresser les cheveux, qu'elle trouvait très beau et si doux, un peu comme ceux d'un bébé. La petite-fille avait déjà pu prendre du recul par-rapport à ses détracteurs ce qui démontrait une certaine maturité.

- Tes cheveux sont magnifiques et je suis certaine que lorsque tu seras plus grande, tu feras tourner des têtes !

Une si belle fillette, allait très certainement devenir une magnifique jeune-femme un jour. Toutefois, se comparer à la lune, c'était bien la première fois qu'elle entendait cela sortir de la bouche d'un enfant. Sayo semblait complètement fan par cet astre qui apparaissait la nuit et se faisait discret le jour.

- La lune? C'est vrai que tes cheveux sont argenté comme-elle, alors moi ce serait plutôt le soleil ? Peut-être que tu le feras, tu as encore de nombreuses années devant toi ! Moi j'ai longtemps travaillé sur celle-là ! Prends le temps de grandir, c'est précieux d'apprendre et de se former !

L'école était importante et il ne fallait pas que la fillette soit trop pressée de prendre de l'âge. La violoniste avait vu beaucoup d'enfants pressés par l'idée de devenir adulte et la liberté qu'ils pensaient avoir une fois plus grands.

Elle lui sourit à sa demande et à sa proposition. La musicienne était celle qui lui avait dit qu'elle pouvait l'accompagner pour demander aux professeures si elle pouvait appeler ses parents, évidemment qu'elle acceptait.

- Bien-sûr ! On y va maintenant si tu le veux ! Pour ce qui est de mes cartons, ne t'inquiète de rien, j'ai déjà porté les plus lourds ! Ce ne sont que quelques affaires assez légères et je peux m'en occuper seule !

Elle se redressa sur ses jambes pour venir tendre sa main à la jeune Sayo et l'emmener vers une professeures qui surveillait la cours afin de lui demander de la laisser appeler ses parents. Par chance, Sayo eut même le droit de le faire tout de suite et Keiko la laissa passer son coup de téléphone et raconter ce qu'elle avait à raconter à sa famille pendant qu'elle était installée à une distance raisonnable pour ne pas entendre ce qu'elle disait. Cela ne la regardait pas. Elle rassembla ensuite ses cartons et son violon afin de terminer son emménagement.

- Tout va bien ? On se voit bientôt ?

L’inquiétude est vaine. Je m’en faisais sûrement trop pour rien. Je ne devais pas me forcer à être une grande et demander. C’est tout un set de mot qui se mélangeait dans mon esprit. Onee-chan me les avaient bien fait comprendre. Alors si j’avais une Onee-chan comme elle dans les parages, peut-être que je pouvais me laisser un peu aller à être l’enfant que j’étais. L’idée me plaisait. Je n’avais pas l’habitude de pensée ainsi puisque je n’ai eu que pour soutien de tout temps seulement mes parents et Papou. J’ai des amies, un peu spéciale mais que j’aime tant, bien qu’elle ne soit pas ici. Mais jamais personne comme Onee-chan pour m’encourager autant. Avoir fait cette promesse avec elle me rendait toute en joie. Même si l’on devait bientôt se quitter, on pourrait se revoir rapidement.

Si j’étais proche de la lune, ma discutons avec Onee-chan me montrait qu’elle ressemblait quant à elle beaucoup au soleil. Ce n’étaient pas que ses cheveux. Il y avait une grande chaleur en elle. Sauf que contrairement au soleil, je ne risquais aucune brûlure en m’approchant d’elle. Et puis… Et puis elle a dit que mes cheveux étaient magnifiques. Cela me donnait le rouge aux joues de plaisir. J’aimais savoir que l’on puisse aussi les complimenter, je dirais même les aimer comme je les aime.

-Les cheveux d'Onee-Chan sont aussi longs, beau et lumineux. C’est vrai qu’ils ressemblent au soleil. J’ai un peu de mal avec le soleil, mais s’il était aussi gentil qu’Onee-chan, ce serait vraiment bien !

Je souriais face à cette petite révélation que je m’étais faite. C’était amusant de penser a cela, que pour une fois la lune et le soleil se soit rencontré sans se fuir. D’un autre côté, Onee-chan me disait de prendre mon temps. Que je n’avais pas besoin d’être aussi bonne qu’elle en musique dès maintenant, de prendre le temps d’apprendre. Il était vrai que j’étais venu pour ça. Je voulais tant m’améliorer et jouer toutes les musiques de Papou. Je hochais la tête.

-D’accord, je vais prendre le temps. Mais Onee-chan pourra m’écouter jouer parfois ? Je montrerais comment je me serais améliorée.

Je faisais preuve d’assurance, mais rien ne disait que tout se passera comme je l’espérais, à moi de faire en sorte que ça le fasse maintenant.

Affiliée à cette nouvelle résolution, mais aussi ayant obtenue l’envie de rester encore un peu plus longtemps une enfant, je ne souhaitais qu’avoir des nouvelles de ma famille.
J’eus la chance qu’Onee-chan accepte de m’accompagner pour demander à une professeur. Je n’avais pas besoin de m’inquiéter pour l’aider dans son déménagement finalement. Je la remercierais autrement une fois prochaine alors. C’est ainsi, avec mon étui à guitare en main, que je me mis à suivre Onee-chan en direction du bâtiment de la Lylliane Gakuen. Onee-chan me tendant la main, je fis mon possible pour garder mon étui d’une main pour la saisir, pour me sentir proche d’Onee-chan toute souriante, peu importait si je galérais à porter mon étui ainsi.

Je fus surprise de voir que la professeur ait accepté aussi facilement ma demande. Peut-être parce que j’étais accompagnée par une grande. Avant d’y aller, je me tournais une dernière fois vers Onee-chan, posant un instant l’étui au sol avant de me pencher légèrement pour la saluer.

-Encore merci Onee-chan, je pense que tout ira bien maintenant, je ferais de mon mieux. Oui, reviens me voir quand tu le pourras Onee-chan, je prendrais bien soin de Lily en attendant.

Oui, on se reverra ne pouvais-je m’empêcher de me redire par pensée. Maintenant les personnes ici seront des personnes vraiment proches. Je ferais mon nécessaire pour me faire aussi des amies ici. Mais pour le moment… Je me dirigeais avec la professeur vers le téléphone pour passer le coup de fil que j’attendais finalement bien plus que je ne l’aurai cru. Et pour sûr, je parlerais à Papou de l’Onee-chan soleil que je venais de rencontrer. J’avais vraiment hâte de leur parler de tout cela.

Keiko sourit à la petite Sayo, les enfants étaient drôles lorsqu'ils donnaient à des objets qui ne vivaient pas des personnalité humaines. Elle disait que la violoniste ressemblait au soleil avec ses cheveux et plus encore qu'elle avait du mal mais que si l'astre lumineux était plus gentil, ce serait plus facile. Il était vrai qu'elle avait la peau naturellement pâle, l'été devait être une saison particulièrement dure pour elle.

- Il n'est pas méchant, il faut juste pensé à bien se protéger de ses rayons en mettant de l'écran total et en portant une casquette et des lunettes de soleil. Si le soleil n'était plus, alors la planète deviendrait glaciale et plus rien ne pousserait.

Le soleil permettait au plantes de grandir et réchauffait la planète pour que ce soit un havre de vie pour les organismes qui l'avaient peuplés, végétaux et animaux compris, aucun ne pourraient survivre sans soleil.

- Avec plaisir Sayo, je serais heureuse d'entendre tes progrès ! Et tu écouteras les miens d'accord ?

La fillette ne pouvait faire que s'améliorer et elle avait hâte de l'entendre jouer des morceaux avec plus de facilité. La musicalité s'acquérait avec l'expérience, plus l'enfant jouerait et plus son don se développerait, il n'y avait pas de miracle tout venait du travail et de l'entrainement. Keiko n'était pas devenue assez bonne musicienne en répétant deux heures par semaines, elle s'était entrainé tout les jours et maintenant encore.

La blonde accompagna la petite pour demander si elle pouvait appeler ses parents et prendre des nouvelles, attendrie de la voir marcher avec difficulté avec l'étui de sa guitare qui était quasiment plus grand qu'elle. Elle la laissa parler afin qu'elle prenne confiance en elle tout en restant à proximité si jamais elle avait besoin de soutien.

Lorsqu'elle revint avec un visage plus heureux, Keiko su qu'elle avait bien agit, elle n'aurait pas su rester de marbre devant la tristesse de cette petite-fille inquiète pour les siens. Elle se baissa pour venir lui embrasser le front et lui sourire.

- Je reviendrais bientôt, merci d'en prendre soin !